ZOUARI Fawzia

Tunisie

Par le fil je t’ai cousue (Plon, 2021)

©Bruno Klein

Prix des Cinq Continents de la francophonie en 2016 pour Le corps de ma mère, cette autrice bâtit à travers romans et essais une œuvre plurielle où se dessine la soif d’émancipation. Elle livre notamment sa vision de la religion musulmane aujourd’hui et questionne le rôle des femmes dans la modernisation nécessaire, affirme-t-elle, de sa religion. Coordinatrice d’un passionnant recueil de textes écrits par des écrivaines francophones du monde entier, elle revient en 2021 avec un récit dédié « à toutes les femmes de [s]a génération », inspiré de sa propre histoire, où l’on suit une jeune femme tunisienne, première de sa famille à accéder à l’éducation sous le régime de Bourguiba. Par l’histoire intime, Fawzia Zouari raconte une Tunisie bousculée par la modernité, dans un ouvrage poignant sur la quête de liberté et le poids de la tradition.

Née au Kef en Tunisie, Fawzia Zouari est docteur en littérature française et comparée. Installée à Paris depuis 1979, elle est actuellement journaliste à Jeune Afrique. Elle écrit son premier roman, La Caravane des chimères, en 1989. Auteur d’un essai, Pour en finir avec Shéhérazade (1996), elle écrit en 1999 Ce pays dont je meurs, sur les exilés en France qui, confrontés aux pires difficultés dans leur pays d’accueil, se retrouvent dans l’impossibilité de revenir en arrière. Son essai, Ce voile qui déchire la France (2004), est une analyse rigoureuse de la perception du foulard islamique en France.
En 2015, Fawzia Zouari signe un essai intitulé Je ne suis pas Diam’s, en référence à la rappeuse voilée convertie à l’Islam : port du voile, statut de la femme, Islam, elle donne sa vision de la religion musulmane aujourd’hui et questionne le rôle des femmes dans la modernisation nécessaire, affirme-t-elle, de sa religion.

En 2016, la romancière publie un récit, Le Corps de ma mère, qui explore la figure maternelle, qui, si insaisissable fut-elle, se révèle une femme loin de ce qu’en imaginaient ses enfants. Un récit familial extraordinaire, shakespearien dans sa trame, son ampleur et son style, dont on ne sort pas indemne. Ce roman lui vaut le Prix des cinq continents de la francophonie 2016.


Bibliographie

  • Par le fil je t’ai cousue (Plon, 2021)
  • Valentine d’Arabie : La nièce oubliée de Lamartine (Le Rocher, 2020)
  • Voix d’écrivaines francophones (Regain de lecture, 2019)
  • Le Corps de ma mère (Joëlle Losfeld, 2016)
  • Je ne suis pas Diam’s (Stock, 2015)
  • La Deuxième épouse (Ramsay, 2006)
  • Pour en finir avec Shahrazad (Edisud, 2003)
  • Le Voile islamique (Favre, 2002)
  • La Retournée (Ramsay, 2002)
Par le fil je t'ai cousue

Par le fil je t’ai cousue

Plon - 2022

« Du fil, du sang et des mots. Il n’en faut pas plus pour faire disparaître le corps d’une fille. La dématérialiser d’un coup, un seul. Net et sec. Une entaille. Et le liquide qui coule, tout naturellement, dans une odeur de femmes et de secret. »

Une fillette grandit dans l’ombre d’une famille traditionnelle et dans la soumission à une mère toute-puissante. Mais ce coin de Tunisie rurale est bousculé par la modernité, avec l’avènement de l’Indépendance, le départ des colons français, l’arrivée de Bourguiba, l’école obligatoire pour les filles. Alors l’enfant, destinée à vivre et à mourir voilée et analphabète comme ses sœurs aînées, va, première de sa tribu, prendre le long chemin de l’émancipation. Le prix à payer sera lourd pour celle qui devra se libérer des sortilèges, des interdits et des secrets maternels.

Valentine d'Arabie : La nièce oubliée de Lamartine

Valentine d’Arabie : La nièce oubliée de Lamartine

Le Rocher - 2020

Arrière-petite-nièce de Lamartine, d’un anticonformiste aussi affiché dans ses publications et ses chorégraphies que dans sa vie privée, elle fut l’égérie de l’avant-garde artistique et littéraire de la Belle Époque. La beauté et les provocations de Valentine de Saint-Point, tout comme ses liaisons illustres, lui offrirent l’image d’une scandaleuse à la mode. Elle posa pour Mucha et Rodin, Satie et Ravel mirent en musique ses vers. Apollinaire, Stravinski, Picabia, Chagall, Léger, Sonia et Robert Delaunay fréquentèrent son salon.

Mais la Grande Guerre fut pour cette idéaliste effrontée une prise de conscience du matérialisme et de la violence du monde occidental. Convertie à l’islam, elle s’installa au Caire, devint intime de René Guénon et fut l’une des premières voix européennes à dénoncer la colonisation et à militer pour l’indépendance des pays arabes. Dérangeante, combattue de tous les côtés, elle mourra dans la misère et l’anonymat.

Sa vie passionnante, sa pensée avant-gardiste et son parcours à la Lawrence d’Arabie méritent d’être redécouverts.


Voix d'écrivaines francophones

Voix d’écrivaines francophones

Regain de lecture - 2019

Coordonnée par Fawzia Zouari, préface de Youma Fall.
Elles viennent des quatre coins du monde mais elles ont une seule passion, l’écriture. Elles sont issues de diverses cultures mais elles ont choisi de s’exprimer publiquement dans une seule langue, le français. Elles s’estiment libres de toute obédience mais elles ont accepté de faire partie du Parlement des écrivaines francophones, une plate-forme inédite destinée à faire entendre la voix des femmes auteures. Ce livre présente quelques unes d’entre-elles en retraçant brièvement leur parcours et en donnant à découvrir leurs œuvres.

Marie-Rose Obomo-Maurin, Maram Al-Masri, Ysiaka Anam, Safiatou Ba, Emna Belhaj Yahia, Nassira Belloula, Sophie Bessis, Tanella Boni, Chahla Chafiq, Sonia Chamkhi, Miniya Chatterji, Bettina de Cosnac, Catherine Cusset, Nafissatou Dia Diouf, Suzanne Dracius, Rocío Durán-Barba, Alicia Dujovne Ortiz, Sedef Ecer, Lise Gauvin, Laurence Gavron, Flore Hazoumé, Françoise James Ousénie, Fatou Keïta Fatoumata Keïta Dora (Carpenter-)Latiri Liliana Lazar, Sylvie Le Clech, Catherine Le Pelletier, Madeleine Monette, Marie-Soeurette Mathieu, Hala Moughanie, Cécile Oumhani, Émeline Pierre, Gisèle Pineau, Michèle Rakotoson, Édith Serotte, Shumona Sinha, Leila Slimani, Élizabeth Tchoungui, Audrée Wilhelmy, Hyam Yared, Fawzia Zouari


Le Corps de ma mère

Le Corps de ma mère

Joëlle Losfeld Editons - 2016

Il aura fallu le déclenchement de la révolution du Jasmin, en Tunisie, pour que la narratrice se décide à écrire sur sa mère. Elle revient sur ce printemps 2007, quand, au chevet de sa maman malade, elle n’a qu’une envie : percer l’énigme de cette femme rétive aux confidences et à la tendresse. S’engage une enquête qui a tout de la chasse au trésor... où l’on apprend que la vie de Yamna était loin de ce qu’en imaginaient ses enfants.

« Fawzia Zouari nous livre un récit familial extraordinaire, shakespearien dans sa trame, son ampleur et son style, dont on ne sort pas indemne. Le lecteur en est averti, le vertige le saisira dès les premières pages, il ne pourra échapper au désir, plein de risques, de tourner son regard sur lui-même et de s’interroger sur l’histoire de sa propre famille. Il lira le récit de Fawzia Zouari autant qu’il fouillera en lui, et de cette mise en parallèle sourdra un irrépressible malaise. »
Boualem Sansal.


Je ne suis pas Diam's

Je ne suis pas Diam’s

Stock - 2015

"Je ne suis pas Diam’s. Ni par la naissance, ni par le parcours, ni par la conception de l’islam. J’ai vu le jour en Tunisie, dans un petit village où mon père avait le titre de "cheikh" qui lui conférait une autorité religieuse. Ma mère a passé sa vie enfermée derrière les murs de sa maison et je n’ai aperçu sa chevelure que sur son lit de mort. Vers douze ans, mes soeurs aînées ont été interdites d’école et cloîtrées. Je me suis alors promis d’aller jusqu’au bout de mes études et de ne pas me voiler. Toutes les questions qui me tracassaient enfant, voilà que je les repose aujourd’hui à une jeune femme convertie à l’islam qui croit bien faire alors qu’elle me fait mal". Tunisienne, musulmane, Fawzia Zouari s’adresse avec vigueur et respect à la chanteuse Diam’s, qui incarnait une certaine modernité avant de s’exposer de nouveau au public, mais sous le voile. L’auteur s’engage avec passion en faveur d’un islam des Lumières, intégré dans le pays de la laïcité dont elle défend les valeurs.

Café littéraire : Leçon de résistance

Avec Fawzia Zouari - Saint-Malo 2016


Avec Fawzia Zouari


Les sociologues sont-ils devenus fous ?

Avec F. ZOUARI, P. BLANCHARD, N. HEINICH, P. BRUCKNER, P. BERMAN - Saint-Malo 2016

Avec F. ZOUARI, P. BLANCHARD, N. HEINICH, P. BRUCKNER, P. BERMAN
Animé par Eduardo CASTILLO


L’Affaire Kamel Daoud

Avec Khadija AL SALAMI, Fawzia ZOUARI, Boualem SANSAL, Paul BERMAN, Malika BOUSSOUF - Saint-Malo 2016


Avec Khadija AL SALAMI, Fawzia ZOUARI, Boualem SANSAL, Paul BERMAN, Malika BOUSSOUF
Animé par Eduardo CASTILLO