LALONDE Robert

Canada

Le seul instant (Éd. Boréal, 2011)

Biographie

Je ne lis pas pour comprendre. Je lis, on lit pour ressentir, apercevoir, faire des liens, sortir de sa propre étroitesse.

"Sortir de sa propre étroitesse", cela pourrait être la devise de Robert Lalonde. Homme de scène et homme de lettres, il est à la fois un comédien sensible, un professeur confirmé d’art dramatique et un auteur accompli. En tant qu’acteur, le répertoire qu’il couvre est aussi vaste que sa passion pour le théâtre est grande : de Shakespeare à Michel Tremblay, en passant par son rôle dans la vertigineuse mise en scène de Six personnages en quête d’auteur de Wajdi Mouawad en 2001. Né en 1947, il a d’abord poursuivi des études d’interprétation théâtrale au conservatoire d’art dramatique de Montréal où il a obtenu le premier prix d’interprétation en 1970. Acteur récurrent pour le petit écran québécois, il charme également les cinéphiles depuis plusieurs années, comme dans Séraphin, un homme et son péché (Charles Binamé), ou encore Mémoires affectives (Francis Leclerc).

De l’autre côté des planches et des caméras, il y a Robert Lalonde l’écrivain, l’auteur prolifique et fascinant, l’homme attentif au monde et aux mots. Poète ermite, Robert Lalonde habite un endroit hors du temps, mais loin de s’enfermer sur lui-même, il sort, il observe. Ses notes sur l’art de voir, de lire et d’écrire, parues dans le journal Le Devoir, se retrouvent, complétées de textes inédits, dans Le Monde sur le flanc de la truite et Le Vacarmeur. En 2005, paraît Que vais-je devenir jusqu’à ce que je meure ? un bouleversant portrait de l’adolescence, puis en 2007 le recueil Espèces en voie de disparition, qui offre, loin du simulacre quotidien, une échappée vers la part la plus vivante des êtres.

« Je me souviens de Flaubert qui avait écrit : " pour qu’une chose soit intéressante il faut la regarder longtemps ", je pense que c’est vrai et que c’est en contradiction avec notre époque ». Robert Lalonde, soucieux de s’extraire des discours préconçus et d’aller à contre-courant des stéréotypes, pose la question au lecteur : « Comment redécouvrir une façon de regarder ? ». Dans Le seul instant, hors des sentiers battus, comme l’enfant qui oublie malicieusement la cloche qui sonne le retour en classe, Robert Lalonde s’attarde, décrit des événements microscopiques qui s’avèrent finalement remplis de sens. L’écrivain est là, dit-il, pour apprendre à chacun que c’est en vivant que l’on trouve du sens dans ce qui nous entoure. Le seul instant, c’est « être là au seul moment où une possible transformation risque d’arriver ».


Bibliographie :

Romans :

  • Le fou du père (Boréal, 2010, édition originale publiée en 1988) - Grand prix du livre de Montréal
  • Que vais-je devenir jusqu’à ce que je meure ? (Boréal, 2008, édition originale publiée en 2005)
  • Un jardin entouré de murailles (Boréal, 2002)
  • La belle épouvante (Typo, 2000, édition originale Quinze, 1981)
  • L’ogre de Grand Remous, (Boréal, 2000, édition originale Le Seuil, 1992)
  • Le petit aigle à tête blanche (Boréal, 2000, édition originale Éditions du Seuil, 1994 ) Prix du Gouverneur général du Canada et Prix Jean Hamelin
  • Sept lacs plus au Nord (Boréal, 2000 édition originale Le Seuil, 1993)
  • Le diable en personne (Boréal, 1999, édition originale Le Seuil, 1989)
  • Le vaste monde - scènes d’enfance (Éditions du Seuil, 1999)
  • Une belle journée d’avance (Éditions du Boréal, 1998, édition originale Le Seuil, 1986)
  • Le dernier été des indiens (Éditions du Seuil, 1982)

Récits :

  • Le seul instant (Boréal, 2011)
  • Iotékha’ (Boréal, 2009, édition originale publiée en 2004)
  • Le monde sur le flanc de la truite - notes sur l’art de voir, de lire et d’écrire, Montréal, Boréal, 1999, édition originale 1997)
  • Le vacarmeur - notes sur l’art de voir, de lire et d’écrire (Boréal, 1999)
  • Où vont les sizerins flammés en été ? (Boréal, 1996)

Nouvelles :

  • Un cœur rouge dans la glace (Boréal, 2009)
  • Espèces en voie de disparition (Boréal, 2007)
  • Nouvelles d’amis très chers (Boréal, 1999)

Théâtre :

  • Monsieur Bovary (Boréal, 2001)

Poésie :

  • Baie de feu (Trois-Rivières, 1991)

Présentation de Le seul instant :

« On peut comprendre une chose en un seul instant, mais on la perd dans les longues heures qui suivent avec leurs semelles de plomb », écrit Oscar Wilde, enfermé dans sa prison. C’est de ce « seul instant » qu’il sera question dans ces pages. Pour ce qui est des « semelles de plomb » — la prison —, chacun sait à quoi s’en tenir. Mais qu’en est-il de cet instant qui oblige à sortir de soi, de cette courte illumination qui fait s’ouvrir l’œil, frissonner la nuque, trembler nos certitudes et nous amène à douter de notre âge ? On a de nouveau sept ans et le monde redevient une énigme merveilleuse », R.L.

Robert Lalonde nous entraîne dans sa campagne l’espace de tout un été. Il nous ouvre les portes du laboratoire de l’écriture, nous fait témoins de l’opération alchimique qui se déroule entre l’oeil et le coeur de l’écrivain, entre la nature et les livres se répondant sans cesse. Grâce à son regard aiguisé, il nous donne à voir ces correspondances dont parle Baudelaire, et qui sont le souffle même de la vie.

Revue de presse :

« Journal de lecture, d’écriture et de création, Le Seul Instant convoque une fratrie d’auteurs, entre observations de la nature et méandres de la pensée. »
, Catherine Lalonde – Le Devoir

« Chaque été, à Sainte-Cécile-de-Milton, Robert Lalonde plonge dans son décor. Il s’imprègne de la nature. Et, de façon lumineuse et subtile, il nous en dévoile les beautés. Avec Le Seul instant, rivés à l’ombre des érables, nous épions Robert Lalonde, cette bête créative. Entre les lignes de son carnet ou en personne, l’homme de théâtre fait preuve d’une érudition hors-norme. », Dominique Lemieux – Le Libraire

... et dans une émission spéciale de Second Regard de septembre 2011 qui lui est consacrée : Robert Lalonde dans Second Regard

C’est le cœur qui meurt en dernier

Boréal - 2013

Robert Lalonde évoque de façon bouleversante celle qui fut sa mère, femme piégée par le destin et qui d’outre-tombe continue d’entretenir avec son fils un rapport de tendresse et de bataille. J’émerge, essoufflé, d’un rêve où tu t’adressais à moi dans une langue inconnue. Inquiète, énervée, volubile au-delà de ton accoutumée, tu cherchais à me confier le fin mot de ton histoire, la réponse enfin à ta question lancinante – « J’ai été qui, j’ai été quoi, peux-tu me le dire ? » – mais arrangée dans un charabia inintelligible, où revenaient sans finir, comme le refrain traînant d’une complainte, mes trois prénoms, chantonnés tristement, à la manière des prières que je marmonnais autrefois sans comprendre ce qu’elles voulaient dire. C’est moi, bien sûr, qui me pose à moi-même, en plein cœur de la nuit, la question suppliciante. C’est ma voix dans la tienne qui psalmodie Joseph, Serge, Robert, espérant que ces trois-là répondront à l’appel et articuleront à ma place une réponse claire, nette, définitive à ta grande question « à cent piastres ». Quelque chose comme : « J’ai été celui qui a eu raison de t’aimer, puis raison de te haïr et de m’enfuir, raison de faire ma vie loin de toi, et finalement raison de rentrer, même s’il se fait tard. »


Un jour le vieux hangar sera emporté par la débâcle

Boréal - 2012

Un jour le vieux hangar sera emporté par la débâcle Il y a d’abord, bien sûr, Stanley, l’Indien, le visage à deux faces, qui attire le narrateur comme un soleil noir. Il y a Serge, le fils de bourgeois, le bouc émissaire de toutes ses incertitudes et de toutes ses faiblesses. Éloi, l’ivrogne, l’épouvantail, qui l’attrape en plein vol durant ses nuits de somnambulisme. Claire, sa cousine, l’enfant sauvage, qui le force à sortir de son mutisme. Delphine, qui lui donne la clé des livres et de la chair. Le père Arcos, qui lui apprend la souffrance du monde. Il y a encore l’inséparable, le jumeau, le double aérien, qui vole et marche, apparaît et disparaît, prononce son amour et ses frousses aux comètes filantes et aux étourneaux qui passent. Et puis il y a Clément, l’ami vrai enfin trouvé, qui permet au narrateur de retourner dans le vieux hangar, où peut-être le pardon l’attend. Le périlleux passage de l’enfance à l’adolescence puis à l’âge adulte se trouve au cœur de toute l’œuvre de Robert Lalonde. Le sourd travail du désir, l’élan vers la lumière, la fascination des ténèbres, la passion pour les êtres et les mots, la terrible sagesse de la nature, tous ces thèmes sont ici transfigurés par une manière nouvelle chez Lalonde de tisser plusieurs histoires, de les heurter les unes contre les autres pour en faire retentir toutes les harmoniques.


Le seul instant

Boréal - 2011

Le seul instant Robert Lalonde nous entraîne dans sa campagne l’espace de tout un été. Il nous ouvre les portes du laboratoire de l’écriture, nous fait témoins de l’opération alchimique qui se déroule entre l’oeil et le coeur de l’écrivain, entre la nature et les livres se répondant sans cesse. Grâce à son regard aiguisé, il nous donne à voir ces correspondances dont parle Baudelaire, et qui sont le souffle même de la vie.

L’Écriture comme un voyage

Les Cafés littéraires en vidéo
Saint-Malo 2012

Robert Lalonde, Éric Sarner, Nicholas Jubber, Jean-Luc Coatalem

Écrire la nature pour sortir de soi

Avec Jim Fergus, Robert Lalonde, Reif Larsen et Jil Silberstein - Saint-Malo 2012

Une rencontre Rue89 autour de Jim Fergus, Robert Lalonde, Reif Larsen et Jil Silberstein, animée par Hubert Artus.


Sur les pas de...

Avec François Garde, Patrick Deville, Nicholas Jubber et Robert Lalonde - Saint-Malo 2012

Une rencontre autour de François Garde, Patrick Deville, Nicholas Jubber et Robert Lalonde, animée par Géraldine Delauney.


L’impératif d’écrire

Avec Michel Vézina, Robert Lalonde et Patrick Declerck - Saint-Malo 2012

Avec Michel Vézina, Robert Lalonde et Patrick Declerck, animé par Marie-Madeleine Rigopoulos