Donald Ray Pollock est une des voix les plus significatives de la littérature contemporaine, dans la tradition américaine du roman noir. Il propose une fresque sombre et fascinante de l’Amérique rurale du sud de l’Ohio dans deux ouvrages unanimement salués par le public et la presse américaine. Le premier, Knockemstiff, recueil de nouvelles publié en 2008 aux États-Unis marque son avènement. Une réputation qu’il consolide avec la sortie de son premier roman, Le Diable, tout le temps, publié en 2011 et classé parmi les « Trois livres qu’il faut avoir lu » par le magazine Esquire (juin2011). Le livre a été réédité en poche en 2014.
Né en 1954 à Knockemstiff, une petite ville de l’Ohio, Donald Ray Pollock a été ouvrier pendant trente-deux ans dans une usine de pâte à papier avant de prendre le chemin de l’université et de se consacrer à l’écriture. Baigné dès son enfance dans l’atmosphère d’une Amérique rurale et violente, amateur de littérature noire et de films d’horreurs, il puise dans son expérience l’inspiration pour des livres dans lesquels il exprime son obsession pour la noirceur et le sang.
Donald Ray Pollock s’interroge sur la part d’ombre située en chaque individu et sur la nature du Mal, et n’a pas hésité à se plonger dans la lecture de biographies de tueurs en série pour écrire son dernier roman, Le Diable, tout le temps. Si sa vision est noire, il sait néanmoins que l’espoir existe. Lui-même éprouvé par la vie, c’est avec fierté qu’il arbore son tatouage « Carpe Diem », emblème du credo qui guide aujourd’hui sa vie. Dans Le Diable, tout le temps, entre ombre et lumière, images vivaces et réalisme poignant, des personnages étranges aux âmes tourmentées prennent vie. Pris au piège de leur propre vie, ils cherchent la rédemption par tous les moyens : voyage, meurtre, prière. Des visions christiques hantent leurs parcours, imprégnés de l’idée que le salut n’est accessible que par la souffrance. On ressent pourtant de l’attachement pour ces personnages grandis par la prose de l’auteur. L’écriture de Donald Ray Pollock, aussi belle qu’éprouvante, entraîne le lecteur dans une odyssée inoubliable dont il ne sort pas indemne.
- Le Diable, tout le temps (LGF, 2014)
- Le Diable, tout le temps, (Albin Michel, 2012)
- Knockemstiff (Doubleday, 2008)