MILZA Pierre

Garibaldi (Fayard, 2012)

Biographie :

Spécialiste du fascisme et de l’Italie contemporaine, cet historien né en 1932, professeur à Sciences-Po, publie en 2012 une superbe biographie retraçant le destin héroïque de Garibaldi. On y découvre qu’avant de devenir le symbole de l’unité italienne, le chef des chemises rouges, issu d’une famille de marins, s’est d’abord illustré comme corsaire, bataillant dans l’estuaire du Rio de la Plata au service de la jeune République d’Uruguay …


Bibliographie sélective :

  • Histoire de l’Italie (Fayard, 2013)
  • Conversations Hitler-Mussolini (Fayard, 2013)
  • Garibaldi (Fayard, 2012)
  • Dictionnaire historique des fascismes et du nazisme (André Versaille, 2010)
  • Les derniers jours de Mussolini, (Fayard, 2010)
  • Les relations internationales de 1871 à 1914, (Armand Colin, 2009)
  • L’année terrible, la guerre franco-prussienne, (Perrin, 2009)
  • Voltaire, (Perrin, 2007)

Présentation de Conversations Hitler-Mussolini :

Entre Hitler et Mussolini, les relations ont largement été étudiées. Pourtant, aucun livre jusqu’à présent n’avait tenté de suivre le détail des face-à-face entre les deux hommes. Or, entre leur première entrevue en 1934 et la dernière en 1944, à quelques heures de l’attentat du 20 juillet, les deux chefs d’Etats se sont retrouvés pas moins de dix-huit fois. Pourquoi devaient-ils se voir en personne ? Que se sont-ils dit ? Quelle était la nature exacte des liens qui les unissaient : camaraderie, intérêts ou indifférence ? Et jusqu’à quel point ont-ils partagé un même idéal ?
Le livre magistral de Pierre Milza répond à toutes ces questions en suivant l’une après l’autre ces rencontres au sommet, dans lesquelles sont impliqués des ministres, des diplomates, du personnel de service, des traducteurs et même… des masseurs ! On y voit l’étrange retournement des initiatives, les certitudes puis les doutes qui assaillent les dictateurs à mesure que la mécanique de leur domination se détraque. Progressivement, c’est toute l’histoire du fascisme et du nazisme qui défile sous nos yeux, éclairée par la voix de ses deux principaux acteurs. Un voyage au cœur d’une sombre amitié.


Histoire de l’Italie

Fayard - 2013

Y a-t-il en Europe une terre qui ait connu en quatre millénaires davantage de bouleversements que l’Italie ? La Péninsule aura expérimenté tous les modèles d’organisation politique et elle les a souvent exportés. Elle aura subi aussi, de tous temps, des bouleversements démographiques et des brassages sans équivalents combien d’invasions, d’occupations, de descentes, de raids ? Quel invraisemblable empilement de civilisations sur un même sol, où presque tous les peuples du continent et tous les empires se sont un jour donné rendez-vous. En dépit de cette instabilité, c’est en vain qu’on chercherait une époque où l’Italie aurait cessé d’illustrer le génie humain : de l’Empire romain à la Cité-Etat, du latin au toscan qui a été fixé bien avant les autres langues vernaculaires, des sciences à la peinture et à la sculpture, de l’architecture au cinéma et à la musique, etc., elle n’a pas souffert d’avoir eu dix ou douze villes capitales rivales (la France n’en a jamais eu qu’une seule !), au contraire, elle en a fait une force qui l’a transformée en institutrice des autres nations qu’elle féconde depuis des siècles et des siècles... A la différence de quelques autres « miracles » que les historiens relèvent ici ou là dans l’espace et le temps mais qui sont souvent éphémères, le miracle italien est permanent. Il fallait toutes les connaissances, toute la culture et toutes les affinités électives de Pierre Milza avec le pays de ses aïeux pour faire le récit le plus documenté et le plus vivant qui soit de cette histoire longue et complexe. De l’âge du bronze à Berlusconi, il guide son lecteur sur tous les fronts : l’événement bien sûr, le portrait d’une longue cohorte d’hommes d’exception, mais aussi la civilisation, c’est-à-dire les champs culturel et spirituel. Le biographe de Mussolini accomplit, en à peine un millier de pages, un véritable tour de force qui fait de cette somme le livre de chevet des francophones qui visitent l’Italie, qui travaillent avec elle, qui aiment leur « soeur latine » et veulent la comprendre.


Conversations Hitler-Mussolini

Fayard - 2013

Entre Hitler et Mussolini, les relations ont largement été étudiées. Pourtant, aucun livre jusqu’à présent n’avait tenté de suivre le détail des face-à-face entre les deux hommes. Or, entre leur première entrevue en 1934 et la dernière en 1944, à quelques heures de l’attentat du 20 juillet, les deux chefs d’Etats se sont retrouvés pas moins de dix-huit fois. Pourquoi devaient-ils se voir en personne ? Que se sont-ils dit ? Quelle était la nature exacte des liens qui les unissaient : camaraderie, intérêts ou indifférence ? Et jusqu’à quel point ont-ils partagé un même idéal ? Le livre magistral de Pierre Milza répond à toutes ces questions en suivant l’une après l’autre ces rencontres au sommet, dans lesquelles sont impliqués des ministres, des diplomates, du personnel de service, des traducteurs et même… des masseurs ! On y voit l’étrange retournement des initiatives, les certitudes puis les doutes qui assaillent les dictateurs à mesure que la mécanique de leur domination se détraque. Progressivement, c’est toute l’histoire du fascisme et du nazisme qui défile sous nos yeux, éclairée par la voix de ses deux principaux acteurs. Un voyage au cœur d’une sombre amitié.


Garibaldi

Fayard - 2012

Garibaldi ! Le combattant à la chemise rouge est devenu le symbole de l’unité italienne et des guérilleros épris de liberté partout dans le monde. A peine doté d’un brevet de capitaine et engagé au côté des patriotes italiens, il doit partir se cacher en Amérique latine. Il y devient corsaire au service de la République du Rio Grande, puis chef de guerre pour l’Uruguay. Quand il revient en Europe, il est déjà une célébrité et se lance dans sa grande entreprise : l’unification de la péninsule italienne en un seul Etat. En 1848, il combat à Rome avec les républicains. Il y perd la femme de sa vie, Anita, une passionaria au grand cœur et au courage indomptable. Surtout, en 1860, il lance l’expédition des « Mille » qui retient l’attention du monde entier : il libère la Sicile et Naples. Si bien que les Etats-Unis lui proposent d’être général en chef des nordistes pendant la guerre de Sécession et que la France accepte son aide contre la Prusse en 1870. A Dijon, il remporte la seule victoire sur l’armée allemande. Il devient ainsi le « héros des Deux-Mondes », l’européen et l’américain. Infatigable, au fil de son existence, il a soutenu toutes les gauches. Un grand homme, un combattant hors pair, un politique exemplaire. Cette vie extraordinaire, Pierre Milza la retrace en dévoilant les sacrifices et les peines qui l’ont rendue possible.


Les derniers jours de Mussolini

Fayard - 2012

Milan, le 25 avril 1945, 20 heures : le convoi qui emporte Mussolini et ses plus fidèles lieutenants s’ébranle vers une destination incertaine. Trois jours plus tard, à Giulino di Mezzegra, sur la rive ouest du lac de Côme, le Duce et Claretta Petacci sont exécutés. Que s’est-il passé au cours de ces trois longs jours ? Comment le dictateur a-t-il été arrêté ? Qui a tiré ? Le Duce et sa compagne on-ils été abattus ensemble ou à plusieurs heures d’intervalle ? Quels ont été les conditions de leur arrestation et les événements qui ont suivi ? Quel a été le rôle des services secrets américains et, surtout, britanniques ? Mussolini a-t-il emporté dans sa sacoche les secrets des tractations avec les Alliés ? Où est passé « l’or de Dongo » ? Pierre Milza mène ici son enquête, à la recherche d’une vérité complexe, tant les sources sont contradictoires. En prenant pour objet les quelques jours qui précèdent la mort du Duce et de sa compagne, il met en lumière un événement qui concerne non seulement l’histoire de l’Italie contemporaine, mais aussi celle de la Deuxième Guerre mondiale et de ses prolongements idéologiques et partisans. Les trois derniers jours de Mussolini se déroulent à la manière d’un roman d’espionnage sur fond de tragédie, celle du peuple italien, confronté aux horreurs de la guerre civile. A cela près qu’il s’agit d’une histoire vraie et que, soixante-cinq ans plus tard, elle n’a toujours pas livré tous ses secrets… Professeur émérite à Sciences-Po, Pierre Milza a publié de nombreux ouvrages sur l’Italie. Sa biographie de Mussolini (Fayard, 1999) fait aujourd’hui référence des deux côtés des Alpes.


Dictionnaire historique des fascismes et du nazisme

André Versaille éditeur - 2010

Deux éminents historiens français, Serge Berstein et Pierre Milza, spécialistes notamment de l’Histoire du XXe siècle, viennent de publier, chez André Versaille éditeur, un Dictionnaire historique des fascismes et du nazisme qui évoque les hommes qui firent l’Histoire de ces mouvements et idéologies, les théories qu’ils s’efforcèrent de mettre en œuvre, les institutions des États où ils régnèrent, leurs pratiques politiques, économiques et sociales ou encore les persécutions dont ils furent les inspirateurs. Tous les sujets sont présentés sous forme d’articles suivis d’une bibliographie pointue. […] L’ouvrage évoque, entre autres, le “cas” de Léon Degrelle, qui trouva refuge en Espagne après l’effondrement allemand.


Les relations internationales de 1871 à 1914

Armand Colin - 2009

L’année 1871 consacre la prépondérance de l’Allemagne bismarckienne en Europe et le début de l’apogée européen dans le monde. La Grande Guerre sera fatale à cette double hégémonie en provoquant la défaite militaire de l’Allemagne et le déclin économique du Vieux Continent face aux États-Unis. Pierre Milza renouvelle la vision des événements en soulignant l’action des forces profondes : derrière le jeu diplomatique, il montre le poids des intérêts économiques et les grands courants de l’opinion. 


L’année terrible, Tome 2, La Commune, Mars - Juin 1871

Perrin - 2009

Deuxième partie de L’année terrible qui analyse dans ses aspects les plus divers l’épisode de la Commune sans la séparer de la défaite de 1870, où elle trouve sa source, tout en mettant en perspective ses conséquences dans la constitution de notre République. La Commune de Paris ne constitue pas une simple " parenthèse " dans l’histoire de la France contemporaine. Elle est largement continuité et conséquence des événements qui se déroulent entre juillet 1870 et mars 1871 : la défaite des armées impériales, puis celle du gouvernement de la Défense nationale, le siège de Paris, la montée en puissance - à la faveur des frustrations causées par la capitulation de janvier 1871 et par les souffrances endurées par la population de la capitale - d’un mouvement ouvrier auquel la politique menée par Napoléon III a servi de tremplin. Notre objectif a été de traiter du phénomène communaliste sous ses aspects les plus divers : économiques, sociaux, politiques, culturels, en ne négligeant ni les rapports de l’insurrection parisienne avec ses homologues provinciales (à Marseille, Lyon, Saint-Etienne, etc.), ni les aspects internationaux de la question. On retrouvera dans cet ouvrage le double souci de présenter au lecteur un récit vivant des événements, en évitant les interminables exposés didactiques et théoriques, et d’interpréter néanmoins ces événements à la lumière des travaux les plus récents, et des problématiques les plus sensibles. Que dire par exemple aujourd’hui, à la suite des drames qu’a connus notre planète depuis un siècle et demi, de la nature de la " Semaine sanglante ? ". Crime de guerre, crime contre l’humanité, ou pire encore ? Quelle est la place de la séquence englobant la guerre de 1870 et la Commune dans notre histoire nationale ? Le lecteur retrouvera enfin des personnages rencontrés dans le premier tome : Gambetta, Thiers, Garibaldi... Il en découvrira beaucoup d’autres, car nous avons accordé dans notre récit un poids important aux hommes et aux femmes qui, des plus connus (Varlin, Courbet, Blanqui, Louise Michel) aux plus obscurs, ont fait - partisans ou adversaires de la Commune - l’histoire de cette République naissante dont nous sommes les héritiers.


L’année terrible, Tome 1 La guerre franco-prusienne Septembre 1870 - Mars 1871

Perrin - 2009

Référence pour le grand public et les historiens, Pierre Milza nous propose le premier tome d’un livre consacré à la guerre de 1870 et l’épisode de la Commune, il y apporte une analyse globale et un éclairage nouveau qui renouvelle notre regard sur ces événements et ses conséquences. " L’année terrible " est l’une des clefs de notre histoire contemporaine. Entre juillet 1870 et juin 1871, la IIIe République s’est bâtie sur les soldats tombés au champ d’honneur d’une défaite, sur les ruines de Paris et des villes du Nord et de l’Est, sur les cadavres des fédérés tombés à Rueil et à Neuilly ou fusillés au mur du Père-Lachaise. Pierre Milza a construit le premier épisode, celui de la guerre franco-prussienne, comme un drame en trois actes. Le premier se déroule pendant l’été et ressemble à la chronique d’une défaite militaire annoncée. Depuis les prémices de la guerre, l’imbroglio diplomatique qui la déclenche jusqu’aux revers à répétition conclus par la capitulation de Sedan, Pierre Milza fournit une analyse magistrale de la manière dont un régime, présumé fort, se délite. Le deuxième acte est celui des résistances et des espoirs déçus. Comment organiser à la fois la République et la poursuite de la guerre ? Comment mobiliser des hommes et du matériel pour sauver la capitale et forcer une paix digne ? Comment employer ces hommes généreux venus, Garibaldi le premier, du monde entier sauver la France de la liberté ? Comment survivre aussi dans Paris assiégé et affamé ? Le dernier acte se déroule dans les fracas des obus qui tombent sur Paris, dans les ultimes sorties de soldats et de gardes mobiles épuisés, à la lueur des torches d’une foule inquiète, au bord de l’émeute. Dans un récit vivant, précis, plein d’aperçus originaux, Pierre Milza réussit le tour de force de passionner le lecteur avec un des plus sombres événements de notre histoire.


Histoire de la France au XXe siècle 1958 à nos jours

Perrin - 2009

Pour la première fois en trois volumes et remise à jour, l’œuvre qui fait référence dans l’enseignement de l’Histoire de France. Le combat pour la stabilisation a, pendant un demi-siècle de mondialisation, changé de dimension : comment accepter que la France ne soit plus une grande puissance et qu’en même temps, elle puisse légitimement faire valoir l’originalité de ses positions, de son mode de vie ? Ce dernier tome analyse les stratégies appliquées par tous les présidents de la Ve République - depuis Charles de Gaulle jusqu’à Nicolas Sarkozy - pour colmater les lézardes apparues dans l’édifice national, pendant que les Français s’échinent à s’accommoder d’un monde moderne, au prix d’une marche forcée qui épuise paysans et ouvriers.


Histoire de la France au XXe siècle 1930-1958

Perrin - 2009

Pour la première fois en trois volumes et remise à jour, l’œuvre qui fait référence dans l’enseignement de l’Histoire de France. Trois décennies terribles pour la France, touchée successivement par la grande crise de 1929 ; par la guerre, la défaite et l’Occupation en 1940 ; puis par deux guerres coloniales en Indochine et en Algérie. Trois régimes n’y résistent pas : la IIIe République, l’Etat français de Vichy et la IVe République. Pourtant, cette France exsangue et meurtrie tente sans cesse de s’adapter aux mondes nés des crises et des confl its : elle retrouve un dynamisme démographique oublié depuis cent cinquante ans, installe un Etat-providence et une culture de masse, s’ouvre à l’Europe.


Histoire de la France au XXe siècle 1900-1930

Perrin - 2009

Pour la première fois en trois volumes et remise à jour, l’œuvre qui fait référence dans l’enseignement de l’Histoire de France. De part et d’autre de la saignée tragique subie en 1914-1918, ce sont deux siècles français qui s’opposent : d’un côté, une France du long XIXe qui se satisfait d’avoir stabilisé son régime politique, sa monnaie et son empire ; de l’autre, un pays effrayé autant que fasciné par la vitesse des changements économiques, sociaux ou des mentalités et qui redécouvre le temps de l’instabilité.


Voltaire

Perrin - 2007

La biographie de l’un des principaux inspirateurs de la Révolution et de la démocratie libérale en France. Voltaire, aujourd’hui, c’est une icône qu’on invoque chaque fois que le fanatisme religieux, l’arbitraire politique, l’excès de pouvoir menacent nos libertés. Mais que savons-nous de la vie et de l’oeuvre du plus célèbre écrivain du XVIIIe siècle ? Pierre Milza, consacré par le public notamment pour ses vies de Mussolini et de Napoléon III, a relevé le défi de s’attaquer au "monument Voltaire". il suit à la trace ce petit homme chétif, éternel malade que semble seul guérir sa rage d’écrire, courtisan achevé de toute l’Europe couronnée et combattant acharné - au besoin contre Louis XV ou Frédéric II - au service des lumières, ambitieux comblé et prêt à tout perdre pour réha biliter un Calas, un Sirven, un La Barre, victimes de l’intolérance et du fanatisme. En un mot, Pierre Milza fait comprendre et aimer l’indispensable Voltaire.


L’Homme nouveau dans l’Europe fasciste (1922-1945)

Fayard - 2004

Avec Marie-Anne Matard-Bonucci Le projet d’invention d’un « homme nouveau » est la marque d’une culture politique commune aux mouvements et régimes fascistes apparus dans l’Europe de l’entre-deux-guerres. Souvent perçue comme l’une des caractéristiques des idéologies totalitaires, cette volonté d’exercer un contrôle absolu sur les individus, de transformer les caractères et les âmes a été négligée par beaucoup d’historiens. Pourtant, l’intention se traduisit par de multiples réalisations structurant le paysage politique encadrement de la population, invention de méthodes et d’une « pédagogie » nouvelles, usage massif de la propagande qui ne furent pas seulement destinées à standardiser et « mettre en uniforme » les individus mais à les remodeler, sur le plan physique et moral, à partir de valeurs et d’idéaux. Formation, éducation, rééducation, régénération, renaissance, « rachat des âmes », palingénésie : la multiplicité des vocables est à l’image de la diversité des projets. Une diversité prenant sa source dans le rapport entre modernité et tradition, dans le poids des cultures nationales, dans la capacité de ces régimes à inscrire leur expérience dans la durée, dans leur marge d’autonomie sur la scène internationale. A travers la conception de l’homme nouveau, son allure, sa posture discrète ou encombrante, le poids respectif des facteurs biologiques et des déterminations culturelles, se lisent la parenté, mais aussi les singularités irréductibles des régimes autoritaires et totalitaires apparentés au fascisme : Italie fasciste, Allemagne national-socialiste, Espagne franquiste, Portugal de l’Estado Novo, Etat français. Le présent ouvrage propose, pour la première fois, la matière d’une réflexion d’histoire comparée sur une ambition politique et sa mise en œuvre, située au cœur même des projets fascistes et totalitaires.


Napoléon III

Perrin - 2004

Quatorze ans après l’apologie de Philippe Séguin, vint et un ans après le procès conduit par Maurice Agulhon, Pierre Milza livre enfin un Napoléon III équilibré. Parlez de Napoléon III et aussitôt une avalanche de clichés survient : le démagogue, le populiste, Napoléon le petit, l’homme du coup d’Etat et des chemins de fer, le prince de la fête impériale et le vaincu de Sedan. Il incarne le XIXe siècle français aussi puissamment que Louis XIV le Grand Siècle. Pierre Milza a nettoyé ces visions convenues pour partir à la recherche d’un Napoléon III tel qu’en lui-même. Adoptant la démarche qui lui avait valu le succès du public pour ses biographies de Mussolini et de Verdi, Milza a enquêté sur la jeunesse, la formation intellectuelle et les exils de Louis Napoléon Bonaparte ; il s’est intéressé à ses livres comme à ses amitiés italiennes ou anglaises, à ce mélange si original de césarisme, d’audace individuelle et de légende napoléonienne qui envoûte à nouveau les Français de 1848. En expert des parties politiques et des relations internationales, il démonte les mécanismes du bonapartisme et de l’idéologie impériale ; il rend à la politique étrangère de l’empereur sa place majeure en Europe et dans le monde, y compris dans le rayonnement d’un Paris, capitale des artistes et des intellectuels de la planète. Sans jamais statufier son héros, ni l’instrumentaliser, Pierre Milza réussit à restituer toutes les facettes du personnage et à trouver la cohérence d’un grand homme.


L’Europe en chemise noire

Fayard - 2002

On se trompe lourdement en croyant que l’émergence des multiples partis, groupuscules et sociétés de pensée d’extrême droite constitue en Europe un phénomène récent, dû à la crise économique, au chômage, à l’immigration ou encore à la fin des régimes communistes à l’Est. Pour la plupart, ces courants sont en effet enracinés dans nos sociétés depuis un siècle au moins - certains ont même été au pouvoir. Le déclenchement de la guerre froide leur a permis de se refaire une virginité dans les pays anciennement occupés comme dans ceux de l’Axe proprement dit. Le discrédit et la réprobation les ont longtemps marginalisés dans les opinions publiques, mais le temps a passé... Qu’elle se manifeste sous sa variante populiste ou fasciste, la présence de l’extrême droite - xénophobe ou franchement antisémite et raciste - est donc, de l’Italie à l’Ukraine, de la France au Danemark, de l’Autriche à la Belgique, des Pays-Bas à la Scandinavie, une donnée permanente de la vie politique et sociale de l’Europe d’après guerre : elle a, selon les circonstances et la personnalité de ses leaders, gêné ou favorisé les partis classiques ; elle a servi tantôt de repoussoir, tantôt de boîte à idées ; aujourd’hui, elle se fait fort de camper aux portes de certains gouvernements et à tout le moins perturbe gravement le jeu démocratique - en France notamment. Le regard de l’historien est indispensable pour saisir, dans un temps long (depuis 1945) et dans un espace élargi (l’ensemble du continent), les mouvements de flux et de reflux d’idées et de groupes qui ont en commun de rejeter l’humanisme des Lumières. Nul mieux que Pierre Milza, spécialiste du fascisme et du nazisme, auteur en dernier lieu d’un exceptionnel Mussolini, n’était mieux placé pour le faire. Sans équivalent en Europe, son enquête historique jette une lumière inattendue sur notre passé récent et nous donne à réfléchir sur notre avenir.


Verdi

Perrin - 2001

La biographie "complète" de Verdi (1813-1901) - le compositeur, l’homme privé et l’acteur politique - par un grand historien. Giuseppe Verdi n’est pas seulement l’un des maîtres de l’opéra mondial. Il fut aussi, au même titre que Garibaldi et Cavour, l’un des héros du Risorgimento italien, l’homme dont l’image s’est identifiée pour les Italiens avec celles de la liberté et de la nation. Comment ce fils du peuple, né en 1813 sujet de la France napoléonienne, est-il devenu trente ans plus tard le porte-parole d’un patriotisme italien dressé contre la domination autrichienne ? Dans une Italie où règnent l’analphabétisme et le pluralisme des idiomes, nombreux sont ceux qui, bourgeois ou représentants du peuple citadin, vont trouver dans la musique du maître de Busseto le moyen d’exprimer leur désir de vivre libres. Cette communion patriotique suscitée par l’opéra verdien ne saurait faire oublier que ses œuvres sont acclamées de Paris à Londres et Saint-Pétersbourg. Verdi est bien le « patron » de la seconde moitié du XIXe siècle par l’ampleur et le renouvellement de ses créations. Et jusqu’à sa mort, en 1901, il tient en respect la jeune génération italienne comme l’astre montant de la musique européenne : Richard Wagner. Mais l’homme Verdi ne se réduit ni à sa production dramaturgique ni même au rôle mobilisateur qui fut le sien. Propriétaire terrien bâtissant, arpent après arpent, son domaine sur les rives du Pô, ce philanthrope se montre ami fidèle, époux et père brisé par la disparition des siens, puis compagnon de vie d’une autre victime du destin, la cantatrice Giuseppina Strepponi, qu’il lui faudra imposer face aux préjugés du temps. Tels sont, continûment mêlés, les traits d’un personnage qui, à l’instar en France de Victor Hugo, a mis son génie au service de la liberté.


Mussolini

Fayard - 1999

Entre le Mussolini de ceux qui le prennent pour une marionnette de l’histoire, celui des nostalgiques du fascisme qui ressassent la propagande des années 20 et 30, des amateurs d’anecdotes qu’intéresse uniquement la vie sentimentale (agitée) du Duce et celui dont une érudition parfois accablante risque d’estomper les traits, la véritable personnalité de l’une des figures noires du siècle qui s’achève demeure pour beaucoup d’Européens une énigme. Comment saisir les sinuosités d’une carrière commencée à l’ombre de Garibaldi et Mazzini, de Proudhon, Marx et Nietzsche et achevée dans la fange de la République de Salo ? Pourquoi un fils du peuple devenu militant ouvrier et journaliste, héraut de l’intervention dans la Première Guerre mondiale et numéro 2 du PSI, s’est-il métamorphosé en nationaliste à tous crins ; comment l’agitateur s’est-il fait le promoteur d’un régime d’ordre, comment le futuriste a-t-il fini par prôner le retour à la Rome antique ? Pour quelles raisons un homme de longue date hostile à l’Allemagne et indifférent aux problèmes "raciaux" a-t-il pu être l’alter ego latin du Führer, jetant son pays dans une nouvelle guerre, mal préparée, et se faisant le complice du génocide ? Qui est cet anticlérical signant les accords du Latran, cet anticolonialiste conquérant l’Ethiopie, ce républicain offrant au roi le titre d’empereur, cet adepte de l’union libre exaltant la famille traditionnelle ? Etc., etc. Ces contradictions, ces revirements, ces reniements, Mussolini les a assumés et même voulus, car il s’est très tôt persuadé qu’il était à lui seul le salut de l’Italie, et cette certitude l’habita jusqu’à la fin ou presque. La passivité voire le soutien (au moins jusqu’au milieu des années 30) des Italiens firent le reste en le confortant dans cette idée.