NDALA Blaise

Canada

Sans capote ni kalachnikov (Mémoire d’encrier, 2017)

Né en République démocratique du Congo, Blaise Ndala fait des études de droit en Belgique puis s’installe au Canada en 2007. En 2014 paraît son premier roman J’irai danser sur la tombe de Senghor (L’Interligne, Prix du livre d’Ottawa, avec un projet d’adaptation cinématographique en cours pour la France et les États-Unis), qui jouit d’un immense succès.

Il signe cette année un nouveau roman : plongée dans la guerre qui gangrène la région des grands lacs de sa jeunesse, la RDC, "cette république déclarée centre de gravité de la misère nègre » selon ses propores mots, doublée d’une charge acerbe sur notre monde obsédé par la célébrité et la marchandisation de la misère et de l’exploitation des richesses des pays africains.


Bibliographie

  • Sans capote ni kalachnikov (Mémoire d’encrier, 2017)
  • J’irai danser sur la tombe de Senghor (L’Interlign, 2014)
Sans capote ni kalachnikov

Sans capote ni kalachnikov

Mémoire d’Encrier - 2017

Point de vue de l’éditeur : Au-delà de la guerre, de ce qui l’a provoquée et des dérapages, racontés par deux ex-soldats rebelles, Blaise Ndala fait le récit d’un monde obsédé par la célébrité et par la marchandisation de la misère. Tout ceci avec comme trame de fond un capitalisme sauvage où la guerre sert à exploiter les richesses minières des pays africains.

Rwenzori, Afrique des Grands Lacs. Fourmi Rouge et Petit Che traquent les ombres fuyantes du conflit le plus meurtrier depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ils se sont rebellés contre le dictateur qui a coincé le pays entre une espérance de vie en chute libre et une constipation électorale bien carabinée. Ce qui hante pourtant leur esprit dépasse les aléas du jeu politique. Leur obsession a un nom : Véronique Quesnel, cinéaste attirée par cette république déclarée « centre de gravité de la misère nègre ». Connaîtront-ils le vrai visage de celle qui, de Montréal à Hollywood, draine les foules ? Parviendront-ils à découvrir la vérité et à s’inventer un avenir ?

Point de vue de l’auteur : Si la misère ne faisait pas le bonheur, pas une seule célébrité n’irait au soleil voir si elle y est moins pénible ; et si elle n’était pas cotée en bourse, aucun riche n’y investirait sa fortune. Ce roman est une auto-dénonciation : je viens avouer au lecteur que j’appartiens à ce e société du spectacle qui participe, d’une crise à l’autre, à la mise en abîme de « l’aide » aux pauvres. Je viens lui tendre ma joue pour qu’il y balance la gifle qui me rappellera mon statut de comparse. Du Kivu au Congo, aux Gonaïves en Haïti, la danse du ventre de « l’egocharité » n’aurait peut-être pas séduit autant si j’avais fait de moi-même un homme qui s’interroge. Si je n’avais pas feint d’ignorer que nous ne donnons plus pour vaincre la misère que nous montre CNN, mais bien pour nous assurer que nous sommes le nombril du monde. C’est donc pour sortir de ma torpeur que j’ai écrit cette fiction, car si elle est auto-dénonciation, elle est avant tout monologue.

Au cœur des ténèbres

Avec Olivier Guez, Carsten Jensen, Blaise NDala et Pierre Sautreuil - Saint-Malo 2018

Rencontre avec Olivier Guez, Carsten Jensen (traduit par Marguerite Capelle), Blaise NDala et Pierre Sautreuil, animée par Yann Nicol.