TAMBY Jean-Luc

France

Mystérieuses bleutés. À l’écoute d’Edouard Glissant et de Miles Davis (Institut du Tout-Monde, 2022)

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Jean-Luc Tamby est luthiste et musicologue. Il a publié de nombreux articles sur l’improvisation, les identifications multiples, les relations entre écriture contemporaine et musique. Il enseigne les instruments à cordes pincées et l’improvisation au Conservatoire de Rennes ; il est également chargé de cours à l’université de Rouen, ainsi qu’au Pont Supérieur Bretagne Pays de la Loire. En tant qu’instrumentiste, il s’intéresse particulièrement aux relations entre musique et poésie, aux dialogues avec l’oralité musicale, à l’interculturalité et à l’improvisation. Dans ce cadre, il collabore avec l’ensemble Le Poème Harmonique et accompagne les chanteuses Emmanuelle Huteau et Caroline Marçot, ainsi que le poète Yvon Le Men, quand il n’improvise pas avec les compositeurs Thierry Machuel et le guitariste de jazz Erwan Boivent. Dans son nouveau livre paru cette année, il contemple parallèlement les travaux d’Édouard Glissant et de Miles Davis et tente ainsi de s’approcher d’une « grammaire de la création » commune aux deux artistes.


Bibliographie

  • Mystérieuses bleutés. À l’écoute d’Edouard Glissant et de Miles Davis (éditions de l’Institut du Tout-Monde, 2022)
  • Édouard Glissant, l’éclat et l’obscur (Presses Universitaires des Antilles, 2020)
Mystérieuses bleuités. À l'écoute d'Édouard Glissant et de Miles Davis

Mystérieuses bleuités. À l’écoute d’Édouard Glissant et de Miles Davis

Éditions de l’Institut du Tout-Monde - 2022

Contempler parallèlement son style d’écriture avec le style de jazz de Miles Davis, c’est une tâche que me proposa Édouard Glissant lui-même, au cours d’un entretien qu’il m’accorda en juillet 2005. J’étais venu le rencontrer dans le Pays Basque où il se produisait avec Bernard Lubat, alors que je commençais un travail de doctorat sur les relations de son œuvre avec la musique.

Se livrer à une écoute musicale de l’écriture d’Édouard Glissant et à une lecture poétique de la musique de Miles Davis, implique que l’on consente à la démesure de la métaphore, mais aussi à la démesure de ces créateurs titanesques, dont l’œuvre est si difficile à cerner et à circonscrire dans des genres ou des procédés. Une telle écoute exige paradoxalement une attention constante à la précision de l’écriture, à la rigueur des choix formels qui dictèrent l’évolution des musiques.

À travers onze chapitres traitant notamment de l’improvisation et de l’écriture, du lien entre le sens et le son, du lyrisme et du rythme, ce livre tente de s’approcher d’une « grammaire de la création » commune aux deux artistes, sans ignorer que de tels univers sont par essence à l’abri de toute réduction mécaniste, protégés par cette « mystérieuse bleuité » dont parle Édouard Glissant et que Sylvie Séma nous laisse entrevoir dans son œuvre picturale.

Edouard Glissant, l'éclat et l'obscur

Edouard Glissant, l’éclat et l’obscur

Presses Universitaires des Antilles - 2020

de Pauline Amy de la Breteque (Auteur), Axel Artheron (Auteur), Dominique Aurelia (Auteur), Hughes Azérad (Auteur), Géraldine Banaré (Auteur), Cécile Bertin-Elisabeth (Auteur), Frank Collin (Auteur), Patricia Conflon Gros-Désirs (Auteur), Jacques Coursil (Auteur), Serge Domi (Auteur), Juliette Éloi-Blézès (Auteur), Sylvie Glissant (Auteur), Jeanne Jégousso (Auteur), Fabienne Kanor (Auteur), Raphaël Lauro (Auteur), Benaouda Lebdai (Auteur), Alexandre Leupin (Auteur), Valérie Loichot (Auteur), Jean-Pol Madou (Auteur), Corinne Mence-Caster (Auteur), Michel Mingote Ferreira de Ázara (Auteur), Monique Milia-Marie-Luce (Auteur), Brenda Moore (Auteur), Valérie Perez (Auteur), Christine Raguet (Auteur), Guillaume Robillard (Auteur), Cécile Rousselet (Auteur), Christian Saad (Auteur), Jean-Pierre Sainton (Auteur), Anaïs Stampfli (Auteur), Jean-Luc Tamby (Auteur), Charly Verstraet (Auteur), Kerry-Jane Wallart (Auteur), Michelle Zerba (Auteur)

Au Diamant, face à la mer, Victor Anicet dit la signifiance de la tombe d’Édouard Glissant ; au morne Bezaudin, Josette Massolin se couche pour embrasser et bénir la terre où l’écrivain naquit. Le cercle de la vie et de la mort semble se clore, mais c’est seulement pour un instant. Car rien n’est vrai, tout est vivant, la mort n’est qu’une éclipse mensongère : l’œuvre vit intensément. Pour en témoigner, une centaine de critiques, d’intellectuels, de philosophes se sont réunis au campus de Schœlcher en mars 2018, autour du thème « Édouard Glissant : l’éclat et l’obscur ». Ce colloque international fut le premier jamais organisé en Martinique pour célébrer l’écrivain en sa terre natale. Toutes les disciplines furent représentées épousant l’esprit d’une œuvre qui ne s’est jamais confinée dans les ghettos académiques et génériques, mais s’est, dès l’origine, ouverte au monde et à la poésie, dans une admirable fusion. Les organisateurs du colloque, Dominique Aurélia, Jean-Pierre Sainton et Alexandre Leupin ont voulu, à travers ce volume, ancrer définitivement Edouard Glissant dans le sable ardent de son pays.