ROUX Frédéric

France

Alias Ali (Fayard, 2013)

Biographie

© Richard Dumas

Lauréat du Prix France Culture-Télérama 2013 pour son ouvrage consacré au légendaire Mohammed Ali, Frédéric Roux continue de fouiller d’un même geste les coulisses du monde de la boxe et l’envers du décor américain. Avant Alias Ali, il avait signé en 1999 une excellente biographie de Myke Tyson (Tyson, un cauchemar américain), retraçant, du ring à l’arrière des limousines, l’épopée tragi-comique des années quatre-vingt, époque de démesure où tout s’achetait, les muscles comme les âmes.

Son style emprunte à la boxe, sport qu’il a longtemps pratiqué au point d’en faire le sujet de son premier livre en 1984. Maîtrisant l’art de l’esquive et du déplacement, l’écrivain ne rechigne pas à taper du poing sur la table. Loin du sérail, vivant de son métier de pédicure, il participe pendant vingt ans, de 1970 à 1990, aux interventions du collectif d’artistes d’inspiration situationniste, « Présence Panchounette ». Après la dissolution "dans la gloire" du groupe au début des années 1990, il commence à publier à un rythme régulier.

En 2008, il connaît un beau succès auprès du public et de la critique avec L’hiver indien, un récit magistral et mélancolique qui nous emporte dans un petit port de pêche en bordure de Pacifique, où un jeune homme éprouve le désir de renouer avec sa terre et la culture de la pêche à la baleine, après des années d’errance et de beuveries.

En 2013, Frédéric Roux reviens vers l’univers de la boxe, avec un ouvrage consacré à Cassius Marcellus Clay Jr : Alias Ali. Fruit d’un travail de neuf longues années passées à compiler des centaines de citations réelles ou apocryphes , ce livre, qui tient de la performance littéraire, n’est pas vraiment une biographie et ne parle pas essentiellement de boxe. Plutôt de l’Amérique sous Nixon, de la condition des Noirs, du Vietnam, d’Elvis Presley... Agrégat de paroles rapportées et de traits d’esprits, vrais ou faux, ce roman inclassable, à la mécanique narrative puissante, brosse à travers la figure du célèbre boxeur un portrait percutant de l’Amérique des années 60 et 70.


Liens

Le site officiel de Frédéric Roux


Bibliographie

  • Alias Ali (Fayard, 2013)
  • Éloge du mauvais goût (Le Rocher, 2011)
  • L’hiver indien (Grasset, 2008)
  • Hyperman, pour une morale génétiquement modifiée (Bourin Editeur, 2006)
  • Et mon fils avec moi n’apprendra qu’à pleurer (Grasset, 2005)
  • Copié/Collé (MAMCO, 2005)
  • Ring (Grasset, 2004)
  • Comtes de la littérature ordinaire (Mille et une nuits, 2004)
  • Fils de Sultan (Mille et une nuits, 2002)
  • Assez !, essai (Sens&Tonka, 2000)
  • Le désir de guerre (Le cherche midi éditeur, 1999)
  • Tyson, un cauchemar américain (Grasset, 1999)
  • Mal de père (Flammarion, 1996)
  • L’Introduction de l’esthétique (L’Harmattan, 1996)
  • Tiens-toi droit (Seghers, 1991)
  • Lève ton gauche ! (Ramsay, 1984)

Présentation de Alias Ali

Entre ce qu’en disait Odessa Clay : « J’ai jamais compris pourquoi Dieu m’avait choisie pour être sa mère » et ce qu’en dit Khalia Ali : « Il n’est plus rien, juste un objet », soixante-dix ans ont passé, Cassius Marcellus Clay Junior est devenu Muhammad Ali, le plus grand sportif de tous les temps. Entre Richard Nixon qui dansait la gigue dans le bureau ovale à l’idée que ce « trou-du-cul de déserteur » ait perdu pour la première fois et Barack Obama qui travaille sous une photo du jeune Clay victorieux, le parcours de Muhammad Ali épouse celui de l’histoire des États-Unis et des conditions modernes de sa représentation. Comme son personnage et son destin valent mieux qu’un essai sur l’évolution des rapports raciaux des années 1950 à nos jours ou qu’une biographie conventionnelle, il a fallu, pour en faire unroman, démonter et remonter quelques milliers de points de vue, souvent contradictoires. Comme si, en un certain ordre (r)assemblées, les révélations à son sujet, les anecdotes inédites, les controverses et les sentences lapidaires formaient la seule épopée à la hauteur de celui qui a reflété son époque, crevé les écrans, et qui déborde encore les cadres.

Revue de presse :

  • "Autant gommer tout de suite les idées reçues, Alias Ali n’est pas une biographie et ne parle pas forcément de boxe. Plutôt de l’Amérique sous Nixon, des années 1960 et 1970, de la condition des Noirs, du Vietnam, d’Elvis Presley, de quelques tragédies sur le ring et dans la vie... entre autres choses." Télérama
  • "L’ensemble nous plonge dans une existence qu’on ne voit jamais que de loin, depuis la jeunesse du petit fanfaron de Louisville, Kentucky, ses premiers combats, ses débuts à Miami parmi les amateurs fumeurs de cigares et les membres de la Nation of Islam, jusqu’à l’apogée du champion scandaleux, ses déboires avec la justice, son érection en symbole d’on ne sait jamais trop quoi." Le Nouvel Observateur
  • « Alias Ali ne raconte pas seulement la vie d’un sportif d’exception, c’est la version pointilliste de soixante ans d’histoire des Etats-Unis. » Libération
  • « Le livre est aussi surprenant qu’un uppercut. Et comme l’était le célèbre boxeur au temps de sa gloire, le texte de Frédéric Roux est insaisissable. » Le Figaro
  • « Loin d’abîmer la statue d’Ali, cette perpétuelle mise en doute lui donne encore davantage d’épaisseur et colle au plus près à son mythe protéiforme. Le sacre par la fiction. » Les Inrockuptibles

Présentation de L’Hiver indien

Neah Bay, en face de Vancouver, dans le Nord-Ouest des Etats-Unis, au bout du bout du monde. Au-delà d’une vaste forêt de cèdres et de séquoias dressés à perte de vue, une réserve indienne adossée au Pacifique : les Makahs étaient 40 000 à la fin du XIXe, ils ne sont plus que 1500. Oubliés de tous, dépossédés d’eux-mêmes, de leur culture et de leur terre, affligés de consanguinité, ils vivent dans la pauvreté et l’alcool, non loin du monde moderne – dit « civilisé ». Jusqu’au jour où six d’entre eux décident de chasser de nouveau la baleine…
L’Hiver indien est le récit de leur tentative acharnée pour retrouver leur dignité, dans un combat inégal contre la folie écologiste des blancs. Un très grand roman, où la puissance des personnages, l’omniprésence des paysages, l’humour constant, l’amour et l’amitié indéfectible dominent, comme un remède à la misère et la mélancolie.


Alias Ali

Fayard - 2013

Entre ce qu’en disait Odessa Clay : « J’ai jamais compris pourquoi Dieu m’avait choisie pour être sa mère » et ce qu’en dit Khalia Ali : « Il n’est plus rien, juste un objet », soixante-dix ans ont passé, Cassius Marcellus Clay Junior est devenu Muhammad Ali, le plus grand sportif de tous les temps. Entre Richard Nixon qui dansait la gigue dans le bureau ovale à l’idée que ce « trou-du-cul de déserteur » ait perdu pour la première fois et Barack Obama qui travaille sous une photo du jeune Clay victorieux, le parcours de Muhammad Ali épouse celui de l’histoire des États-Unis et des conditions modernes de sa représentation. Comme son personnage et son destin valent mieux qu’un essai sur l’évolution des rapports raciaux des années 1950 à nos jours ou qu’une biographie conventionnelle, il a fallu, pour en faire unroman, démonter et remonter quelques milliers de points de vue, souvent contradictoires. Comme si, en un certain ordre (r)assemblées, les révélations à son sujet, les anecdotes inédites, les controverses et les sentences lapidaires formaient la seule épopée à la hauteur de celui qui a refl été son époque, crevé les écrans, et qui déborde encore les cadres.


Eloge du mauvais goût

Le Rocher - 2011

« Tous les goûts sont dans la nature » est l’une des idées reçues les plus ressassées à propos de ce qui nous préoccupe et, sûrement, l’une de celles qui nous égarent en nous désignant la plus mauvaise direction possible. La meute aux trousses de la connaissance n’est pas seulement désorientée, elle fonce dans le mauvais sens, celui où tous pataugent à l’envi, jusqu’à disparaître sur le versant opposé de l’intelligence. Les goûts ne sont pas DANS la nature, et les dégoûts pas davantage, les goûts sont dans la culture et seulement dans la culture. La mélancolie gagne. L’Hexagone roupille… L’esprit français, éventé comme un mousseux débouché de la veille, ne pétille plus des masses… Naguère batailleur comme pas un, le Français courbatu et pacifié sombre dans la dépression ; depuis son lotissement qu’il prend pour Versailles, étendu sur sa chaise-longue au centre de sa pelouse qu’il croit dessinée par Le Nôtre, il se recroqueville sur ce qu’il considère être son dû, son héritage : les Lumières, le bon goût, la mesure… Voltaire, Watteau, Boucher, Marivaux ! Il faut à Monsieur de Fursac et à Madame Figaro un fortifiant, un vulnéraire, un cataplasme, une friction au gant de crin… un bon petit éloge du mauvais goût.


L’hiver indien

Grasset - 2008

Neah Bay, en face de Vancouver, dans le Nord-Ouest des Etats-Unis, au bout du bout du monde. Au-delà d’une vaste forêt de cèdres et de séquoias dressés à perte de vue, une réserve indienne adossée au Pacifique : les Makahs étaient 40 000 à la fin du XIXe, ils ne sont plus que 1500. Oubliés de tous, dépossédés d’eux-mêmes, de leur culture et de leur terre, affligés de consanguinité, ils vivent dans la pauvreté et l’alcool, non loin du monde moderne – dit « civilisé ». Jusqu’au jour où six d’entre eux décident de chasser de nouveau la baleine… L’Hiver indien est le récit de leur tentative acharnée pour retrouver leur dignité, dans un combat inégal contre la folie écologiste des blancs. Un très grand roman, où la puissance des personnages, l’omniprésence des paysages, l’humour constant, l’amour et l’amitié indéfectible dominent, comme un remède à la misère et la mélancolie.


Hyperman, pour une morale génétiquement modifiée

Bourin éditeur - 2006

Ce que la fiction et les totalitarismes avaient imaginé - un homme nouveau -, la science le rend désormais possible. Le corps est la scène où il fait son apparition. Un corps qui " oublie " de mourir, un corps dont les performances sont décuplées, un corps auquel on greffe des machines, un corps connecté à des robots, un corps réduit à ses gènes. Le sport est le laboratoire de ces changements et les sportifs en sont les cobayes. Il est temps pour ces (robo)corps sans généalogie, sans histoire, sans conscience et sans rêves d’envisager une morale à leur mesure, une morale génétiquement modifiée.


Et mon fils avec moi n’apprendra qu’à pleurer

Grasset - 2005

« Je viens d’un monde en noir et blanc. Celui de la récup’ et des rogatons. Rien ne peut nous extraire du vulgaire. Les deux pieds, les deux mains dans la bouse, on ne tutoie pas les anges... » Ainsi pourrait débuter ce roman familial d’un enfant né après-guerre dans ville de province, au sein d’un milieu aussi éloigné du monde ouvrier que de la bourgeoisie : une mère amie des bêtes, improvisée charcutière, qui « adorait les enfants un peu comme elle adorait les animaux : elle n’aurait pas supporté de ne pas en posséder » ; un père passionné de voitures et misanthrope, spécialiste des trafics en tous genres, du marché noir à la fraude fiscale, qui se fait usurier après la faillite de son garage ; une grand-mère absolument pingre, ancienne châtelaine clochardisée ; un oncle enfin, un peu taré, « vierge comme une jeune fille qui ne l’est pas », planqué trois ans sous un escalier pour échapper au STO, bricoleur compulsif de postes de radio. Sans oublier les chats dont la mère noie les trop nombreuses portées, les chiens qu’elle finit toujours par euthanasier, le perroquet... Fils unique, le narrateur dévore les rares livres qu’il peut trouver, ennemis publics nº1 au domicile familial : le Nouveau Larousse illustré en 7 volumes, datant d’avant-guerre, fera de lui « un prodige d’érudition à trois balles dépourvu des bases les plus élémentaires »... Entre l’hommage et le règlement de comptes, l’élégie et le coup de poing, Frédéric Roux brosse un tableau vivant de la « lumpen petite-bourgeoisie » des années cinquante-soixante, un temps où les syndicats d’initiative n’existaient pas, où la télé naissait à peine, où la culture ouvrière vivait encore. Un récit vigoureux et drôle, féroce et nostalgique, souvent célinien, dans lequel l’auteur-narrateur montre comment, de tout cela, il s’est échappé sans en réchapper.


Copié/Collé

Mamco - 2005

Copié/Collé est une fiction construite à partir d’un bric-à-brac d’extraits de magazines et de citations, « un objet de plus dans un monde saturé d’objets ». « Il faudrait que, dans tout le cours du livre, il n’y eût pas un mot de mon cru. » Gustave Flaubert


Ring

Grasset - 2004

« En France, les années 80 ont duré huit ans, elles ont commencé le 10 mai 1981, place de la Bastille et elles se sont terminées le 16 juin 1989 à Jouy-en-Josas. Ceux qui ont vécu cette époque ont donc eu la chance d’assister à la mort du socialisme et à celle de l’art ». C’est sous cette double invocation - la défaite de la gauche, l’explosion de l’art contemporain - que se place le roman de Frédéric Roux, un roman ample, farcesque mais aussi cruel et pertinent sur nos illusions perdues dans les années 80 : l’affolement du sexe menant à la mort, le téléscopage du luxe et du cheap, le désign comme valeur montante, le fric-roi, la movida du Palace décrite par Roland Barthes, et beaucoup d’autres mirages. Ring est un roman polyphonique qui brasse ces années-là. En apparence, rien ne rassemble les personnages mais ils sont le recto et le verso de l’époque. Nous croiserons les enfants d’un harki suicidaire, Malika qui deviendra la blonde épouse d’un député socialiste virulent prénommé « Arnaud », ses frères Akim le travelo et Karim le boxeur sans talent. Voici Salif au corps de transsexuel body-buildé et modelé par les drogues (« son régime alimentaire ressemblait à une expérience de haut niveau, doublée d’un suicide au cholestérol »), Charles-Henri le galeriste et Loïc le peintre ambitieux, d’autres encore qui se lièrent d’amitié sur les cadavres de la guerre d’Algérie. D’un happening où l’on colle du steak haché sur le sexe d’une femme à une scène où l’on coule dans le béton la mère de Malika, c’est dans une ronde tragi-comique que l’auteur nous entraîne, sans nous laisser reprendre notre souffle. Un roman picaresque à la française, une énergie que l’on trouve aujourd’hui dans les romans « made in USA. »


Comtes de la littérature ordinaire

Mille et une Nuits - 2004

« Il était mûr pour les humiliations majeures, car l’auteur, il l’apprendrait à ses dépens, avant de pouvoir faire des caprices, ne se conçoit qu’humilié. Il aurait pu faire la liste : le correcteur dyslexique, les maquettes foirées, les couvertures nulles, les coquilles qui crevaient les yeux ; le journaliste qui comprenait tout à l’envers, celui qui n’avait pas même lu la quatrième de couverture ; les salons du livre dans des contrées reculées où personne ne se pointait sinon le poète local qui postillonnait et finissait par vouloir lui casser la gueule, la Fête de L’Huma où il avait attrapé une insolation ; les collègues jaloux, les crocs-en-jambe, les insinuations mensongères, les amitiés défaites, les changements de personnel, les bruits de couloir et l’âge qui venait sans que jamais rien ne change... Il se déplumait sous le harnois comme le cou du chien de la fable. » Frédéric Roux donne une vigoureuse satire de la machine éditoriale, de ses emballements fous et de ses noires vicissitudes, animée par le désir de « publier » et par la quête de la renommée. Après la lecture de ces six contes, nul ne saurait plus envier la condition du littérateur.


Fils de Sultan

Mille et une Nuits - 2002

Quelle que soit la désaffection que manifeste une mère pour son bébé, quand bien même elle l’aurait abandonné à la garde du chien, il se venge : le jour où il ne couche plus avec elle, dans le grand lit, alors qu’elle en avait banni le père. Quelle que soit la cruauté qu’exerce un père envers son fils, à de rares exceptions près, infanticide ou cruelle épreuve, le fils en exerce une pire encore : le jour où il naît, il l’assassine. Frédéric Roux raconte une enfance, la sienne, ce qui arrive à tous les enfants qui ne sont pas aimés. Tout dire, tout montrer, c’est le projet obscène de Fils de Sultan, court roman dont l’écriture aride et percutante ne s’embarrasse ni de morale, ni de psychologie, ni de jugement.


Assez !

Sens & Tonka - 2000

La nostalgie me casse les couilles ! Les nostalgiques avec... Et ceux qui ont eu vingt ans en 68 et qui s’en vantent encore sont les pires. On ne peut pas dire ce que ça aurait été puisque cela a échoué, par la faute de l’appareil des partis et des bureaucrates syndicaux, mais on peut, en revanche, faire dériver de cet échec, les échecs actuels dont le pôle sénile serait Mitterrand et le pôle juvénile les " Inrockuptibles ".


Le désir de guerre

Cherche Midi Editeur - 1999

« Mon grand-père était maladroit comme un cochon. Lorsqu’il est revenu du nord de la Loire, où il n’avait personnellement rien à faire, il lui manquait une jambe. La gauche, je crois. J’en suis presque sûr... pendant les vacances, lorsque je dormais dans son lit, ma grand-mère a toujours refusé de coucher à ma gauche ; comment l’expliquer sinon par le fait qu’elle préférait être étendue le long de sa jambe intacte ? » Ainsi commence Le désir de guerre, étonnant récit où se mêlent ironie et compassion pour tous ceux qui, en 14-18, ne furent pour les États que de la matière première et de la main d’oeuvre. Avec humour, Frédéric Roux dénonce une mémoire collective falsifiée où se confondent héroïsme et barbarie. Le désir de guerre est l’enfant monstrueux de la servitude volontaire et de l’instinct de mort.


Mike Tyson

Grasset - 1999

Mike Tyson, c’est un mythe américain. Controversé, adulé, rebelle, manipulateur, jusqu’à ce jour du 16 janvier 1999, où, sur le ring, il avait la terreur au fond des yeux. Il fut pourtant victorieux. Mike Tyson, c’est aussi un gosse, né dans le Bronx en 1966, élevé dans la rue, éduqué en maison de correction, arrêté plus de trente fois depuis l’âge de treize ans. Quand l’entraîneur Cus D’Amato le remarque, Mike Tyson n’est qu’un adolescent sans père, qui fonce tout droit vers le crime. Il frappe alors des sparring-partners qui ont deux fois son âge. Il bouscule tout sur son passage. Il vaut de l’or. En 1986, à vingt ans, après des dizaines de combats gagnés, il obtient le titre de champion du monde WBC à Las Vegas. Mike Tyson est-il vraiment le modèle de l’intégration pour des générations de Noirs venus du ghetto ? Ou, au contraire, un comédien flambeur, une brute narcissique, alcoolique, dopée aux stéroïdes, qui sera condamnée par l’Etat d’Indianapolis pour le viol d’une jeune fille de dix-huit ans ? Ou encore la bête qui arrache à coups de dents l’oreille d’Evander Holyfield ? Frédéric-N. Roux montre l’envers du décor américain dans cette biographie incroyablement fouillée : c’est l’épopée tragi-comique des années quatre-vingt où, de gymnases qui sentent la sueur jusqu’à l’arrière des limousines, se bousculent Donald Trump, Muhammad Ali, Jesse Jackson, bien d’autres, des avocats véreux, des entraîneurs marrons, des filles d’un soir, des aventurières de toujours, un monde de démesure où tout s’achète, les muscles comme les âmes : un monde où l’exploit peut engendrer le désir de tuer ou de mourir.


Mal de père

Flammarion - 1996

Réac, enfermé dans son délire de bâtisseur et de bricoleur de bagnoles, inspirant à son fils des sentiments de dégoût et d’amour mêlés, une figure de père terrible, sortie de la France profonde pour entrer dans une légende comme seule la littérature peut en construire.


L’Introduction de l’esthétique

L’Harmattan - 1991

Frédérick Roux écrit dans une tradition indissociablement littéraire et politique qui, des Incohérents à Guy Ernest Debord, en passant par Dada et les Lettristes, met la provocation et l’amour du dérisoire au service de l’anarchie. Les articles publiés dans ce volume épinglent les années 80 et ce qu’il en reste : comiques, violents, incisifs, ils nous montrent que le Spectacle est un bide... Ils font la preuve surtout que le goût peut constituer une forme de conscience et de résistance si et seulement si il est affirmé comme un goût, une sensibilité par définition inapte au consensus.


Tiens-toi droit

Seghers - 1991

Quelle que soit la cruauté qu’exerce un père envers son fils, à de rares exceptions près (infanticide ou cruelle épreuve), le fils en exerce une pire encore : le jour où il naît, il l’assassine.


Lève ton gauche !

Ramsay - 1984

"Lève ton gauche ! est la chronique noire et désenchantée de petits boxeurs, ceux qui ramassent beaucoup plus de coups que de lauriers. Tous les jours après le travail, ils s’entraînent, ou ils radotent. Le samedi soir, sous les applaudissements d’une trentaine d’ivrognes, ils se tapent dessus pour une gloire à deux ronds et cinq mille balles. Lève ton gauche ! n’est pas un livre sur la boxe ni sur les boxeurs mais sur une race particulière de rêveurs, ceux qui voient la vie entre les douze cordes d’un ring. Lorsqu’on a fait son dernier combat, que l’on ait gagné ou perdu, on devrait pourtant savoir que le rêve est fini. Mais personne ne peut se résoudre à mourir. Alors on ajoute un codicille à son testament... un post-scriptum. "

Coup de froid

Les cafés littéraires en vidéo
Avec Joseph BOYDEN, Eugène NICOLE, Frédéric ROUX, Marc RUSCART - Saint-Malo 2008

Là-haut vers le nord

Saint-Malo 2008
16h15 : Là-haut vers le nord
Eugène NICOLE, Frédéric ROUX, Jean RASPAIL, Jacques DARRAS

Boxe et littérature

Saint-Malo 2008
Boxe et littérature
Eddy MULLER, Frédéric ROUX, Eric SARNER

Indiens

Saint-Malo 2008
Indiens
Marie-Hélène FRAISSE, Harlyn GERONIMO, Frédéric ROUX, Joseph BOYDEN