DE CATALDO Giancarlo

Italie

Romanzo criminale (Editions Métailié, 2006)

Giancarlo DE CATALDO
©Mordzinski

Giancarlo de Cataldo est né à Tarente (Pouilles) en 1956, dans une famille de la bourgeoisie du Sud. À 14 ans, son père lui fait lire Balzac. Sa manière de construire des récits à voix multiples en abordant des thèmes populaires fascineront le jeune De Cataldo. Il publiera son premier roman, Nero come il cuore (« Noir comme le cœur ») en 1989. Il est aujourd’hui auteur de romans, de nouvelles, de pièces de théâtre, de scénarios et d’essais. Magistrat, il ne l’est devenu qu’en 1995, un peu par hasard. Son quotidien, à la cour d’assise de Rome lui inspirera Romanzo criminale, best seller en Italie, porté à l’écran en 2006 par Michele Placido - son premier roman publié en France. Dans ce « faux polar », De Cataldo brosse un portrait saisissant de l’histoire criminelle italienne de ces trente dernières années.


Bibliographie :

  • Romanzo criminale (Editions Métailié, 2006)

Résumé de Romanzo criminale :

Fin du XXe siècle : un vieil homme se fait tabasser et voler son portefeuille par un groupe de petits voyous romains, mais il ne va pas tarder à récupérer son bien, arme à la main... Quand il chuchote à l’oreille du voleur son nom, le gamin se met à trembler. Il pourrait le laisser partir, ce serait plus sage, mais il pense : “ Et depuis quand avons-nous été sages ? Après avoir tué le petit voleur, il hurle ’J’étais avec le Libanais.’
Le Libanais, le Froid, le Dandy le Buffle, Patrizia... une bande de petits voyous a fait main basse sur Rome, entre la fin des années 70 et celle des années 90. Voici l’histoire authentique de la "bande de la Magliana", qui a mis la capitale en coupe réglée.
Toute l’histoire souterraine de l’Italie de ces années récentes (loge P2, terrorisme noir, assassinat d’Aldo Moro, politiciens et policiers corrompus, services secrets...) défile ainsi sous nos yeux, sans que jamais Giancarlo de Cataldo renonce aux moyens de la littérature : avec une écriture jubilatoire il alterne les scènes de roman noir et les tableaux de mœurs, la bouffonnerie et le drame. Il crée des personnages forts et originaux, notamment de magnifiques figures de femme. Ce roman épique d’une incroyable puissance a été unanimement salué par la presse italienne avant d’être adapté au cinéma par Michele Placido.

Les traîtres

Anne-Marie Métailié - 2012

1844 : dans la péninsule italienne partagée entre le royaume de Sardaigne et du Piémont, les provinces du Nord aux mains des Autrichiens, le centre occupé par les Etats du pape et le Sud, Sicile comprise, sous la férule réactionnaire des Bourbons de Naples, un désir d’unification et de démocratie monte de toute la société. Cette année-là, en Calabre, une expédition de partisans se heurte à l’indifférence des paysans qu’ils voulaient soulever, à la répression bourbonienne et à la trahison du bandit Calabrotto. Le jeune Lorenzo di Vallelaura, noble vénitien déserteur de l’armée autrichienne, arrache au bûcher Striga, une sorcière muette, génie des nombres qui sera pour toujours son ombre bienfaisante. Face au peloton d’exécution, Lorenzo accepte de devenir un traître à la solde de l’Empire austro-hongrois. Plus tard, à Londres, placé auprès de Mazzini, l’un des trois futurs pères de la patrie italienne, il sera mêlé à un demi-siècle d’intrigues entre puissances européennes, marqué par des attentats, des complots et des soulèvements aux quatre coins de la Botte. Face à lui, Von Aschenbach, chef des services secrets autrichiens, homosexuel tourmenté, et son homologue piémontais Vittorelli, cynique pourtant fasciné par l’autre grande figure du Risorgimento, Cavour. Autour de lui, Striga, qu’il retrouve aux côtés de Terra di Nessuno, l’héroïque guerrier sarde, et toute une société londonienne extravagante et géniale, le peintre Rossetti, l’aristocrate exténué Chatam et la très belle et très désirée lady Cosgrave, ardente adepte de la Cause. Le chemin de Lorenzo et des autres croisera aussi bien celui de Garibaldi que ceux de mafieux, de camorristes, de bandits anglais et de terroristes français. Tandis que dans les coulisses agissent Karl Marx, Victor Emmanuel II ou Napoléon III, nous sommes transportés de révolutions en réceptions somptueuses, de tavernes milanaises en sordides prisons napolitaines, des rues de Palerme en flammes aux chais du marsala, des bordels anglais aux ghettos de Rome et aux laboratoires où s’inventent les premières machines à calculer. Faisant ici montre d’une puissance créatrice qui le porte encore plus loin que son chef-d’œuvre Romanzo criminale, Giancarlo De Cataldo brasse les langues, les dialectes, les saveurs, les légendes et les chansons pour nous restituer horreurs et splendeurs d’une époque encore en résonnance profonde avec la nôtre. Maniant l’ironie de l’essayiste et la science du feuilletoniste, il sait nous attacher aux destins individuels d’une nuée de personnages, historiques ou romanesques, à leurs ambiguïtés, leurs vilénies et leurs grandeurs, jusqu’à leurs fins amères, absurdes ou apaisées. A travers eux, nous assistons à la naissance de cette grande nation moderne, l’Italie, accouchée par les complots de politiciens, de terroristes et de mafieux.