GROULT Benoîte

France

Mon évasion (Grasset, 2008)

Benoîte GROULT
©M.Pelletier

Auteur d’une oeuvre importante, Benoîte Groult est aujourd’hui considérée comme l’une des fondatrices du féminisme moderne. Éditorialiste de F Magazine, une revue féministe qu’elle crée en 1978 avec David Servan Schreiber, elle préside de 1984 à 1986 la "Commission de Terminologie pour la féminisation des noms de métiers, de grades et de fonctions". À la fois actrice et témoin privilégié des bouleversements sociaux qui ont marqué le XXème siècle, Benoîte Groult s’est illustrée en publiant Ainsi soit-elle, un essai sur la condition féminine, ainsi que la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne rédigée par Olympes de Gouges près de 200 ans auparavant.

Née à Paris en 1920, Benoîte Groult, appelée Rosie jusqu’à ses 18 ans, grandit dans un milieu intellectuel où l’art tient une grande place : ses parents, styliste et décorateur, fréquentent les peintres et les écrivains d’avant-guerre, Picasso, Picabia, Jouhandeau, Paul Morand... Après une enfance sage et obéissante, elle renonce, sur avis de sa mère, à se lancer dans des études de médecine, prépare une licence de Lettres et enseigne le latin et la littérature. Trois ans plus tard, décidant de s’ouvrir de nouveaux horizons, elle entre à radiodiffusion et devient journaliste, collaborant pour différents magazines tels que Elle, Marie Claire ou Parents.

A 38 ans, elle publie son premier roman, Journal à quatre mains, qu’elle co-signe avec sa soeur Flora. Auteur depuis d’une quinzaine de livres - romans, essais et biographies confondus - Benoîte Groult vient de publier son autobiographie, Mon évasion, deux ans à peine après le succès phénoménal de La Touche étoile, vendu à plus de 500 000 exemplaires. Promue chevalier de la légion d’honneur, Benoîte Groult est également jurée du prix Fémina depuis 1982. Aujourd’hui âgée de 89 ans, elle n’a rien perdu de son militantisme et continue de s’invertir dans les causes auxquelles elle croit, que se soit le féminisme ou le droit à l’euthanasie.

In English


Revue de presse Mon évasion :

L’Express
Le Figaro
Le Nouvel Observateur
Libération
Télérama


Bibliographie :

  • Mon évasion (Grasset, 2008)
  • La touche étoile (Grasset, 2006, roman)
  • Histoire d’une évasion (Grasset, 1997)
  • Cette mâle assurance (Albin Michel, 1993)
  • Pauline Roland, ou comment la liberté vint aux femmes (Robert Laffont, 1991)
  • Les vaisseaux du cœur (éditions LGF, Livre de Poche, 1990)
  • Œuvres (éditions Mercure de France, 1986 - avec Olympe de Gouges)
  • Les trois quarts du temps (Grasset, 1983)
  • Le féminisme au masculin (éditions Gonthier, 1977)
  • Ainsi soit-elle (éditions Grasset, 1975)
  • La part des choses (éditions Grand Livre du Mois, 1972)
  • Il était deux fois (éditions Denoël, 1968)
  • Le féminin pluriel (éditions Denoël, 1965)
  • Journal à quatre mains (éditions Denoël, 1962 - avec sa sœur Flora Groult)

Présentation de Mon évasion :

Toute vie est une évasion. A chaque instant, nous devons scier des barreaux, lancer des cordes faites des draps où nous avons trop longtemps dormi, briser le silence des alcôves, des cabines d’essayage, des confessionnaux... Chaque jour, crier, casser des habitudes : s’évader. A-t-on envie de s’évader lorsqu’on a pour mère Nicole Poiret, couturière talentueuse et aimée, pour père un décorateur célèbre (meubles de Galuchat et de laque de Chine), et pour marraine Marie Laurencin ? Lorsque vos parents ont pour amis Picasso, Morand, Jouhandeau et quelques autres ? Pourtant, oui. Si Benoîte Groult a longtemps considéré la jeunesse « comme un long noviciat avant le mariage », elle a su peu à peu conquérir ses libertés, dont elle connaît le prix, et la douceur : elle nous conte ici ses hommes et ses mariages, Pierre Heuyer, Georges de Caunes, Paul Guimard. Elle nous dit ses combats, depuis le journalisme d’après-guerre à la féminisation des « noms de métiers, de grades et de fonctions », avec Yvette Roudy. Dans ce style libre qu’on lui connaît, elle revient sur ses choix, ses amitiés : femme heureuse à qui la vie a donné une chance particulière : conquérir ses libertés une à une, les payer, les savourer, les aimer.

Présentation de La touche étoile :

Ni Dieu ni Diable, Moïra, dans la mythologie grecque représente la destinée. Et c’est elle qui dans ce roman, observe, commente, juge et parfois intervient dans la vie des personnages. Amoureuse de l’existence terrestre qu’elle ne connaîtra jamais, elle s’attache à faire advenir l’improbable chez ses protégés en brouillant les cartes quand elle les juge mal distribuées.
Ainsi Marion, qui s’est mariée en espérant former un couple moderne, respectueux de la liberté de l’autre, découvrira qu’on souffre comme au temps de Racine même si on a signé le contrat de Sartre et Beauvoir. Mais Moïra veille et lui fera vivre, en marge, une liaison passionnée et inattendue avec un Irlandais un peu fou, un peu poète, comme les celtes le sont si souvent.
Sa mère Alice, 80 ans, journaliste féministe de choc, grand-mère indigne et pourtant tendre, s’est juré de ne pas se laisser déborder par la vieillesse. Un défi osé, que Moïra invisible et présente, l’aidera à relever avec panache. Alice affrontera son âge avec une lucidité impitoyable et un humour décapant, dans un monde où le jeunisme est érigé en valeur et où “ vieillir est un délit ”. Jusqu’au jour où elle choisira de mourir dans la dignité.
Chacun vit au rythme d’un métronome dont la cadence s’accélère à mesure qu’on se rapproche de la fin. Mais Moïra, cherchant toujours à saisir ce qui rend la vie des humains si désirable, si riche, si tragique parfois va réussir à infléchir le destin des créatures qu’elle s’est choisi.

Ainsi soit Olympe de Gouges. La déclaration des droits de la femme et autres textes politiques

Grasset - 2013

Pourquoi reparler d’Olympe de Gouges aujourd’hui, après le beau succès du roman graphique de Catel paru l’an dernier (Casterman, 20.000 exemplaires vendus) ? Olympe de Gouges, notre contemporaine ? Benoîte Groult répond : « Parce qu’elle a été la première en France en 1791 à formuler une « Déclaration des Droits de la Femme » qui pose dans toutes ses conséquences le principe de l’égalité des deux sexes. Parce qu’elle a osé revendiquer toutes les libertés, y compris sexuelle ; réclamer le droit au divorce et à l’union libre ; défendre les filles-mères et les enfants bâtards, comprenant que la conquête des droits civiques ne serait qu’un leurre si l’on ne s’attaquait pas en même temps au droit patriarcal. Parce qu’elle a payé de sa vie sa fidélité à un idéal. En lui tranchant la tête en 1793, les Révolutionnaires accomplissaient un acte symbolique : avec sa tête tombaient également ses idées féministes. »


La touche étoile

Grasset - 2006

"Je suis une évadée", rencontre saluer Benoîte Groult

Les cafés littéraires en vidéo
Saint-Malo 2009

Avec Benoîte GROULT