UMUBYEYI MAIRESSE Beata

Rwanda - France

Le convoi (Flammarion, 2024)

© Céline Nieszawer - Flammarion

Écrivaine franco-rwandaise, Beata Umubyeyi Mairesse a grandi à Butare, au sud du Rwanda, et vit aujourd’hui à Bordeaux. Elle est notamment l’autrice de Consolée (Autrement, 2022) et Tous tes enfants dispersés (Autrement, 2019), deux romans salués par la critique qui racontent le long chemin vers la reconstruction des générations marquées par le génocide des Tutsis. Continuant de puiser son inspiration dans son histoire personnelle, mais s’éloignant cette fois-ci de la fiction, l’autrice témoigne de son exfiltration en convoi humanitaire le 18 juin 1994, lors du drame rwandais. Récit-enquête émouvant et très bien documenté, Le convoi (Flammarion, 2024) donne la parole aux victimes et questionne le regard occidental porté sur l’Afrique et son histoire.

« Le fait d’émailler mes phrases françaises d’expressions ou de mots en kinyarwanda n’est pas une tentative d’exotisation pour mieux plaire au lectorat occidental, ni une volonté de gagner en authenticité, mais bien la façon que j’ai trouvée de traduire ma langue intérieure, multiple, de cohabitations assumées, pour créer des connivences entre mes deux mondes. » (Ecole des lettres)


Bibliographie

  • Le convoi (Flammarion, 2024)
  • Consolée (Autrement, 2022)
  • Ejo, suivie de Lézardes et autres nouvelles (Autrement, 2020)
  • Tous tes enfants dispersés (Autrement, 2019)
  • Après le progrès (La Cheminante, 2019)
  • Lézardes (La Cheminante, 2017)
  • Ejo (La Cheminante, 2015)
Le convoi

Le convoi

Flammarion - 2024

"Il aura fallu quinze ans de cheminement incertain, une enquête menée aux confins de mémoires étiolées, pour retrouver une image sur laquelle j’espérais figurer, puis pour chercher mes compagnons de fuite. Quinze ans pour m’autoriser enfin à écrire cette histoire. La mienne et à travers elle, car il s’agit bien de me réinscrire dans un collectif, la nôtre, l’histoire des enfants des convois."

Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse, alors adolescente, a eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse. Treize ans après les faits, elle entre en contact avec l’équipe de la BBC qui a filmé et photographié ce convoi. Commence alors une enquête acharnée (entre le Rwanda, le Royaume-Uni, la Suisse, la France, l’Italie et l’Afrique du Sud) pour recomposer les événements auprès des témoins encore vivants : rescapés, humanitaires, journalistes. Le génocide des Tutsi, comme d’autres faits historiques africains, a été principalement raconté au monde à travers des images et des interprétations occidentales, faisant parfois des victimes les figurants de leur propre histoire. Nourri de réflexions sur l’acte de témoigner et la valeur des traces, entre recherche d’archives et écriture de soi, Le convoi est un livre sobre et bouleversant : il offre une contribution essentielle à la réappropriation et à la transmission de cette mémoire collective.


  • « Le Convoi est un grand livre, presque intimidant par son autorité souveraine, par ce qu’il dit tout autant que par la manière dont il le dit. » Livres Hebdo
  • « Le Convoi raconte ce sauvetage, ou plutôt il en cherche les traces. Auprès des journalistes comme des humanitaires, Beata Umubyeyi Mairesse part en quête d’images, rushs de reportage, photos oubliées, clichés ambigus… Quête souvent entravée mais riche en surprises. Quand le récit s’ouvre, en effet, l’autrice affirme vouloir en partager les fruits avec d’autres enfants du convoi. Lorsqu’on referme le livre, on saisit que l’essentiel, pour cette métisse à la fois « transfuge de classe et de race », était de se ménager une place parmi eux, de se forger une légitimité, d’être pleinement reconnue comme survivante parmi les survivants. » Le Monde
  • « Rwanda, 1994. Menacés de mort, un millier d’enfants tutsi sont exfiltrés. Parmi eux, Beata Umubyeyi Mairesse. Elle en fait le récit et l’analyse, au nom de tous, pour que soit enfin entendue la parole des victimes du génocide. » Télérama
  • « Beata Umubyeyi Mairesse dénoue les fils de ce passé effrayant et nous aide а changer de regard sur cette terrible tragédie humaine. » La Croix
  • « Un récit fascinant qui se déploie dans le labyrinthe de la mémoire, interroge sans cesse le sens et la réalité des mots. » Libération
  • « Des mots d’une grande précision, d’une grande sobriété, d’une grande humanité aussi. » RFI
  • « Ce livre est une plongée dans les noirceurs de l’humanité, une profonde réflexion sur le bien et le mal. » Ouest-France
Tous tes enfants dispersés

Tous tes enfants dispersés

Autrement - 2019

Peut-on réparer l’irréparable, rassemble ceux que l’histoire a dispersés ? Blanche, rwandaise, vit à Bordeaux après avoir fui le génocide des Tutsi de 1994. Elle a construit sa vie en France, avec son mari et son enfant métis Stokely. Mais après des années d’exil, quand Blanche rend visite à sa mère Immaculata, la mémoire douloureuse refait surface. Celle qui est restée et celle qui est partie pourront-elles se parler, se pardonner, s’aimer de nouveau ? Stokely, lui, pris entre deux pays, veut comprendre d’où il vient.
Ode aux mères persévérantes, à la transmission, à la pulsion de vie qui anime chacun d’entre nous, Tous tes enfants dispersés porte les voix de trois générations tentant de renouer des liens brisés et de trouver leur place dans le monde d’aujourd’hui. Ce premier roman fait preuve d’une sensibilité impressionnante et signe la naissance d’une voix importante.

Pour une littérature-monde en français

Grands débats
Avec : Velibor ČOLIĆ, Dany LAFERRIÈRE, Beata UMUBYEYI MAIRESSE - Saint-Malo 2021

Animé par : Marie-Madeleine RIGOPOULOS

Plus tard, on dira peut-être que ce fut un moment historique : le Goncourt, le Grand prix du roman de l’Académie française, le Renaudot, le Fémina, le Goncourt des lycéens, décernés à des écrivains d’Outre-France, un auteur Haïtien intronisé à l’Académie française... Simple hasard, simple détour vagabond avant que le fleuve revienne dans son lit ? Nous pensons, au contraire : révolution copernicienne. Copernicienne, parce qu’elle révèle ce que le milieu littéraire savait déjà, sans l’admettre : le centre, ce point depuis lequel était supposée rayonner une littérature franco-française n’est plus le centre. Le centre jusqu’ici, même si de moins en moins, avait eu cette capa- cité d’absorption qui contraignait les auteurs venus d’ailleurs à se dépouiller de leurs bagages avant de se fondre dans le creuset de la langue et de son histoire nationale : le centre est désormais partout, aux quatre coins du monde. Retour sur le manifeste pour une littérature-monde en compagnie de la lauréate du prix des Cinq continents 2021, Beata Umubyeyi Mairesse pour son roman Tous tes enfants dispersés (Autrement), Dany Laferrière de l’Académie Française, signataire du Manifeste pour une Littérature-Monde en français et Velibor Colic.


Déchirures

Cafés littéraires
Avec : Thomas C. WILLIAMS, Beata UMUBYEYI MAIRESSE - Saint-Malo 2021

Animé par : Maëtte CHANTREL et Michel ABESCAT