Cinéaste iranienne, Sepideh Farsi est emprisonnée à 16 ans pour avoir dissimulé un dissident du régime. Elle est envoyée à Machhad, où des centaines de femmes sont exécutées. Interdite d’accès à l’université à sa sortie, la cinéaste s’exile alors en France afin de poursuivre des études de mathématiques avant de se tourner vers les arts. D’abord photographe et scénariste, elle trouve dans le cinéma une façon d’exprimer sa relation à l’Iran et les complexités de sa diaspora. Travaillant sur le vif, elle s’attache à décrire l’instant dans un style naturaliste et épuré qui met en exergue l’humanité de ses sujets. Red Rose (2014) explore le fossé entre deux générations et deux révolutions, à travers l’histoire entre Sara, jeune manifestante insurrectionnelle, et Ali, quinquagénaire reclus et taciturne. Pour celle qui considère le cinéma comme « une arme et une responsabilité », Sepideh Farsi tisse la toile de la révolution avec Filles d’Iran, court métrage composé d’images de manifestations de caméras anonymes et dédié non seulement aux Iraniennes, à sa fille, mais à toutes les voix unifiées par un même combat.