DONGALA Emmanuel

Congo

La sonate à Bridgetower (Actes Sud, 2017)

©Christine Salomon

Biographie

Romancier et dramaturge, Emmanuel Dongala, est aussi chimiste. Figure majeure du renouveau de la littérature africaine, il développe, dès ses premiers ouvrages, une narration complexe, ouverte à la magie, à l’invraisemblance, où le récit se forme sur des jeux de temporalité élaborés. Faisant de l’écriture l’instrument d’un dévoilement, il met à jour des faces cachées du monde bouleversé qu’il observe.

Né en 1941 d’un père congolais et d’une mère centrafricaine, Emmanuel Boundzéki Dongala passe son enfance et son adolescence en République populaire du Congo, puis fait ses études aux Etats-Unis et en France, avant d’enseigner la chimie à l’Université de Brazzaville. Pendant longtemps, il anime le Théâtre de l’Eclair, avant de devoir quitter le Congo lorsqu’en 1997 le pays plonge dans la guerre civile et bascule dans le chaos. Grâce au soutien actif de Philip Roth, il trouve refuge aux Etats-Unis, où il enseigne à la fois la littérature francophone et la chimie.
Son oeuvre de romancier et de nouvelliste l’amène à explorer les maquis de l’Afrique australe avec Un fusil dans la main, un poème dans la poche, et à pénétrer l’univers musical de John Coltrane et le quotidien de la vie congolaise dans Jazz et vin de palme.
Avec Johnny Chien Méchant, Emmanuel Dongala dresse un tableau réaliste et saisissant de l’extraordinaire violence qui a explosé avec la guerre civile congolaise, en décrivant les dérives meurtrières des enfants-soldats (ce roman a été adapté au cinéma en 2008 par Jean-Stéphane Sauvaire sous le titre de Johnny Mad Dog).
C’est son regard critique que l’on retrouve en 2010 dans son roman, Photo de groupe au bord du fleuve (Actes Sud, 2010). À travers le récit d’une lutte sociale et politique, l’écrivain congolais dénonce avec virulence les discriminations et les inégalités dont souffrent les femmes africaines aujourd’hui. Il reçoit le prix Virilo 2010 et est élu meilleur roman français 2010 du magazine Lire.

En 2017, il publie La sonate à Bridgetower chez Actes Sud, un roman qui mèle musique et histoire et plonge le lecteur dans le siècle des Lumières sur les traces d’une sonate que Bethoveen a composé pour un certain Bridgetower. "Engagé sans être dialectique, collant au plus près de l’époque, Dongala offre un texte lyrique, intense, une sorte de contre-histoire mulâtre de l’Europe." (Hubert Artus, Lire)


Bibliographie :

  • La sonate à Bridgetower (Actes Sud, 2017)
  • Photo de groupe au bord du fleuve (Actes Sud, Paris, 2010) prix Virilo 2010
  • Johnny Chien Méchant (Le Serpent à plumes, Paris, 2002)
  • Les petits garçons naissent aussi des étoiles (Le Serpent à plumes, Paris, 2000)
  • Jazz et vin de palme (Le Serpent à plumes, Paris, 1996)
  • Le feu des origines (Albin Michel, Paris, 1987)
  • Un fusil dans la main, un poème dans la poche (Albin Michel, Paris, 1974)
La sonate à Bridgetower

La sonate à Bridgetower

Actes Sud - 2017

N’en déplaise à l’ingrate postérité, la célèbre Sonate à Kreutzer n’a pas été composée pour le violoniste Rodolphe Kreutzer, qui d’ailleurs ne l’a jamais interprétée, mais pour un jeune musicien tombé dans l’oubli. Comment celui-ci est devenu l’ami auquel Beethoven a dédié l’un de ses morceaux les plus virtuoses, voilà l’histoire qui est ici racontée.
Au début de l’année 1789 débarquent à Paris le violoniste prodige George Bridgetower, neuf ans, et son père, un Noir de la Barbade qui se fait passer pour un prince d’Abyssinie. Arrivant d’Autriche, où George a suivi l’enseignement de Haydn, ils sont venus chercher l’or et la gloire que devrait leur assurer le talent du garçon…
De Paris à Londres, puis Vienne, ce récit d’apprentissage aussi vivant qu’érudit confronte aux bouleversements politiques et sociaux – notamment la mise en cause de l’esclavage aux colonies et l’évolution de la condition des Noirs en Europe – les transformations majeures que vit le monde des idées, de la musique et des sciences, pour éclairer les paradoxes et les accomplissements du Siècle des lumières.


Revue de presse

  • "Il y a du grandiose et du sensible dans La sonate à Bridgetower, comme dans cette composition de Beethoven qui sert de sous-titre au roman." (Christine Salomon, La Montagne)
  • "Avec La Sonate à Bridgetower, Dongala met en musique le tableau d’une époque fondatrice pour l’Europe, n’en omettant aucune des couleurs. Des idées des Lumières aux guerres napoléoniennes, de l’esclavagisme à la fin de la traite, il ausculte des sociétés mouvantes, capables du meilleur comme du pire." (Nicolas Michel, France Afrique)
  • "Engagé sans être dialectique, collant au plus près de l’époque, de ses protagonistes et surtout des esprits, Dongala offre un texte lyrique, intense, une sorte de contre-histoire mulâtre de l’Europe. C’est ici son grand retour au roman depuis Photo de groupe au bord du fleuve (élu meilleur roman français 2010 de Lire). On applaudira longtemps." (Hubert Artus, Lire)
Photo de groupe au bord du fleuve

Photo de groupe au bord du fleuve

Actes Sud - 2010

Photo de groupe au bord du fleuve Confrontées à une terrible injustice sociale, des femmes congolaises se mobilisent pour faire valoir leurs droits. Commencent alors une lutte exemplaire, politique et sociale, une quête du bonheur et un regain d’espoir au sein de leur famille et de leur couple. Quatorze femmes concassent des blocs de pierre et remplissent des sacs de gravier à longueur de journée. Parmi elles, Ya Moukietou, la grande sœur qui n’hésite pas à affronter les hommes, Mâ Bileko, une ancienne femme d’affaires ruinée par sa belle-famille ; Laurentine, la plus coquette ou Mama Mayolo, qui d’un regard peut clouer sur place un gendarme. De ce travail harassant et dangereux, elles ne survivent qu’à peine mais y puisent l’espoir d’un avenir meilleur pour leurs enfants. Achetés par des hommes dominateurs et méprisants, les sacs de graviers sont revendus trois fois leur prix de vente jusqu’au jour où la demande suscitée par de grands travaux devient si forte que le bénéfice monte en flèche sans que les femmes n’y trouvent la moindre compensation. Alertées, le groupe de travailleuses décident de protester, elles refusent de vendre leurs sacs de gravier, s’apprêtent à faire valoir leurs droits. Commence alors un long combat les propulsant au devant de la scène politique, les confrontant pour la première fois à des situations qu’elles ne maîtrisent pas totalement et qui révèlent rapidement leurs faiblesses, transcendées par une solidarité exemplaire. Derrière cette extraordinaire galerie de portraits féminins, ce livre est une virulente dénonciation du comportement masculin, des dérives et des compromissions du pouvoir. Racontant cette histoire en créant un jeu de distance puis de proximité avec ses personnages, Emmanuel Dongala signe ici un roman lumineux éclairant d’optimisme et d’humour une Afrique où l’avenir politique et social de la femme est souvent illusoire.


Revue de presse

  • Présentation de Photo de groupe au bord du fleuve par Emmanuel Dongala sur Jeune Afrique.com
  • "Un véritable appel au réveil des consciences" Cultures Sud

Les poisons de la corruption

Les cafés littéraires en vidéo
Avec Kettly MARS, Emmanuel DONGALA, Zakhar PRILEPINE, Pavel SANAIEV - Saint-Malo 2010

Géographie des littératures africaines

Saint-Malo 2010
Géographie des littératures africaines
Avec Alain Mabanckou, Florent Couao-Zotti, Moussa Konaté et Emmanuel Dongala.

La littérature peut-elle être une arme de guerre ?

Saint-Malo 2010
Avec Tarun Jit TEJPAL, Emmanuel DONGALA , Vladimir SOROKINE.

L'engagement des écrivains africains

L’engagement des écrivains africains

Saint-Malo 2010

Avec Emmanuel Dongala, Romuald Fonkoua, Rachid Boudjedra, Abdourahman A. Waberi. Un débat animé par Jean-Michel Djian.

L’engagement des écrivains africains

Afrique : ce que nous disent les femmes

Saint-Malo 2010

Avec Emmanuel Dongala, Emmelie Prophète, Evelyne Trouillot, Florent Couao-Zotti. Un débat animé par Hubert Artus.

Afrique, ce que nous disent les femmes

L’Afrique est-elle maudite ?

Saint-Malo 2010

Quatre auteurs africains, pour débattre à la suite du livre de Moussa Konate "L’afrique noire est-elle maudite ?" : avec Léonora MIANO, Alain MABANCKOU, Moussa KONATE, Florent COUAO-ZOTTI, Emmanuel DONGALA. Animé par Jean-Michel Djian.