DEVILLE Patrick

France

Fenua (Seuil, 2021)

© Pierre Deville

Voyageur insatiable et styliste hors norme, Patrick Deville fait dialoguer ses pérégrinations à travers le monde et la grande Histoire dans des romans « d’invention sans fiction », un jeu entre les différentes littératures. Il a fait de ce genre très personnel un projet, Abracadabra, regroupant la plupart de ses ouvrages. « Gentleman-baroudeur », toujours capable d’émerveillement devant la beauté d’un monde devenu fou, il assoie ses romans sur une multitudes de références littéraires et historiques afin d’embrasser les époques et les lieux peints par sa splendide prose. Grand Prix de littérature de l’Académie française en 2021, l’auteur nous invite la même année en Polynésie, sur les traces de Gauguin, Melville, Stevenson ou encore Loti... Cette nouvelle pièce à son « enquête planétaire » enchante et fascine ; une exploration littéraire hybride, où se confrontent les imaginaires et l’Histoire de ces îles du Pacifique.

Voyageur de toujours, Patrick Deville retrace principalement la vie des personnalités historiques qui le fascinent, tels que l’entomologiste Henri Mouhot ou encore Alexandre Yersin, disciple de Pasteur. En 2017, il signe Taba-Taba, road-trip à travers la France et les archives de sa famille, à la fois chronique familiale et fresque historique. « Le volume à la fois le plus personnel et le plus beau de l’entreprise devillienne. » (Le Monde).

Globe trotter, esprit cosmopolite et directeur littéraire de la Maison des écrivains étrangers et traducteurs (MEET), Patrick Deville continue son oeuvre qui est marquée par ses pérégrinations à travers le monde et l’histoire. Chacun de ces ouvrages exhale le parfum de grands espaces. Ce voyageur retrace principalement la vie des personnalités historiques qui le fascinent, comme s’il avait renoncé à créer lui même personnages et intrigues tant l’histoire coloniale et scientifique du XIXème siècle européen regorgeait de héros ambigus, de têtes brûlées, de rêves de grandeur et de destins tragiques. D’ailleurs, il précise qu’il écrit des « romans d’aventure sans fiction ».

Après avoir publié de nombreux livres entre 1987 et 2000, qu’il appelle aujourd’hui avec un peu d’ironie ses « cinq romans expérimentaux du XX° siècle » aux éditions de Minuit, l’écrivain part s’installer en 1993 à la Havane et entame un véritable changement de perspective en se nourrissant de nouvelles histoires et cultures. Cela représente un chantier de dix ans durant lequel il se plonge dans l’histoire du continent latino-américain, qu’il sillonne du Cône Sud à l’isthme de Panama tout en compilant avec avidité la presse des contrées qu’il traverse.

Naît ainsi la « méthode Deville » dont le premier produit paraît en 2004 : Pura Vida : Vie et mort de William Walker, un livre hybride mêlant le présent et le passé, les fragments d’archives et le journal de voyage. Cet ouvrage très documenté, « sans fiction » et pourtant puissamment romanesque, est inspiré par le destin hors-norme du mégalo William Walker, parti conquérir le Mexique au milieu du XIXème siècle, avant de s’autoproclamer Président du Nicaragua et de finir fusillé au Honduras en 1860. Après l’aventurier américain, Patrick Deville place chacun de ses livres suivants sous l’égide d’une figure de l’épopée coloniale européenne : Pierre Savorgnan de Brazza pour Equatoria, l’entomologiste Henri Mouhot, découvreur des temples d’Angkor dans Kampuchéa, et enfin, Alexandre Yersin, disciple de Pasteur ayant découvert le bacille de la peste à Hong Kong en 1894, héros de Peste et Choléra qui a valu à l’auteur le Prix Femina et le Prix Fnac 2012.

C’est sur les traces de Léon Trotsky et du poète-romancier anglais Malcom Lowry, qu’il se lance dans son roman Viva. L’auteur jette son dévolu sur ces deux "figures de l’échec" et compose en parallèle ces deux destins, a priori bien éloignés, parmi toutes les personnalités présentes au Mexique dans les années 30, que l’on croise au fil de la narration, dont André Breton et Artaud. Viva tente de reconstituer deux existences que tout sépare, mais que l’expérience commune d’une expatriation au Mexique réunit dans ces pages. Tous deux foncent vers une issue fatale, mais il y aura encore de nombreux voyages avant la fin de l’histoire. Par une écriture palpitante et bouillonnante, Patrick Deville mêle savamment l’ivresse de la littérature à l’euphorie de la révolution.

Il signe en 2017 Taba-Taba, un voyage sur les routes de France au fil des archives de sa famille. À la fois chronique familiale et fresque historique allant du Second Empire aux attentats du Bataclan, « Taba-Taba s’avère le volume à la fois le plus personnel et le plus beau de l’entreprise devillienne. » (Le Monde). L’écrivain-voyageur y parcourt les petits hôtels et les nationales tout en gardant l’esprit ouvert sur l’histoire du monde.

Avec Amazonia, il nous entraine dans une remontée du fleuve en compagnie de son fils, une épopée dense et captivante, pétrie du charme somptueux de l’Amazone, où il distille de pudiques et émouvantes réflexions sur la paternité.


Bibliographie

  • Fenua (Seuil, 2021)
  • Amazonia (Seuil, 2019)
  • Taba-Taba (Seuil, 2017)
  • Viva (Seuil, 2014)
  • Peste et Choléra (Seuil, 2012)
  • Kampuchéa (Seuil, 2011)
  • Equatoria (Seuil, 2009)
  • La tentation des armes à feu (Seuil, 2006)
  • Pura Vida : Vie et mort de William Walker (Seuil, 2004)
  • Queen Mary 2 & Saint-Nazaire (Editions Meet, 2003 - collectif avec Edward Carey, Carlos Cortès et José Manuel Fajardo)
  • Ces deux-là (Editions de Minuit, 2000)
  • La femme parfaite (Editions de Minuit, 1995)
  • Le feu d’artifice (Editions de Minuit, 1992)
  • Longue-vue (Editions de Minuit,1988)
  • Cordon-bleu (Editions de Minuit, 1987)
Fenua

Fenua

Seuil - 2021

La Polynésie se décline en un poudroiement d’îles, atolls et archipels, sur des milliers de kilomètres, mais en fin de compte un ensemble de terres émergées assez réduit : toutes réunies, elles ne feraient pas même la surface de la Corse. Et ce territoire, c’est le Fenua.

Comme toujours chez Deville, le roman foisonne d’histoires, de rencontres et de voyages. On déambule, on rêve. On découvre les conflits impérialistes et coloniaux qui opposèrent la France et l’Angleterre, on croise Bougainville, Stevenson, Melville, puis Pierre Loti sur les traces de son frère Gustave, ou Victor Segalen et Gauguin, le peintre qui a fixé notre imaginaire de cette partie du monde, entre douceur lascive et sauvagerie.

Des îles merveilleuses qui deviendront, vers le milieu du XXe siècle, le terrain privilégié d’essais nucléaires dont le plus sûr effet aura peut-être été de susciter un désir d’indépendance...

Amazonia

Amazonia

Seuil - 2019

Avec Amazonia, Patrick Deville propose un somptueux carnaval littéraire dont le principe est une remontée de l’Amazone et la traversée du sous-continent latino-américain, partant de Belém sur l’Atlantique pour aboutir à Santa Elena sur le Pacifique, en ayant franchi la cordillère des Andes. On découvre Santarém, le río Negro, Manaus, Iquitos, Guayaquil, on finit même aux Galápagos, plausible havre de paix dans un monde devenu à nouveau fou, et qui pousse les feux de son extinction.
Le roman plonge jusqu’aux premières intrusions européennes, dans la quête d’or et de richesses, selon une géographie encore vierge, pleine de légendes et de surprises. Plus tard, les explorateurs établiront des cartes, mettront un peu d’ordre dans le labyrinthe de fleuves et affluents. Des industriels viendront exploiter le caoutchouc, faisant fortune et faillite, le monde va vite. Dans ce paysage luxuriant qui porte à la démesure, certains se forgent un destin : Aguirre, Fitzgerald devenu Fitzcarrald, Darwin, Humboldt, Bolívar.

Ce voyage entrepris par un père avec son fils de vingt-neuf ans dans l’histoire et le territoire de l’Amazonie est aussi l’occasion d’éprouver le dérèglement du climat et ses conséquences catastrophiques.


L'étrange fraternité des lecteurs solitaires

L’étrange fraternité des lecteurs solitaires

Seuil - 2019

Devenir lecteur est l’œuvre d’une vie, pas seulement lire des livres mais lire la bibliothèque et découvrir les liens, les échos, les passages secrets entre les rayonnages, compulser et annoter les livres écrits sur d’autres livres : la lecture, la relecture surtout suscitent la connivence des lecteurs et enrichissent l’amitié, embellissent les histoires d’amour, offrent le calme et le retrait nécessaires à la pensée, à l’imagination, à la rêverie.


Taba-Taba

Taba-Taba

Seuil - 2017

Le roman commence à Mindin, en face de Saint-Nazaire, au début des années 1960, dans un lazaret devenu hôpital psychiatrique : un enfant boiteux, dont le père est administrateur du lieu, se lie d’amitié avec un des internés, un ancien de la marine qui, se balançant d’arrière en avant, répète sans cesse la même formule énigmatique : Taba-Taba. À partir de là, Patrick Deville déroule le long ruban de l’Histoire, en variant le microscope et le macroscope. Car la France, ce n’est pas seulement l’Hexagone : le narrateur se promène autour de la planète, pour rappeler l’épopée coloniale avec ses désastres mais aussi ses entreprises audacieuses (canal de Suez, de Panamá).
Cette grande fresque romanesque va de Napoléon III aux attentats qui ont ensanglanté récemment le pays, en passant par la Grande Guerre et ses tranchées, puis par le Front populaire, la Débâcle, l’Occupation, la Résistance, le Vercors, la Libération.


Revue de presse

  • "Ce roman est un magnifique tapis volant à travers l’histoire, étrange et coloré comme son titre." (Bernard Quiriny, L’Opinion)
  • "Un livre français ouvert sur le large." (Isabelle Rüff, Le Temps)

Viva

Viva

Seuil - 2014

En brefs chapitres qui fourmillent d’anecdotes, de faits historiques et de rencontres ou de coïncidences, Patrick Deville peint la fresque de l’extraordinaire bouillonnement révolutionnaire dont le Mexique et quelques-unes de ses villes (la capitale, mais aussi Tampico ou Cuernavaca) seront le chaudron dans les années 1930.
Les deux figures majeures du roman sont Trotsky, qui poursuit là-bas sa longue fuite et y organise la riposte aux procès de Moscou tout en fondant la IVe Internationale, et Malcolm Lowry, qui ébranle l’univers littéraire avec son vertigineux Au-dessous du volcan. Le second admire le premier : une révolution politique et mondiale, ça impressionne. Mais Trotsky est lui aussi un grand écrivain, qui aurait pu transformer le monde des lettres si une mission plus vaste ne l’avait pas requis.
On croise Frida Kahlo, Diego Rivera, Tina Modotti, l’énigmatique B. Traven aux innombrables identités, ou encore André Breton et Antonin Artaud en quête des Tarahumaras. Une sorte de formidable danse macabre où le génie conduit chacun à son tombeau. C’est tellement mieux que de renoncer à ses rêves.


Peste et Choléra

Seuil - 2012

Quand Louis Pasteur expérimente avec succès le vaccin contre la rage, il ouvre de nouvelles et formidables perspectives à la biologie et à la médecine. Il chargera plus tard ses élèves ou disciples de prolonger ses recherches à travers le monde. Les jeunes pasteuriens partent pour de longs périples. Parmi eux, Alexandre Yersin, d’origine suisse (il est né à Morges en 1863), naturalisé Français pour les besoins de la science, qui se forme sur le tas et part très vite en Indochine, où il passera le plus clair de sa vie, loin des brouhahas parisiens et des fracas guerriers. Il multiplie là-bas les observations épidémiologiques mais aussi bien géographiques, astronomiques ou météorologiques. C’est que ces jeunes gens sont curieux de tout, Yersin en particulier. Ami du politicien Doumer, Yersin se trouve à l’origine de la ville de Dalat, dans l’actuel Vietnam, puis il s’installe à Nha Trang pour y mener passionnément ses multiples activités de chercheur. Elevage bovin, culture de l’hévéa, des orchidées, de la quinine : il pourrait faire fortune mais tout va au financement des recherches et de l’Institut Pasteur créé entre-temps. La science l’absorbe, il n’aura ni femme ni enfant. Parfois il revient en Europe, mais c’est le plus souvent de loin, à la radio ou par les journaux, qu’il reçoit l’écho des conflits mondiaux et de leurs atrocités. Il meurt en 1943, conscient mais pas tout à fait amer que son nom n’aura pas la même gloire posthume que son maître, Louis Pasteur, et demeurera essentiellement attaché à la découverte du bacille de la peste à Hong-Kong en 1894. C’est cette formidable aventure scientifique et humaine que raconte Deville en croisant les périodes et les personnages autour de la figure de Yersin.


Kampuchea

Seuil - 2011

Henri Mouhot, voyageur français en Indochine, fait une chute en pourchassant un papillon. En se relevant, il tombe nez à nez avec les temples d’Angkor. Patrick Deville prend cette anecdote comme point de départ pour tisser toute une histoire de l’Indochine, de Mouhot à la colonisation française, jusqu’à l’horreur du régime Khmer rouge. Tout en livrant une méditation poétique sur cette tragédie, l’auteur raconte son voyage le long du fleuve Mékong et décrit la beauté des paysages cambodgiens.


Equatoria

Seuil - 2009

Voici comment, après des mois de voyages erratiques, après avoir navigué sur le fleuve Ogooué, flâné en Angola et à São Tomé e Príncipe, traversé les plateaux Batékés, je me suis retrouvé, le 3 octobre 2006, à Brazza au-dessus du cercueil de Brazza, un cercueil tout neuf Fabriqué par EGPFC-Wilaya d’Alger, en compagnie du président de la République gabonaise Omar Bongo Ondimba, du président de la République congolaise Denis Sassou Nguesso, du président de la République centrafricaine François Bozizé, des ci-devants concitoyens Douste-Blazy et Kouchner, du nonce apostolique Monseigneur Andres Carrascosa Coso, et du roi des Tékés Auguste Nguempio. D’hôtels en hébergements de fortune, j’ai consigné les vies de contemporains de Brazza, celles de David Livingstone ou de Henry Morton Stanley, mais aussi celles d’Albert Schweitzer et de Jonas Savimbi. À Kigoma, sur les rives du lac Tanganyika, j’ai cherché les traces de la guerre congolaise de Che Guevara. Afin d’écrire les vies d’Emin Pacha et de Tippu Tip, je me suis rendu à Zanzibar.


La tentation des armes à feu

Seuil - 2006

La Tentation des armes à feu est le tombeau de l’amour que, pendant sept ans, le narrateur porte à une femme brune qu’il appelle en secret la Grande Infante de Castille. On y découvre le jeune Staline offrant une paire de pistolets à son ancien employeur, Baltasar Brum debout sur le pas de sa porte, à Monte-video, un revolver dans chaque main, quelques secondes avant son suicide énigmatique, les amours tumultueuses de Sergueï Essenine et d’Isadora Duncan, un duel entre deux officiers russes au sud du Caucase, un autre duel sur la pelouse du stade Charléty à Paris, une belle espionne abattue à bout portant à La Havane, la guérilla des tribus du Dhofar au sud de la péninsule Arabique... Comme si nos risibles amours étaient toujours accompagnées, en fond sonore, du claquement des armes à feu. P. D.


Pura Vida : Vie et mort de William Walker

Seuil - 2004

Je suis arrivé en Amérique centrale, il y a quelques années, avec le projet d’y écrire la vie de William Walker, un aventurier nord-américain du XIXe siècle qui avait lancé une expédition assez catastrophique au Mexique, était parvenu plus tard à se faire élire président du Nicaragua, avant de finir fusillé au Honduras, et dont j’avais découvert l’existence à La Havane. Alors que je parcourais ces lieux sur les traces de son armée fantôme, il m’est apparu que cette région du monde, pendant les deux derniers siècles, n’avait pas été plus avare de héros, de traîtres et de lâches que ne l’avaient été les provinces grecques et latines de l’Antiquité. Ici aussi des hommes ont rêvé d’être plus grands qu’eux-mêmes et souvent ont échoué. J’ai commencé de consigner les vies de Simon Bolivar et de Francisco Morazán, d’Augusto César Sandino, assassiné par le premier Somoza, ou encore du Che.50, un agent double envoyé espionner le vrai Che dans la Sierra Maestra. Souvent je prends mes quartiers au fond des cantinas, des bars et des pulquerias. À Managua, j’ai noué des contacts avec d’anciens sandinistes qui me racontent leur révolution. À San Salvador, je rencontre parfois d’ex-guérilleros du Front Farabundo Martí, dont le dernier fait d’armes a été l’attaque de la capitale le 11 novembre 1989, alors que déjà les marteaux-piqueurs attaquaient le mur de Berlin. Le reste du temps, je lis avec application des quotidiens, ceux du jour et de plus anciens achetés sur internet. Et de loin en loin je reviens à La Libertad, minuscule port de pêcheurs sur la côte pacifique, où je retrouve Victor.


Queen Mary 2 & Saint-Nazaire

Meet (Maison des Ecrivains Etranger et des Traducteurs de Saint-Nazaire) - 2003

À l’occasion de la construction à Saint-Nazaire, pour la troisième fois en moins d’un siècle (après le Normandie dans les années trente et le France à la fin des années cinquante) du plus grand paquebot du monde, la Maison des Écrivains Étrangers et des Traducteurs a invité des auteurs des deux façades atlantiques (et plus précisément des six extrémités des trois lignes tansatlantiques) à suivre la construction du Queen Mary 2. Leurs textes, accompagnés par les photographies de Bernard Biger qui présentent la chronologie de la construction, sont des oeuvres de fiction inspirées par le port de Saint-Nazaire et ses chantiers navals. Edward Carey Autrefois, dans notre ville Patrick Deville De l’autre côté de l’eau Juan Carlos Mondragón La nuit où Gilda chanta Amado mio Carl Watson QM2 et la recherche de l’intégrité narrative Carlos Cortés Le triple héritage de l’oncle Willie Freer José Manuel Fajardo Drinks & Tobacco Jean Rolin Saint-Nazaire


Ces deux-là

Editions de Minuit - 2000

Ces deux-là sont en cavale et marchent au bord de la route. Ils s’aiment ou croient s’aimer encore et slaloment entre des flaques de boue. Celui-là, Andjelko, qu’on a pourtant chargé de leur filature, passe son temps auprès de Simone, un amour d’adolescence retrouvé par hasard. Quant à ces deux autres, à bord d’un grand sloop blanc toutes voiles dehors, ils composent en mer un boléro, Sorocabana, qu’ils veulent dédier à un bar à tango de Montevideo. Ces trois couples vont entremêler leur destin et entrecroiser leurs amours : certains bien sûr vont devoir à nouveau s’enfuir en déjouant des filatures.


La femme parfaite

Editions de Minuit - 1995

Paul Cortese vit seul avec son fils de quatre ans depuis le départ de Margot. Il ne retient des autres que la marque de leur cravate ou la griffe de leurs tailleurs. Courrier de cabinet aux Affaires étrangères, il profite d’un passeport qu’on lui enjoint d’acheminer à la Havane pour inventer aux yeux de son entourage la femme parfaite avec laquelle il est censé vivre. Mais qui manipule qui ?


Le feu d’artifice

Editions de Minuit - 1992

Il convenait, selon Juliette, pour vivre plus de vivre plus vite, pour rouler le temps de rouler sur les autoroutes, et nous la suivions tous les deux hypnotisés, Louis et moi, d’hôtels Ibis en bungalows de location, variant les modèles de nos bolides et quittant une Chevrolet Beretta pour une Ferrari Testarossa, dans cet état second où la fatigue conduit à l’hallucination. Car elle se jouait de nous, Juliette. Il lui suffisait de changer ses lunettes de soleil, de troquer ses Balorama pour des Bewitching, de glisser une nouvelle cassette dans son walkman et de passer une perruque pour vivre mille vies en mille lieux différents ; elle s’asseyait tout au fond des avions qui fendaient les arcs-en-ciel de leur impeccable trajectoire, pour le pur plaisir de se mouvoir dans l’espace et de contracter en retour le temps qui baignait la planète.


Longue-vue

Editions de Minuit - 1988

Estimant impossible, vu la vie dissolue qu’il mène, de la recevoir chez lui, Anton-Mokhtar a demandé au jeune Alexandre Skoltz de s’occuper de Jyl pendant les vacances d’été. Jyl est-elle la fille d’Anton-Mokhtar ou (mais c’est peu probable) de Körberg, jadis amants successifs de la belle Stella ? En tout cas, le vieux Körberg, tombé par hasard sur le couple, ne va pas tarder à vouer à Skoltz une haine féroce. « Les personnages de Longue vue, dit Patrick Deville, ont parfois les yeux levés au ciel, pour surveiller le temps qu’il fait (le temps se couvre ou se lève), et parfois les yeux baissés sur leur montre, au poignet, pour surveiller celui qui passe (une semaine du mois de juillet 1957). Le reste du temps, ils se croisent, s’épient, se rencontrent, s’évitent, s’éloignent les uns des autres. Cette semaine-là ne restera pas dans leur souvenir : il ne s’est rien passé d’important pour eux, puisque jamais (hormis le narrateur) ils n’ont eut conscience de participer, ensemble, à une histoire. »


Cordon-bleu

Editions de Minuit - 1987

Balbus a atteint l’âge de la retraite et Cordon-bleu retrace sa dernière mission, dans une grande ville de province. Une organisation clandestine internationale (que dirige un certain Dieu, mais il s’agit d’un sobriquet) lui ordonne de feindre la maladie devant un jeune médecin au grand cœur. Balbus obéit – comme il a toujours obéi. (Balbus est obsédé par la soumission et la hiérarchie). Son second, Varadarayan Desikan, lui obéit ; c’est l’ordre des choses et Balbus aime l’ordre des choses. Pourquoi l’organisation s’intéresse-t-elle à ce jeune Docteur Choblet ? Varadarayan ira-t-il, par conscience professionnelle, jusqu’à séduire Madame Jeannet, la voisine de palier ? Quel est le rôle du cruciverbiste rencontré dans les jardins du château ? Cordon-bleu se joue du roman à suspens comme les frères Marx, jadis, se jouaient de Casablanca. On peut lire Cordon-bleu en noir et blanc, au rythme saccadé d’un film burlesque. On peut aussi lire Cordon-bleu en couleurs. (Balbus est obsédé par les couleurs).

En quête...

Les cafés littéraires en vidéo
Saint-Malo 2009

Patrick DEVILLE, Eddy L. HARRIS, Yvon LE MEN, Claudie GALLAY - En quête...


Fous d’Amérique

Les cafés littéraires en vidéo
Avec : Jean RASPAIL, Jean ROUAUD, Patrick DEVILLE, Patrick RAYNAL - Saint-Malo 2006

Les aventuriers de l’histoire

Revivre le festival : Cafés littéraires
Avec : DE CORTANZE Gérard, DEVILLE Patrick, RAMBAUD Patrick, SOUBLIN Jean - Saint-Malo 2004

Écrivains, poètes : que traduisent-ils ?

Avec Jil Silberstein et Patrick Deville. Rencontre animée par Marie-Madeleine Rigopoulos - Saint-Malo 2015

Avec Jil Silberstein et Patrick Deville. Rencontre animée par Marie-Madeleine Rigopoulos


Jamais sans mes livres : les voyages érudits

Avec Claude Eveno, Alexandre Najjar, Jean-Claude Perrier, Patrick Deville. Rencontre animée par Marie-Madeleine Rigopoulos - Saint-Malo 2015

Avec Claude Eveno, Alexandre Najjar, Jean-Claude Perrier, Patrick Deville. Rencontre animée par Marie-Madeleine Rigopoulos.


Entre roman, récit et essai : du voyage comme forme ouverte

Avec Patrick Deville, Jean Rolin et Caryl Ferey - Saint-Malo 2012

Avec Patrick Deville, Jean Rolin et Caryl Ferey


D’autres vies que la mienne

Saint-Malo 2009
Dimanche : 10h00 - D’autres vies que la mienne
avec Patrick Deville et Emmanuel Carrère