DJAILANI Nassuf

France

Daïra pour la mer (Bruno Doucey, 2022)

© D.R.

Nassuf Djailani est l’éditeur et le fondateur des Editions Project’îles, après avoir été directeur de publication de la revue du même nom. Également poète, dramaturge, romancier et journaliste, il a notamment remporté le Prix Ahmed Baba 2022 pour son roman Cette morsure trop vive (éditions Atelier des nomades) et a reçu le Prix Fetkann Maryse Condé 2021 pour Naître ici (éditions Bruno Doucey). Son œuvre est publiée en français mais aussi en kibushi (essentiellement la poésie publiée dans l’une des deux langues parlées à l’île de Mayotte, dérivée du sakalave, une langue malgache). Véritable ode à Mayotte, Daïra pour la mer (Bruno Doucey, 2022) est un émouvant péan d’un auteur à la plume claire et incisive, mais toujours teintée d’une profonde mélancolie.


Bibliographie

Poésie

  • Daïra pour la mer (Bruno Doucey, 2022)
  • Tsiko tsy samborina (Komedit, 2022)
  • Naître ici (Bruno Doucey, 2019)
  • Hadith pour une République à naître (Komedit, 2017)
  • Haisoratra (Komedit, 2015)
  • Roucoulement (Komedit, 2013)
  • Spirale (Les Belles page, 2003)

Nouvelles

  • Une saison aux Comores (Komedit, 2012)

Romans

  • Comorian vertigo (Komedit, 2023)
  • Cette morsure trop vive (Atelier des nomades, 2021)
  • L’ogre au turban doré (Komedit, 2021)
  • L’irrésistible nécessité de mordre dans une mangue (Komedit, 2020)
  • Comorian Vertigo (Komedit, 2017)
  • Le songe… d’une probable renaissance… (Komedit, 2012)

Théâtre

  • En finir avec Bob (Komedit, 2020)
  • Les dits du bout de l’île (Komedit, 2019)
  • Se résoudre à filer vers le Sud (L’Harmattan, 2012)

Autre

  • Mayotte, L’âme d’une île, avec Thierry Cron (Éditions des Autres, 2020)
Daïra pour la mer

Daïra pour la mer

Bruno Doucey - 2022

D’abord il y a la mer, les pêcheurs qui « butinent au-delà du lagon », les cases en torchis, l’arbre dont la droiture défie les siècles. Il y a la nuit et ses parfums de sève chaude, le frémissement des corps, cet homme qui distribue des poèmes aux passants. Il y a la mère que le poète chante en deux langues, le kibushi et le français, « jusqu’à [se] perdre dans le royaume d’enfance ». Il y a le quignon de pain de l’homme qui a faim, ce tirailleur de la Seconde Guerre mondiale que l’on enrôle chaque 14 juillet pour des exhibitions mémorielles. Il y a cette grand-mère chant d’amour, et les bras d’un grand-père auxquels s’accrochent les radeaux perdus. Avec Nassuf Djailani, Mayotte n’est pas une terre à genoux. Elle danse, elle danse, comme les soufis dansent daïra. Au cœur du monde, tels les arbres dans le vent.

Cette morsure trop vive

Cette morsure trop vive

Ateliers des nomades - 2021

Sur la petite île de Mayotte, deux frères grandissent à l’ombre de leur mère vaillante. Entre les exigences maternelles et les passions soulevées par l’intrigante Marina, ils se jaugent et se construisent. Le destin déflagre alors au-dessus de leurs têtes. Soul, l’aîné, fier héros de guerre, se retrouve pris au piège d’un crime des plus sordides pour lequel il est le coupable tout désigné. Broyé par la machine judiciaire, il se débat entre douleur et désespoir. Lorsque le juge d’instruction s’immisce dans cette affaire tentaculaire, il révèle un trafic crapuleux.
Au son du jazz et du chigoma, les trajectoires de ces êtres frappés par des tragédies se tissent et se heurtent.


Naître ici

Naître ici

Bruno Doucey - 2019

« Naître ici / N’être rien / qu’un pépiement d’oiseau / en cage. » Ces vers par lesquels débute l’un des premiers poèmes du recueil de Nassuf Djailani nous rappellent qu’aucun être humain ne choisit le lieu où il naît sur la terre. Un pays pour les uns. Une île pour les autres. Une prison pour les moins chanceux… Mais la vie rebat les cartes : l’île de l’enfance se met en marche, l’arbre que l’on croyait enraciné voyage, « la mer promet l’ailleurs avec ses horizons tachés d’orange ». Avec le temps, l’enfant que l’on croyait voué à l’insularité et aux grands vents de l’océan Indien devient un citoyen du monde, fier des valeurs métisses qu’il porte en lui et des horizons qu’il déplace par la parole. « 26 lettres pour un sourire », le poème de la vie en ligne de mire. Et un éditeur heureux de faire entendre cette voix de poète originaire des Comores.