DJAILANI Nassuf

France

Daïra pour la mer (Bruno Doucey, 2022)

© D.R.

« J’essaie d’écrire et j’essaie de tendre l’oreille pour raconter le ventre de cet endroit, de cette terre-là. » Ainsi Nassuf Djailani décrit-il son rapport a l’écriture à travers laquelle, depuis son départ de Mayotte pour Bordeaux, il exprime son mal du pays et son amour pour son île natale. Parti à 17 ans poursuivre des études de journalisme au cours desquelles il reçoit le prix Bayard jeune journaliste, il publie durant cette période son premier recueil de poésie, Spirale (Les Belles pages, 2003). Il ne s’en tient pas là : Grand prix de l’Océan indien pour Roucoulement (Komedit, 2006), il écrit également des nouvelles, compilées dans Une saison aux Comores, premier Prix de la nouvelle Francojeune. Soucieux de représenter avec lucidité et franchise la société mahoraise, il s’attache à défendre la visibilité de l’écriture indianocéanique et co-fonde la revue culturelle Project-îles. Ses œuvres d’une grande candeur restent marquées de tendresse, qu’il s’agisse de pièces de théâtre, recueils de poésie, ou de nouvelles. Véritable ode à Mayotte, Daïra pour la mer est un émouvant péan d’un auteur à la plume claire et incisive, mais toujours teintée d’une profonde mélancolie.


Bibliographie

Poésie

  • Daïra pour la mer (Bruno Doucey, 2022)
  • Naître ici (Bruno Doucey, 2019)
  • Hadith pour une République à naître (Komedit, 2017)
  • Haisoratra (Komedit, 2015)
  • Roucoulement (Komedit, 2013)
  • Spirale (Les Belles page, 2003)

Nouvelles

  • Une saison aux Comores (Komedit, 2012)

Romans

  • Cette morsure trop vive (Atelier des nomades, 2021)
  • L’ogre au turban doré (Komedit, 2021)
  • L’irrésistible nécessité de mordre dans une mangue (Komedit, 2020)
  • Comorian Vertigo (Komedit, 2017)
  • Le songe… d’une probable renaissance… (Komedit, 2012)

Théâtre

  • En finir avec Bob (Komedit, 2020)
  • Les dits du bout de l’île (Komedit, 2019)
  • Se résoudre à filer vers le Sud (L’Harmattan, 2012)

Autre

  • Mayotte, L’âme d’une île, avec Thierry Cron (Éditions des Autres, 2020)
Daïra pour la mer

Daïra pour la mer

Bruno Doucey - 2022

D’abord il y a la mer, les pêcheurs qui « butinent au-delà du lagon », les cases en torchis, l’arbre dont la droiture défie les siècles. Il y a la nuit et ses parfums de sève chaude, le frémissement des corps, cet homme qui distribue des poèmes aux passants. Il y a la mère que le poète chante en deux langues, le kibushi et le français, « jusqu’à [se] perdre dans le royaume d’enfance ». Il y a le quignon de pain de l’homme qui a faim, ce tirailleur de la Seconde Guerre mondiale que l’on enrôle chaque 14 juillet pour des exhibitions mémorielles. Il y a cette grand-mère chant d’amour, et les bras d’un grand-père auxquels s’accrochent les radeaux perdus. Avec Nassuf Djailani, Mayotte n’est pas une terre à genoux. Elle danse, elle danse, comme les soufis dansent daïra. Au cœur du monde, tels les arbres dans le vent.

Cette morsure trop vive

Cette morsure trop vive

Ateliers des nomades - 2021

Sur la petite île de Mayotte, deux frères grandissent à l’ombre de leur mère vaillante. Entre les exigences maternelles et les passions soulevées par l’intrigante Marina, ils se jaugent et se construisent. Le destin déflagre alors au-dessus de leurs têtes. Soul, l’aîné, fier héros de guerre, se retrouve pris au piège d’un crime des plus sordides pour lequel il est le coupable tout désigné. Broyé par la machine judiciaire, il se débat entre douleur et désespoir. Lorsque le juge d’instruction s’immisce dans cette affaire tentaculaire, il révèle un trafic crapuleux.
Au son du jazz et du chigoma, les trajectoires de ces êtres frappés par des tragédies se tissent et se heurtent.


Naître ici

Naître ici

Bruno Doucey - 2019

« Naître ici / N’être rien / qu’un pépiement d’oiseau / en cage. » Ces vers par lesquels débute l’un des premiers poèmes du recueil de Nassuf Djailani nous rappellent qu’aucun être humain ne choisit le lieu où il naît sur la terre. Un pays pour les uns. Une île pour les autres. Une prison pour les moins chanceux… Mais la vie rebat les cartes : l’île de l’enfance se met en marche, l’arbre que l’on croyait enraciné voyage, « la mer promet l’ailleurs avec ses horizons tachés d’orange ». Avec le temps, l’enfant que l’on croyait voué à l’insularité et aux grands vents de l’océan Indien devient un citoyen du monde, fier des valeurs métisses qu’il porte en lui et des horizons qu’il déplace par la parole. « 26 lettres pour un sourire », le poème de la vie en ligne de mire. Et un éditeur heureux de faire entendre cette voix de poète originaire des Comores.

Programme


Samedi

17h00
La seconde demeure
Salle Sainte Anne

Invités : LE MEN Yvon, YEVTOUCHENKO Ella, DJAILANI Nassuf

18h30
Signatures

Dimanche

14h00
Signatures

Lundi

11h00
Signatures