Bibliographie
- La première femme (Anne-Marie Métailié, 2024)
- Kintu (Anne-Marie Métailié, 2019)
La première femme (Anne-Marie Métailié, 2024)
Originaire de Kampala, Jennifer Nansubuga Makumbi a étudié et enseigné la littérature anglaise en Ouganda avant de poursuivre ses études en Grande-Bretagne, où elle vit aujourd’hui. En 2019, elle fait une entrée fracassante sur la scène littéraire avec Kintu (Anne-Marie Métailié, 2019), un premier roman instantanément considéré comme un “classique”, salué tant par le public que la critique internationale (prix Transfuge 2019 du premier roman, prix Windham-Campbell 2018, Commonwealth Short Story Prize 2014…). De retour cette année avec La première femme (Anne-Marie Métailié, 2024), la romancière ougandaise livre l’histoire drôle et émouvante d’une héroine extraordinaire, explorant avec brio les mythes sur la maternité et la vigueur de la sagesse féminine.
Bibliographie
Comment devient-on une femme quand on ne sait pas qui est sa mère ?
Nous sommes en 1975, sous l’ubuesque dictature d’Idi Amin Dada. La jeune Kirabo a été élevée par ses grands-parents en Ouganda, personne ne veut lui dire qui est sa mère. Têtue et volontaire, elle décide de chercher la vérité et d’interroger Nsuuta la sorcière.
Avec un style à la fois épique et profondément intime, drôle et émouvant, Jennifer Nansubuga Makumbi restitue le surréalisme de la vie quotidienne dans une période imprévisible et absurde. Elle explore avec brio les mythes sur la maternité et comment la sagesse féminine du passé irrigue le présent et le futur. À travers la légende de la Première Femme, elle nous montre comment les sociétés se fondent dans la fabrication des mythes mais aussi dans leur transformation.
Entre folklore et féminisme moderne, cette histoire ouvre de nouveaux mondes au lecteur.
Traduit de l’anglais (Ouganda) par Céline Schwaller
Les malédictions ont la vie dure. Depuis que Kintu, gouverneur d’une lointaine province du royaume du Buganda, a tué accidentellement son fils adoptif d’une malheureuse gifle, en 1750, un sort est lancé sur tous ses descendants, les vouant à la folie, à la mort violente, au suicide.
Et en effet, trois siècles plus tard, les descendants de Kintu semblent abonnés au tragique : Suubi harcelée par sa sœur jumelle qu’elle n’a jamais connue, Kanani, le « réveillé » évangéliste, fanatique mais lubrique, Isaac Newton, torturé par l’idée d’avoir transmis le sida à sa femme et à son fils. Et enfin, Miisi, le patriarche, l’intellectuel éduqué à l’étranger, harcelé par des visions et des rêves où s’invitent l’enfance, les esprits, l’histoire du clan et de la nation toute entière.
Un par un, ils sont appelés par les anciens du clan, dans une forêt aux confins de l’Ouganda, dans une ultime tentative de conjurer le sort.
Mêlant les époques, les lieux, les ambiances avec une force narrative proprement époustouflante, manœuvrant avec souplesse et humour dans les méandres de l’histoire, du mythe, des légendes populaires, déployant un incroyable casting de personnages, tous liés par le sang, tous condamnés, Kintu est un premier roman magistral, foisonnant, inattendu ; un répertoire shakespearien des turpitudes humaines tout autant qu’une formidable plongée dans un pays méconnu.
Dans une langue magnifique, sans céder un millimètre aux bons sentiments, Jennifer Nansubuga Makumbi dresse une épopée terriblement contemporaine, aussi puissante, profonde et impitoyable qu’un fleuve. Et fait une entrée fracassante dans la littérature universelle.