Biographie
- © Catherine Hélie
Journaliste sportif amateur de cyclisme, photographe et écrivain, Philippe Bordas signe un premier roman Chant furieux, véritable ode d’amour à la langue française, à la conquête de la haute langue de Chrétien de Troyes, Rabelais, Saint-Simon et Céline...
Né en 1961 à Sarcelles, une des villes emblématiques de la banlieue parisienne, maelström ethnique et linguistique, Philippe Bordas entame une carrière de chroniqueur au quotidien sportif L’Équipe. Ce mordu de vélo compose quarante-quatre poèmes en prose dans Forcenés, vibrant hommage aux grands coureurs du XXème siècle. Il nous fait découvrir un cyclisme épique, désormais intégré à la « société du spectacle » et aux intérêts économiques.
Sa découverte de l’Afrique dans les années 90 et notamment sa rencontre avec l’univers de boxeurs et de lutteurs africains, est pour lui décisive et donne naissance à un livre de photographies L’Afrique à poings nus récompensé par le Prix Nadar en 2004. Le photographe est aussi connu pour ses clichés légendaires du rappeur MC Solaar dans un ouvrage qui lui est consacré, Solaar : Quinze ans de ma vie dans les banlieues du monde. Par ailleurs, il organise en 2011 une exposition intitulée "Les Chasseurs du Mali" qu’il présente à la Biennale de la Photographie de Bamako puis à l’Institut français du Gabon en 2012.
En 2014, il publie Chant furieux, son premier roman, une chanson de geste moderne dans laquelle il psalmodie les prouesses d’un Zinedine Zidane quasi-mythologique. Photographe pendant trois mois aux côtés du joueur de football, le narrateur, à l’image de Philippe Bordas, décide de le rendre visible à un ami aveugle, par la poésie, dans une prose remarquablement raffinée. Car pourquoi Zidane ne ferait-il pas lui aussi figure de modèle en littérature ? Sport et littérature, jolie alliance pour une vive réflexion sur la langue. « Zidane invente un langage d’exception, dit l’auteur, et devient un modèle pour son narrateur qui comprend que lui aussi doit inventer une langue furieuse ». Le livre se dresse comme une épopée rageuse et rêve de la réhabilitation du « petit peuple », tentant de redonner le chant furieux à toute une catégorie de délaissés.
Bibliographie
- Solaar : Quinze ans de ma vie dans les banlieues du monde (Panama, 2006)