ORY Pascal

France

Ce cher et vieux pays... (Gallimard, 2023)

© Francesca Mantovani

Né à Fougères et ayant grandi en Bretagne, passionné par l’Histoire depuis son plus jeune âge, ce disciple de René Rémond et Jean Delumeau est aujourd’hui professeur d’histoire à la Sorbonne, à Sciences Po et à l’INA. Il a largement contribué à redéfinir l’histoire culturelle en France depuis les années 70, fondant notamment l’Association pour le développement de l’histoire culturelle (ADHC). Auteur d’une trentaine d’ouvrages, collaborateur régulier de la presse écrite, il est aussi un fin connaisseur de bande dessinée et préside le jury du prix de La Bande dessinée historique. Dans De la haine du juif : essai historique, l’historien s’interroge sur les origines et la persistance de l’antisémitisme. En, 2023, il publie dans la collection Tracts de Gallimard Ce cher et vieux pays…, un court essai où il met en cause le “centralisme autoritaire” français et compare notre système aux autres démocraties libérales.

Passionné par l’Histoire depuis son plus jeune âge, ce disciple de René Rémond et Jean Delumeau est aujourd’hui professeur d’histoire à la Sorbonne, à Sciences Po et à l’INA. Il a largement contribué à redéfinir l’histoire culturelle en France depuis les années 70, fondant notamment l’Association pour le développement de l’histoire culturelle (ADHC). Il intervient également sur France Culture dans les émissions Tout arrive et La fabrique de l’histoire et collabore régulièrement à la presse écrite, notamment en tant que responsable de la page BD du magazine Lire. Car c’est aussi un fin connaisseur de bande dessinée, il préside d’ailleurs le jury du prix de La Bande dessinée historique.

En 2016, il publie un essai post-attentat à Charlie Hebdo qui traite des questions soulevées selon lui : la liberté d’expression, la laïcité, le déclinisme des intellectuels français, l’antisémitisme ou encore les ressorts du radicalisme religieux. Changement de cap l’année suivante avec Jouir comme une sainte et autres voluptés, qui nous conduit dans l’Italie du XVIIe siècle, au moment du triomphe du catholicisme sur le protestantisme, de l’invention du baroque et de la mise en scène théâtrale. Un voyage élégant en forme d’autoportrait, libre, gourmand, à la fois érudit et insolite.
Dans son ouvrage Peuple souverain, il interroge les notions de populisme et de radicalité dans un voyage érudit à travers les siècles. Révolution populaire et radicalité populiste auraient-ils les même ressorts ? Une réflexion politique et sociale stimulante qui fait écho à notre époque, cent ans après la révolution de 1917.


Bibliographie

  • Ce cher et vieux pays... (Gallimard, 2023)
  • Discours de réception de Pascal Ory à l’Académie française et réponse d’Erik Orsenna (Gallimard, 2023)
  • Ce Côté obscur du peuple (Bouquins, 2022)
  • De la haine du juif : essai historique (Bouquins, 2021)
  • L’entre-deux-Mai (Alma, 2018)
  • Peuple souverain : de la révolution populaire à la radicalité populiste (Gallimard 2017)
  • Jouir comme une sainte et autres voluptés (Mercure de France, 2017)
  • Ce que dit Charlie. Treize leçons d’histoire (Gallimard, 2016)
  • Goscinny (1926-1977) : La Liberté d’en rire (Perrin, 2007)
  • Le Discours gastronomique français : Des origines à nos jours (Gallimard 1998)
  • La Belle Illusion : Culture et Politique sous le signe du Front populaire (1935-1938) (Plon,1994)
  • Une nation pour mémoire : 1889, 1939, 1989, trois jubilés révolutionnaires (Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1992)
  • 1889 : L’Expo universelle (Complexe, 1989)
  • L’Anarchisme de droite ou du mépris considéré comme une morale, le tout assorti de réflexions plus générales (Grasset, 1985)
  • L’Entre-deux-mai : Histoire culturelle de la France (mai 1968-mai 1981) (Le Seuil, 1983)
  • Les Expositions universelles de Paris : Panorama raisonné (Ramsay,1982)
  • Nizan : Destin d’un révolté (Ramsay, 1980)
  • Le Petit Nazi illustré Albatros, 1979)
  • La France allemande (1933-1945) (Gallimard, 1977)
  • Les Collaborateurs, 1940-1945 (Seuil, 1977)
Ce cher et vieux pays…

Ce cher et vieux pays…

Gallimard - 2023

« L’histoire politique de ce pays est, depuis soixante-cinq ans, à contre-courant de la tendance générale de son époque. Il n’est pas sûr que la plupart des Français aient pris conscience de cette originalité. » Pascal Ory

Ces Français sont bien étranges. Comparons le « cher et vieux pays » du général de Gaulle à tous les pays voisins ; que voyons-nous ? L’infinie variété de la démocratie libérale, avec ses régimes foncièrement parlementaires, gagés sur un pouvoir exécutif limité. En face de ce peuple de roseaux, un seul chêne : la France de la Ve République. Parlons démocratie représentative, démocratie participative : nous sommes en Suisse. Parlons démocratie autoritaire : nous sommes chez nous.
De ce constat peuvent découler deux hypothèses opposées, selon que l’on considère ce particularisme comme un atout précieux ou comme un mauvais présage.
Affaire d’institutions, assurément, mais qui ne voit que ce centralisme, cette verticalité, ce présidentialisme viennent de loin ? Qui peut prédire que cela changera bientôt, voire jamais ? Et qui peut affirmer que, quelque part, nous n’y trouvions pas notre compte ?


  • « L’historien et académicien Pascal Ory déplore le centralisme autoritaire de la politique française, qui culmine dans nos institutions. Cela explique, selon lui, nos blocages. » Le Figaro
  • « Dans son dernier tract, « Ce cher et vieux pays… » (Gallimard), Pascal Ory, professeur émérite d’histoire à la Sorbonne et membre de l’Académie française, analyse le rapport singulier que les Français entretiennent avec la démocratie. » Marianne
Discours de réception de Pascal Ory à l'Académie française et réponse d'Erik Orsenna

Discours de réception de Pascal Ory à l’Académie française et réponse d’Erik Orsenna

Gallimard - 2023

« Je ne suis pas sûr qu’aujourd’hui on remercie beaucoup. On s’indigne et on s’enthousiasme, on s’inquiète et on se distingue. Très bien. Mais voilà : on remercie peu. La gratitude n’est pas le fort des esprits forts, encore moins des esprits faibles. […] Tout ce que je vais dire, après cet éloge du remerciement, ne sera donc qu’une série ininterrompue d’éloges. Éloge d’une collectivité, qui s’est donné le beau nom de « compagnie », éloge d’un individu, qui fut mon prédécesseur, et, pour commencer par le plus élémentaire, le plus matériel, le plus clinaménien, éloge d’un fauteuil. »


De la haine du juif : essai historique

De la haine du juif : essai historique

Bouquins - 2021

Pascal Ory s’interroge en historien sur les origines et la persistance de l’antisémitisme, dans un essai utile et percutant appelé à faire débat face à la montée de l’islamo-gauchisme. 
C’est une tragédie en trois actes, avec un prologue.
Le prologue se situe en des temps très lointains, avant l’ère chrétienne. Le peuple juif, contrairement à une version très répandue (on appelle ça la Bible), n’y fait pas l’objet d’une attention particulière.
Acte 1 : Si le monothéisme juif n’était pas un problème pour les polythéistes, le judaïsme, lui, est un problème pour les chrétiens – donc, dans la foulée, pour les musulmans – : le peuple élu refuse obstinément de reconnaître ici son sauveur, là son prophète. Mauvais exemple.
Acte 2 : Lorsque l’Occident va commencer à s’éloigner de l’hégémonie chrétienne, cela fait déjà mille cinq cents ans qu’il y a une supposée « question juive ». Ça laisse des traces, que le monde moderne ne pourra jamais effacer, surtout quand une certaine science invente la « race », quand un certain athéisme invente l’« antisémitisme ».
Acte 3 : À peine, avec la défaite d’Hitler, cette haine-là a-t-elle été anéantie que la naissance de l’État d’Israël en allume une troisième, « antisioniste », géopolitique, qu’on peut instrumentaliser à loisir, et qui n’a aucune (dé)raison de s’éteindre.
Et voilà pourquoi la judéophobie ne remonte pas à la nuit des temps, mais prend date pour être éternelle.


L'entre-deux-Mai

L’entre-deux-Mai

Alma - 2017

Écrite en 1982, parue en 1983, la première version d’Entre-deux-mai avait eu de quoi troubler. On n’avait encore, à l’époque, jamais rien publié de tel. L’audace était double : proposer une « histoire culturelle » de la France, et l’écrire à chaud. C’était la première fois qu’on parlait aussi bien de l’IRCAM que de Pif gadget, qu’on situait l’importance respective d’un Ivan Illich et d’un Louis Pauwels, qu’on éclairait l’ouverture du premier dojo « zen » par le triomphe du film musical Grease dix ans plus tard, etc.
La réédition – mise à jour et augmentée – de ce livre pionnier présente donc l’intérêt de réactiver des moments fondateurs : ces fameuses années 1970 vécues sous les signe de toutes les « libérations », qu’elles soient libertaires ou libérales, marquées par les nouveaux gauchismes aussi bien que par les néo-conservatismes, par le souci écologique aussi bien que par l’appétit de consommation. Mais, alors que la France se penche sur le cinquantenaire de mai 1968, l’historien s’interroge : la crise culturelle dont nous venons touche-t-elle à son terme ? Ou, au contraire, trouve-t-elle de nouvelles voies, contradictoires, voire conflictuelles, déchirée entre utopisme hédoniste et pessimisme millénariste, comme jadis on passa de Paradise Now (1968) à Apocalypse Now (1979)…


Peuple souverain : de la révolution populaire à la radicalité populiste

Peuple souverain : de la révolution populaire à la radicalité populiste

Gallimard - 2017

Notre conjoncture historique ramène au devant de la scène une série de questions sur ce que fut l’expérience politique du XXe siècle. L’anniversaire de la révolution d’octobre 1917 fournit l’occasion naturelle de les examiner. Cet essai s’efforce d’y apporter des réponses précises. Qu’est-ce que le populisme ? Une idéologie de synthèse qui permet à la droite de trouver le chemin des classes populaires en adoptant un style de gauche. Qu’est-ce que la radicalité ? Une mythologie qui rapproche les extrêmes dans un rejet commun de la réforme et du compromis et facilite, le cas échéant, la circulation de l’un à l’autre. Dans certaines conditions de température et de pression politiques, la radicalité de gauche ou la radicalité populiste peuvent accéder au pouvoir. Elles en font alors un usage qui satisfera, en proportions variées, le goût de l’absolu qui anime les radicaux et la servitude volontaire qui anime les populistes. Cela donne ce qui mérite le nom de « catastrophe ».


Ce que dit Charlie. Treize leçons d'histoire

Ce que dit Charlie. Treize leçons d’histoire

Gallimard - 2016

En janvier 2015, la France fut prise par surprise. Mais elle s’est, aussi, surprise elle-même. Aux deux massacres ont répondu des centaines de « marches républicaines », dont la polémique autour de ceux « qui n’étaient pas Charlie » n’a pas réussi à occulter la profonde signification politique.
L’événement est entré dans l’histoire. Il est entré aussi dans la géographie, sous le regard de l’étranger, lui-même témoin, acteur ou victime du drame.
Drame, au reste, ou tragédie ? Le massacre à Charlie Hebdo a mis face à face deux radicalismes : une extrême gauche vieillissante et un extrémisme religieux pour l’instant en plein essor. Le massacre à l’Hyper Cacher a confirmé la violence d’une haine du Juif cultivée dans certains milieux « issus de l’immigration ».
On a déjà beaucoup parlé de Janvier 15. Et ce n’est pas près de finir. Ce qu’on essaye ici, c’est d’analyser ce qui s’est passé, ce qui se passe encore et, dans une certaine mesure, ce qui va se passer, au travers d’une douzaine de clés d’interprétation, qui vont de « Sidération » à Soumission, en passant par Liberté d’expression, Laïcité ou Religion (Guerre de).
L’Histoire, « avec sa grande hache » (Georges Perec), a fait son travail. Un historien fait le sien.


Revue de presse :

  • « L’analyse de Pascal Ory, critique de bandes dessinées et ami de Cabu, répond donc à des questions doublement soulevées sur la liberté d’expression, la laïcité, le déclinisme des intellectuels français, l’antisémitisme ou encore les ressorts du radicalisme religieux. “L’événement a produit un retour réflexif sur quelques concepts longtemps renvoyés à l’obsolescence, voire au discrédit”, souligne-t-il. Il les exhume pour éclairer l’actualité par des cheminements historiques parfois oubliés, et sans s’embarrasser du politiquement correct. »
    Les Inrocks
  • « Pour l’historien Pascal Ory, « le terrorisme est la guerre de notre temps. »
    Le Monde

Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France

Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France

Robert Laffont - 2013

Alors que le débat sur l’" identité nationale " continue de diviser la classe politique, ce Dictionnaire, d’une ampleur sans précédent, permet de rétablir certaines vérités et devrait faire débat à son tour.

Qui de plus français que le couturier et mécène Pierre Cardin ou le premier vainqueur du Tour de France cycliste, Maurice Garin ? Sauf que l’un et l’autre sont nés Italiens. À l’inverse, combien de Français savent que le prix Nobel de littérature de l’an 2000 a été attribué à un citoyen français – naturalisé depuis trois ans – Gao Xingjian, né à Ganzhou soixante ans plus tôt ? Ce que la plupart de nos compatriotes savent, en revanche, c’est que la renommée de la France doit beaucoup à Frédéric Chopin, Marie Curie, Pablo Picasso, Le Corbusier, Samuel Beckett ou Charles Aznavour. Et ceux qui s’intéressent au destin politique de ce pays ont sans doute remarqué, sans remonter plus haut que la Révolution française, que ladite Révolution n’aurait pas tout à fait été la même sans le modéré Necker ou le radical Marat – deux Suisses –, la IIIe République sans Gambetta ou Weygand, la Résistance sans Boris Vildé, du premier réseau, celui du Musée de l’homme, ou le groupe Manouchian et ses fusillés stigmatisés sur l’Affiche rouge " parce qu’à prononcer leurs noms sont difficiles "...
Pour mieux connaître cet apport exceptionnel des étrangers à l’histoire de notre pays, il manquait un ouvrage comme celui-ci. Il sera, à coup sûr, pour ses lecteurs une source éclairante et vivifiante de surprises, de découvertes, d’émotions.
La période choisie commence en 1789, avec la proclamation solennelle et inédite de la nation française comme principe de souveraineté, et va jusqu’à nos jours, avec Stéphane Hessel ou Marjane Satrapi.
La notion d’" étranger " est prise ici au sens juridique du terme, pour éviter toute subjectivité : être né de statut étranger, en France ou hors de nos frontières, qu’on le soit resté ensuite (comme Pablo Picasso), qu’on ait obtenu sa naturalisation (comme Yves Montand), qu’on l’ait abandonnée (comme Igor Stravinsky) ou qu’on ait failli la perdre (comme Serge Gainsbourg). Les naturalisés de naissance, comme Georges Perec, ne figurent donc pas dans ce dictionnaire, non plus que les ressortissants des colonies ou des départements d’outre-mer.
Tous les secteurs d’activités sont représentés, de la littérature (Émile Zola) au sport (Raymond Kopa) en passant par le monde de l’entreprise (Carlos Ghosn) et de la création sous toutes ses formes. Les notices communautaires permettent de redonner toute leur place aux obscurs et aux sans-grade, qui jouèrent leur rôle dans l’édification de l’économie comme de la culture françaises, des mineurs polonais aux maçons portugais, des musiciens de bal musette aux chanteurs de raï.
L’ouvrage, qui comprend 1 186 articles (1 112 notices individuelles, 22 notices collectives, 52 notices communautaires), est précédé d’une préface de Pascal Ory, son maître d’œuvre.

Grand entretien avec Pascal Ory

Saint-Malo 2023

Récemment reçu à l’Académie française, Pascal Ory échange avec Isabelle Jarry.


La guerre des mémoires

Avec Rachid Benzine, Pascal Blanchard, Pascal Ory et André Versaille - Saint-Malo 2018

Rencontre avec Rachid Benzine, Pascal Blanchard, Pascal Ory et André Versaille, animée par Yann Nicol


La beauté est dans la rue

Avec Frédéric Joignot, Romain Goupil, Pascal Ory, Yves Pagès, Jean Viard et Pierre Haski - Saint-Malo 2018

Avec Frédéric Joignot, Romain Goupil, Pascal Ory, Yves Pagès et Jean Viard, animé par Pierre Haski.


Remise du Prix Josef Kessel de la Scam

Avec Tahar Ben Jelloun, Annick Cojean, Pascal Ory, Jean-Pierre Perrin, Olivier Weber - Saint-Malo 2017

Avec Tahar Ben Jelloun, Annick Cojean, Pascal Ory, Jean-Pierre Perrin, Olivier Weber


Penser l’islamisme

Avec Pascal ORY, Paul BERMAN - Saint-Malo 2016


Avec Pascal ORY, Paul BERMAN
Animé par Eduardo CASTILLO