BESSERIE Maylis

France

Les amours dispersées (Gallimard, 2022)

© Francesca Mantovani ® Editions Gallimard

Productrice à France Culture, Maylis Besserie a fait une entrée fracassante en littérature en 2020 avec un premier roman audacieux, Le Tiers Temps, qui remporta la même année le Goncourt du premier roman. La romancière y décrit les derniers jours de Samuel Beckett dans une maison de retraite parisienne ; traversant ses souvenirs, imaginés à partir de faits, elle dresse un portrait singulier, mélancolique et touchant de l’auteur d’En attendant Godot, qui - ironiquement - attend ici sa fin et jette un dernier regard sur sa vie et son oeuvre. L’autrice poursuit cette année son épopée irlandaise et met en scène un autre auteur lauréat du Prix Nobel de littérature : William Butler Yeats, poète père de l’indépendance d’Irlande. Sorti de sa tombe, le fantôme de Yeats vient raconter son histoire, qui se confond avec celle de son pays. Sur fond d’enquête, Maylis Besserie fait dialoguer les vivants avec le mort, et offre un récit intimiste et unique sur l’une des plus célèbres plumes de la langue anglaise.


Bibliographie

  • Les amours dispersées (Gallimard, 2022)
  • Le Tiers Temps (Gallimard, 2020) prix Goncourt du premier roman 2020
Les amours dispersées

Les amours dispersées

Gallimard - 2022

« Elle est entrée comme une ombre. Elle a glissé et s’est fichée dans mon œil, entre mes paupières que la poussière a refermées. » 

Elle, c’est Maud Gonne, la muse de l’écrivain William Butler Yeats. Enterré en France en 1939 dans le cimetière de Roquebrune-Cap-Martin pour être rendu à l’Irlande une décennie plus tard, le voilà qui revient sous les traits d’un fantôme. Il sort de sa tombe pour raconter son amour contrarié avec Maud, histoire qui se confond avec celle de l’indépendance de l’Irlande dont ils ont été tous deux des acteurs emblématiques. Si le fantôme s’est brusquement réveillé, c’est parce que des documents diplomatiques longtemps tenus secrets ont refait surface, soulevant le doute sur le contenu du cercueil ramené au pays pour des funérailles nationales. Où est donc passé le corps du poète ? Plane-t-il encore, comme il l’a écrit, « quelque part au-dessus des nuages ? » Que reste-t-il de nos amours et de nos morts, si ce n’est leur poésie ?