BULLE Estelle-Sarah

France

Basses terres (Liana Lévi, 2024)

© Patrice Normand

Fille d’un père guadeloupéen et d’une mère ayant grandi à la frontière franco-belge, Estelle-Sarah Bulle a été bercée par la langue créole tout au long de son enfance. Son premier roman, Là où les chiens aboient par la queue (Liana Lévi, 2018) a été salué par la critique et a remporté plusieurs récompenses prestigieuses. De retour cette année avec Basses terres (Liana Lévi, 2024), l’autrice poursuit son aventure d’autofiction, s’inscrivant dans la tradition d’une littérature antillaise incarnée. Sur fond d’un volcan en activité, ce roman polyphonique croise deux histoires familiales guadeloupéennes, les retrouvailles d’un homme avec son île et le parcours d’une héroïne tragique, exemple de résilience.

Estelle-Sarah Bulle Elle se qualifie d’antillaise de seconde génération, puisque née sur le sol métropolitain, à Créteil. Après des études à Paris et à Lyon, elle a travaillé dans des cabinets de conseil puis pour différentes institutions culturelles, dans lesquelles elle prenait plaisir à écrire les discours de ses dirigeants.

Si l’autrice ne s’est consacrée pleinement à l’écriture qu’à l’aube de ses quarante ans, elle admet que le désir de création littéraire l’habite depuis toute petite. Son premier roman a d’ailleurs reçu de nombreux éloges ainsi que plusieurs récompenses, dont le Prix Stanislas pour le meilleur premier roman de la rentrée littéraire 2018. Estelle-Sarah Bulle nous livre ici une œuvre rythmée par ses mots mélodieux.

Là où les chiens aboient par la queue est un roman intime qui dresse le portrait d’une famille vivant dans un trou perdu de la Guadeloupe des années 1940. Il se focalise en particulier sur le personnage et le parcours d’Antoine, femme bouillonnante dont la soif d’indépendance la pousse à quitter sa famille dès ses 16 ans. Comme beaucoup d’Antillais, elle renonce à son île dans les années 1960 afin de s’installer en métropole. C’est avec humour et sensualité qu’Estelle-Sarah Bulle nous relate cette expérience, tout en s’interrogeant, non sans gravité, sur ce qui a poussé tant d’individus à quitter leur terre natale.


Bibliographie

  • Basses terres (Liana Lévi, 2024)
  • L’embrassée (Caraïbe éditions, 2022)
  • Les étoiles les plus filantes (Liana Lévi, 2021)
  • Là où les chiens aboient par la queue (Liana Lévi, 2018)
Basses terres

Basses terres

Liana Levi - 2024

Guadeloupe, 1976. Lorsque la Soufrière, volcan depuis longtemps dormant, semble se réveiller, toute la famille Bévaro quitte la Basse-Terre pour se réfugier chez l’aîné Elias en Grande-Terre. Seule Eucate décide de rester sur les flancs du volcan, attendant avec sa petite-fille Anastasie la décision du destin. Dans la chaleur qui s’intensifie, elle se souvient de sa jeunesse.


  • « L’autrice de Lа où les chiens aboient par la queue signe un grand livre sur le tragique d’existences aliénées par le sceau de la naissance. » Livres Hebdo
  • « Un roman mordant et poétique, ancré dans une terre guadeloupéenne pleine de ses fantômes. » La Croix
  • « Estelle-Sarah Bulle fait entendre les voix d’une île sur le qui-vive » L’Humanité
  • « Ce roman savoureux est un document ethnographique puisé а la source. La vie y palpite. La langue créole y apporte sa couleur vraie. » Le Télégramme
  • « La romancière s’inscrit dans cette veine antillaise d’une écriture habitée, Raphaël Confiant, Maryse Condé… Leur langage, par sa puissance suggestive et bigarrée, suffit à faire bruisser le texte, à en exsuder des odeurs, des couleurs. Magique. » Sud Ouest
L'embrasée

L’embrasée

Caraïbéditions - 2022

Paul, 14 ans et originaire de Guyane, est un génie passionné de chimie, mais il cache aussi une blessure et sent en permanence une menace peser sur lui sans pourvoir l’identifier pour autant. A l’occasion d’une mission scientifique menée par ses parents sur les pentes du volcan l’Embrasée, il rencontre Amalia et Jory, deux adolescents qui l’aident autant qu’il leur apporte son soutien.


Les étoiles les plus filantes

Les étoiles les plus filantes

Liana Lévi - 2021

En juin 1958, une équipe de tournage débarque à Rio de Janeiro. Dans les quartiers pauvres accrochés aux mornes se répand la nouvelle d’un drôle de casting : on recherche de jeunes comédiens amateurs noirs. À son adaptation de la pièce de Vinícius, réécriture du mythe d’Orphée et Eurydice, Aurèle Marquant a l’intention de donner pour cadre une favela vibrante de tragédie et de joie. Projet modeste et démesuré : à Paris, il a reconnu son Eurydice en Gipsy, danseuse américaine métis. Maintenant sur place, il lui faut débuter le tournage. Eva, comédienne martiniquaise, et Norma, coiffeuse ambitieuse, seront les deux autres visages féminins ; Breno, footballeur au chômage, sera Orphée. Les décors se montent, les acteurs s’apprivoisent. L’histoire de chacun redouble les sentiments que capture la caméra d’Aurèle, tout autant accaparé par l’autre volet de son oeuvre : la musique. L’effervescence artistique autour du tournage aiguise d’autres intérêts, ceux de deux agents locaux de la CIA, qui flairent un coup à jouer en récupérant la bossa nova, mais aussi de la France de Malraux, soucieuse de se placer dans la compétition internationale que constitue le festival de Cannes.


Là où les chiens aboient par la queue

Là où les chiens aboient par la queue

Liana Lévi - 2018

Dans la famille Ezechiel, c’est Antoine qui mène le jeu. Avec son « nom de savane », choisi pour embrouiller les mauvais esprits, ses croyances baroques et son sens de l’indépendance, elle est la plus indomptable de la fratrie. Ni Lucinde ni Petit-Frère ne sont jamais parvenus à lui tenir tête. Mais sa mémoire est comme une mine d’or. En jaillissent mille souvenirs-pépites que la nièce, une jeune femme née en banlieue parisienne et tiraillée par son identité métisse, recueille avidement. Au fil des conversations, Antoine fait revivre pour elle l’histoire familiale qui épouse celle de la Guadeloupe depuis la fin des années 40 : l’enfance au fin fond de la campagne, les splendeurs et les taudis de Pointe-à-Pitre, le commerce en mer des Caraïbes, l’inéluctable exil vers la métropole…

Intensément romanesque, porté par une langue vive où affleure une pointe de créole, Là où les chiens aboient par la queue embrasse le destin de toute une génération d’Antillais pris entre deux mondes.


  • « D’une beauté farouche et d’une poésie facétieuse. » Télérama
  • « D’une écriture limpide, Estelle-Sarah Bulle conteuse hors pair élève ici un chant magnifique, profond, à ses parents, ses racines, sa double appartenance. » Le Matricule des Anges
  • « Un vibrant hommage aux déracinés d’ici et d’ailleurs. » Luxemburger Wort

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