ANVAR Leili

France - Iran

Le cri des femmes afghanes (Bruno Doucey, 2022)

Née d’un père iranien et d’une mère française, docteur en littérature persane, maître de conférences à l’Inalco, essayiste, traductrice, Leili Anvar se consacre depuis longtemps à l’étude de la littérature mystique et de la littérature amoureuse. On lui doit notamment une traduction en vers du Cantique des oiseaux d’Attâr (Diane de Selliers, 2012), ainsi qu’une traduction de Leyli et Majnûn de Jâmi, illustré par des miniatures d’Orient (Diane de Selliers, 2021). Sa contribution à la connaissance de la culture persane porte l’espoir d’un dialogue entre les êtres, les langues et les civilisations. En 2022, elle publie aux éditions Bruno Doucey l’anthologie Le cri des femmes afghanes, dans laquelle elle traduit les écrits de femmes d’Afghanistan qui trouvent dans la poésie un nouvel espace de liberté. Dans ces vers, ces chants, ces mots, se lisent leur courage et leurs espoirs.


Bibliographie non-exhaustive

  • Le cri des femmes afghanes (Bruno Doucey, 2022)
  • Leyli et Majnûn de Jâmi illustré par les miniatures d’Orient - Traduction (Diane de Selliers, 2021)
  • Paroles de Vérités d’Ostad Elahi - Traduction (Albin Michel, 2014)
  • Le Cantique des oiseaux d‘Attâr illustré par la peinture en Islam d’orient - Traduction (Diane de Selliers, 2012)
  • Les Femmes, l’amour et le sacré avec Jean Clair et Abdelwahab Meddeb (Albin Michel, 2010)
  • Malek Jân Ne’mati, la vie n’est pas courte mais le temps est compté- (Diane de Selliers, 2007)
  • Rûmî (Entrelacs, 2004)
Le cri des femmes afghanes

Le cri des femmes afghanes

Bruno Doucey - 2022

Anthologie établie et traduite par Leili Anvar

Préface par Atiq Rahimi

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Le mot de l’éditeur :

Il existe « un cri du silence » comme il existe des silhouettes sans visage et des visages sans voix. En Afghanistan, depuis longtemps déjà, l’oiseau noir de la peur paraît s’être juché sur l’épaule des femmes. Du monde libre qui est le nôtre, nous les imaginons invisibles et muettes sous la burqa, condamnées à la misogynie aveugle, recluses dans le poing d’une domination archaïque. Pourtant en Afghanistan, comme ici, des femmes lisent et écrivent. Des vers. Des chants. De la poésie. Des mots qui ouvrent en elles, et autour d’elles, un espace de liberté où ce qui est interdit, tabou, bafoué, vient sourdre comme une source à la surface de la terre. Les langues se délient. Les corps parlent. L’âme trouve une voix. Et l’eau de leurs poèmes irrigue le monde d’une espérance que l’on n’attendait plus. Oui, le courage des femmes dévoile ici son vrai visage.

Extrait :

« La nuit, les étoiles
Brûlent de douleur avec nous
La nuit, les nuages
Pleurent de chagrin avec nous
La nuit, les feuilles
Tremblent de peur avec nous
La nuit, les vents
Soufflent de rage avec nous
Et nous, dans les ténèbres de ces nuits
Débordant de cris sans voix
Avec la torche de nos prières
C’est l’aube que nous attendons… »

– Parvin Pejvâk