WILK Mariusz

Pologne

La Maison du vagabond (Noir sur blanc, 2016)

« Si le voyageur finit toujours par revenir de ses voyages, le vagabond, lui, poursuit inlassablement son chemin… Et si même il fait halte quelque part, séduit par la beauté d’un lieu perdu (la durée des envoutements est élastique), cela ne signifie pas qu’il ne reprendra pas sa route. En effet, vagabonder est un état d’esprit, ce n’est pas une activité – un métier ou un loisir – comme voyager. »
Dans le sillage des oies sauvages

© Magda POSPIECH

Mariusz Wilk est l’un des plus célèbres écrivains-reporters polonais. Ses reportages sont à la fois des documents d’actualité et des récits historico-littéraires, ancré dans la creative non-fiction. Amoureux des grands espaces du Nord russe, il arpente sans relâche les confins depuis sa demeure en Carélie, d’où il fait parvenir ses reportages et ses romans.

L’auteur est né en 1955 à Wroclaw, dans le sud-ouest de la Pologne. Diplômé de littérature polonaise, il a été un membre actif de l’opposition politique entre 1977 et 1981 auprès de Solidarnosc, un engagement qui lui vaut la prison durant l’état de siège décrété par Jaruzelski. Il débute sa carrière de journaliste dans les années quatre-vingt, d’abord dans la presse officieuse, puis en tant que reporter officiel. Il couvre la chute du mur de Berlin, voyage aux États-Unis. En 1991 il part pour Moscou comme correspondant du Quotidien de Gdansk. Il traverse les pays Baltes et l’Ukraine, le Kazakhstan et la Sibérie.

Après un an de pérégrinations en Russie, il se fixe sur les îles Solovki de la mer Blanche. C’est de là-bas qu’il commence à envoyer à la revue polonaise Kultura, installée à Paris, les chroniques régulières qui composeront Le journal d’un loup (Noir sur blanc, 1999). Quitter la civilisation, à la manière du Walden, la vie sauvage de H.D. Thoreau : voilà le sujet de ce livre de voyage aux îles Solovki, qui rencontre alors un vrai succès auprès du public. Révélation de l’année, Mariusz Wilk est récompensé par le prix de la ville de Gdansk.
Au tournant du XXIe siècle, il s’installe loin de la civilisation, en Carélie, dans le Nord de la Russie, c’est là que se déroulent ses romans suivants, écrits au bord du monde, une sorte de "Journal du Nord" dont les différents volumes ont paru aux Éditions Noir sur Blanc : La Maison au bord de l’Oniégo (2006), Dans les pas du renne (2009), Portage (2010) et Dans le sillage des oies sauvages, publié au printemps 2013.
S’ajoute cette année un dernier volume, récit de voyage immobile et journal littéraire où, il redécouvre la nature avec des yeux de sa jeune fille, les grands espaces traversés et l’ancrage désormais nécessaire dans la maison de l’Oniego, sans oublier les vagabondages
littéraires avec son lecteur, et les dialogues avec Witold Gombrowicz, W.G.
Sebald, Nicolas Bouvier… La Maison du vagabond
interpelle à son tour l’homme occidental sur sa manière de
vivre, et l’exhorte à observer le monde qui l’entoure
avec un regard neuf.


Bibliographie :

  • La Maison du vagabond (Noir sur blanc, 2016)
  • Dans le sillage des oies sauvages (Noir sur blanc, 2013, trad. Laurence Dyère)
  • Portage (Noir sur blanc, 2010, trad. Robert Bourgeois)
  • Dans les pas du renne (Noir sur blanc, 2009, trad. Robert Bourgeois)
  • La maison au bord de l’Oniégo (Noir sur blanc, 2007, trad. Robert Bourgeois)
  • Le journal d’un loup (Noir sur blanc, 1999, trad. Laurence Dyèvre)

La Maison du vagabond

La Maison du vagabond

Noir sur Blanc - 2016

Mariusz Wilk s’est installé il y a quinze ans dans le
Nord de la Russie, pour y vivre loin de la civilisation.
Pourtant, de nombreux changements sont survenus
dans la maison carélienne au bord du lac Oniego.
Depuis la naissance de sa fille Martusza, l’écrivain
redécouvre la nature avec les yeux de l’enfance. Il
s’interroge sur l’importance du lieu où l’individu
grandit, reçoit une éducation et fait ses premiers
pas dans la vie. À la fois récit de voyage immobile et
journal littéraire, La Maison du vagabond évoque les
lieux traversés, les grands espaces russes, et l’ancrage
désormais nécessaire dans la maison de l’Oniego, au
coeur de la nature sauvage du Nord.
Mariusz Wilk partage également ses vagabondages
littéraires avec son lecteur, et entre en dialogue avec
de nombreux écrivains : Witold Gombrowicz, W.G.
Sebald, Nicolas Bouvier… Sa prose est entrelacée de
citations littéraires et de références sémantiques, tout
en restant vivante et concrète, ce qui la rend tout à
fait unique.
Dernier volume du « Journal du Nord », après La
Maison sur le bord de l’Oniego, Dans les pas du renne
et Dans le sillage des oeis sauvages, La Maison du vagabond
interpelle l’homme occidental sur sa manière de
vivre, et l’exhorte à observer le monde qui l’entoure
avec un regard neuf.

Dans le sillage des oies sauvages

Noir sur Blanc - 2013

Wilk ne « voyage » guère, et il visite encore moins. Il vagabonde, il observe, il confronte le proche et le lointain. Dans ce nouveau volume du Journal du Grand Nord (après La Maison au bord de l’Oniégo et Dans les pas du renne), il embrasse les espaces infinis qui s’ouvrent à l’approche du cercle polaire. Ce livre restitue les élans et les jours de l’écrivain, selon une trame à trois fils si riche de motifs et de questions qu’il en eût pu tirer trois livres distincts. Tout d’abord, il nous raconte le lieu où il a choisi de vivre, ce hameau de bois sans eau courante ni électricité, qui se dédouble dans le miroir du lac Oniégo. Jour après jour, Wilk se rend dans la ville la plus proche, Petrozavodsk, pour y étudier de longues heures à la bibliothèque, sans jamais demander son chemin à Google & consort. Dans la deuxième partie, il accomplit ce rêve ancien d’aller au Labrador sur les traces de l’écrivain-voyageur Kenneth White. La confrontation entre les images de ses lectures et celles de la réalité contemporaine – terrible, défigurée par le tourisme et ses usages faussement humains – n’inspirent à l’auteur que l’idée de rentrer au plus vite en Russie. Et c’est ainsi que s’amorce le troisième mouvement : par le sens nouveau, et fondamental pour sa création, qu’il donnera désormais au mot de vagabond. Cette dernière partie résonne à chaque page du rire, puis des premières questions de Marthe, sa fille, dont la présence lumineuse conforte Wilk dans sa recherche d’une façon juste de vivre. Dans le sillage des oies sauvages présente ainsi trois temps de la vie d’homme, tels que chacun en peut faire un jour l’expérience : la continuation de ce que l’on est, la brusque rupture, le renouveau. En quelques mots Ni récit de voyage ni journal à proprement parler, Dans le sillage des oies sauvages est une plongée dans la vie nue, au cœur du Grand Nord, de Carélie jusqu’au Labrador canadien, qui invite le lecteur à remettre en question la façon contemporaine de voyager.


Portage

Noir sur Blanc - 2010

« Pendant le voyage en bateau de la mer Blanche au lac Ladoga, j’ai pris des notes, j’ai écrit mes pensées et mes rêves, le parcours, les rencontres avec les gens, la nourriture, les odeurs et les noms des plantes, les couleurs des nuages et les directions du vent ainsi que des bribes d’histoire lues pendant l’hiver. En un mot, j’ai jeté sur le papier le moment qui passait. » Le monastère de Kiji et son église de bois aux vingt-deux coupoles argentées ; les innombrables lacs du Nord sous le soleil laiteux des nuits blanches ; un village revenu à la vie après avoir été l’une des « zones » du Goulag ; une liqueur de canneberge et un gâteau de poisson partagés dans une fête villageoise… Voici quelques-unes des images évoquées au fil des notes de voyage de Mariusz Wilk dans le Nord russe. L’écrivain-voyageur sillonne les îles Solovki, ce « microcosme de l’ex-Empire soviétique », et trace son chemin à travers la Carélie. Il remonte en voilier le canal de la mer Blanche (Belomorkanal), construit sur l’ordre de Staline pour relier la mer Blanche à la mer Baltique, au prix de la vie de dizaines de milliers de forçats. Iconoclaste, provocateur, exilé volontaire en Russie et avide de décrire ce qu’il voit dans sa langue âpre et rude, Mariusz Wilk envisage le voyage comme un sentier qu’il faut inventer, au gré des rencontres et des détours inspirés par la beauté de la nature sauvage. Nul ne sait comme lui nous insuffler sa passion des grands espaces.


Dans les pas du renne

Noir sur Blanc - 2009

« Ces derniers temps, il m’arrive de plus en plus souvent de regarder le monde d’aujourd’hui en prenant mes distances, comme si je le voyais avec les yeux d’un chasseur de rennes du paléolithique supérieur, et tout ce fracas d’admiration sur les possibilités de l’humanité actuelle ne signifie pour moi guère plus que le sourd grognement de joie de mon frère des cavernes au moment où il a inventé l’arc. » Avide de découvrir la vie du peuple mystérieux des Saamis – ou Lapons –, Mariusz Wilk a séjourné parmi eux sur la presqu’île de Kola, dans le Grand Nord russe. Assoiffé de rencontres et de découvertes, il raconte son arrivée dans la ville de Lovoziéro, ses explorations de la toundra et des montagnes environnantes, et ses longues marches guidées par les pâtres de rennes. Il mêle à ses réflexions des détails sur la vie quotidienne des Saamis, sédentarisés de force par le pouvoir soviétique, et leurs tentatives de préserver malgré tout leurs traditions, leur mythologie et leurs croyances chamanistes. Pour illustrer leur riche imaginaire, l’auteur va jusqu’à nous rapporter une légende saami, Le Conte de la piste écarlate. Les rennes sauvages sont une véritable clé pour comprendre l’âme saami. En suivant leurs traces, Wilk se fraie son propre chemin, cette voie que chacun doit découvrir pour soi-même. L’écrivain voyageur s’aventure dans les antichambres de l’autre monde, dans des paysages qui recueillent les rêves de la Terre, où l’on partage ses propres rêves avec le frère renne.


La maison au bord de l’Oniégo

Noir sur Blanc - 2007

Après le Journal d’un loup, récit de dix années sur les îles Solovki, Mariusz Wilk nous transporte dans le monde unique du Grand Nord, en Carélie, sur la rive du lac Oniégo, où il vit désormais. À la frontière du récit de voyage et du journal intime, l’auteur nous fait le portrait d’une maison de bois – dont le cœur est un vénérable poêle russe, qu’il a reconstruit tout seul –, puis le portrait d’un hameau coupé de tout, d’une population oubliée mais bien vivante et d’une nature qui n’a pas encore abdiqué ses droits. Grand lettré, il alterne digressions sur l’histoire et la culture russes, prises de position écologiques, coups de gueule contre l’administration, ou encore impressions de lecture et contrepoints d’autres philosophies, comme celles du Tibet ou du Japon ancien.


Le journal d’un loup

Noir sur Blanc - 1999

En 1991, Mariusz Wilk s’est retiré sur les îles Solovki, archipel isolé de la mer blanche, véritable microcosme des dépouilles de l’empire soviétique. De là, il observe et tente d’expliquer le quotidien de la vaste Russie, ses contradictions, sa misère et ses grandeurs. A Solovki, se reflète l’histoire tumultueuse et complexe de la Russie avec ses hauts et ses bas. L’île abrite en effet depuis des siècles un monastère centre de l’orthodoxie, mais aussi les restes du SLON, premier camp de travail forcé d’Union soviétique, véritable laboratoire du goulag établi au lendemain de la révolution de 1917. Pendant les six ans de son séjour, Wilk a connu chacun des mille habitants de Solovki, évoqué avec eux leurs destins broyés, pittoresques ou cocasses, affronté avec eux un environnement hostile, mais aussi partagé leur fascination pour l’étrange beauté des paysages du Grand Nord. Wilk nous offre là un document d’une rare valeur, une véritable mine de renseignements servis par un style imagé et lyrique. S’il s’inscrit dans la lignée des écrivains-reporters célèbres en Pologne tels que Kapuscinski ou Krall, son regard original à la fois décalé, fasciné et complice fera date dans le genre particulier du reportage littéraire.

J’écris une légende

Les cafés littéraires en vidéo
Avec Claude DUNETON, Mariusz WILK, Isabelle AUTISSIER, Anne PONS - Saint-Malo 2009

Rencontre avec quatre écrivains, créateurs de légendes ou biographes inspirés, Isabelle Autissier, grande navigatrice mais aussi écrivain qui avec Seule la mer s’en souviendra s’inspire de la fantastique aventure de Peter March, Claude Duneton qui se penche sur le destin méconnu de la première femme océanologue au monde dans La dame de l’Argonaute, Anne Pons qui repart sur les traces de John Franklin, commandant de l’une des plus catastrophiques expéditions polaires dans John Franklin : l’homme qui mangea ses bottes et enfin Mariusz Wilk, l’un des grands écrivains polonais, qui avec le second tome de son journal du Nord, Dans les pas du renne blanc, part sur les traces des peuples de Laponie, les Saami.


Dans le monde sauvage

Les cafés littéraires en vidéo
Avec Dan O’BRIEN, Mélanie WALLACE, Mariusz WILK - Saint-Malo 2007

Avec Dan O’BRIEN, Mélanie WALLACE, Mariusz WILK

Café littéraire : Écrivains en liberté

Avec Gilles LAPOUGE, Mariusz WILK, Dany LAFERRIÈRE - Saint-Malo 2016


Avec Gilles LAPOUGE, Mariusz WILK, Dany LAFERRIÈRE


On l’appelle "nature writing"

Saint-Malo 2009
Lundi : 14h00 - On l’apelle "nature writing"
avec Mariusz Wilk, Kevin Patterson, Kristen Britain, Craig Johnson. Animé par Fabrice Ladreau

Peuples du Nord

Saint-Malo 2009
Lundi : 11h30 - Peuples du Nord
Mariusz Wilk, Frédéric Tonolli, Kevin Patterson. Animé par Willy Persello