Amoureux de la langue française, l’auteur de L’Enfant de sable et de La Nuit sacrée, né à Fez, est aujourd’hui l’un des écrivains francophones les plus traduits au monde. Romancier prolifique, poète, essayiste, ennemi des intégrismes de tout poil, il fait depuis 2008 partie du jury du prestigieux Prix Goncourt.
Né le 1er décembre 1944 à Fès, Tahar Ben Jelloun s’inscrit, le bac en poche, à la faculté de philosophie de Rabat. En juillet 1966, il est arrêté et interné dans un camp disciplinaire de l’armée à l’Est du Maroc. Lui et 94 autres étudiants sont soupçonnés d’avoir organisé les manifestations étudiantes du 23 mars 1965, sévèrement réprimées par le pouvoir. Tahar Ben Jelloun ne sera libéré qu’en 1968.
Son premier poème, L’Aube des Dalles, écrit clandestinement en captivité est publié dans la revue Souffles. Très vite un recueil complet suit, Hommes sous Linceul (Editions Atalantes, 1970). En 1971, le décret sur l’arabisation de l’enseignement tombe : Tahar Ben Jelloun qui n’est pas apte à enseigner en arabe quitte le Maroc et arrive à Paris.
En 1973, il entre en tant que correspondant littéraire à la rédaction du Monde où il rencontre Maurice Nadeau, alors éditeur chez Denoël, qui l’aide à faire paraître son premier roman Harrouda (1973). En 1985, il publie L’Enfant de sable qui fait de lui un écrivain célèbre. Deux ans plus tard, Tahar Ben Jelloun reçoit le Prix Goncourt pour son roman La Nuit Sacrée (Seuil, 1987) achevant ainsi de s’inscrire dans le paysage des lettres françaises.
Grand humaniste, apôtre de la tolérance, Tahar Ben Jelloun donne souvent de la voix dans les colonnes du Monde. Il a notamment abondamment commenté les Printemps arabes et leurs suites, jouant à se glisser le temps d’une chronique dans la tête des despotes Mouammar Khadafi ou Bachar Al-Assad. Pessimiste, il estime qu’avec les victoires islamistes au Maghreb "les révolutions ont avorté". Une compilation de ses réflexions sur les révoltes arabes a été publiée par Gallimard sous le titre L’Étincelle (2011).
Après une pièce de théâtre et un essai biographique sur Jean Genet (Jean Genet, menteur sublime, Gallimard, 2010) l’auteur revient au roman dans une veine intimiste avec Le Bonheur conjugal (2012). À Tanger, deux voix, celles d’un homme et d’une femme qui ne s’aiment plus, se font écho pour raconter comment leur désamour s’est peu à peu transformé en haine...
En 2017, il signe le Mariage de plaisir, une saga familiale sombre et tragique d’une très grande force.
Lien :
Site officiel de Tahar Ben Jelloun
Revue de presse :
Bibliographie :
- Le mariage de plaisir (Gallimard, 2016)
- L’ablation (Gallimard, 2014)
- Le Bonheur conjugal (Gallimard, 2012)
- Au pays (Gallimard, 2009)
- Sur ma mère (Gallimard, 2008)
- Partir (Gallimard, 2006)
- Giacometti : La rue d’un seul (Gallimard, 2006)
- Le dernier ami (Le Seuil, 2004)
- Maroc : Les montagnes du silence (Editions du Chêne, 2004)
- La Belle au bois dormant (Le Seuil, 2004)
- Amours sorcières (Le Seuil, 2003)
- La nuit sacrée (Le Seuil, 2004 - Prix Goncourt 1987)