LAMBERSY Werner

Belgique

Le Cahier Romain (Editions du Cygne, 2012)

Biographie

Né à Anvers en 1941, Werner Lambersy choisit d’écrire en français bien qu’il soit issu d’un milieu néerlandophone : acte de résistance et d’anti-fascisme (par rapport à son histoire personnelle), dit-il, dont l’emblème inconscient guide toute son écriture.

Werner Lambersy vit et travaille actuellement à Paris où il a été responsable de la promotion des lettres belges de langue fançaise (Centre Wallonie-Bruxelles). Il est avant tout poète, un des plus importants de la Belgique francophone à l’heure actuelle. Tout en variant dans leur ton et leur forme de l’extrême dépouillement à une respiration ample, sa poésie, à travers quelque quarante ouvrages publiés, poursuit une méditation ininterrompue sur le dépassement de soi dans l’amour (tant charnel que mystique) et l’écriture.

Son œuvre maîtresse à ce jour, Maîtres et maisons de thé (1979), est largement reconnue comme un des sommets de la poésie française depuis la guerre pour la puissance de ses images et la profondeur de sa vision. Un autre de ses livres, Quoique mon cœur en gronde… (1985) a été publié en version bilingue au Canada (Despite my Growling Heart, Guernica 1990, avec une traduction de Daniel De Bruycker). Il a remporté de nombreux prix dans toute la francophonie.
En outre, il est traduit dans de nombreuses langues (allemand, américain, anglais, bengali, chinois, japonais, hindi, italien, macédonien, néerlandais, roumain, suédois, etc.), et son univers poétique touche un public de plus en plus large et cosmopolite. Découvrir son œuvre, c’est aborder un territoire incontournable de la poésie actuelle.

La poésie de Werner Lambersy, même lorsqu’elle s’adresse aux enfants, a toujours une portée philosophique, jouant des sens comme on jonglerait avec des bulles ou des ballons. Le poème est sa propre interrogation, et la poésie sa propre recherche. On avance avec Werner dans une contrée symbolique peuplée de mots qui forment ou déforment le poème, ce tout qui n’est rien, sinon un souffle qui “respire avec toi”.

Avec cet air de ne dire que le peu, le poète insuffle en vérité des particules essentielles dans notre lecture, sans pour autant interrompre ce fil d’Ariane de la pensée qui se déroule d’un bout à l’autre du livre. Une telle économie de moyen - de formulations et de mots - dirige nos pas, que la démarche de l’auteur nous accompagne allègrement jusqu’à une forme de sérénité, de bien-être primordial. Les questions ne se posent pas : elles planent. Et les enfants sentiront, par delà le plaisir jubilatoire de la musique et de la jonglerie des mots, une espèce de mystère qui se dévoile tout en préservant son ombre.

Werner Lambersy est assurément l’un des plus grands poètes contemporains. Ses œuvres allient abondance et ampleur. Livre après livre, il a su affirmer une parole tout à la fois ontologique, humaniste, polyphonique.

Il a reçu le prix de la SGDL (Société des Gens de Lettres) en 2004.


Bibliographie sélective :

  • Le Cahier Romain (Editions du Cygne, 2012)
  • Conversation à l’intérieur d’un mur (Rhubarbe, 2011)
  • La Toilette du mort suivi de Ezra Loomis Pound (L’Age d’Homme, 2006)
  • Achill Island note book (Rhubarbe, 2006)
  • Parfums d’apocalypse (L’Amourier éditions, 2006)
  • L’Invention du passé (Le Taillis Pré, 2005)
  • Carnets respiratoires (Cadex, 2004)
  • Echangerais nuits blanches contre soleil même timide (L’Amourier, 2004)
  • Dites 33 c’est un poème (Le dé bleu, 2000)
  • L’horloge de Linné (Phi, 1999)
  • Pays simple (Cadex, 1998, enregistré sur CD par Pierre Lamy)
  • Chroniques d’un promeneur assis (Cadex, 1997)
  • Journal d’un athée provisoire (Phi, 1996)

Présentation du Cahier Romain

Dans les jardins Borghèse, par un mois de septembre idéal de 2011, une résidence d’écriture où travailler le jour et sortir des livres le soir pour parcourir Rome, la tant aimée, et prendre des notes sans y pense, comme « en passant » donc en y pensant tout le temps, jusqu’à ce que cela fasse partie de l’oeuvre en cours, mais comme un aparté d’amour. Cela dans la Villa où se croisaient, en bibliothèque ou en cuisine, les langues et les musiques dont nous sommes faits...










Conversation à l’intérieur d’un mur (Rhubarbe, 2011)

Werner Lambersy, le délicat poète belge (mais on pourrait aussi le considérer comme indien, tant ses affinités avec les cultures et philosophies orientales sont profondes) nous a fait l’amitié de nous confier une Conversation placée sous le signe d’un poème de Guillevic. Le mur, c’est peut-être nous-mêmes qui avons tant de mal à sortir nos paroles, à les offrir à ceux que nous aimons, mais il s’agit peut-être aussi des apparences, du prétendu réel derrière lequel, ou au cœur caché duquel, tout se joue. Dans les deux cas, la parole poétique, telle un pic de mineur, entame un peu la paroi et laisse filtrer des bribes lumineuses.

Le Cahier Romain

Editions du Cygne - 2012

Le Cahier Romain, Editions du Cygne janv 2012 Dans les jardins Borghèse, par un mois de septembre idéal de 2011, une résidence d’écriture où travailler le jour et sortir des livres le soir pour parcourir Rome, la tant aimée, et prendre des notes sans y pense, comme « en passant » donc en y pensant tout le temps, jusqu’à ce que cela fasse partie de l’oeuvre en cours, mais comme un aparté d’amour. Cela dans la Villa où se croisaient, en bibliothèque ou en cuisine, les langues et les musiques dont nous sommes faits... Conversation à l’intérieur d’un mur, Rhubarbe, août 2011 Werner Lambersy, le délicat poète belge (mais on pourrait aussi le considérer comme indien, tant ses affinités avec les cultures et philosophies orientales sont profondes) nous a fait l’amitié de nous confier une Conversation placée sous le signe d’un poème de Guillevic. Le mur, c’est peut-être nous-mêmes qui avons tant de mal à sortir nos paroles, à les offrir à ceux que nous aimons, mais il s’agit peut-être aussi des apparences, du prétendu réel derrière lequel, ou au cœur caché duquel, tout se joue. Dans les deux cas, la parole poétique, telle un pic de mineur, entame un peu la paroi et laisse filtrer des bribes lumineuses.