BEN JELLOUN Tahar

Maroc

Le mariage de plaisir (Gallimard, 2016)

Amoureux de la langue française, l’auteur de L’Enfant de sable et de La Nuit sacrée, né à Fez, est aujourd’hui l’un des écrivains francophones les plus traduits au monde. Romancier prolifique, poète, essayiste, ennemi des intégrismes de tout poil, il fait depuis 2008 partie du jury du prestigieux Prix Goncourt.

Né le 1er décembre 1944 à Fès, Tahar Ben Jelloun s’inscrit, le bac en poche, à la faculté de philosophie de Rabat. En juillet 1966, il est arrêté et interné dans un camp disciplinaire de l’armée à l’Est du Maroc. Lui et 94 autres étudiants sont soupçonnés d’avoir organisé les manifestations étudiantes du 23 mars 1965, sévèrement réprimées par le pouvoir. Tahar Ben Jelloun ne sera libéré qu’en 1968.
Son premier poème, L’Aube des Dalles, écrit clandestinement en captivité est publié dans la revue Souffles. Très vite un recueil complet suit, Hommes sous Linceul (Editions Atalantes, 1970). En 1971, le décret sur l’arabisation de l’enseignement tombe : Tahar Ben Jelloun qui n’est pas apte à enseigner en arabe quitte le Maroc et arrive à Paris.

En 1973, il entre en tant que correspondant littéraire à la rédaction du Monde où il rencontre Maurice Nadeau, alors éditeur chez Denoël, qui l’aide à faire paraître son premier roman Harrouda (1973). En 1985, il publie L’Enfant de sable qui fait de lui un écrivain célèbre. Deux ans plus tard, Tahar Ben Jelloun reçoit le Prix Goncourt pour son roman La Nuit Sacrée (Seuil, 1987) achevant ainsi de s’inscrire dans le paysage des lettres françaises.

Grand humaniste, apôtre de la tolérance, Tahar Ben Jelloun donne souvent de la voix dans les colonnes du Monde. Il a notamment abondamment commenté les Printemps arabes et leurs suites, jouant à se glisser le temps d’une chronique dans la tête des despotes Mouammar Khadafi ou Bachar Al-Assad. Pessimiste, il estime qu’avec les victoires islamistes au Maghreb "les révolutions ont avorté". Une compilation de ses réflexions sur les révoltes arabes a été publiée par Gallimard sous le titre L’Étincelle (2011).

Après une pièce de théâtre et un essai biographique sur Jean Genet (Jean Genet, menteur sublime, Gallimard, 2010) l’auteur revient au roman dans une veine intimiste avec Le Bonheur conjugal (2012). À Tanger, deux voix, celles d’un homme et d’une femme qui ne s’aiment plus, se font écho pour raconter comment leur désamour s’est peu à peu transformé en haine...

En 2017, il signe le Mariage de plaisir, une saga familiale sombre et tragique d’une très grande force.


Lien :

Site officiel de Tahar Ben Jelloun


Revue de presse :


Bibliographie :

  • Le mariage de plaisir (Gallimard, 2016)
  • L’ablation (Gallimard, 2014)
  • Le Bonheur conjugal (Gallimard, 2012)
  • Au pays (Gallimard, 2009)
  • Sur ma mère (Gallimard, 2008)
  • Partir (Gallimard, 2006)
  • Giacometti : La rue d’un seul (Gallimard, 2006)
  • Le dernier ami (Le Seuil, 2004)
  • Maroc : Les montagnes du silence (Editions du Chêne, 2004)
  • La Belle au bois dormant (Le Seuil, 2004)
  • Amours sorcières (Le Seuil, 2003)
  • La nuit sacrée (Le Seuil, 2004 - Prix Goncourt 1987)
Le mariage de plaisir

Le mariage de plaisir

2016

Dans l’islam, il est permis à un homme qui part en voyage de contracter un mariage à durée déterminée pour ne pas être tenté de fréquenter les prostituées. On le nomme « mariage de plaisir ».

C’est dans ces conditions qu’Amir, un commerçant prospère de Fès, épouse temporairement Nabou, une Peule de Dakar, où il vient s’approvisionner chaque année en marchandises. Mais voilà qu’Amir se découvre amoureux de Nabou et lui propose de la ramener à Fès avec lui. Nabou accepte, devient sa seconde épouse et donne bientôt naissance à des jumeaux. L’un blanc, l’autre noir. Elle doit affronter dès lors la terrible jalousie de la première épouse blanche et le racisme quotidien.

Quelques décennies après, les jumeaux, devenus adultes, ont suivi des chemins très différents. Le Blanc est parfaitement intégré. Le Noir vit beaucoup moins bien sa condition et ne parvient pas à offrir à son fils Salim un meilleur horizon. Salim sera bientôt, à son tour, victime de sa couleur de peau.

L'ablation

L’ablation

Gallimard - 2014

« Témoins vigilants, observateurs attentifs, il arrive parfois que les romanciers se voient confier des vies pour les raconter dans leurs livres. Ils font alors fonction d’écrivain public. C’est ce qui m’est arrivé il y a deux ans lorsqu’un ami, qui avait été opéré de la prostate, m’a demandé d’écrire l’histoire de son ablation.

Je l’ai écouté pendant des heures. Je l’ai accompagné dans ses pérégrinations hospitalières. Je suis devenu ami avec le professeur d’urologie qui le suivait. L’idée d’un livre s’est imposée peu à peu. Un livre utile qui rendrait service aux hommes qui subissent cette opération, mais aussi à leur entourage, leur femme, leurs enfants, leurs amis, qui ne savent comment réagir.

Mais la situation était délicate : fallait-il, comme le demandait mon ami, tout raconter, tout décrire, tout révéler ? Après réflexion, j’ai choisi de tout dire. »

Tahar Ben Jelloun.


Le bonheur conjugal

Le bonheur conjugal

Gallimard - 2012

Casablanca, début des années 2000. Un peintre, au sommet de sa gloire, se retrouve du jour au lendemain cloué dans un fauteuil roulant, paralysé par une attaque cérébrale. Sa carrière est brisée et sa vie brillante, faite d’expositions, de voyages et de liberté, foudroyée.
Muré dans la maladie, il rumine sa défaite, persuadé que son mariage est responsable de son effondrement. Aussi décide-t-il, pour échapper à la dépression qui le guette, d’écrire en secret un livre qui racontera l’enfer de son couple. Un travail d’auto-analyse qui l’aidera à trouver le courage de se libérer de sa relation perverse et destructrice. Mais sa femme découvre le manuscrit caché dans un coffre de l’atelier et décide de livrer sa version des faits, répondant point par point aux accusations de son mari.
Qu’est-ce que le bonheur conjugal dans une société où le mariage est une institution ? Souvent rien d’autre qu’une façade, une illusion entretenue par lâcheté ou respect des convenances. C’est ce que raconte ce roman en confrontant deux versants d’une même histoire.


Revue de presse

  • " Finalement, tous - Ben Jelloun, le peintre, sa femme, un psy - tombent d’accord : leur erreur - partagée - est d’avoir cru que les êtres pouvaient changer, soigner leurs défauts, consolider leurs qualités. Un roman moral, somme toute. " Lire - L’Express
  • " Une analyse toute en finesse de la déliquescence du sentiment amoureux jusqu’à la haine portée par une écriture poétique aux subtiles arabesques d’un conte des 1001 nuits. " 20minutes
  • " Les deux voix discordantes posent des questions modernes sur le mariage, l’engagement, la fidélité, l’influence des belles-familles et du milieu social dans lequel elles évoluent. Derrière la fiction, on devine un récit partiellement autobiographique. Qui donne à ce livre les accents d’une confession parfois douloureuse pour son auteur. " Le Point
  • Tahar Ben Jelloun sur France Info, par Philippe Vallet :

Que la blessure se ferme

Que la blessure se ferme

Gallimard - 2012

Que la blessure se ferme est un recueil de poèmes et d’aphorismes tantôt lyriques, tantôt caustiques. Tahar Ben Jelloun y revisite son enfance à Fès, observe le monde qui l’entoure, explore le sentiment amoureux. Mélange savant de sagesse et d’ironie, ces textes offrent une suite inédite et inspirée à ses œuvres poétiques complètes réunies en 2007 dans la collection Poésie/Gallimard.


Sur ma mère

Sur ma mère

Gallimard - 2008

Orient-occident, le rêve impossible ?

Avec Jean-Pierre Perrin, Tahar Ben Jelloun, Hakan Günday, Olivier Weber - Saint-Malo 2017

AvecJean-Pierre Perrin, Tahar Ben Jelloun, Hakan Günday, Olivier Weber
Animé par Yann Nicol

Cette union, ce dialogue, furent le rêve eurasien d’Alexandre le Grand. Comment se peut-il que ce territoire coïncide avec, aujourd’hui, la zone d’extension du djihadisme ? s’interroge Jean-Pierre Perrin dans un essai-récit de voyage, prix Kessel de cette année (Le Djihad contre le rêve d’Alexandre, Le Seuil), Tahar Ben Jelloun, tenant résolu d’un Islam des Lumières est comme un pont exemplaire entre les deux continents, et a multiplié les ouvrages sur ce thème, Olivier Weber, grand reporter, a arpenté cet espace en tout sens, fait de ce face à face la matière de plusieurs de ses livres, et dans son dernier roman, Hakan Gunday, le nouveau grand des lettres turques, a pour personnage central, qui prend une dimension symbolique sur le rapport Orient-Occident, un jeune passeur turc tout à la fois tortionnaire et victime (Encore, Galaade). Un rêve véritablement impossible ? Ou bien impose-t-il, aussi, une interrogation de l’Occident sur lui-même ?


Quand la Méditerranée nous submerge : Enjeux des temps présents

Avec Hakan Günday, Tahar Ben Jelloun, Michel Agier, Jean Viard - Saint-Malo 2017

Avec Hakan Günday, Tahar Ben Jelloun, Michel Agier, Jean Viard
Animé par Yann Nicol

L’essai que publie Jean Viard sous ce titre (Actes Sud) nous interpelle : là-bas se joue une partie qui nous concerne tous. Et le débat n’est pas entre réalisme et sentimentalisme. Car c’est une idée de nous-même, de nos valeurs, de ce qui nous fait être ensemble, qui meurt chaque jour en Méditerranée.


Remise du Prix Josef Kessel de la Scam

Avec Tahar Ben Jelloun, Annick Cojean, Pascal Ory, Jean-Pierre Perrin, Olivier Weber - Saint-Malo 2017

Avec Tahar Ben Jelloun, Annick Cojean, Pascal Ory, Jean-Pierre Perrin, Olivier Weber


Adieu aux avants-gardes

Saint-Malo 2008
14h15 : Adieu aux avants-gardes
André VELTER, Jean ROUAUD, Tahar BEN JELLOUN, Alain MABANCKOU

Y a-t-il une langue du maître ?

Saint-Malo 2008
10h00 : Y a-t-il une langue du maître ?
Tahar BEN JELLOUN, Fabienne KANOR, Dany LAFERRIERE, Michel LE BRIS