MINAUDIER Jean-Pierre

France

Poésie du gérondif (Le Tripode, 2014)

© JL Bertini

Passionné de langues, Jean-Pierre Minaudier possède 1 163 livres de grammaires de 864 idiomes différents. Dans Poésie du gérondif, il revient sur cet amour « des peuples et des mots » et nous livre, avec humour et enthousiasme, une réflexion unique sur la diversité linguistique, celle que s’émiette face à la mondialisation et l’uniformisation en cours.

Historien de formation et spécialiste de l’Estonie, dont il enseigne la langue à l’INALCO, Jean-Pierre Minaudier est l’auteur d’un remarquable « Histoire de l’Estonie. Et de la nation estonienne », qui fait aujourd’hui référence. Rien de moins étonnant pour un passionné des langues que cet attrait pour ce jeune pays peu méconnu du nord de la Baltique, dont le sentiment national s’est avant tout exprimé à travers sa langue, le territoire ayant souvent été confronté aux volontés expansionnistes des monde slaves, germaniques et scandinaves.

Il est aussi l’un des rares traducteurs de l’estonien et, après avoir traduit plusieurs de ses nouvelles, il transcrit cette année le dernier ouvrage du célèbre auteur Andrus Kivirähk, L’homme qui savait la langue des serpents, « le phénomène de la littérature estonnienne » signe Le Monde, un roman à grand succès dans son pays, qui mêle une imagination délirante et une ironie grinçante.


Auteur

  • Poésie du gérondif (Le Tripode, 2014)
  • Histoire de l’Estonie. Et de la nation estonienne (L’Harmattan, 2007)

Traducteur

  • L’homme qui savait la langue des serpents d’Andrus Kivirähk, (Le Tripode, 2014)
Poésie du gérondif

Poésie du gérondif

Le Tripode - 2014

Un éloge des grammaires, de la diversité des langues et des cultures du monde.

« Historien de formation, gros consommateur de littérature et de bandes dessinées depuis mon adolescence, j’ai, sur la quarantaine, traversé une drôle de crise : durant plus de cinq ans, je ne suis pratiquement arrivé à lire que des livres de linguistique, essentiellement des grammaires de langues rares et lointaines. Aujourd’hui le gros de l’orage est passé, mais je persiste à consommer nettement plus de linguistique que de romans. Je n’apprends pas ces langues : à part l’espagnol, l’anglais et deux mots d’allemand, je ne sais passablement que l’estonien, et je me suis quand même récemment mis au basque car c’est de loin la langue la plus exotique d’Europe. Mais j’en collectionne les grammaires — je possède à ce jour très exactement 1 1163 ouvrages de linguistique concernant 856 langues, dont 620 font l’objet d’une description complète. Je les dévore comme d’autres dévorent des romans policiers, comme le rentier balzacien dévorait les cours de la Bourse, comme les jeunes filles du temps jadis dévoraient Lamartine, frénétiquement, la nuit, le jour, chez moi, dans les diligences (pardon, le métro), en vacances, en rêve. Il y a longtemps en revanche que j’ai appris à m’en tenir à d’autres sujets dans les soirées en ville, car je ne tiens pas spécialement à dîner avec Lucullus. »

Le passage des langues

Saint-Malo 2014

Avec Jean-Pierre Minaudier, Dominique Fortier, David Fauquemberg et Johan-Frédérik Hel-Guedj.
Animé par Willy Persello.


Vagabondages linguistiques d’un passionné de peuples et de mots

Saint-Malo 2014

Avec : Jean-Pierre Minaudier
Animé par : Willy Persello