Romain Goupil est un réalisateur français né en 1951. Son engagement politique durant les évènements de mai 68 a notamment fait de lui un des symboles de cette génération.
Fils d’un chef opérateur et petit-fils d’une comédienne, Romain Goupil réalise ses premiers courts métrages dès 16 ans : L’exclu et Ibizarre, d’abord programmés sur l’ORTF, puis censurés. Il s’engage ensuite au sein des Comités d’action lycéens en 1968. Il réintègre le lycée à la fin de Mai 68. En 1970, il devient stagiaire, puis assistant opérateur pour Robert Ménégoz et assistant réalisateur pour Chantal Akerman, Roman Polanski et Jean-Luc Godard.
Après deux nouveaux courts métrages Le Père Goupil, puis Coluche Président, il obtient la caméra d’or et le prix de la jeunesse au Festival de Cannes en 1982 pour Mourir à trente ans, qui lui vaudra également le césar de la meilleure première œuvre ainsi qu’une nomination aux Oscars : un film qui retrace le quotidien de militants d’extrême gauche des évènements de mai 68 jusqu’à la fin des années 70.
Il connaît également à nouveau le succès avec son long métrage, toujours très politique, Lettre pour L en 1994.Il se tourne ensuite plus largement vers le genre documentaire (Quotidien Bagdad, Gustave Courbet : les origines de son monde).
Il figure en 1994 sur la liste L’Europe commence à Sarajevo,menée par Léon Schwartzenberg et soutenue par Michel Polac et Bernard-Henri Lévy entre autres. En 2002, il soutient la candidature de Noël Mamère à la présidentielle, qui dépassera 5% des suffrages pour la première fois pour un parti écologiste.
Certaines de ses prises de position sont restées plus incomprises : ami très proche de Coluche, il critique en 1995 ce que sont devenus les Restos du cœur, ou en 2003, lorsqu’il soutient l’intervention américaine en Irak. S’étiquetant aujourd’hui réformiste radical et cosmopolite, il refuse de « se prendre au sérieux » et revendique le droit de « pouvoir changer à chaque instant ».
Romain Goupil se rapproche du cinéma dans les années 2010 en signant Les Mains en l’air, dont le casting réunit Valeria Bruni-Tedeschi et Hippolyte Girardot. Il retrouve l’actrice pour Les jours venus, qui sort au début de l’année 2015.
Il présente aujourd’hui un film réalisé en collaboration avec son ami Daniel Cohn-Bendit, La traversée : un road movie à la rencontre de la "France réelle", cinquante ans après Mai 68 et les changements qui en ont découlés.