DECOIN Didier

France

Dictionnaire amoureux des Faits divers (Pions, 2014)

Didier DecoinFils du cinéaste Henry Decoin, Didier Decoin embrasse d’abord une carrière de journaliste, entrant à la rédaction de France Soir. Il travaille également au Figaro et aux Nouvelles Littéraires, où on lui reproche parfois de n’avoir pas assez la dent dure ; ce à quoi il répond n’être pas intéressé à perdre du temps à écrire sur un livre qu’il n’a pas aimé… Didier Decoin participe ensuite à la création de V.S.D., ainsi qu’à celle de la SCAM.
Il entre en littérature à l’âge de 20 ans avec un premier roman autobiographique : Le procès à l’amour, qu’il regrette quelque peu aujourd’hui. Mais qu’à cela ne tienne, il persévère. Sa décision sera la bonne : John l’Enfer, paru en 1977, obtient le Prix Goncourt. Membre précieux de la culture française, il sera d’ailleurs élu en 1995 à l’Académie Goncourt, dont il est aujourd’hui le secrétaire général.

Didier Decoin s’intéresse au cinéma afin de sauvegarder sa liberté d’écrivain, dit-il, car un deuxième emploi, pour ce faire, n’est alors pas de trop. Peut-être la fibre paternelle l’a-t-elle également poussé vers ce choix… Il travaille dès lors comme scénariste pour certains des plus grands réalisateurs français : Marcel Carné (La Bible, La merveilleuse visite), Henri Verneuil (I comme Icare), Robert Enrico (De guerre lasse) entre autres, et reçoit le Prix Spécial du Jury à Cannes pour le film Hors-la-vie de Maroun Bagdadi. Un temps directeur de la fiction sur France 2, il obtient le 7 d’Or du meilleur scénario pour l’adaptation du Comte de Monte Cristo, réalisée par José Dayan.
Membre de l’Académie de Marine, président des Écrivains de Marine, Didier Decoin nourrit une véritable passion pour la navigation, et mouille la plume régulièrement pour Neptune Moteur, revue maritime. Son ouvrage, La pendue de Londres, pénètre le fog londonien de l’après-guerre et reconstitue une cité de pluie et de vices, où un bourreau au grand coeur répugne à supprimer une innocente…

Le fait-divers, souvent tragique voire morbide, est le grain de sable qui vient enrayer le cours naturel des choses. Pour le journaliste, il est une mine d’or. Pour l’écrivain ou le cinéaste, une source d’inspiration. L’enfance de l’académicien a baigné dans cet univers qui nourrissait l’imagination de son père. Passionné et collectionneur de faits divers toute sorte et de tout horizon, Didier Decoin a opéré une rude sélection parmi les milliers collectés au fil des années pour publier son dernier ouvrage Dictionnaire amoureux des Faits divers. Il les compile par thème, façonnant chacune des entrées comme une nouvelle pour asseoir un cadre et une ambiance.
Le faits divers - réalité allant souvent bien plus loin que l’imagination ne l’aurait permis - fige une réalité sociale au moment précis où il survient, devenant ainsi le miroir voire une photographie.


Bibliographie :

Romans

  • La pendue de Londres (Grasset, 2013)
  • Une anglaise à bicyclette (Stock, 2011)
  • Est-ce ainsi que les femmes meurent ? (Grasset, février 2009)
  • Henri ou Henry : le roman de mon père (Stock, mai 2006)
  • Avec vue sur la Mer (Nil Editions, 2005), Prix du Cotentin 2005, Prix Livre & Mer Henri-Queffélec 2006
  • Madame Seyerling (Seuil, 2002)
  • Louise (Seuil, 1998)
  • La Route de l’aéroport (Fayard, 1997)
  • La Promeneuse d’oiseaux (Seuil, 1996)
  • Docile (Seuil, 1994)
  • La Femme de chambre du Titanic (Seuil, 1991)
  • Meurtre à l’anglaise (Mercure de France, 1988)
  • Autopsie d’une étoile (Seuil, 1987)
  • Les Trois vies de Babe Ozouf (Seuil, 1983)
  • L’Enfant de la mer de Chine (Seuil, 1981 )
  • La Dernière Nuit (Balland, 1978)
  • John l’Enfer (Seuil, 1977) (Prix Goncourt)
  • Un policeman (Seuil, 1975)
  • Ceux qui vont s’aimer (Seuil, 1973)
  • Abraham de Brooklyn (Seuil, 1971) (prix des Libraires)
  • Elisabeth ou Dieu seul le sait (Seuil, 1970) (prix des Quatre Jurys)
  • Laurence (Seuil, 1969)
  • La Mise au monde (Seuil, 1967)
  • Le Procès à l’Amour (Seuil, 1966) (Bourse Del Duca)

Essais

  • Dictionnaire amoureux des Faits divers (Pions, 2014)
  • Je vois des jardins partout (JC Lattès, 2012)
  • Dictionnaire amoureux de la bible (Plon, 2009)
  • Jésus, le Dieu qui riait (Stock, 1999)
  • Lewis et Alice (Laffont, 1992)
  • Elisabeth Catez ou l’Obsession de Dieu (Balland, 1991), Prix de littérature religieuse 1992
  • L’Enfant de Nazareth (avec Marie-Hélène About, Nouvelle Cité, 1989)
  • Béatrice en enfer (Lieu Commun, 1984 )
  • Il était une joie... Andersen (Ramsay, 1982)
  • La Bible illustrée par des enfants (Calmann-Levy, 1994)
  • La Nuit de l’été (d’après le film de J.C. Brialy, Balland 1979)
  • Il fait Dieu (Julliard 1975, réédité Fayard 1997)

Photographies

  • La Hague, avec Natacha Hochman (Isoète, 1991)
  • Cherbourg, avec Natacha Hochman (Isoète, 1992)
  • Presqu’île de lumière, avec Patrick Courault (Isoète, 1996)
  • Sentinelles de lumière, avec Jean-Marc Coudour (Desclée de Brouwer, 1997)

Scénariste

  • Mon frère Yves (TV, 2012)
  • Les Misérables (TV), Josée Dayan (2000)
  • Le Roi danse, Gérard Corbiau (2000)
  • Balzac (TV), Josée Dayan (1999)
  • Le Comte de Monte-Cristo (TV), Josée Dayan (1999)
  • Jakob le menteur, Peter Kassovitz (1998)
  • Des feux mal éteints, Serge Moati (1994)
  • Hors la vie, Maroun Bagdadi (1991)
  • Dancing Machine, Gilles Béhat (1990)
  • L’Homme voilé, Maroun Bagdadi (1987)
  • Un bon petit diable, Jean-Claude Brialy
  • De guerre lasse, Robert Enrico
  • L’Indic, Serge Leroy (1983)
  • I comme Icare, Henri Verneuil (1979)
  • La Bible, Marcel Carné (1976)
  • La Merveilleuse Visite, Marcel Carné (1973)

Dictionnaire amoureux des Faits divers

Dictionnaire amoureux des Faits divers

Pion - 2014

Les faits divers imprègnent, irriguent notre monde. Ils prolifèrent partout, depuis Aokigahara que les Japonais appellent la forêt de la mort, jusqu’à l’ancien Belleville du temps des apaches, dans les forêts profondes de la Papouasie jusqu’aux plus hautes terrasses de New York. Ils sont de la ville et de la campagne, ils sont de tous les temps. Ils concernent tout le genre humain, des plus misérables aux plus opulents, du brutal assassin, comme le curé d’Uruffe, aux saints moines de Tibérine. Ils touchent même les petites bêtes, comme en témoigne cet ahurissant procès intenté contre des… hannetons ! Les faits divers de cet ouvrage sont les pièces de la collection personnelle de l’auteur, ceux qui, depuis son enfance, le fascinent ou l’émeuvent, comme l’histoire de cette jeune noyée repêchée dans la Seine et devenue « la femme la plus embrassée du monde ». Les faits divers ont le mérite, au-delà du sang et des larmes, d’avoir inspiré des créateurs de tous les domaines. Que serait la littérature si, d’Emma Bovary aux héros morbides de Truman Capote, elle ne s’était nourrie de personnages monstrueux et prodigieux, mais issus du réel ? Que serait l’opéra si Lucie de Lamermoor et Carmen n’étaient pas nées de faits divers ? Et le cinéma ! Et la presse, et le journalisme qui doivent la vie, au sens propre, à la bonne fortune du fait divers !


Didier Decoin parle de son ouvrage.

La pendue de Londres

Grasset - 2013

Allemagne, 1945. L’exécuteur en chef du Royaume Britannique, envoyé en mission, pend la gardienne de camps nazis Irma Grese. Même s’il éprouve un réel dégoût à exécuter des femmes, surtout si elles sont jeunes et jolies, le bourreau fait son devoir : c’est un as dans l’art de la longueur de cordes, un expert dans le temps minuté de la mise à mort. Pourtant, le reste du temps, c’est un homme comme un autre, époux modèle, bon citoyen, qui reçoit aimablement les clients dans son pub londonien « Help the poor Struggler » (Aidez le pauvre type qui se débat !). Avant de partir, à l’aube, appliquer en silence une sentence de peine de mort. Londres, immédiat après-guerre. Ruth Ellis ressemble à Betty Boop, enjouée et désirable, elle plaît aux hommes, et sans doute les choisit-elle fort mal. Mais derrière son sourire et sa bouche trop maquillée, que cache-t-elle ? Qui sait que son père alcoolique l’a violée ? Que son premier fiancé, un soldat, l’a abandonnée, enceinte, avec des rêves en miettes et le coeur en breloque ? Dans le Londres charbonneux de l’après-Blitz, à rebours du puritanisme d’une société bien-pensante, Ruth devient entraîneuse dans des bars sombres et rouges : et d’entraîneuse à prostituée, la pente est facile. Un jour, malheureuse, jalouse, violentée, mais toujours belle, et mère de famille, elle tue son amant, un salaud, à bout portant. La voici condamnée à la pendaison. Bourreau, fais ton oeuvre ! Et si le bourreau avait une âme ? Et s’il répugnait soudain à supprimer une innocente aux boucles blondes ? Dans ce roman envoûtant, reconstitution en cinémascope d’un Londres luisant de fog et de pluie, de vices cachés et de femmes de petite vie, Didier Decoin alterne la voix du bourreau et de la victime. Une plongée dans l’âme humaine.


Liens :

Didier Decoin lit un extrait de son roman sur Télérama.fr.

>https://www.telerama.fr/livre/didier-decoin-nous-lit-un-extrait-de-son-dernier-roman,40247.php]


Je vois des jardins partout

Jean-Claude Lattès - 2012

"A l’instar de la Manière de visiter les jardins de Versailles (seul ouvrage qu’écrivit jamais Louis XIV), Je vois des jardins partout est une sorte de manière de visiter les jardins de ma vie. Ceux que j’ai possédés, et ceux des autres, publics ou privés, que j’ai arpentés. En me penchant sur tous ces jardins, c’est aussi sur mon passé que je me penche, et si je vois des jardins partout, c’est que les jardins ont été, quantitativement et qualitativement, le paysage le plus récurrent et le plus constant de mon existence. En ce sens, ce livre est peut-être une autobiographie déguisée… Cézanne disait que « peindre signifie penser avec son pinceau ». Jardiner, c’est penser avec un sécateur, des semelles gadouilleuses, un mal de dos et des engelures aux doigts. Ou un coup de soleil sur le nez. Oui, jardiner, c’est penser, mais penser par avance, imaginer, anticiper ce qui va sortir de terre – et dans quel désordre ou quelle harmonie innés ça va surgir. Et c’est avant tout faire confiance à la terre. En écrivant ce livre, je me suis aperçu qu’il n’y avait pas d’école de vie plus sûre ni plus charmante qu’un jardin, que ce soit le paradisiaque et génial Jardin Blanc conçu par Vita Sackville-West dans son domaine de Sissinghurst ou le très modeste recoin qu’on m’avait alloué dans le potager familial pour y faire pousser ce que je voulais – j’avais opté pour quelques épis de blé, dont j’avais tiré quelques grammes de farine, dont je fis un pain minuscule mais tellement délectable que j’en ai encore le goût en bouche. L’admirable Epicure, qui affirmait que le plaisir est le souverain bien (comme je suis d’acord avec lui !), avait installé son école philosophique dans un jardin où il passa son existence. Vingt-trois siècles après la mort du philosophe grec, les jardins continuent de nous enseigner l’essentiel de la vie : on y apprend la patience, l’humilité toujours, la déception quelquefois, le silence, l’harmonie, les parfums et les saveurs, la beauté, on peut y faire l’expérience de la mort (je l’ai croisée dans un jardin anglais sous la pluie) – et de l’amour, bien sûr, car qui n’a pas fait l’amour dans un jardin au printemps ne sait pas encore tout de l’amour… J’ai essayé de concevoir ce livre pour qu’il soit lu comme on visite un jardin : sans trop de logique, donc, sans que son parcours soit guindé ni rigide, ni surtout pédant – mais une simple déambulation parmi des souvenirs jardiniers qui m’ont enchanté et parfois bouleversé." Didier Decoin


Je vois des jardins partout

Je vois des jardins partout

Jean-Claude Lattès - 2012

"A l’instar de la Manière de visiter les jardins de Versailles (seul ouvrage qu’écrivit jamais Louis XIV), Je vois des jardins partout est une sorte de manière de visiter les jardins de ma vie. Ceux que j’ai possédés, et ceux des autres, publics ou privés, que j’ai arpentés. En me penchant sur tous ces jardins, c’est aussi sur mon passé que je me penche, et si je vois des jardins partout, c’est que les jardins ont été, quantitativement et qualitativement, le paysage le plus récurrent et le plus constant de mon existence. En ce sens, ce livre est peut-être une autobiographie déguisée… Cézanne disait que « peindre signifie penser avec son pinceau ». Jardiner, c’est penser avec un sécateur, des semelles gadouilleuses, un mal de dos et des engelures aux doigts. Ou un coup de soleil sur le nez. Oui, jardiner, c’est penser, mais penser par avance, imaginer, anticiper ce qui va sortir de terre – et dans quel désordre ou quelle harmonie innés ça va surgir. Et c’est avant tout faire confiance à la terre. En écrivant ce livre, je me suis aperçu qu’il n’y avait pas d’école de vie plus sûre ni plus charmante qu’un jardin, que ce soit le paradisiaque et génial Jardin Blanc conçu par Vita Sackville-West dans son domaine de Sissinghurst ou le très modeste recoin qu’on m’avait alloué dans le potager familial pour y faire pousser ce que je voulais – j’avais opté pour quelques épis de blé, dont j’avais tiré quelques grammes de farine, dont je fis un pain minuscule mais tellement délectable que j’en ai encore le goût en bouche. L’admirable Epicure, qui affirmait que le plaisir est le souverain bien (comme je suis d’acord avec lui !), avait installé son école philosophique dans un jardin où il passa son existence. Vingt-trois siècles après la mort du philosophe grec, les jardins continuent de nous enseigner l’essentiel de la vie : on y apprend la patience, l’humilité toujours, la déception quelquefois, le silence, l’harmonie, les parfums et les saveurs, la beauté, on peut y faire l’expérience de la mort (je l’ai croisée dans un jardin anglais sous la pluie) – et de l’amour, bien sûr, car qui n’a pas fait l’amour dans un jardin au printemps ne sait pas encore tout de l’amour… J’ai essayé de concevoir ce livre pour qu’il soit lu comme on visite un jardin : sans trop de logique, donc, sans que son parcours soit guindé ni rigide, ni surtout pédant – mais une simple déambulation parmi des souvenirs jardiniers qui m’ont enchanté et parfois bouleversé." Didier Decoin


Une anglaise à bicyclette

Stock - 2011

Tout commence par un massacre d’Indiens en décembre 1890 dans le Dakota du Sud. Jayson Flannery, un photographe anglais veuf de son état, recueille une petite fille de trois ans dont la mère a été victime du massacre. Il songe bien sûr à confier Emily à un orphelinat, s’apprête à reprendre son paquebot pour l’Angleterre, mais il ne repartira pas seul et décide d’enlever la petite Emily aux soeurs qui l’ont prise en charge. On les retrouve tous les deux dans un manoir du Yorkshire où Jayson a toujours vécu. Emily grandit, va à l’école, apprend à lire. Tous dans le village se posent mille questions à son sujet. Jayson l’a-t-il adoptée, kidnappée ? Viendra-t-on un jour la chercher ? Un policier mène son enquête, s’obstine et s’entête à rechercher les véritables origines d’Emily. Jayson comprend bientôt que, s’il veut donner une véritable identité à son Indienne d’Emily et donc des papiers et donc une appartenance sociale, il n’a d’autre choix que celui de l’épouser. Le mariage sera grandiose et mettra fin à la suspicion de tous, y compris celle du policier. Emily rêvait d’un cheval, dans sa corbeille de noces elle trouve une bicyclette. Jayson ne pouvait imaginer que ce cadeau de mariage allait changer la destinée d’Emily. Elle commence par rouler pendant des heures, puis pendant des jours, puis pendant des nuits. Au terme de ses randonnées, elle fait une découverte spectaculaire : deux fillettes de quatorze et seize ans dans un village lointain prétendent fréquenter des fées au bord d’une rivière. Tout le monde a envie de les croire, Emily la première. Le père des jeunes filles, lui aussi photographe, demande à ses enfants de photographier la preuve de ce qu’elles avancent. Les fillettes s’exécutent et rapportent cinq clichés stupéfiants. Le village où a grandi Emily avait des doutes sur sa véritable identité, l’Angleterre toute entière va se diviser en croyants et non-croyants de l’existence des fées. Dans cette Angleterre qui entre dans les années folles de l’après-Première Guerre mondiale vieillit Sir Conan Doyle, qui se console et se passionne jusqu’à l’obsession pour le spiritisme. Cette fabuleuse histoire de fées tombe si bien dans sa vie. Il y croira dur comme fer, en fera son dernier combat et entraînera Emily dans la protection de la vérité et des mensonges des petites filles. Hélas, il y a toujours une vérité, aussi parfois vaut-il mieux la taire.


Est-ce ainsi que les femmes meurent ?

Grasset - 2009

Catherine Kitty Genovese n’aurait pas dû sortir seule ce soir de mars 1964 du bar où elle travaillait, une nuit de grand froid, dans le quartier de Queens à New York. Sa mort a été signalée par un entrefilet dans le journal du lendemain : « Une habitante du quartier meurt poignardée devant chez elle. » On arrête peu de temps après Winston Moseley, monstre froid et père de famille. Rien de plus. Une fin anonyme pour cette jeune femme drôle et jolie d’à peine trente ans. Mais savait-on que le martyre de Kitty Genovese a duré plus d’une demi-heure, et surtout, que trente-huit témoins hommes et femmes, bien au chaud derrière leurs fenêtres, ont vu ou entendu la mise à mort ? Aucun n’est intervenu. Qui est le plus coupable ? Le criminel ou l’indifférent ? A la fois récit saisissant de réalisme et réflexion sur la lâcheté humaine, traversée d’un New York insalubre et résurrection d’une victime, le roman de Didier Decoin se lit dans un frisson.


Revue de presse Est-ce ainsi que les femmes meurent ? :

Le Nouvel Observateur
Le bateau libre
Paris Match


Dictionnaire amoureux de la bible

Plon - 2009

Didier Decoin nous rappelle que la Bible en fait est une bibliothèque, que chacune de ses deux grandes parties, l’ancien et le nouveau testament se compose d’écrits forts différents et qui nous parlent de la destinée humaine. La Bible de mes dix ans se résumait à un mince petit ouvrage cartonné, L’Histoire sainte, qui racontait les relations agitées de quelques héros de temps très anciens et d’un Dieu interventionniste qui se disait lui-même jaloux et prompt à la colère. Des décennies plus tard, ma bible d’homme parle du (et au) monde entier. Amoureuse et nomade, elle m’a entraîné en Terre sainte, chez les imprimeurs du ghetto de Venise, à Doura Europos, dans les champs de coton de la Bible belt, à Babylone, sur les pentes du mont Ararat, chez les Amish, dans les grottes de Qumran, sur les traces des chasseurs d’Eden qui traquent sans relâche le Paradis perdu d’Adam et Eve, etc. Mes étoiles pour ce grand voyage dans le temps et dans l’espace ont été toutes ces bibles dont la vie m’a permis de tourner les pages : la Bible des pauvres, la Bible du Diable, la Bible paysanne, la Bible de Voltaire, la Bible d’argent, la Bible de Marcel Carné, la Bible du dernier des Mohicans, la Bible low cost, la Bible de l’Homme noir qui assure que, de Moïse à Jésus, tous les personnages bibliques étaient noirs, sans oublier la Bible des Gédéons et enfin la bouleversante Bible-vitrail que Chagall fit en mémoire d’une jeune fille noyée.


Henri ou Henry : le roman de mon père

Stock - 2006

Oui, la vie dHenri Decoin valait bien un roman. Et elle valait bien un roman de son fils. On na pas retenu de Decoin père quil avait été dans sa jeunesse, recordman de France de natation et sélectionné pour les Jeux olympiques de 1912. On ne se souvient plus de lui comme ayant fait partie de lescadrille de Guynemer durant la Première Guerre mondiale. Cest pourtant durant la Grande Guerre quHenri Decoin se met à écrire des nouvelles. Démobilisé, il se lance dans une carrière de journaliste sportif puis dans le cinéma et cest avec sa deuxième femme, Danielle Darrieux quil a épousée en 1935 quil commence à connaître le vrai succès. Le couple ayant signé un contrat avec Universal (elle comme actrice, lui comme superviseur ), ils partent tous deux aux Etats-Unis fin 1937. Parce que cela fait plus américain, Henri fait place à « Henry ». De retour en France, ses films jusque-là plutôt légers deviennent plus noirs, plus profonds, des films qui pour certains deviendront de vrais chef-duvres du patrimoine cinématographique français : La Vérité sur bébé Donge (1952), Razzia sur la Schnouf (1955)… De la vie de ce père au destin exceptionnel, Didier Decoin a fait un roman où tout est vrai. Un livre irrésistible, drôle, sensible. Un livre dans lequel transparaît léblouissante personnalité dHenri Decoin et le formidable amour que lui voue son fils.


Avec vue sur la Mer

Nil Editions - 2005

« J’ai fait ce livre pour dire que je n’habite pas une maison mais que je suis habité par elle... » Lorsqu’il était enfant, Didier Decoin a passé des vacances dans la Hague, au Nord du Cotentin. Il est tombé amoureux de cette région et a passé des années à y rechercher une maison. Il nous raconte joliment ses mésaventures immobilières, les péripéties inévitables liées aux travaux, les tempêtes, son jardin, les petits bonheurs du voisinage et des nourritures terrestres qu’offre ce pays normand battu par la mer et le vent.« D’une certaine façon, ce livre est traduit d’un autre livre ? de granit celui-là, ou depuis vingt-cinq ans je grave quelques unes des plus belles pages de l’histoire de ma vie. » Pour un écrivain, parler d’une maison que l’on aime, c’est une autre façon de parler de soi... Le Combourg de Chateaubriand, la Treille Muscate de Colette, le Malagar de Mauriac, le Manosque de Giono ou les Charmettes de Rousseau appartiennent autant à la biographie de ces auteurs qu’à leurs oeuvres. Ici, Didier Decoin nous offre de très belles pages autobiographiques ou se retrouvent, mêlés aux souvenirs d’enfance et aux évocations de sa famille, la tendresse, l’humour et l’émotion.


Madame Seyerling

Seuil - 2002

Antoine Dessangles a posé son stylo : c’est fini, il n’écrira plus. Mais personne ne le sait. Surtout pas sa femme et son éditeur auxquels il continue de jouer, non sans une certaine allégresse, la comédie du romancier. Pour l’écrivain repenti, seuls comptent désormais les héros de la vraie vie : la jeune fille amoureuse, le boxeur de Valenciennes, l’hôtesse de l’air, le plagiste de Biarritz. Antoine les repère, les suit, entre en clandestinité pour observer ce qu’ils deviennent après la rupture, après le combat, après que l’avion s’est posé et que la plage s’est vidée en glissant dans l’arrière-saison. C’est ce qu’il appelle collectionner les après. Jusqu’au jour où il part pour New York afin de s’offrir ce qu’il croit devoir être le chef-d’œuvre de sa collection, le plus poignant de tous les après : la douleur de madame Seyerling, une Noire dont la fille a été condamnée pour meurtre et exécutée. Dans un New York encore inviolé, Antoine pénètre comme par effraction dans la vie de cette mère d’une force et d’une fragilité mystérieuses. Une vie qui cache un étonnant secret dont la découverte va faire passer l’écrivain voyeur du rôle de témoin intrigué à celui d’acteur bouleversé. Après Abrabam de Brooklyn et John l’Enfer, Didier Decoin retourne à New York pour traquer la vérité de nos existences. Mais les tragédies de l’Histoire sont, elles aussi, du voyage.


Jésus, le Dieu qui riait

Stock - 1999

Jésus a-t-il jamais ri ? Aucun texte n’en fait mention. Aucune tradition. Aucune oeuvre d’art. Grave et ténébreux, tragique et poignant, tel est le visage du Christ en mélancolie, sinon en larmes, que contemplent depuis deux mille ans des millions de chrétiens. Pourtant, Jésus pleinement homme aime l’amitié, les escapades en bateau et les poissons grillés, le bon vin et ces fêtes dont est prodigue le calendrier juif - son calendrier. Pourtant, Jésus pleinement Dieu vient nous annoncer le plus merveilleux et le plus radieux des messages : la mort vaincue, une promesse d’éternité pour chacun d’entre nous. Il y a décidément trop de jubilations dans ces trente-trois années d’Incarnation pour que le rire en soit banni. Et si ce rire a éclaté quelquefois, son écho doit bien résonner quelque part dans les Evangiles. Alors, scrutons, cherchons, fouillons. Il ne s’agit pas de détourner les textes mais de les retourner à la manière du champ dans lequel est enfoui un trésor. Ecrit comme un roman (non pour camoufler mes trouvailles mais pour leur donner un écrin, aussi modeste soit-il), ce livre n’est pas toute l’histoire du Christ, mais sa seule histoire joyeuse : la quête et la relation du versant lumineux d’un Dieu saisi par le bonheur d’aimer et partageant ce bonheur avec le monde entier. Ces pages me sont aussi l’occasion, après Il fait Dieu, de confirmer mon éblouissement inusable devant Celui qui nous a donné un sens et un avenir en nous ouvrant les portes de la Joie.


Louise

Seuil - 1998

Joanne Guiberry a quarante ans, un modeste salon de coiffure à Saint-Pierre-et-Miquelon, une bouteille de whisky fétiche héritée d’Al Capone, une mère qui vole des petites cuillers dans les bars. Deux fois l’an, à chaque solstice, Joanne s’envole au septième ciel en compagnie de son amant, un voyageur de commerce américain. Deux fois l’an aussi, de l’autre côté de la mer, sur les rives de l’immense fleuve Saint-Laurent, trois cent mille oies des neiges se posent dans un bruit de tonnerre pour quelques semaines de festin pendant leur migration. Comme une passerelle entre le temps des solstices et le temps des oiseaux, il y a Manon, une fille de vingt ans, étudiante et ravissante, escortée d’une grande oie blessée : Louise. Chacune à sa façon, Manon et Louise vont faire l’expérience de l’amour. Et, d’une manière plus exceptionnelle, l’expérience de la mort. En passant du fleuve à l’océan, du cap Tourmente aux brouillards du petit archipel français qui dévisage l’Amérique, Manon et son oie sauvage vont apporter à Joanne un nouvel élan vers la liberté, une nouvelle idée du bonheur. Et peut-être une révélation : imaginons que la vie ne soit pas tout à fait ce qu’on croit, imaginons qu’elle soit beaucoup plus étonnante... D. D.


La Route de l’aéroport

Fayard - 1997

Karim a trouvé le moyen de vivre riche et heureux avec Natalia : gagner un pays en guerre, acheter une voiture, et faire le taxi pour les reporters. Cinq dollars par journaliste et par minute de trajet, tarif un peu cher mais comprenant les risques d’embuscades et de rafales perdues... En attendant, il faut quitter Cherbourg. Qui dira l’utilité d’une balle de ping-pong pour voler une Honda groseille sur le parking de la zone portuaire ? Reste le plus difficile : rejoindre un bon petit conflit bien rentable.


Les Sentinelles de lumière

Desclée de Brouwer Editions - 1997

Une réflexion sur la vie monastique. Le romancier en livre sa propre perception, notamment de l’image de l’invisible que représente pour lui le monde des monastères, évoquant sa fascination pour la vie contemplative. « Tout monastère est une presqu’île où la finitude des terres pénètre comme une lame dans l’infini de la mer ; où le moine, tel Jacob encore mal réveillé et luttant pourtant avec l’ange jusqu’à la parution de l’aube, affronte le choc énorme et silencieux du divin. Or on sait le destin des presqu’îles : peu à peu, l’océan les use, les ronge et les effrite. »


La Promeneuse d’oiseaux

Seuil - 1996

1880, dans l’île anglo-normande d’Alderney. Parce qu’un accident a réduit sa voix à un murmure et l’isole des autres jeunes filles. Sarah McNeill passe le plus clair de son temps à courir les landes sauvages. C’est dans cette solitude qu’elle découvre l’histoire de lady Jane, qui, pendant un quart de siècle, espéra contre toute raison le retour de son mari, John Franklin, disparu au cours d’une expédition polaire. Un soir de bal. Sarah rencontre Gaudion, un maraîcher breton faisant route vers l’Angleterre et dont la goélette chargée d’oignons s’est échouée sur le rivage. Le temps que la mer remonte, tous deux vont connaître une telle passion qu’à la fin de cette nuit unique la petite paysanne comprend que l’homme aux mains de géant est l’amour de sa vie. « Je désire, écrit-elle à lady Jane, dont elle a décidé d’imiter l’extraordinaire fidélité, que vous m’expliquiez comment on peut aimer comme ça, c’est-à-dire comme vous. C’est la manière dont je voudrais être capable d’aimer moi aussi. » Et Sarah de s’élancer à la recherche de Gaudion. D’abord sur les docks de Londres, où elle survit en livrant des oiseaux naturalisés aux clients d’un étrange empailleur, puis sur les côtes de Normandie, où une société brillante mais cruelle s’adonne à la nouvelle mode des bains de mer. Aucune déchéance, pas même celle de la prison, ne fera renoncer Sarah à la quête éperdue de son amour. Alors, ébranlé par tant d’obstination, le destin finira peut-être par céder.


Presqu’île de lumière

Isoète - 1996

Avec Patrick Courault


Docile

Seuil - 1994

Pleine de colère et de jalousie, Catherine s’insurge contre son ami Blaise : « De toute ma vie, je n’ai rien vu d’aussi stupide que cette femme et toi… Est-ce que tu l’as embrassée ? _Tu es folle ! _ Essaie seulement, ça te donnera mal au cœur, et ça te fera très peur. » Blaise essaierait volontiers. Sauf que la libraire, que toute cette ville du nord de la France appelle Docile, a trente-deux ans, et qu’il est encore un enfant. D’ailleurs, Docile sait-elle seulement qu’il l’aime ? Blaise a beau l’aider à vendre ses livres trop beaux, trop étranges et trop chers, et voler pour elle, les jours de disette, aux étalages de la rue Tournemonde, Docile ne se gêne pas pour le mettre à la porte quand le soir tombe et qu’elle reçoit des cclients d’un genre particulier dans sa réserve, au premier étage. Malgré la guerre, les dérobades de docile et l’amour de Catherine, Blaise accomplira son rêve : partir à la découverte d’une terre encore sans baptême pour lui donner le nom de la femme qu’il a encore aimée quand il avait douze ans… Pris entre la lumière et l’ombre, la faute et la pureté, otages de leur propre histoire comme de la grande Histoire, Docile et Blaise iront jusqu’au boit du double destin, inattendu et bouleversant, que leur a tracé le romancier de La Femme de chambre du Titanic.


La Bible illustrée par des enfants

Calmann-Lévy - 1994

Lewis et Alice

Robert Laffont - 1992

En 1865, Charles Lutwidge Dodgson, mieux connu sous le nom de Lewis Carroll, ecclésiastique indécis et professeur de mathématiques inemployé bien que vivant au Christ Church College, connaît le plus grand, et peut-être le seul, chagrin de son existence : la jeune Alice, objet unique de ses feux, est devenue nubile. Quand tout le pouvoir d’aimer que l’on porte en soi se concentre sur l’enfance, le passage à l’âge adulte est en effet pire qu’une trahison, c’est la mort même. La confession de ce malheur, Lewis Carroll ne nous l’a pas donnée. Mais Didier Decoin a repris sa plume, imaginant que l’auteur d’Alice aux pays des merveilles, pour lui conter sa vie, ses bonheurs et ses tourments avait, jusqu’à sa mort, adressé une correspondance sans échos à Charles Dickens, qu’il avait peut-être croisé et dont l’image d’écrivain glorieux, presque officiel même, était l’inverse exacte de la sienne. Et il n’est rien de plus délicieux que ces deux musiques confondues, quand la sensibilité, touchante et singulière, de l’Anglais se trouve prolongée par l’écriture subtile et la fine culture du Français. Comme l’avoue l’auteur, ce livre "relève davantage de l’intuition que de l’érudition". Récit épistolaire (une quinzaine de missives imaginaires datées de 1865 jusqu’à 1898, pastichant Lewis Carroll) qui décrit sa situation à Charles Dickens quand Alice (du pays des merveilles) passe le cap de l’adolescence. Avec humour et tendresse, une biographie plausiblement imaginée.


Cherbourg

Isoète - 1992

Avec Natacha Hochman


La Femme de chambre du Titanic

Seuil - 1991

« Voilà l’histoire d’un amour si étrange, dit l’auteur, que je n’étais pas sûr d’oser jamais l’écrire. Mais l’envie de raconter aura été plus forte que mes pudeurs. Raconter la passion qui, durant l’année 1912 ? l’année du Titanic ?, a entraîné un docker de cinquante-deux ans, Horty, et Marie Diotret, une très jeune femme de chambre du transatlantique, dans un monde qui n’était pas fait pour eux. » Dans le sillage d’Horthy et de Marie, de la taverne de la Tête d’Écaille aux quais mouillés de Southampton, des terrains vagues de New York aux lacs rêvés de l’État du Maine, des lumières du Grand Théâtre à la nuit des docks où rodent amants et assassins, cette « extrême histoire d’amour » met en image Zoé, la petite épouse rouquine et patiente qui attend qu’Horty rentre enfin à la maison ; Zeppe, le garçon de cirque qui croit pouvoir tirer fortune de l’amour d’Horty pour Marie ; la trop fragile Aïcha à qui le destin ne laissera même pas le temps d’apprendre à compter jusqu’à onze ; Sciarfoni, le lamaneur qui gîte comme une bête sauvage sous une grand barque renversée ; Maureen, la voleuse de bijoux qui opère dans les théâtres de Drury Lane ; et tout le peuple du port ? dockers, soutiers, filles de joies, riches voyageurs, émigrants misérables… Le roman à la fois le plus imaginaire et le plus vrai de l’auteur d’Abraham de Brooklyn et de John l’Enfer.


Elisabeth Catez ou l’Obsession de Dieu

Balland - 1991

" En ce temps-là, je ne croyais pas en Dieu. J’étais jeune journaliste, et j’étais l’amoureux maladroit d’une jeune fille qui avait une frange blonde et un teckel qui buvait du whisky. Je n’avais pas besoin de vous, Élisabeth ", écrit Didier Decoin. Comment rester longtemps indifférent à la vie d’Élisabeth Catez, carmélite dijonnaise et passionnée par Dieu. Courtisée par les plus beaux partis de Dijon, pianiste douée, Élisabeth choisit pourtant de répondre à l’appel du Christ. Elle entre au carmel à vingt ans et va rapidement approfondir les chemins de la mystique chrétienne. Sa méditation centrée sur la Trinité, cette louange de gloire aux trois Personnes, Élisabeth de la Trinité la lègue au siècle qui s’ouvre. Par sa vie achevée à vingt-six ans dans une douloureuse passion de neuf mois, Élisabeth est aussi un livre ouvert sur Celui qui a dit : " Venez à moi et je vous soulagerai. " Didier Decoin nous livre un dialogue plein de finesse, d’humour et de sagesse, entre un homme du siècle finissant et cette nouvelle petite Thérèse pour notre temps


La Hague

Isoète - 1991

Avec Natacha Hochman


L’Enfant de Nazareth

Nouvelle Cité - 1989

Iconographie de Mariz-Hélène About


Meurtre à l’anglaise

Mercure de France - 1988

« Comme toutes les maisons anciennes, le cottage avait son parfum propre, qui s’était élaboré lentement au fil des ans. C’était quelque chose d’à la fois rustique et raffiné, où dominait l’âcreté du feu de tourbe atténuée par la senteur de miel des cires dont se servait lady Patricia pour encaustiquer les meubles, les lambris, la rampe et la bordure de bois des marches de l’escalier, et aussi la collection de bilboquets vernis. En été s’y ajoutait la fragrance des bouquets et, au retour des brouillards, l’odeur un peu piquante des chandails humides mis à sécher dans l’entrée... » C’est près de ce cottage que Dune Benton est retrouvée morte. Cette vieille dame anglaise richissime écrit des romans à l’eau de rose dans son île de Greenhill, en Écosse. Son fils, sa belle-fille, sa secrétaire (russe et pilote d’avion), le fossoyeur, le gardien de phare, un ramasseur de varech et la ravissante Barbara sont autant de suspects aux yeux de l’inspecteur John William Sheen. La victime, qui devait ressembler étrangement à une cousine de Barbara Cartland et d’Agatha Christie tout à la fois, ne méritait-elle pas qu’on l’assassine ?


Autopsie d’une étoile

Seuil - 1987

Mon nom est David Bissagos, je vis à Chicago près du métro aérien. J’ai connu et servi un homme, Burton Kobryn. Dans un observatoire de la Cordillère des Andes, ensemble nous avons guetté la naissance d’une étoile. Nous avons aussi aimé la même femme, Léna, moitié indienne, moitié américaine. Léna est morte en silence, tandis que l’étoile naissait en criant. Bien après ces événements, son prix Nobel, sa gloire, Burton Kobryn m’appela dans la grande maison isolée, en Normandie sous la neige, où il s’était retiré avec sa nouvelle épouse. Il parla de ce qui s’était réellement passé durant notre séjour au Chili, au cours de ces mois de violence pendant la révolution de 1973. Il me dévoila l’existence de Sally Nathanson, l’étrange jeune fille qu’il n’avait jamais cessé d’aimer. Il avoua ce qu’avait été la vraie mort de Léna, et ce qu’il avait fait ensuite de terrible au Nouveau-Mexique et sous la pluie de Riverton. Je compris alors que l’étoile la plus brillante n’est qu’une entité monstrueuse qui se dévore elle-même et réduit en cendres tout ce qui la frôle


Béatrice en enfer

Lieu Commun - 1984

1976 : Romilly-sur-Seine (Aube). Béatrice Saubin, 16 ans, est déclarée bonne pour la vie active par le conseil des professeurs de son lycée. Pour le coup, elle va s’activer. Voyager. Avec une copine, elle part pour l’Italie. Joyeuse et libre Béatrice. Madame Michelot, sa grand-mère, chez qui elle vit depuis toujours, a eu la nuit du départ de sa petitefille un pressentiment. Quelque chose de maudit s’est agrippé au wagon de Béatrice, qui ne la lâchera plus. 1980 : Penang, Malaisie. Béatrice, 20 ans, est arrêtée pour trafic de drogue. Au terme d’un procès retentissant, accrochée aux bras de Soeur Nicole Cardon, elle s’entend signifier, avant de s’écrouler, sa condamnation à mort par pendaison. Elle entre dans le quartier des condamnées à mort. 1982 : Cour Fédérale de Kuala Lumpur, Malaisie. Paul Lombard, l’un des plus grands avocats français, réussit, en quelques heures d’un suspense hallucinant, à sauver Béatrice de la corde. Sa peine est commuée en détention à perpétuité. 1984 : Roissy. Didier Decoin s’envole pour la Malaisie. Depuis des mois, il poursuit son enquête sur Béatrice Saubin. Il a rencontré sa grand-mère, sa mère, ses amis. Il a reconstitué l’itinéraire de la jeune fille depuis son départ de Romilly. Il lui reste maintenant à découvrir le théâtre du drame et à la rencontrer - elle. Il revient avec une intime conviction : Béatrice est innocente. Aujourd’hui, la vie de Béatrice Saubin cesse d’être une aventure vertigineuse pour devenir l’Affaire Saubin. Ce livre, cette histoire vraie, pour tout dire. Et la sauver.


Les Trois vies de Babe Ozouf

Seuil - 1983

Là-haut, tout au bout de la France, c’est la Hague, terre de granits et de landes fauves, qui poignarde l’une des mers les plus dangereuses du monde. Babe Ozouf, Catherine et Carole sont filles de la Hague. Leur saga — qui s’étend sur trois générations — est scandée par un même geste, un acte que l’amour inspire : faire naître la lumière et le feu dans la nuit. Par trois fois, ce geste simple et fatal provoquera un naufrage : naufrage de navires et naufrage de trois destins. Emmenée par deux gendarmes, Babe Ozouf va vivre une mise à l’épreuve qui sera aussi une délivrance. Sa fille Catherine, mariée à quinze ans, connaîtra l’exil, de l’autre côté de l’océan. Et Carole, la fille de Catherine, sera irrésistiblement rappelée vers cette falaise, lieu de rencontre avec la nuit et le brouillard. Trois hommes traverseront la vie de ces jeunes femmes : Michael Bernstein, le pianiste ; le peintre Louis Asfrid et le mystérieux Recruteur qui hante les quais de Liverpool. Ils apprendront que l’amour est aussi ce calme effrayant qui précède et annonce les tempêtes. "La Hague, dit l’auteur, ne m’a pas inspiré ce roman : elle me l’a imposé. Je l’ai écrit dans la solitude, le tumulte et la passion, à l’image du pays étrange qui l’a fait surgir. »


Il était une joie... Andersen

Ramsay - 1982

L’Enfant de la mer de Chine

Seuil - 1981

Elle s’appelle Shane. Elle a quatorze ans, des jambes de faon et cinq chemises blanches. Des chemises d’homme, celles de son père, Greg Orwell, amiral de l’US Navy, tué à Pearl Harbor. Didier Decoin a mené Shane en enfer, sur l’île de Kawan : les rivages de la mer de Chine au début 1942, au plus fort de l’offensive japonaise, c’était l’enfer en effet. Didier Decoin va transformer l’histoire de la petite fille américaine en une véritable épopée.


La Nuit de l’été

Balland - 1979

Le 20 juin 1791, avec l’aide du Comte de Fersen, Louis XVI, Marie-Antoinette et leurs enfants s’enfuient des Tuileries. Le Roi, ayant été reconnu à Sainte-Ménéhould, par le maître de poste Drouet, sera arrêté à Varennes et ramené à Paris le 25 juin. Dans les strictes limites de ce cadres historiques, Didier Decoin a “imaginé” ce que fut ce voyage qui dura une nuit et un jour. Un soleil éblouissant. A l’angoisse à succédé une sorte de joie naïve faite de bonheurs retrouvés et souvent inconnus. Haltes improvisées, pique-niques, petits incidents de parcours. L’inquiétude s’évanouit vite pour laisser place au plaisir et aux rires. La famille royale ne s’enfuit pas plus. Elle part en vacances. Louis sort peu à peu de sa trop grande réserve et Marie-Antoinette s’en émeut. Ils se regardent, étonnés, devinant un bonheur possible et s’essayant maladroitement à une nouvelles tendresse. Mais la nuit tombée, le retour à la réalité se fait d’autant plus brutal. C’est déjà Varennes et son cortège de mort.


La Dernière Nuit

Balland - 1978

La plus longue nuit d’une reine - celle qui précède sa mort. Une somptueuse et poëtique rêverie autour de Marie Stuart par le prix Goncourt 1977.


John l’Enfer

Seuil - 1977

Triomphante, folle de ses richesses, de sa démesure et de ses rêves, New York se délabre pourtant, rongée de l’inté-rieur. John L’Enfer, le Cheyenne insensible au vertige, s’en .rend bien compte du haut des gratte-ciel dont il lave les vitres. Il reconnaît, malgré les lumières scintillantes des quar-tiers de luxe, malgré l’opacité du béton des ghettos de misère, les signes avant-coureurs de la chute de la plus étonnante ville du monde : des immeubles sont laissés à l’abandon, des maisons tombent en poussière, des chiens s’enfuient vers les montagnes proches... Devenu, chômeur, l’Indien rencontre deux compagnons d’errance : Dorothy Kayne, jeune sociologue qu’un accident a rendue momentanément aveugle, et qu’effraie cette nuit sou-daine ; et Ashton Mysha, juif hanté par sa Pologne natale, qui vit ici son ultime exil. Trois destins se croisent ainsi dans New York l’orgueilleuse, New York dont seul John L’Enfer pressent l’agonie. Trois amours se font et se défont dans ce roman de l’attirance et de la répulsion, de l’opulence et du dénuement. Abraham de Brooklyn chantait la naissance de New York. Avec John L’Enfer, voici venu le temps de l’apocalypse. L’apocalypse possible dès aujourd’hui d’une cité fascinante et secrète, peuplée de dieux ébranlés et d’épaves qui survivent comme elles peuvent dans le fracas et les passions.


Un policeman

Seuil - 1975

La famille biblique de Didier Decoin s’agrandit. Après Abraham de Brooklyn (Prix des libraires 1973) et à travers la grande décadence grecque évoquée dans Ceux qui vont s’aimer, resurgit Jonas, le bobby obstiné d’Un policeman. Ce jeune auteur organise son orchestration subtile et nuancée autour des problèmes du mal, de l’amour, du bonheur, et de la mort. Aujourd’hui, c’est sous une forme foisonnante-et policière que Didier Decoin rejoint et illustre la thématique de ses romans. Jonas, à la fin de sa carrière, sent confusément qu’il n’a, pas réussi sa vie et tente de justifier ses sentiments les plus intimes. Un jour, il aperçoit un homme au manteau en poil de chameau qui bouscule un petit vendeur de journaux et lui prend un numéro sans le payer. Aussitôt, à cause de cet acte un peu dérisoire et qui le blesse, Jonas va entreprendre la plus déroutante et la plus étrange pérégrination pour retrouver cet homme pressé. A l’aide d’une prostituée humble et rusée, Shirley, il va poursuivre une interminable course autour de cette baleine échouée qu’est la Grande-Bretagne. I( rencontrera toutes sortes de gens, surtout des enfants, pour arriver à ses fins dans un château démodé et historique où... Mais, la fin, nous ne la dirons pas. Contentons-nous de savoir que pour Didier Decoin le plus petit acte peut engendrer des catastrophes : « Le mal court », disait Audiberti. Ici, le mal peut être enfermé dans une goutte d’eau et briller de mille façons.


Il fait Dieu

Julliard - 1975

" Vingt-deux ans après sa première publication, ai-je un mot à ajouter ou à retrancher à Il fait Dieu ? Non. Même si, depuis, j’ai largement avancé dans mon âge d’homme, l’éblouissement de cette " rencontre " ne s’est pas fané. Il y a des choses trop fortes pour être dites avec d’autres mots que ceux de la toute première émotion. D’ailleurs, le " temps " de Dieu n’oscille pas du jour à la nuit, du soleil au brouillard : quand il fait Dieu, c’est pour toujours. Mais si Dieu résiste à toute usure, les livres meurent. Celui-ci était devenu introuvable, alors même que de nombreux croyants _ et incroyants _ le réclamaient. C’est pour ces nouveaux lecteurs que j’ai accepté cette réédition sans retouches. " Didier Decoin juin 1997


Ceux qui vont s’aimer

Seuil - 1973

Un monde naissait dans Abraham de Brooklyn de Didier Decoin. Aujourd’hui, dans Ceux qui vont s’aimer, c’est la décadence d’un monde ou plutôt d’une civilisation qui est en cause. L’auteur nous raconte avec allégresse les mésaventures d’un jeune voleur du nom de Scynos, épris d’une adolescente, Mylena, entrevue lors de son enfance, de nuit, sous les toits d’Athènes. Un vieillard, Atagoras, amoureux du bonheur de vivre, va tenter la plus grande aventure de sa vie avec le couple exemplaire de Scylos et Mylena qui, dans le désenchantement d’un univers soucieux de ses vices, de sa grandeur, de son soleil, s’unira, au bout d’un long périple, heureux et malheureux, dans cette maison unique faite selon les plans d’Atagoras. On voit survivre la grandeur et la servitude de la Grèce, les raisons de vivre et de mourir de tout un peuple qui porte à sa bouche les olives de sa branche d’olivier.


Abraham de Brooklyn

Seuil - 1971

Un jour - c’était en 1880 - on décida de construire un pont géant qui relierait New York à Brooklyn. Ceux qui participèrent à sa construction furent pour la plu-part des immigrants : des hommes qui n’avaient rien à perdre. Parmi eux, il y avait Simon, le Français. Et sa femme, Gelso-mina, d’origine italienne. Et entre eux - comme un autre pont - il y eut Kate : vingt ans, Américaine, qui s’était évadée des pontons pénitentiaires où des crabes rouges dévorent les détenus. Très vite, Simon en vient à considérer Kate comme sa fille. Il est obsédé par l’idée de la sauver : la sauver de la prison, et la sauver d’elle-même. Gelsomina, elle, sent son mari lui échapper. Simon, atteint par le mal des caissons, décide de fuir : Brooklyn est devenue trop dangereuse. A tout instant, Kate peut être retrouvée par la police. Il part, emmenant cette fille qu’il aime d’un amour immense, étrange, très pur, et sa femme. Le voyage est long, épuisant : avec un seul cheval pour trois, ils traversent le désert des plaines, puis les cols des monts Appa-laches. Enfin, ils parviennent à Chicago. Simon croit que, là, Kate sera en sécurité…


Elisabeth ou Dieu seul le sait

Seuil - 1970

Dieu peut-il tomber amoureux ? Une jeune fille peutelle se prendre pour une sainte et céder à un homme ? Elisabeth, femme-enfant, entre au couvent. Devant la porte refermée, le docteur Paul Chevrier relève le défi qui consiste à la reprendre à Dieu. Il y parvient et, bientôt, dans la nuit qui descend sur la Grande-Chartreuse, Elisabeth se donne, puisque tel est l’essentiel de sa vie : se donner... Mais Paul a oublié ce cri de Claudel « Il y a Dieu, qui est le plus fort ! » Elisabeth est d’abord une histoire d’amour : Dieu et un homme se disputent le corps et l’âme d’une adolescente, en un combat douteux mais tendre et violent. Ce roman fait vivre aussi deux types de chrétiens, : ceux qui veulent rendre Dieu rationnel, et ceux qui veulent continuer de s’émerveiller. En ce sens, ce roman est peut-être une prise de position dans la « remise en question » qui déchire l’Eglise d’aujourd’hui.


Laurence

Seuil - 1969

On part pour les Etats-Unis avec l’intention d’étudier la gestion de leurs établissements hospitaliers, on entre dans celui d’une ville du Sud afin de glaner les éléments d’une thèse d’économie comparée... et l’on en sort le cœur et l’esprit occupés de tout autre chose parce que l’on y a rencontré une jeune compatriote venue subir un examen médical. Jeune, Laurence l’est plus qu’elle ne le paraît. Elle passerait sans peine pour avoir seize ans, elle n’en a que treize, enfantine encore sous sa grâce adolescente. L’élan qui incline soudain l’économiste de vingt-quatre ans vers les boucles châtaines de Laurence, sa mère et le médecin qui la soigne ne font rien pour le réprimer, au contraire. En temps ordinaire, ce sont de ces situations que les convenances réprouvent, mais qui s’occupe de convenances quand la mort est à la porte ? Dans six mois au plus, la leucémie l’emportera. Même si elle est comme un papillon au sortir de la chrysalide qui remue les ailes sans bien savoir ce que c’est que voler, même si elle n’est pas encore tout à fait mûre pour l’amour tel que l’éprouvent les « grandes personnes », quelle en ait au moins es prémices. Avec la permission des adultes voici donc offert à Laurence ce merveilleux cadeau d’une passion par force maîtrisée et contrainte de demeurer en deçà d’elle-même - premières amours inaccomplies racontées d’une plume incisive et délicate.

Destins extraordinaires

Les cafés littéraires en vidéo
Avec Christine JORDIS, Serge BRAMLY, Jean TEULÉ et Didier DECOIN - Saint-Malo 2013

Participants : Christine JORDIS, Serge BRAMLY, Jean TEULÉ et Didier DECOIN


Leur(s) Amérique(s)

Leur(s) Amérique(s)

Les cafés littéraires en vidéo
Avec Bertrand TAVERNIER, Didier DECOIN - Saint-Malo 2009

avec : Bertrand TAVERNIER, Didier DECOIN

Leur(s) Amerique(s)

Didier DECOIN, Luis SEPULVEDA

Revivre le festival : Cafés littéraires
Saint-Malo 1996

Anita CONTI, Didier DECOIN, Máirín NI EITHIR, Tim SEVERIN

Revivre le festival : Cafés littéraires
Avec : Anita CONTI, Didier DECOIN, Máirín NI EITHIR, Tim SEVERIN - Saint-Malo 1994

Avec : Anita CONTI, Didier DECOIN, Máirín NI EITHIR, Tim SEVERIN
Animé par Maëtte CHANTREL et Christian ROLLAND

Pays rêvés

Saint-Malo 2009
Lundi : 15h15 - Pays rêvés
avec Louis-Philippe Dalembert ; Lieve Joris, Jean-Claude Carrière et Didier Decoin