MOUTOT Michel

France

L’America (Le Seuil, 2020)

© Hermance Triay

Reporter à l’Agence France-Presse, spécialiste des questions de terrorisme international, il reçoit en 1999, le prix Albert-Londres. Correspondant à New York en 2001, il a reçu le prix Louis-Hachette pour sa couverture des attentats du 11 Septembre. Son premier roman, Ciel d’acier, tire de cette horrifiante expérience l’histoire d’un « ironworker » indien mohawk, qui a aidé les sauveteurs en déblayant les gravas, et retrace l’histoire de sa tribu. Après Séquoias (2018), l’histoire des frères Fleming, trois chasseurs de baleines, répondent à l’appel de l’or en Californie, Michel Moutot signe aujourd’hui une terrible histoire d’amour déchirée par la mafia sicilienne. Véritable tragédie shakespearienne, le roman palpitant suit le périple de deux amants en quête de liberté et que tout sépare.

Bibliographie :

Romans

  • L’America (Le Seuil, 2020)
  • Séquoias (Le Seuil, 2018)
  • Ciel d’acier (Arléa, 2015)

Récits

  • Aventurier des glaces, avec Nicolas Dubreuil (Éditions de La Martinière, 2012)
L'America

L’America

Seuil - 2020

Marettimo, petite île de la Sicile, juillet 1902.
Quand il tombe amoureux de la belle Ana, venue passer l’été dans al maison de son père, Vittorio Bevilacqua, jeune pêcheur, ne peut se douter qu’il met en marche un engrenage qui l’obligera à fuir à l’autre bout du monde.
Ana est la fille de Salvatore Fontarossa, le fontaniero le plus puissant de Trapani, chef d’un clan mafieux enrichi dans les vergers de citrons de la ville. Don Salva envoie son fils aîné châtier le misérable qui a déshonoré sa fille. Mais la balle de revolver ne part pas, Vittorio se défend, le sang coule.
“Quitte cette île cette nuit, pars le plus loin possible. Va en America. Ne reviens jamais, ou nous sommes tous morts”, lui dit un ancien. De Naples à New York, puis à la Nouvelle-Orléans, Vittorio tente d’oublier Ana. Enceinte de lui, elle surmontera toutes les épreuves. Pour, un jour, retrouver l’homme qu’elle aime ?

Ciel d'acier

Ciel d’acier

Arléa - 2015

New-York, 11 septembre 2001, début de matinée. John LaLiberté, dit Cat, indien mohawk et ironworker (monteur d’acier), travaille au sommet d’un nouveau building à Manhattan. Le rugissement d’un Boeing au-dessus de sa tête, l’impact contre la première des tours jumelles, l’effondrement des Twin Towers : il assiste à la pire catastrophe de l’histoire américaine. Il en devient l’un des acteurs : il se précipite, comme des dizaines d’ironworkers, chalumeaux en main, pour participer, aux côtés des sauveteurs, au déblaiement des gravats, à la recherche de survivants, dans l’enfer de Ground Zero.
Les indiens mohawks, canadiens ou américains, vivent dans des réserves près de Montréal ou à la frontière avec les États-Unis. Lors de la construction en 1886 d’un pont sur le Saint-Laurent, ils ont appris et aimé ce métier qui les a conduits sur tous les ponts, les gratte-ciel, les buildings du continent. Depuis six générations, ils construisent l’Amérique. La légende, fausse bien sûr, veut qu’ils ne connaissent pas le vertige. Certains marchent comme des chats sur des poutres de trente centimètres de large à des hauteurs vertigineuses. Ils ont appris de père en fils à apprivoiser la peur, à respecter le danger, à vivre et travailler là où les autres ne peuvent pas s’aventurer.
Tous les Mohawks ont grandi « dans l’ombre des Twin Towers », comme disent les anciens dans la réserve de Kahnawake, près de Montréal. Mais John plus que tout autre : Jack LaLiberté, dit Tool, son père, est mort en les construisant, au printemps 1970, frappé par la foudre, précipité dans l’abîme. Ses amis ont caché au sommet de la tour Nord sa clef à mâchoire, son outil, son tomahawk. Dans l’effroyable magma de métal et de feu, John va partir à sa recherche.
Dès lors, le fil du passé se dévide, nous remontons le temps, pénétrons dans l’histoire des Mohawks, du premier rivet porté au rouge dans un brasero de charbon jusqu’à la construction de la Liberty Tower, qui remplace aujourd’hui le World Trade Center. Embrassant plus d’un siècle, ce roman polyphonique nous présente l’épopée de cette tribu indienne, la seule à avoir gagné, par son travail et son courage, sa place dans le monde des Blancs, sans renier ses croyances et ses traditions. Sur les traces d’une famille d’ironworkers de légende, Michel Moutot, après un extraordinaire travail de documentation, croise les destinées de plusieurs générations d’ironworkers mohawks, bâtisseurs de l’Amérique.