ALEXAKIS Vassilis

Grèce

L’enfant grec (Stock, 2012)

Vassilis ALEXAKIS
© Marielle Pteroudis

« J’ai le même rapport avec ces ouvrages (les dictionnaires) que l’aveugle avec son chien : ils ont la gentillesse de me conduire là où je veux me rendre. »
Vassilis Alexakis

Biographie

Architecte de la langue, l’écrivain d’origine grecque Vassilis Alexakis effectue d’incessants va-et-vient entre le français et sa langue maternelle, fier de pouvoir jongler entre ces deux prestigieuses traditions écrites. Lecteur insatiable, féru de linguistique, prisant la « logique farfelue des dictionnaires », l’écrivain a bâti toute son œuvre autour du langage et de la langue, fasciné par le mystère et le pouvoir des mots.

Né à Athènes en 1944 d’un père comédien, arrivé en France à 17 ans pour effectuer ses études, Vassilis Alexakis travaille d’abord en tant que dessinateur humoristique avant de devenir journaliste, notamment pour Le Monde. La dictature des colonels qui sévit à l’époque ne lui permet pas d’envisager une carrière littéraire en Grèce. Il commence donc dès 1967 à écrire ses textes en français, travaillant sans relâche à s’approprier cette langue, jusqu’à la faire totalement sienne. Traversé par un questionnement sur la langue et les origines, son roman La langue maternelle est récompensé par le prix Médicis en 1995. Installé à Paris, Vassilis Alexakis a depuis publié une dizaine de romans érudits et fantasques, aux forts accents autobiographiques, dont Ap. J.-C., grand prix du roman de l’Académie Française en 2007 .

En 2012, l’écrivain déploie ses talents de conteur dans L’enfant grec, un vrai-faux ouvrage autobiographique dans lequel Jean Valjean, D’Artagnan et d’autres grandes figures littéraires accompagnent un narrateur convalescent, errant dans les jardins du Luxembourg. Ce roman fou et jubilatoire s’inscrit dans la lignée de l’ensemble de l’œuvre de Vassilis Alexakis, couronnée en 2012 par le Prix de la langue française.


Bibliographie

  • Sandwich (Stock, 2013) - réédition
  • L’enfant grec (Stock, 2012)
  • Le premier mot (Stock, 2010)
  • Ap. J.-C. (Stock, 2007)
  • Avant (Stock, 2006)
  • La langue maternelle (Stock, 2006)
  • L’aveugle et le philosophe (Editions Quiquandquoi, 2006)
  • Paris-Athènes (Stock, 2006)
  • Je t’oublierai tous les jours (Stock, 2005)
  • Talgo (Stock, 2003)
  • Les mots étrangers (Stock, 2002)
  • La langue maternelle (Fayard, 1995 - prix Médicis en 1995)

Présentation de L’enfant grec :

C’est l’histoire d’un va-et-vient incessant entre deux jardins, celui de l’enfance, situé dans le quartier de Callithéa à Athènes, et le jardin du Luxembourg, où le narrateur erre péniblement, soutenu par ses béquilles. Il vient de subir une grosse opération, mais qui n’intéresse plus personne, sauf la dame qui tient les toilettes du jardin, un clochard nommé Ricardo, la directrice du théâtre de marionnettes et un vieil homme à cheveux blancs qui ressemble à Jean Valjean.
La solitude fait peu à peu surgir autour de lui tous les héros de son enfance, ceux qui ont réellement fréquenté le Luxembourg, comme Jean Valjean et les trois mousquetaires, mais aussi Tarzan qui ne comprend pas pourquoi on construit des maisons autour des jardins alors qu’il y a tant de places dans les arbres, des orphelins, des pirates, des Indiens et Richelieu qui surveille tout ce petit monde à travers les fenêtres du Sénat. Il y a aussi la mort, représentée par une marionnette géante vêtue de blanc qui a des pattes de poulet à la place des mains et une belle Italienne coulée dans du bronze.
Le bruit du monde parvient assourdi jusqu’au jardin : on entend les cris des jeunes gens qui manifestent place de la Constitution à Athènes, on apprend que Zorba a dansé dans le Bundestag devant les députés allemands. Comme les romanciers aiment bien envoyer leurs personnages sous terre, dans les égouts ou dans les terriers, l’histoire finira dans les catacombes. Jean Valjean aura la bonté de porter le narrateur sur son dos. On aura deviné que le personnage central du roman est la littérature.


Revue de presse :

  • « En refermant ce roman tout fou et jubilatoire, nous vient le désir de replonger dans tous les livres qui bercèrent notre enfance et de faire comme l’auteur : saluer d’Artagnan d’une vigoureuse poignée de main et embrasser Elvire. Ou le contraire. »
    Christine Ferniot, Telerama
  • « Il y a du sourire, une douce autodérision, et une nostalgie de l’avenir chez notre guide grec qui n’a jamais aussi bien rendu hommage à Paris et à la France. Ne dit-il pas « le jardin du Luxembourg est devenu mon nouveau « pays » ? »
    Mohammed Aïssaoui, Le Figaro
  • « Ce qui est séduisant chez Vassilis Alexakis, c’est son art d’épingler de petites choses curieuses et drôles, de les tisser ensemble dans une chronique pince-sans-rire, douce-amère, émouvante et charmante... »

    Bernard Pivot, le Journal du Dimanche

Présentation de Le premier mot :

Est-il vrai que le « ou » exprime la lourdeur comme le pense Victor Hugo et que le « r » évoque l’écoulement de l’eau comme l’affirme Platon ? Quelle est la durée moyenne de vie d’un mot ? Pourrait-on écrire un roman français en utilisant exclusivement des mots d’origine étrangère ? Pourquoi les grands singes utilisent-ils trois cris différents pour prévenir d’un danger ?
Une foule d’interrogations secondaires apparaissent autour de la question principale : quand les hommes ont-ils parlé ? Et qu’est-ce qu’ils ont dit quand ils ont parlé ? Quel a été le premier mot ?
Le problème fait d’autant plus rêver qu’il est difficile à résoudre. Il fallait donc un roman pour l’aborder. Le premier mot est avant tout l’histoire d’un homme, Miltiadis, né en Grèce, professeur de littérature comparée à Paris, qui aimerait, avant de mourir, connaître ce mot. Hélas, il meurt avant de l’avoir découvert. C’est sa soeur, une femme d’une soixantaine d’années, qui se chargera d’élucider l’énigme. Elle rencontrera des scientifiques de tous bords, qui lui parleront du cerveau humain, du langage des bébés, des chimpanzés et de l’homo sapiens, de Darwin et des créationnistes, de Rousseau et d’un roi d’Égypte qui avait fait élever ses enfants loin du monde pour voir dans quelle langue ils s’exprimeraient spontanément.
On verra évoluer autour d’elle plusieurs personnages ; Aliki, la femme du disparu, Théano, sa fille, Jean-Christophe, son ami de toujours, Bouvier, son vieux maître, un professeur de linguistique américain qui meurt dans les bras d’une femme dont il ne connaît pas la langue, une mendiante roumaine qui apprend le français sous la couverture qui lui sert d’abri, et Audrey, une jeune fille sourde, qui se prépare à participer à une représentation d’Antigone en langue des signes. Il semble que nos ancêtres gesticulaient beaucoup avant de commencer à parler, comme d’ailleurs nous continuons à le faire.
La passion que met cette femme à mener son enquête jusqu’au bout donne la mesure de sa détresse. Comme elle ne peut pas échouer, elle réussira.

Le sandwich

Stock - 2013

« Le Sandwich était le titre de mon premier roman, qui n’a jamais été réédité, ce qui est bien regrettable. Je me souviens que je donnais la longueur exacte de l’avenue des Champs-Élysées et que mon narrateur tuait sa femme et la découpait en morceaux. J’avais emprunté un personnage nommé Pipiou à un livre pour tout petits enfants et celui d’un méchant moine à Pénélope Delta, le plus célèbre auteur grec pour la jeunesse. Cela m’amusait de réunir plusieurs genres littéraires dans le même volume, de tourner en dérision mes lectures. Je voulais en finir avec la littérature avant de commencer à écrire. » Extrait de L’Enfant grec


L’enfant grec

Stock - 2012

C’est l’histoire d’un va-et-vient incessant entre deux jardins, celui de l’enfance, situé dans le quartier de Callithéa à Athènes, et le jardin du Luxembourg, où le narrateur erre péniblement, soutenu par ses béquilles. Il vient de subir une grosse opération, mais qui n’intéresse plus personne, sauf la dame qui tient les toilettes du jardin, un clochard nommé Ricardo, la directrice du théâtre de marionnettes et un vieil homme à cheveux blancs qui ressemble à Jean Valjean. La solitude fait peu à peu surgir autour de lui tous les héros de son enfance, ceux qui ont réellement fréquenté le Luxembourg, comme Jean Valjean et les trois mousquetaires, mais aussi Tarzan qui ne comprend pas pourquoi on construit des maisons autour des jardins alors qu’il y a tant de places dans les arbres, des orphelins, des pirates, des Indiens et Richelieu qui surveille tout ce petit monde à travers les fenêtres du Sénat. Il y a aussi la mort, représentée par une marionnette géante vêtue de blanc qui a des pattes de poulet à la place des mains, et une belle Italienne coulée dans du bronze. Le bruit du monde parvient assourdi jusqu’au jardin : on entend les cris des jeunes gens qui manifestent place de la Constitution à Athènes, on apprend que Zorba a dansé dans le Bundestag devant les députés allemands. Comme les romanciers aiment bien envoyer leurs personnages sous terre, dans les égouts ou dans les terriers, l’histoire finira dans les catacombes. Jean Valjean aura la bonté de porter le narrateur sur son dos. Comme on le devine, le personnage central du roman est la littérature.


Le premier mot

Stock - 2010

Est-il vrai que le « ou » exprime la lourdeur comme le pense Victor Hugo et que le « r » évoque l’écoulement de l’eau comme l’affirme Platon ? Quelle est la durée moyenne de vie d’un mot ? Pourrait-on écrire un roman français en utilisant exclusivement des mots d’origine étrangère ? Pourquoi les grands singes utilisent-ils trois cris différents pour prévenir d’un danger ? Une foule d’interrogations secondaires apparaissent autour de la question principale : quand les hommes ont-ils parlé ? Et qu’est-ce qu’ils ont dit quand ils ont parlé ? Quel a été le premier mot ? Le problème fait d’autant plus rêver qu’il est difficile à résoudre. Il fallait donc un roman pour l’aborder. Le premier mot est avant tout l’histoire d’un homme, Miltiadis, né en Grèce, professeur de littérature comparée à Paris, qui aimerait, avant de mourir, connaître ce mot. Hélas, il meurt avant de l’avoir découvert. C’est sa soeur, une femme d’une soixantaine d’années, qui se chargera d’élucider l’énigme. Elle rencontrera des scientifiques de tous bords,squi lui parleront du cerveau humain, du langage des bébés, des chimpanzés et de l’homo sapiens, de Darwin et des créationnistes, de Rousseau et d’un roi d’Égypte qui avait fait élever ses enfants loin du monde pour voir dans quelle langue ils s’exprimeraient spontanément. On verra évoluer autour d’elle plusieurs personnages ; Aliki, la femme du disparu, Théano, sa fille, Jean-Christophe, son ami de toujours, Bouvier, son vieux maître, un professeur de linguistique américain qui meurt dans les bras d’une femme dont il ne connaît pas la langue, une mendiante roumaine qui apprend le français sous la couverture qui lui sert d’abri, et Audrey, une jeune fille sourde, qui se prépare à participer à une représentation d’Antigone en langue des signes. Il semble que nos ancêtres gesticulaient beaucoup avant de commencer à parler, comme d’ailleurs nous continuons à le faire. La passion que met cette femme à mener son enquête jusqu’au bout donne la mesure de sa détresse. Comme elle ne peut pas échouer, elle réussira.


Ap. J.-C.

Stock - 2007

L’histoire commence aujourd’hui, à Athènes, chez Nausicaa, une dame de quatre-vingt-neuf ans, qui demande à l’étudiant qu’elle héberge de mener une enquête sur les moines du Mont Athos. Songe-t-elle à leur laisser sa fortune ? Espère-t-elle retrouver parmi eux son frère disparu il y a cinquante ans ? Bien qu’il ne s’intéresse qu’à l’histoire ancienne et aux présocratiques, le jeune homme accepte. Son enquête le mènera loin, mille ans en arrière, à l’époque de la construction du premier monastère. Plus loin encore, jusque dans l’Antiquité quand l’Athos était déjà habité. Il découvrira que le christianisme ne s’est imposé qu’au prix de destructions et de massacres qui ont duré des siècles et que les dieux olympiens ont connu eux aussi leurs martyrs. Ses investigations lui feront rencontrer des personnages de plus en plus singuliers : un journaliste qui considère la messe orthodoxe comme une œuvre d’art, un historien qui affirme que le christianisme ne prolonge pas l’Antiquité mais qu’il la suit « comme la nuit suit le jour », un moine défroqué, un poète péruvien installé sur la Sainte Montagne, les membres d’une étrange communauté près de Salonique qui ont l’habitude, deux fois l’an, de danser pieds nus sur des charbons ardents. Cinq femmes aussi, dont une plongeuse du département d’archéologie sous-marine qui lui fera cadeau de trois noisettes trouvées dans un bateau espagnol coulé en mer Ionienne en 1600. Il fera la connaissance d’un moine français, propriétaire d’une maison en Normandie où l’abbé Prévost écrivit Manon Lescaut, et d’un fou de Dieu, qui salue les avions qui passent avec un drapeau byzantin. Il apprendra que, sur le Mont Athos, en principe interdit aux femmes, des femmes ont dansé il n’y a pas bien longtemps. Il découvrira surtout une communauté richissime, qui pèse d’un poids considérable sur la vie politique du pays et dont personne ne prend le risque de contester les privilèges ni de dévoiler les secrets.


Avant

Stock - 2006

Avant. Ici, les gens distinguent le jour de la nuit uniquement grâce au bruit du métro de la station la plus proche. Mais proche de quoi ? Tous s’épuisent à creuser une galerie. Sont-ils seulement dans la bonne direction ? Ils n’essaient pas de se toucher. Ils ne parlent pas au gardien, ils en ont bien trop peur. Ils ne sont même plus sûrs du temps qui passe. Et pourtant, ils tiennent absolument à fêter l’anniversaire d’Olivier. Sont-ils encore capables d’éprouver du chagrin, des sentiments ? Ils ne sont pas si différents de nous. Certains sont nés au début du siècle, d’autres après la guerre, Olivier a onze ans. Des couples se font et se défont. Mais pourquoi se réjouissent-ils dès que l’on enterre quelqu’un ? Que leur est-il vraiment arrivé ?


La langue maternelle

Stock - 2006

Pavlos est rentré à Athènes sans raison précise et sans même réserver son billet de retour pour Paris où il vit et travaille depuis plus de vingt ans. Il redécouvre une ville, une culture, ses origines, un pays très jeune et très vieux à la fois et choisit bientôt d’élucider un mystère qui semble contenir toutes ses incertitudes : quel est donc le sens de la fameuse lettre E jadis suspendue à l’entrée du Temple d’Apollon à Delphes ? Pavlos ne néglige aucune piste pour essayer de résoudre l’énigme : de Jannina à Delphes, il parcourt tout l’ouest du pays. Il mâche des feuilles de laurier comme le faisait la pythie, interroge les archéologues, les chauffeurs de taxi et même son père fabulateur qui préfère réunir les dames de son quartier pour leur raconter les aventures d’un jeune homme, Pim, qui traverse les États-Unis à pied. Pavlos s’interroge enfin sur le silence de sa mère absente. N’est-ce pas le silence que la lettre E évoque pour lui ? Il ne semble pas pressé de trouver la réponse : l’énigme lui tient compagnie. Il apprend ainsi que le temps est un enfant qui s’amuse en jouant aux dés. Il se dit que le but de l’écriture n’est peut-être pas d’éclaircir mais de multiplier les mystères. À l’évidence, sa langue maternelle, ta ellènika, commence bien par cette lettre E. Et s’il en était ainsi de tous les mots ? Vassilis Alexakis vit entre Paris et Athènes depuis 1968. Il a publié une vingtaine de livres dont sept romans parmi lesquels Je t’oublierai tous les jours, Talgo, Paris-Athènes et Avant.


L’aveugle et le philosophe

Quiquandquoi - 2006

Paris-Athènes

Stock - 2006

Ce sont les mots, bien sûr, qui occupent le devant de la scène dans cette autobiographie aux allures de roman : les mots appris à Athènes et à Santorin il y a longtemps, les mots découverts à Lille et à Paris qui ont permis à Vassilis Alexakis d’écrire ses premiers romans, les mots grecs encore, oubliés puis retrouvés. Petite odyssée à travers deux langues, évocation bouleversante des drames et des bonheurs qu’engendre un tel voyage, Paris-Athènes, est plus que cela : la quête d’un moi qui fuit sans cesse et que seule la littérature permet d’appréhender, de sauver peut-être. Alexakis rêve qu’il sera à Athènes quand la mort viendra le chercher à Paris : « Je sais qu’elle est capable de faire le voyage, écrit-il, mais avec un peu de chance je serai déjà parti quand elle arrivera. Mes déplacement n’ont peut-être d’autre but que de la semer. J’espère secrètement qu’elle se lassera de frapper à ma porte, qu’elle jugera superflu de s’occuper de quelqu’un qui, de toute façon, n’est jamais là. »


Je t’oublierai tous les jours

Stock - 2005

Un homme, qui ressemble à Vassilis Alexakis, s’adresse à une personne qu’il connaît bien, une femme qui lui manque et à laquelle il a besoin de se raconter. Il lui plaît de délivrer à cette destinataire des nouvelles du monde aussi bien que des nouvelles plus intimes, qui le concernent, lui et sa famille, lui et ses amours, lui et ses enfants. On découvre peu à peu que les événements rapportés ont eu lieu ces dix dernières années. C’est donc l’histoire d’un homme qui raconte à une absente tout ce qui s’est produit d’important à ses yeux depuis une décennie. Il lui parle très doucement, comme si elle l’entendait vraiment, il croit parfois la distinguer et la croiser sur son passage. Page après page, on devine qu’Alexakis s’adresse à sa mère, qu’il a bel et bien perdue. Voilà l’événement le plus sérieux de sa vie. Il n’y avait aucune raison d’interrompre la conversation, même quand les nouvelles à délivrer ne sont pas si bonnes. Comment révéler à sa mère disparue que son mari, le père du narrateur, est mort à son tour ? C’est le dernier aveu de ce livre, le dernier secret, mais, comme toujours chez Alexakis, il n’y a guère de place pour la complaisance. Ce nouveau roman, qui rassemble tous les thèmes chers à l’auteur de La Langue maternelle et des Mots étrangers, est aussi rieur que tragique. Pourquoi pas universel ?


Talgo

Stock - 2003

Éléni, une jeune Athénienne, évoque la fin de sa liaison avec Grigoris - Grec installé à Paris - leur première rencontre, leurs retrouvailles à Barcelone, puis encore cette rupture dont elle ne parvient pas à guérir. Le veut-elle vraiment ? « Ma souffrance est le dernier lien qui subsiste entre nous » écrit-elle. Cette lettre adressée à un absent n’est pas une complainte. Éléni demande aux mots de l’aider à comprendre l’amour. Les mots se montreront bienveillants : ils lui apprendront à discerner sur le visage de l’amour les traits de la poésie. « Sur le flacon tu avais écrit à l’encre de Chine : PLUIE DE PARIS... Même si un jour je ne devais plus t’aimer, il faut que tu saches, Grigoris, que je te serai toujours reconnaissante de m’avoir fait ce cadeau. Quand je serai vieille et qu’on me demandera ce qui s’est passé d’important dans ma vie, je répondrai seulement ceci : On m’a jadis offert un flacon d’eau de pluie. »


Les mots étrangers

Stock - 2002

Tout a commencé par un constat, une sensation, un sentiment. Le narrateur des mots étrangers qui ressemble à Vassilis Alexakis comme un frère s’est demandé s’il n’avait pas épuisé le sujet de ses allers-venues entre Paris et Athènes. Il s’est rendu compte que le trajet lui-même était devenu d’une banalité affligeante : plusieurs avions relient aujourd’hui les deux capitales et ils sont presque toujours pleins. Écrivain grec de langue française, Alexakis décide alors de découvrir une nouvelle langue : le sango parlé en Centrafrique. Idée absurde au demeurant. Quel besoin aurait-il d’une troisième langue, après plus de trente ans passés à apprivoiser le français et autant de difficultés à retrouver, après son installation à Paris, la maîtrise de sa langue maternelle. Alors il y a peut-être une raison, la raison secrète et cachée de ce roman singulier et universel : le désir, l’envie irrépressible de redevenir un petit garçon. La nostalgie de cette période de la vie où on ne sait pas encore parler. Découvrir le sango, c’est découvrir le monde, revisiter toute son existence, préparer peu à peu le voyage en Afrique, mais pas avant d’être compris et entendu dans cette langue inhabituelle. Comme il l’avoue lui-même, Alexakis a peut-être choisi d’apprendre une langue étrangère parce qu’il n’en connait probablement aucune. Les mots étrangers est le roman d’un pari insensé. Il raconte une histoire, mille histoires, mais le défi que lance l’auteur à ses lecteurs est l’un des plus fous jamais lancés : à la fin du livre, nous aurons appris nous aussi à écrire et à parler le sango.

L’avenir du roman

Les grands débats à voir et à réécouter
Saint-Malo 2013

Participants : Michel LE BRIS, Clément CALIARI, Mathias ÉNARD, Paolo RUMIZ, Vassilis ALEXAKIS, Murray BAIL, Serge BRAMLY, Justin CRONIN, Diana EVANS, Damon GALGUT, Arnaldur INDRIDASON, Kopano MATLWA, Patrick RAMBAUD, Boualem SANSAL, Dimitris STEFANAKIS, Nick STONE, David VANN, Maryse CONDE, Gaspard-Marie JANVIER, Yahia BELASKRI, Léonora MIANO, Jean ROUAUD, Björn LARSSON, Percival EVERETT, Niq MHLONGO, Kgebetli MOELE


Comment tout a commencé

Les cafés littéraires en vidéo
Avec Vassilis ALEXAKIS, Mark BEHR et Pete FROMM - Saint-Malo 2013

Avec Vassilis ALEXAKIS, Mark BEHR et Pete FROMM