DE CORTANZE Gérard

Italie - France

Dictionnaire amoureux des sixties (Plon, 2018)

Descendant de bandits napolitains, il passe son enfance dans un milieu prolétarien marqué par le souvenir de l’Italie. Prix Renaudot en 2002 pour Assam, il s’est fait une spécialité des biographies d’écrivains de Paul Auster à Jorge Semprun. À l’occasion des 50 ans de Mai 68, il signe le dictionnaire amoureux d’une décennie riche et mouvementée, sur les plans culturels comme politiques.

Descendant de bandits napolitains, Gérard de Cortanze passe son enfance dans un milieu prolétarien à Saint-Ouen dans la région parisienne. Très marquée par son passé aristocratique, et ses déboires du XIXe siècle, sa famille refuse cependant de lui parler de l’Italie. Après avoir consacré plusieurs de ses jeunes années à l’athlétisme, Gérard de Cortanze commence le théâtre, et écrit ses premiers poèmes à 18 ans.
Ses premières années d’adulte sont cependant marquées par un parcours chaotique : il entame des études de lettres qu’il stoppe rapidement, abandonne la direction d’une bibliothèque… Après de nombreux déboires, il se fait renvoyer d’un bataillon disciplinaire en feignant la folie et décide de se consacrer à l’écriture.

Prix Renaudot en 2002 pour son roman Assam, il s’est fait une spécialité des biographies d’écrivains, de Paul Auster à Jorge Semprun. Il se passionne aussi pour l’Italie, qu’il n’a pas pu découvrir pendant son enfance. Il consacre notamment un livre à Pierre Benoît, romancier populaire de l’entre-deux-guerres, créateur de l’Atlantide. Parallèlement, il devient dès les années 1980 producteur à France Culture, éditeur et critique littéraire dans les pages de nombreux journaux, de Libération au Figaro Littéraire, avec toujours la même passion de faire découvrir les œuvres de ses auteurs fétiches.

Auteur de plus de 80 livres sur des thèmes aussi divers que la peinture de Frida Kahlo ou l’automobile, il revient cette année à l’occasion de Mai 68 pour nous parler des années soixante, décennie aussi riche que mouvementée. Il leur rend hommage dans un Dictionnaire amoureux des Sixties, ainsi que dans Laisse tomber les filles, un roman joyeux et pétri d’humanité qui suit ses jeunes baby boomers des Trente Glorieuses à la marche du 11 janvier 2015.


Bibliographie sélective

  • Dictionnaire amoureux des sixties (Plon, 2018)
  • Laisse tomber les filles (Albin Michel, 2018)
  • Zazous (Albin Michel, 2016)
  • Les Amants de Coyocàn (Albin Michel, 2015)
  • L’an prochain à Grenade (Albin Michel, 2014)
  • La légende des 24h du Mans (Albin Michel, 2014, réédition 2018)
  • Frida Kahlo, par Gisèle Freund, (Albin Michel, 2013)
  • Pierre Benoît, le romancier paradoxal (Albin Michel, 2012)
  • Laura (Plon, 2006)
  • Long-courrier (Éditions du Rocher, 2005)
  • Spaghetti ! (Gallimard, 2005)
  • Banditi (Albin Michel, 2004)
  • Paul Auster’s New York (Le Livre de Poche, 2004)
  • Assam (Albin Michel, 2002)
  • Une chambre à Turin (Gallimard, 2002)
  • Cyclone (Actes Sud, 2000)
  • Le mouvement des choses (La Différence, 1999)
  • Les vice-rois (Actes Sud, 1998)
Dictionnaire amoureux des Sixties

Dictionnaire amoureux des Sixties

Plan - 2018

Folles et géniales années soixante !

« Les sixties ? Une décennie qui a révolutionné le monde. Les sixties ? Ce sont des groupes devenus mythiques : The Beatles, The Rolling Stones, The Doors, The Who, The Kings.
Les sixties ? Le Pop Art avec Andy Warhol. La Nouvelle Vague avec Jean-Luc Godard, François Truffaut, Agnès Varda, Éric Rohmer. Mais aussi la mini-jupe, les combats féministes, la société qui craque de toutes parts.
Les sixties ? Des noms qui claquent comme des étendards : Martin Luther King, John Fitzgerald Kennedy, Che Guevara, et en France l’incontournable présence de l’homme de Londres devenu chef de l’État.
Les sixties ? Des événements qui ont changé le monde : l’édification du mur de Berlin, la guerre du Viêt Nam, l’homme qui marche sur la Lune.
Les sixties ? Le temps des grands rassemblements, des larges idéaux : 1968, Woodstock, les hippies, la révolution sexuelle. Et les grandes avancées scientifiques (fibre optique), médicales (la première transplantation cardiaque).
Mais aussi des événements plus anonymes, intimes, liés à la vie quotidienne, à la France de ces années-là : nourriture, design, feuilletons télévisés, habillement. Une France heureuse, sans chômage de masse, avec une croissance annuelle égale à 5 % du PIB. Une France des Trente Glorieuses durablement blessée par le drame algérien. »

En un mot, ce livre, volontairement personnel, très subjectif, comme nombre de photographies, est empli du temps qui passe, des gens, des choses, des faits, des événements, des réflexions, des inventions, des victoires, des défaites. Il en a retenu les tempêtes et les fureurs, les éclats, les instants d’hésitation, les silences, et surtout une immense clameur : celle d’une génération sans peur et sans reproche qui changea, à sa manière, le monde.

Laisse tomber les filles

Laisse tomber les filles

Albin Michel - 2018

Le grand roman de la génération yéyé. Un livre pétri d’humanité, virevoltant, joyeux, sans nostalgie, qui raconte 50 ans de l’histoire de France.

Le 22 juin 1963, en compagnie de 200 000 autres spectateurs, quatre adolescents assistent, place de la Nation, au concert donné à l’occasion du premier anniversaire du magazine Salut les copains. Il y a là François, blouson noir au grand cœur, tenté par les substances hallucinogènes, grand amateur de Protest Song ; Antoine, fils d’ouvrier qui ne jure que par Jean Ferrat ; Lorenzo, l’intellectuel, fou de cinéma et champion de 800m. Michèle enfin, dont tous trois sont amoureux, fée clochette merveilleuse, pourvoyeuse de chansons yéyé et féministe en herbe. Laisse tomber les filles est la saga douce-amère d’une génération qui avec ses contradictions, sa fougue ingénue et violente, avec sa rage parfois, ses moments de découragement et de doute, a essayé, tout en ne se résignant pas au monde tel qu’il est, à le rendre un peu meilleur. Commencé en twistant le madison, le livre se clôt sur la « marche républicaine » du 11 janvier 2015.
Un lancement accompagné de la sortie d’un triple CD, édité chez EPM, bande-son du roman, où l’on retrouve groupes et chanteurs des années 60.


Les Amants de Coyocàn

Les Amants de Coyocàn

Albin Michel - 2015

1937 : Frida Kahlo, mariée au peintre Diego Rivera, n’a pas encore trente ans ; après 9 ans de mariage, le couple bat de l’aile. Aux infidélités de Diego répondent celles de la jeune femme. Revenue d’une fugue à New York, elle songe à se suicider. Pourtant, un événement vient bouleverser sa vie : l’installation au Mexique de Trotski et de sa femme Natalia, qui se voient enfin accorder l’asile politique. Diego et Frida les accueillent à la Casa Azul et très vite une amitié s’installe.
Entre le rescapé de la Guépéou et l’artiste flamboyante, naît une passion dévorante. Affolant ses gardes du corps, mettant en déroute les tueurs lancés à ses trousses, Trotski lui donne des rendez-vous secrets, s’enfuit avec elle dans une hacienda, et glisse des billets enfiévrés dans les livres qu’il lui offre. Frida sera son dernier grand amour. Des années plus tard, l’artiste confiera d’ailleurs que cette période fût l’une des plus fécondes de sa vie de peintre.
Fabuleuse évocation d’un Mexique postrévolutionnaire en pleine ébullition et à la vitalité inouïe, ce roman trépidant – à l’image de son héroïne – nous plonge dans l’effervescence intellectuelle et politique de la fin des années 30. Les Amants de Coyoacàn, c’est aussi le parcours rayonnant d’une femme animée par un insatiable désir de vivre et d’aimer dont Gérard de Cortanze restitue brillamment la fantastique ampleur et le huit clos littéraire d’un homme et d’une femme avides d’ivresse amoureuse.


L’an prochain à Grenade

Albin Michel - 2014


Grenade, 31 décembre 1066 : cinq mille Juifs sont massacrés en une nuit. Echappent à la tuerie la jeune Gâlâh et Halim, son ami. Mémoire vivante de son peuple, Gâlâh traverse les siècles. On la retrouve à Séville, à Tolède, à Lisbonne, à Oran, à Constantinople, à Venise, à Haarlem, à Treblinka, à Sarajevo, à New York, à Grenade à nouveau, à Paris enfin, devant une école, un matin de septembre où un tueur l’attend.
Grand roman d’amour entre une jeune fille juive et un poète musulman, L’An prochain à Grenade est aussi un roman épique au souffle puissant, traversé par les guerres et les pogroms. Un roman politique, car la nuit noire de 1066 résonne d’échos étrangement actuels. Un conte philosophique enfin, sur la naissance du mal et la persistance de la haine. 
En dénonçant les horreurs de la guerre, Gérard de Cortanze, Prix Renaudot 2002 pour Assam, nous offre une magnifique méditation sur un monde où les mots de fraternité et de tolérance semblent avoir perdu tout sens.

Gérard de Cortanze, pour son livre L’an prochain à Grenade, est sélectionné pour le prix du roman historique des lecteurs de la Ville de Levallois.


La légende des 24h du Mans

Albin Michel - 2014

Les voitures mythiques, les pilotes inoubliables, les prouesses technologiques, l’ambiance, les émotions... tout ce qui fait la légende de la plus grande course automobile du monde raconté par Gérard de Cortanze, écrivain... et petit neveu de Charles de Cortanze, vainqueur au Mans en 1938. ’Gérard de Cortanze, pour qui cette course est une histoire de famille, a raison : les 24 heures du Mans, c’est un roman d’aventures ! ’Jean Todt. 

Un siècle d’aventures, illustre d’images rares et spectaculaires ! Un beau livre unique en son genre sur le ’mythe ’des 24 Heures du Mans, illustré des fonds rares ou inédits de l’Automobile club de l’ouest, créateur et fondateur de la plus grande course d’endurance au monde depuis 1923.


Frida Kahlo par Gisèle Freund

Albin Michel - 2013

FRIDA KAHLO ET DIEGO RIVERA INEDITS ! En 1950, Gisèle Freund part au Mexique pour deux semaines… Elle y restera deux ans. Dans ce pays « où rien n’est médiocre ni insignifiant » tout la séduit. Elle y rencontre le couple mythique Frida Kahlo/Diego Rivera. Plongée dans le fantastique latino-américain et dans leur intimité, elle prend des centaines de photos d’eux. Ces clichés, réunis dans ce livre, ont une valeur inestimable. Ce sont parmi les dernières photos prises de Frida Kahlo qui n’a plus que deux ans à vivre. L’ouvrage propose également des textes rares ou inédits de Gisèle Freund sur Frida Kahlo ainsi qu’un lien vers un film couleurs inédit, tourné par elle, montrant Diego Rivera à l’œuvre. Toutes les photographies ainsi que le film de Gisèle Freund sont issus des collections de l’IMEC, coéditeur de cet ouvrage.


Pierre Benoît, le romancier paradoxal

Albin Michel - 2012
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Grand voyageur, reporter passionné, Pierre Benoit (1886-1962) a fait rêver des générations de lectrices, et de lecteurs, avec ses romans flamboyants où un érotisme sous-jacent le dispute à un exotisme assumé. Aurore, Antinéa, Athelstane, Axelle..., les troublantes héroïnes de ce séducteur impénitent sont autant de femmes fatales qui inspirèrent les plus grands cinéastes. A l’occasion du cinquantenaire de la mort de Pierre Benoit, l’écrivain Gérard de Cortanze retrace le parcours chaotique de ce romancier prolixe, auteur de quarante-trois romans. Marqué par la Grande Guerre, il connut toutes les gloires - il entra en 1931, à 45 ans, à l’Académie française - et la déchéance suprême lorsqu’il fut, en 1944, injustement jeté en prison pour « collaboration avec l’ennemi ». Sa biographie, exhaustive et remarquablement documentée, le sort enfin du purgatoire auquel une certaine critique l’avait condamné. Elle retrace la vie littéraire foisonnante du Paris de l’entre-deux-guerres dont Pierre Benoit fut un des piliers avec ses amis Carco ou Dorgelès, nous fait croiser les innombrables conquêtes du romancier (de la chanteuse Marie Dubas à l’actrice Betty Stockfeld, en passant par Spinelly et Musidora) et révèle les nombreuses facettes de l’auteur de L’Atlantide, qui écrivit aussi bien des dialogues de films, que des centaines d’articles ou des livrets d’opérette. A son ami Jean Cocteau qui lui fit remarquer un jour qu’il avait « le génie de l’imprévu », Pierre Benoit répondit que « le devoir du romancier, c’est d’être de son temps. » Le XXe siècle et ses soubresauts lui donnèrent, ô combien, l’occasion d’être ce romancier paradoxal revendiquant une vie faite « d’absence d’unité, d’expérience et de rêverie ».


Revue de presse :

  • "Excellemment documenté et écrit, le livre de Gérard de Cortanze ouvre pour Pierre Benoit un procès posthume : la cour de justice littéraire lui rendra-t-elle son honneur et sa réputation ? "Comme tout ce qui vit très fort, il a beaucoup vieilli. Je souhaite aux autres vivants d’avoir un jour d’aussi belles rides", écrit Amélie Nothomb. Ce n’est pas gagné." Bernard Pivot pour le JDD.

Eloge du mensonge

Le Rocher - 2012

Où finit le mensonge ? Où commence la vérité ? Ce sont les deux figures d’une même monnaie." Auteur de soixante-dix livres traduits en vingt-cinq langues, Gérard de Cortanze a obtenu le prix Renaudot 2002 pour son roman Assam. Mon grand-père, qui avait lu Alphonse Daudet, affirmait qu’il ne mentait mais se trompait, parce qu’il était un « homme du midi ». En somme qu’il ne disait pas toujours la vérité mais qu’il croyait souvent la dire. Que son mensonge à lui, ce n’était pas du mensonge, mais une espèce de mirage, de fée électricité, de brouillard. Un arrangement avec la vérité. Personnage de Pagnol, mon grand-père me faisait penser à maître Panisse, l’un des personnages de la fameuse trilogie Marins, Fanny, César. Alors qu’on le croit à l’article de la mort, le prêtre au chevet du mourant lui demande à voix basse s’il lui est arrivé de mentir. Et celui-ci de répondre : « Tout le temps ! »


Frida Kahlo

Albin Michel - 2011

Un après-midi de septembre 1925, une jeune Mexicaine de dix-huit ans voit l’autobus dans lequel elle a pris place percuté par un tramway. La colonne vertébrale brisée, elle mettra deux ans avant de pouvoir remarcher. Belle, indépendante, vive, elle se marie en 1929 avec Diego Rivera, le célèbre peintre muraliste. Elle s’appelle Frida Kahlo. Ce livre est son histoire. Recommandant, pour vivre, de ne pas fermer les yeux à la laideur mais au contraire de les ouvrir "pour regarder ainsi la naissance d’une beauté terrible", elle invente une autre réalité. Torturée par la douleur physique, mais portée par ses engagements politiques et ses amours tumultueuses, elle construit au fil des années une oeuvre picturale puissante et singulière. Sa dernière toile, Viva la Vida, est un hymne à la joie de vivre et à la lumière : "Pourquoi voudrais-je des pieds, demande-t-elle, puisque j’ai des ailes pour voler ? "


Le goût de Grenade

Mercure de France - 2011

Collectif Grenade est souvent décrite comme une ville musée empreinte d’une indicible nostalgie, offrant une succession de merveilles silencieuses... Véritable bijou de l’Andalousie, la ville est située dans un site grandiose, au pied de l’imposante sierra Nevada aux sommets enneigés. Il faut y voir le fameux palais de l’Alhambra au soleil couchant, et se laisser happer par le charme de ses ruelles dans les quartiers de l’Albaicín ou du Sacromonte, la beauté de ses églises – notamment sa cathédrale – et de ses petites places secrètes. Imperceptiblement, une porte s’ouvre et la ville se dévoile. Grenade se mérite et se déguste doucement... À découvrir sur les traces de Ibn Battûta, Alexandre Dumas, Jean Charles Davillier, Cees Nooteboom, Rafael Albert, Antonio Machado, Jean Cocteau, Louis Aragon, Michel del Castillo, Washington Irving, Chateaubriand, Salim Bachi, Edgar Quinet, Federico García Lorca et bien d’autres.


Le Roman de Hemingway

Le Rocher - 2011

J’ai la profonde conviction qu’Ernest Hemingway reste un auteur mal connu. On ne voulut voir en lui qu’un dur à cuire, violent et alcoolique. Une panoplie réductrice qui faillit le dévorer... et dont il se plaignait souvent. Mon ambition est de rétablir un morceau de cette vérité derrière laquelle l’auteur du "Vieil Homme et la mer" courut toute sa vie. Hemingway fut un romancier puissant, un journaliste de tout premier plan, un extraordinaire nouvelliste, hanté par la phrase exacte, le mot juste, l’histoire vraie, la sincérité.


Littératures. 1951 - 2011 Anthologie

Le Rocher - 2011

Après Passion de la langue française (DDB) et Passion des livres (DDB), Gérard de Cortanze propose une anthologie consacrée à la création artistique et littéraire en langue française. Chacun des textes, présentés ici, constitue une réflexion sur l’art de raconter des histoires et d’être dans son siècle, pièce unique d’un puzzle aux multiples facettes, et qui a pour nom littérature. Ils sont choisis parmi les plus grands auteurs contemporains : Pierre Mertens, Philippe Sollers, Diane de Margerie, Jean-Marie Gustave Le Clézio, Franz-Olivier Giesbert, Jean Raspail, Jean-Marie Rouart, Yves Berger, Léopold Sedar Senghor, Paul Guth, Marguerite Yourcenar, Eugène Ionesco, Maurice Druon, Françoise Mallet-Joris, Denis de Rougemont, Joseph Kessel, Jacques Perret, Hervé Bazin, Jean Giono, Henri Troyat, Julien Green... Ce livre sort pour le 60ème anniversaire du Prix Littéraire Prince Pierre de Monaco. Créé en 1951, ce Prix honore, sur proposition du Conseil littéraire présidé par Son Altesse Royale la Princesse de Hanovre, un écrivain d’expression française pour l’ensemble de son œuvre. Depuis son attribution à Julien Green, soixante années se sont écoulées durant lesquelles soixante écrivains ont été primés, offrant chacun un regard particulier sur la création littéraire en langue française ; évoquant tour à tour leur enfance, leurs voyages, leurs interrogations ; apportant des réponses partiales, partielles, nécessaires aux questions qu’ils se posaient.


Les araignées sans mémoire

Albin Michel - 2010

Premier texte de Jodorowsky paru en français, Les Araignées sans mémoire est un livre culte. Édité aux Humanoïdes Associés en 1980, ce recueil de « fables paniques », dans la lignée du théâtre Panique qu’il fonda avec Topor, est un bijou de littérature expérimentale et psychédélique qui livre en quelque cent trente textes une vision du monde hallucinée.
_Comme l’écrit Gérard de Cortanze, qui a traduit et préfacé l’ouvrage, « ce livre de voyages, sur lequel plane une certaine terreur euphorique, parce qu’il sait déployer son énergie hors de toute école et de toute chapelle, parce qu’il choisit, pour arriver au ’monde merveilleux de la Géométrie’, le labyrinthe plutôt que la ligne droite, sait briser l’encrier plombé de notre imagination. Lettre ouverte au déguisement, il saccage avec folie les combinaisons de la sagesse. »


J. M. G. Le Clézio

Gallimard - 2009

Sorti de sa chambre d’adolescence, revenu de ses incursions chez les Indiens, de ses recherches de signes codés, de ses combats pour l’homme, J.-M. G. Le Clézio sait que depuis Le procès-verbal, son premier livre publié en 1963, et pour lequel il reçut le prix Renaudot, il a mis en marche une machine littéraire qui ne cesse de creuser dans la direction de Valmy, village que son ancêtre François Alexis Le Clézio a quitté pour prendre la mer. C’est là, pour lui, que le magnétisme de l’île Maurice commence. Divisé en sept chapitres, accompagné d’une anthologie, d’une chronologie, d’une bibliographie et d’un cahier iconographique, l’essai de Gérard de Cortanze aborde les grands thèmes de l’œuvre de Le Clézio : l’appréhension sensuelle du monde, l’exploration de l’enfance et de l’histoire familiale, le voyage et les peuples amérindiens, la nostalgie des mondes premiers. Il nous dit pourquoi le prix Nobel de littérature 2008 sait, plus que nul autre, nous faire éprouver le désir du réel, nous donner à voir ce qui existe. En un mot : nous offrir un savoir acquis non avec l’abstraite intelligence, mais avec les sens, mais avec la vie.


Gitane sans filtre

Gallimard - 2008

« Ça commence toujours comme ça. Il est cinq heures du matin. Assis sur le rebord du lit, mon père crache ses poumons. Une toux rauque qui réveille toute la maison. Puis la toux s’arrête. J’entends le clapet du briquet faire son "clac" caractéristique. Mon père tire du paquet rectangulaire bleu, sur lequel une danseuse espagnole est partiellement masquée par des volutes de fumée, une gitane sans filtre dont il embrase le bout avant de la porter à ses lèvres. Maintenant, il peut se lever. Il sort de sa chambre et passe devant la mienne, dans un nuage de fumée bleue. Il est nu, se tient, afin de les cacher, ce qu’il appelle ses "parties", puis pénètre dans la salle de bains. La toux reprend. Ablutions. Rasoir électrique. Nouvelles à la radio. Deuxième cigarette de la journée. À raison d’un peu plus de deux paquets par jour pendant trente ans, mon père aura fumé durant sa vie cinq cent mille cigarettes. La mémoire, miroir dans lequel nous nous plaisons à regarder les absents, exige une dose nécessaire et suffisante de falsifications et de réfractions. Cette pratique flibustière m’est indispensable, à moi qui me penche sur cet homme qui fut mon père et dont la vie me rappelle celle de ce pirate anglais, lequel lance à ses juges : "Je ne suis peut-être pas parfait, mais je suis bien réel." Les fesses à l’air, cigarette au bec, René Roero Marchese di Cortanze, Conte di Calosso, Signore di Crevacuore, se regarde dans le miroir de la salle de bains : "Je me suis hasardé à allumer une nouvelle cigarette, pense-t-il, et la terreur entre silencieusement dans ma vie." Modiano a raison : un père, c’est celui qui donne une identité. » Gérard de Cortanze.


Une gigantesque conversation

Le Rocher - 2008

« J’ai découvert les aventures de Don Quichotte au fond de mon lit. Je venais d’avoir quatorze ans. Un médecin « distrait » ayant pris une banale intoxication alimentaire pour une méningite aiguë, on crut ma dernière heure venue. Je suppléai à la panique familiale en suivant l’ingénieux hidalgo et son fidèle Sancho sur les routes d’Espagne, dans la belle traduction de Louis Viardot. J’ai toujours pensé que l’édition reliée du bon docteur ès lettres m’avait sauvé de la mort. Cette hypothèse confère à la littérature un rôle vital. Don Quichotte, à la différence d’Hamlet qui ne voit dans les livres que des mots, nous adresse une leçon fondamentale : la lecture peut modifier le courant de l’existence et le sens de la vie - et ainsi changer le monde. Depuis cet étrange événement médical, j’entretiens avec les livres un commerce aussi nécessaire qu’agréable ; et lorsqu’on me demande « pourquoi ouvrir un livre ? », je réponds invariablement : « Pour y puiser de belles raisons d’aimer la vie. » Ce recueil d’essais, voyage dans les littératures du monde, est un hommage à la lecture qui agrandit l’âme et élève l’esprit. Si Montesquieu a raison d’affirmer qu’il n’est pas de chagrin qu’une heure de lecture ne puisse ôter, il n’est pas inutile de rappeler simplement qu’on peut vivre sans lecture mais tellement moins bien. Quand j’ouvre un livre, je ne me fuis et ne me distrais que pour mieux me trouver. En lisant, je poursuis avec l’autre et avec moi-même une gigantesque conversation - ininterrompue, infinie, délectable. Un lecteur n’est jamais seul : les écrivains sont ses commensaux et leurs personnages ses amis. Un lecteur est unique : il est toujours le premier à tourner les pages du livre qu’il tient entre ses mains. Adepte des pratiques solitaires, il vénère l’échangisme ; en un mot, il cumule tous les plaisirs. »


Méli Mélo a la tête à l’envers

Gallimard Jeunesse - 2007

Un matin de juillet, Méli Mélo se lève d’un bond et se retrouve soudain la tête en bas, les pieds en l’air. « Le monde à l’envers serait-il plus simple que la vie à l’endroit ? » se demande la petite fille sur le chemin du parc. Elle a donné rendez-vous à Théo Sucre, son grand ami, qui l’entraîne bientôt dans une folle aventure... Une promenade mêlant humour, poésie et fantaisie, pour voir la vie du bon côté.


Miss Monde

Gallimard - 2007

« En 1955, j’avais sept ans. Comme chaque année, à Noël, j’allais avec mes parents au cinéma Gaumont dans le IXe arrondissement. Fauteuils rouges. Ouvreuses se promenant dans les allées, comme des soubrettes en tablier blanc à dentelles, et portant sur leur ventre des paniers en osier remplis de friandises. Ce soir-là, aux Actualités, on nous montra l’élection de Miss Monde. Applaudissements, remarques salaces, cris d’approbation. Mais pour moi, il n’y avait aucun doute : la grande femme brune en bikini de soie noir, qui se déhanchait sur une plage devant des palmiers oscillant au vent, c’était ma mère. "Maman, c’est maman ! Maman, c’est jolie maman !" lançai-je, tandis que les spectateurs hilares couvraient ma voix. [...] Tout au long de mes livres, je suis souvent allé voir du côté de mon père, de l’aristocratie italienne et du Piémont. Il fallait bien que je finisse par me pencher du côté de ma famille maternelle, de la classe ouvrière, de la ferveur napolitaine, du cinéma en noir et blanc, de ces bonheurs de l’enfance très vite effacés par d’inoubliables chagrins, du côté de celle que j’avais, un soir de décembre 1955, décidé d’appeler à jamais : Miss Monde. » Gérard de Cortanze.


Paris portraits

Gallimard - 2007

Collectif Élisabeth Barillé, Aux Batignolles, Daniel Maximin, Au canal Saint-Martin, Gérard de Cortanze, Montparnasse, Claude Arnaud, Les Grands Boulevards se promènent le nez au vent et l’histoire au cœur dans quelques quartiers de Paris, en ce début de nouveau siècle. Des regards en coulisse, comme il convient.


Philippe Sollers. Vérités et légendes

Gallimard - 2007

Nouvelle édition de l’ouvrage paru en 2001 sous le titre Sollers ou La volonté du bonheur, roman Dans L’année du tigre, Philippe Sollers note qu’il lui est impossible de faire lire les passages de ses livres où il parle de son enfance à Bordeaux pendant l’Occupation. Et que dire des événements les plus intimes de cette enfance ? Ce côté de son histoire reste à ce jour occulté, voire dénié. Cet essai – accompagné d’une iconographie inédite fournie par Philippe Sollers – brise le silence, entamant un voyage du côté de ce corps et de cette vie totalement méconnus. Récit des premières années d’un « "traître à sa classe" à qui il arrive tant de choses personnelles », cette biographie montre comment l’écriture « remonte d’une enfance » ; de Bordeaux à Paris, jusqu’au premier texte publié sous pseudonyme, puisque son auteur n’était pas encore majeur. 1936-1957 : le film peut commencer. Son titre Philippe Sollers. Vérités et légendes. En conclusion, une phrase de Montaigne : « Il faut étendre la joie, mais retrancher la tristesse. »


Laura

Plon - 2006

Princesse italienne exilée dans le Paris des années 1830, Laura nourrit un goût immodéré pour les robes blanches et les perles de jais. D’une beauté infernale, elle suscite haine et passion. Après avoir ouvert un salon où se pressent ses soupirants - La Fayette, Bellini, Heine, Balzac, Liszt, Musset... -, elle devient l’avocate de la cause patriotique italienne, prend la tête d’une armée, publie des reportages sur Milan insurgé, lance des journaux, dirige les hôpitaux de Rome assiégée par les Français, se passionne pour les médecines parallèles, entreprend un périple qui la conduit de Malte à Constantinople, crée une exploitation agricole en Turquie, lutte contre les brigands d’Anatolie, connaît la vie des harems ; enfin, après avoir traversé des territoires inconnus des cartographes, atteint Jérusalem... Que lui reprochent ses contemporains ? D’être une jeune femme riche, scandaleuse, aimant rire et danser, vivant ouvertement ses aventures amoureuses, et dont le désir ardent est de voir s’élargir le rôle social et intellectuel de la femme. Féministe avant la lettre, Laura est une héroïne romantique controversée, donc exemplaire. Ce livre au souffle puissant est le roman de sa vie.


Va y avoir du sport !

Gallimard Jeunesse - 2006

Collectif Un match de foot grandiose, une partie de tennis décisive, un jogging amoureux, une mémorable leçon de kung-fu… Des sommets sont gravis, des cols grimpés, des brasses coulées, des courses perdues, des espoirs gagnés ou déçus. Trente écrivains passionnés et solidaires mouillent leur plume pour parler de sport et puisent dans toute la gamme des émotions. Avec le témoignage de trois grands champions : Laurence Fischer, championne du monde de karaté, Stéphane Diagana, champion du monde d’athlétisme, et Richard Dacoury, champion d’Europe de basket. Un formidable hymne à la vie. Réunis à l’initiative de l’association L’Écrit du Cœur, tous contribuent ici bénévolement au soutien de SPORT SANS FRONTIÈRES, association de solidarité internationale qui œuvre pour l’éducation et la socialisation des jeunes en difficulté, par la pratique du sport.


Long-courrier

Le Rocher - 2005

Lorsqu’il part en voyage, Gérard de Cortanze n’est jamais seul. Il emporte dans ses malles des livres à découvrir, des souvenirs de lecture, des auteurs avec lesquels converser. Il croise sa géographie personnelle avec la réalité présente des villes et des pays qu’il parcourt, et les liens particuliers que ces villes et ces pays entretiennent avec la littérature. Ainsi, à ses côtés, nous promenons-nous à La Havane avec Hemingway, à New York avec Auster, à Biarritz avec Barthes. Nous découvrons le Mexique grâce aux récits de Le Clézio, la Colombie par les sculptures de Botero, et la Sicile en mettant nos pas dans ceux du prince de Salina, personnage emblématique du Guépard. Suivant scrupuleusement les conseils de Jean-Jacques Rousseau, Gérard de Cortanze se promène à pied dans Montréal et Rome, Bahia et Budapest, dans le Paris des surréalistes et la Venise des simulacres. Faisant une place de choix aux villes littéraires de la culture hispanique, on le retrouve à Madrid et à Séville, dans les couloirs de l’Escurial de Philippe II, et sur les routes cubaines. Après d’ultimes stations à Amsterdam, Jérusalem et Saint-Pétersbourg, le livre se clôt sur un hymne à la lumière du sud « qui prend sa source dans le ciel et la mer, et devient incidente quand elle arrive sur la transversale des champs », tant il est vrai, que dans cette quête du sens, l’auteur ne voyage pas pour se fuir mais pour se trouver.


Spaghetti !

Gallimard - 2005

« – Macaroni, tête de radis ! – Spaghetti ! – Mangeur de pizzas ! – Sale rital ! – Votre devoir de mathématiques, cher monsieur : archinul ! De la camelote italienne ! Combien de fois dans mon enfance ai-je entendu ces insultes, proférées par des élèves ou par des professeurs, dans la cour de l’école ou en classe... Mon grand-père, Roberto Aventino, avait fui Nice et Marseille à cause de cela, des insultes et des coups. De mon temps, disait-il on me traitait de "maca", de "piaf", de "christo" [...] C’était étrange, cette enfance traversée avec en bandoulière la honte de porter le nom qui était le mien et la honte d’assumer mes origines. Il m’a fallu une cinquantaine d’années pour accepter ces racines qui me constituent, ce passé qui m’a fabriqué. Pierre Milza écrit qu’il est un "migrant, inconfortablement posté entre deux cultures cousines et pourtant dissemblables". Modifiant son propos, je peux aujourd’hui affirmer que je suis un migrant, confortablement posté entre deux cultures cousines et pourtant dissemblables. Sans doute parce que j’ai créé une troisième culture qui n’appartient qu’à moi. » Gérard de Cortanze.


Aventino

Albin Michel - 2005

Sous le regard diabolique d’un mystérieux peintre qui esquisse le tableau sans cesse recommencé de leur vie, un père et un fils poursuivent, chacun à sa manière, une odyssée particulière. Le premier, aventurier d’un autre temps, trop lucide pour acquiescer au présent, reste fidèle à ses convictions. Le second, trop romantique pour résister au futur, épouse les thèses révolutionnaires des carbonari. Dans l’Italie du Risorgimento et du Guépard de Lampedusa, sur laquelle souffle un vent de liberté, les deux hommes, de luttes fratricides en complots confus, de liaisons amoureuses en duels sanglants, sur les champs de bataille ou dans les antichambres du pouvoir, s’engagent dans une suite éperdue d’aventures qui les mèneront au « comble du bonheur ».


Banditi

Albin Michel - 2004

On dit de la jeunesse qu’elle est présomptueuse et qu’elle nourrit pour l’inutile une passion fugace. Pour Michele Pezza, tout juste âgé de dix-sept ans, la jeunesse est une ivresse continuelle. Engagé, durant l’hiver 1798, aux côtés des francs-tireurs de la Sainte Foi, l’insoumis magnifique livre contre les troupes d’occupation françaises un combat de partisans. Avec sa horde de banditi et Fortuna-Rachele, sa jeune amante, il hante le maquis napolitain à la recherche du bonheur. Invisible, invincible, protégé par une meute de loups et des rites magiques, Michele Pezza occupe dans le cycle des Vice-rois une place unique : celle du héros romantique animé d’un prodigieux goût de vivre. Une défense exaltée de l’amour fou, de formidables traques à pied ou à cheval, d’innombrables rencontres avec des personnages inoubliables, des traversées maritimes, des bals masqués : un vaste roman aux dimensions stendhaliennes, écrit dans la langue la plus vive qui soit.


Assam

Albin Michel - 2002

« Aventino regarde par la fenêtre de la berline. Il est tombé cette nuit beaucoup de neige. On ne voit plus les sentiers, les chemins, plus une seule route destinée aux hommes. Dans le lointain, les Alpes hérissent leur muraille blanche. Turin, le château familial, la campagne alentour, le fond de son être, tout n’est plus qu’une immense solitude qui le suit au long de la route, jusque dans Gênes. Et sur le bateau, Aventino ne perçoit rien du vacarme du port : quelque chose, en lui, s’est déchiré. Perdu dans la contemplation du grand bassin noir et luisant, le voilà dans un monde qu’il ne reconnaît plus. Une eau pâteuse se soulève et s’abaisse. Pourquoi tout ce temps sans revoir Maria Galante ? Pourquoi ce silence ? Pourquoi ce départ ? Parce que Aventino n’a plus rien à dire aux hommes de son siècle. » Lorsqu’Aventino Roero Di Cortanze, aristocrate rebelle, part en Indes à la recherche d’une hypothétique pousse de thé, il ne sait rien du pays où il finira par rester cinq ans. Aventure spirituelle d’un homme partagé entre son amour pour deux femmes qui n’en forment peut-être qu’une, Assam raconte la nécessité de s’engager et la difficulté d’accepter la modernité en marche sans pour autant renier un passé, un art de vivre ancien, qui sont les fondement même de son être.


Une chambre à Turin

Gallimard - 2002

En janvier 2000, Gérard de Cortanze est invité à venir présider la cérémonie d’ouverture au public du château des Roero Di Cortanze, l’antique demeure familiale située au cœur du Piémont, entre Turin et Asti. Ce retour sur la terre de ses ancêtres est prétexte à une flânerie sur les rives du Pô, les pentes des Alpes, mais aussi du côté des grands textes de la littérature italienne. Parti à la découverte de son enfance, l’auteur écrit le roman vrai du Castello Di Cortanze, personnage principal de ses trois derniers romans, Les Vice-rois, Cyclone et Assam.


Lumières en Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

Actes Sud - 2002

Ce livre nous montre les paysages de la Provence, des Alpes et de la Côte d’Azur, sauvages ou cultivés, vides ou habités, mais tous baignés de la lumière qui est spécifique à cette région. Gilles Martin-Raget, photographe provençal, a recherché les jeux du soleil et de l’ombre sur le relief des montagnes, sur la pierre des façades, dans le creux des vallées ou des ruelles. Son regard a saisi les couleurs des champs, les reflets sur la mer, et ses images chantent un hymne à la lumière. Les textes de présentation sont signés par des auteurs, tous originaires ou implantés dans la région, qui, sur un ton personnel, transmettent leurs émotions, leurs sensations. C’est ainsi qu’ils font l’éloge de la lumière.


Cyclone

Actes Sud - 2000

Key West, Floride, 1933. Roberto et Diodata, deux Italiens en rupture avec le premier fascisme mussolinien, ont trouvé refuge dans ce port du bout du monde. Peu à peu s’est constitué autour d’eux un petit cercle d’amis aux origines multiples et aux aspirations progressistes affirmées. De son passé dans les courses automobiles, du château familial d’Ercole Tommaso, père de Roberto et dernier vice-roi de Sardaigne, ou des frasques de Diodata en poétesse futuriste, le couple n’a rien raconté à son entourage, tout au désir d’une vie désormais paisible. C’est alors que survient l’imprévisible cyclone qui les précipite vers Cuba et La Havane et, par la suite, contre toute attente, séparément puis ensemble, dans cette Europe qu’ils avaient fuie, et qu’ils vont retrouver en plein désastre... Roman pétri d’histoire, Cyclone frappe par l’ampleur et la force de ses évocations. La guerre d’Espagne et ses Brigades internationales, les camps de réfugiés dans le Sud de la France, la Résistance à Marseille puis en Italie, la rafle du ghetto juif de Rome : un couple amoureux et engagé traverse des événements majeurs dans l’incertitude inquiète des séparations, des déchirements et des choix. Et c’est cette approche résolument individuelle, à taille d’homme, qui nous rend concrets des épisodes légendaires, et attachants ces personnages lancés à pleine force dans la violence de leur temps. A ce livre qui s’interroge sur le mal d’un siècle, sur les hasards, les bonheurs et les pièges de l’engagement politique, Gérard de Cortanze a donné la forme d’une fresque aux dimensions européennes, portée par une belle générosité narrative.


Le mouvement des choses

La Différence - 1999

J. M. G. Le Clézio : Le nomade immobile

Le Chêne - EPA Editions - 1999

Sorti de sa chambre d’adolescence, revenu de ses incursions chez les Indiens, de ses recherches de signes codés, de ses combats pour l’homme, J.-M.G Le Clézio sait que depuis Le Procès verbal, son premier livre publié en 1963, et pour lequel il reçut le prix Renaudot, il a mis en marche une machine littéraire qui ne cesse de creuser dans la direction de Valmy, village que son ancêtre François Alexis Le Clézio a quitté pour prendre la mer. C’est là, pour lui, que le magnétisme de l’île Maurice commence. Divisé en sept chapitres, accompagné d’une anthologie, d’une chronologie, d’une bibliographie et d’un cahier iconographique, l’essai de Gérard de Cortanze aborde les grands thèmes de l’oeuvre de Le Clézio : l’appréhension sensuelle du monde, l’exploration de l’enfance et de l’histoire familiale, le voyage et les peuples amérindiens, la nostalgie des mondes premiers. Il nous dit pourquoi le prix Nobel de littérature 2008 sait, plus que nul autre, nous faire éprouver le désir du réel, nous donner à voir ce qui existe. En un mot : nous offrir un savoir acquis non avec l’abstraite intelligence, mais avec les sens, mais avec la vie. CD audio INA inclus : trois entretiens avec J.-M.G. Le Clézio où il est successivement question du désert et des Gens des nuages, du Mexique, et de l’Afrique et de son père : " Carnet nomade " (avec Jemia Le Clézio, France Culture, 1997), " Mexique, dernier : soleil " (France Culture, 1998), tous deux par Colette Fellous, et " Cosmopolitaine " (France Culture, 1998) par Paula Jacques. Des enregistrements des archives de l’Ina, l’Institut national de l’audiovisuel


Les vice-rois

Actes Sud - 1998

Il est des romans qui vous enlacent paisiblement dans un fleuve d’événements. D’autres qui semblent écrits d’une traite, dans la fièvre de leur intrigue. Vaste comme une fresque, mais porté par une tension qui ne cesse de croître, Les Vice-rois tient peut-être des deux à la fois. Inspiré par les souvenirs d’une famille aristocratique immigrée en France, ce grand récit "généalogique" raconte quelque soixante années d’histoire européenne, des débuts de l’unification italienne à la prise de pouvoir de Mussolini, en passant par le soulèvement contre l’Autriche, la bataille de Solferino, l’équipée de Garibaldi en Sicile, les hauts faits et les revers de fortune d’un marquis piémontais, l’exil marseillais puis parisien dans un climat de xénophobie, la naissance des courses automobiles, la sale guerre d’un brancardier de 1914-1918, et enfin les triomphes de celui-ci au volant des premières Bugatti. Sur cette ample toile de fond, Gérard de Cortanze a dessiné la vie d’un père et d’un fils aux destins parallèles, mais aux aspirations contradictoires. Le premier, Ercole Tommaso, portant le poids d’une famille indéfectiblement liée à la royauté piémontaise, tourne le dos à la nouvelle Italie des banques, de l’industrialisation et de la "monnaie unique". Le second, Roberto, élevé dans une France anti-italienne, cherche en vain sa place entre Marseille (et son racisme ordinaire), Paris à la Belle Epoque, l’Italie du futurisme et du premier fascisme, et plus encore dans les enivrantes compétitions automobiles qui déchaînent alors les passions — et que le nationalisme ambiant va bientôt ériger en symboles patriotiques... Roman de formation, livre d’exil et malgré tout de mémoire, récit marqué par un art de vivre ancien et par les bouleversements de la modernité, ce texte ne laisse pas d’étonner par l’actualité des thèmes et des mentalités qu’il cristallise. Mais l’aventure des Vice-rois dans cette Europe convulsive est aussi lumineusement éclairée par quelques femmes — en particulier Luisa et Diodata, l’épouse infidèle et la poétesse anticonformiste — qui toutes deux incarnent, à leur manière, la part secrète ou l’insoumission de l’amour. Autant dire qu’il n’est vraiment question, ici, que de quête du bonheur…


Hemingway à Cuba

Le Chêne - EPA Editions - 1997

En avril 1928, Hemingway, alors âgé de vingt©neuf ans, s’installe à Key West où il rejoint Dos Passos. Cette petite île du sud de la Floride n’est qu’à cent trente kilomètres de La Havane. Entre les deux, le Gulf Stream... Après plusieurs incursions sur les côtes cubaines, Hemingway loue, en avril 1932, une chambre à l’hôtel Ambos Mundos, à La Havane, où il écrira de nombreux articles pour Esquire et son roman Pour qui sonne le glas. Sept ans plus tard, Martha Gellhorn, qu’il a rencontrée en Espagne pendant la guerre civile ; trouve à quinze kilomètres de La Havane, dans le village de San Francisco de Paula, une maison de style colonial espagnol : la Finca Vigía. Au milieu de ses vastes bibliothèques, parmi ses soixante-sept chats et chiens, entouré des tableaux qu’il aime, de ses fétiches africains et de ses trophées de chasse, il y écrit, dans la douleur, une oeuvre. Quand il ne pêche pas à bord du Pilar, il assiste à des parties de pelote basque, tire le pigeon au club du Cerro, retrouve ses amis américains au Floridita et ses chers pêcheurs cubains à Cojimar, au bar La Terraza. Il ne quittera Cuba et sa Finca, ce "havre de repos où ne pénètrent ni la guerre, ni la Révolution" qu’en juillet 1960. Un an plus tard, il se suicidera. Il avait passé trente ans de sa vie à Cuba. Ce livre est l’histoire d’une rencontre entre un écrivain et un pays.


La Solitude du labyrinthe

Actes Sud - 1997

Avec Paul Auster En 1995 et 1996, à l’occasion de deux séjours à New York, Gérard de Cortanze proposa à Paul Auster, qu’il lisait et admirait de longue date, de répondre à un faisceau serré de questions sur sa vie, sa carrière, son œuvre. De la complicité qui s’établit entre eux, ces entretiens témoignent d’une double manière : par la pertinence des questions, par la parfaite probité des réponses. A bâtons rompus, Paul Auster raconte ici sa jeunesse, ses débuts, ses années noires et ses premiers succès. Il s’interroge sur ses influences, parle de littérature, de cinéma, de religion, de vie privée, de politique, de New York, cette "Cité de verre" qui est un personnage clé de ses livres, et de Brooklyn, port d’attache de ses œuvres les plus récentes. Précédés d’une étude très dense du "labyrinthe" austérien, accompagnés de photographies, et d’une biobibliographie particulièrement détaillée, tel un "mode d’emploi" ces entretiens séduiront tous ceux qui désiraient que Paul Auster, un jour, en dise un peu plus…


Jorge Semprun, l’écriture de la vie

Gallimard - 1997

L’Espagne joue dans la vie et l’œuvre de Jorge Semprun un rôle fondateur, jamais mis en lumière jusqu’ici. En suivant pas à pas l’auteur de L’Écriture ou la Vie, cet ouvrage, essai littéraire et biographie, nous fait découvrir une Espagne des plus singulières. Celle de l’enfance, entre 1923 et 1936. Celle de la clandestinité, de 1953 à 1962. Celle de l’ultime retour enfin, alors que Jorge Semprun est nommé ministre de la Culture, en juillet 1988. Défilent sous nos yeux quatre-vingt ans de l’histoire de l’Espagne, tandis que se dessine une existence. Dans la littérature, Jorge Semprun nous donne des clefs pour notre siècle, il sait mieux que personne, comme le soutient Vico, dégager le futur du passé, et, comme l’affirme Malraux, transformer la vie en destin. Ce livre, fruit d’une longue amitié dont témoigne la série d’entretiens réalisés depuis plus de vingt ans et rassemblés pour la première fois ici, est une invitation au voyage dans la vie d’un homme : Jorge Semprun, ou le grand voyage en Espagne.


Le New York de Paul Auster

Le Chêne - EPA Editions - 1996

Paul Auster’s New York explore les liens intimes entre l’écrivain et sa ville, sa vie et ses romans, et le suit à la trace, depuis le 6, Varick Street, où il écrivit L’invention de la solitude, jusqu’au coin de la Troisième Rue et de la Septième Avenue à Brooklyn, que le héros du film Smoke prend en photo chaque matin à 8 heures. Ce livre, dans lequel on a le sentiment de se voir délivré un secret fraternel, a été rendu possible grâce à l’amitié liant Paul Auster à l’auteur. L’écrivain de la Trilogie new-yorkaise a confié à Gérard de Cortanze des documents personnels, des informations inédites, ainsi que de nombreuses clefs relatives à son œuvre. Au fil des pages, on comprend quels liens étroits unissent Paul Auster à ses personnages et à sa ville. Rue par rue, maison après maison, Paul Auster’s New York est une promenade chaleureuse, qui reconstitue minutieusement le puzzle d’une ville imaginaire et concrète découverte par Paul Auster alors qu’il était enfant. Tout en levant le voile sur une partie de son univers, ce livre dessine un portrait tout en nuances d’un des plus grands écrivains américains de son temps.


L’Amour dans la ville

Albin Michel - 1993

" - Qu’allez-vous faire ? -Partir avec vous. J’ai besoin de vivre au présent. -Et l’avenir ? -Nous verrons bien. Je ne le connais pas. -Et le passé ? -Je ne l’ai plus. Vous savez, c’est très simple : je n’ai ni espoirs ni regrets. Il y a dans mon passé tout ce que je n’ai pas réussi à être. -Et la nostalgie ? -Cette épave du bonheur ? Nous avons celle que nous méritons. " " Derrière ce formidable chassé-croisé de désordres amoureux, de vies parallèles qui se perdent et se retrouvent, c’est tout le paysage amoureux des vingt dernières années que l’on peut vivre ou revivre ". Le Magazine littéraire. " Des dialogues écrits à cent à l’heure, des chapitres organisés comme des séquences cinématographiques, L’Amour dans la ville fait battre les cœurs et embrase l’imagination du lecteur. Apre et sensuel. " Elle


Giuliana

Belfond - 1986

Un homme, le narrateur, conduit une femme à un aéroport : Giuliana. Et part chercher une fillette à un autre aéroport : sa fille Liane. Entre Paris et Bruxelles, un accident contraint l’homme à passer la nuit dans un hôtel baroque en ruine, tenu par une femme étrange qui se prend pour Rita Hayworth. Les morceaux de sa vie passée défilent alors devant lui : la rencontre avec Giuliana, vulnérable et fatale, qui rassemble en son nom toutes les femmes qu’il a connues – Julie, Liane, Léa, Anna –, leur rupture. L’aube venue, l’homme reprend la route. Il a étranglé Rita Hayworth comme il a tué son père. Meurtres réels ou imaginaires ? Roman policier, récit érotique, chronique d’un amour déchiré, Gérard de Cortanze a signé là un roman violent sur la quête de soi.


Les enfants s’ennuient le dimanche

Hachette Littératures - 1985

Mémère était la reine du pot-au-feu et pépère ne put jamais oublier qu’à Verdun la neige était rouge de sang. Pépère, qui distribuait les parts de galette le jour des Rois, était pétainiste ; papa, qui aimait faire la course avec sa 203 en dévalant les pentes du Lautaret, était gaulliste. Je ne fus jamais pétainiste car je détestais l’eau de Vichy et accueillis avec satisfaction l’arrivée au pouvoir du général-président. En septembre 1958, j’avais dix ans et décidai que le monde était en train de crever. Il ne s’agissait plus maintenant que d’essayer d’y survivre. Je serais pirate plus que corsaire et vivrais de luxure et de rapines. Ma nouvelle morale ne s’accommoderait jamais du moindre laxisme : désormais, je bourrerai les poires de cheveux, j’arracherai par blocs de cinq les feuilles des éphémérides, je ne dirai plus bonjour à la dame, je mettrai le bloc de savon de Marseille dans le pot-au-feu.

Le roman de l’Histoire

Grands débats en vidéo
Saint-Malo 2014

Avec François Taillandier, Raphaël Jerusalmy, Gérard de Cortanze, Joseph Boyden.
Animé par Yann Nicol

Le « roman historique » n’a pas bonne presse : genre mineur, à l’écart de la voie royale de la « vraie » littérature – où l’histoire ne serait que béquille offerte aux écrivains d’imagination limitée.
Ce n’est pas faux – si l’on entend par là « l’histoire romancée ». Mais ne permet pas de comprendre ce qui est en train de se produire, partout, dans le monde : le retour en force du roman – le grand, qu’on ne peut plus ranger dans la « littérature de genre » – dans le champ de l’histoire. Ou plus exactement l’interrogation, par lui, des limites de l’histoire : que dit-il, que ne peut pas dire l’autre ?


Les aventuriers de l’histoire

Revivre le festival : Cafés littéraires
Avec : DE CORTANZE Gérard, DEVILLE Patrick, RAMBAUD Patrick, SOUBLIN Jean - Saint-Malo 2004

Portraits d’auteurs

Revivre le festival : Cafés littéraires
Avec : CHEREL Guillaume, DE CORTANZE Gérard - Saint-Malo 1999

Gens des nuages

Revivre le festival : Cafés littéraires
avec J.M.G. LE CLEZIO et Gérard DE CORTANZE - Saint-Malo 1998

Ce que nous disent les sixties

Avec Patrice Blanc-Francard, Gérard de Cortanze, Frédéric Joignot et Éric Sarner - Saint-Malo 2018

Rencontre avec Patrice Blanc-Francard, Gérard de Cortanze, Frédéric Joignot et Éric Sarner. Animé par Hubert Artus


L’an prochain à Grenade - Gérard de Cortanze

Saint-Malo 2014

Avec Gérard de Cortanze
Animé par : Sophie Ekoué