MOIX Yann

France

Terreur (Grasset, 2017)

©JF Paga

À la fois écrivain, chroniqueur, polémiste, homme de médias et cinéaste, Yann Moix ne laisse personne indifférent tant son style est à la fois cinglant et direct. Auteur d’une œuvre prolifique composée majoritairement de romans, mais aussi d’essais et de poèmes, il aborde des thèmes actuels et controversés tels que les religions monothéistes, l’attrait de la célébrité, le terrorisme dans les sociétés occidentales...

Sa présence médiatique lui confère une certaine influence dans le débat public sur des sujets très divers tels que la loi Gayssot sur la liberté de la presse ou encore la pétition pour la « panthéonisation » de Cabu, Wolinski et Charb, victimes des attentats de Charlie Hebdo.
Il a travaillé par ailleurs pour des revues et médias tels que Transfuge, Elle, L’Express, L’Événement du jeudi, La Règle du Jeu (revue de Bernard-Henry Levy), La Revue des deux mondes, Marianne, Voici, Le Figaro magazine, Paris Première, TF1, Europe 1, France Inter, Paris Match, RTL (Les Grosses Têtes) …
Chroniqueur pour Laurent Ruquier dans On est pas couché depuis 2015, il est également connu pour le succès du film Podium (avec Benoît Poelvoorde) adapté d’un roman éponyme qu’il a lui même écrit. Le film qui a rassemblé quatre millions de spectateurs, a été nommé cinq fois aux César en 2005 et a obtenu le prix Robert Enrico de la mise en scène (2004) et le trophée de la première œuvre française du Film français (2004). Son second long-métrage Cinéman, sorti en 2009, a été un échec sur le plan commercial et a reçu le Gérard du plus mauvais film.

Repéré en 1994 par Bernard-Henri Lévy, puis reconnu notamment par Philippe Sollers et Pierre Assouline, il signe un premier roman en 1996, intitulé Jubilations vers le ciel pour lequel il reçoit le prix Goncourt du premier roman (1996), le prix François-Mauriac de l’Académie française et le prix Air-Inter Europe du premier roman. Il s’agit du premier volet de la Trilogie de l’amour fou, dont font aussi partie Les cimetières sont des champs de fleurs (1997), qui a reçu la bourse de la Fondation Hachette, et Anissa Corto (2000).
Jubilations vers le ciel raconte comment un écolier de douze ans, Nestor, foudroyé à l’école communale par la beauté d’une certaine Hélène, poursuit celle-ci de son amour éperdu jusqu’à l’âge de quatre-vingts ans. Pour tenter de la séduire, il fera en sorte que, chaque jour de sa vie, Hélène soit étonnée par lui.
Yann Moix a également publié en 2004 un recueil de poèmes, Transfusion, qui aborde les thèmes du terrorisme, des femmes, du sexe et de la mort.

Il publie ensuite une seconde trilogie, intitulée Trilogie du monde moderne dont le premier volet, Podium, narre les mésaventures d’un sosie de Claude François, Bernard Frédéric, pour qui la star est un nouveau Christ. Un roman qui dénonce les revers de la célébrité facile et la perte d’identité qui en découle parfois. Son adaptation cinématographique sort en 2004. Partouz, roman de Yann Moix le plus controversé, établit un lien entre les terroristes islamistes d’Al-Qaïda lors des attentats du 11 septembre 2001 et la peur du plaisir sexuel chez ces mêmes terroristes. Panthéon, un hommage à François Mitterrand, entremêlés à un réci autobiographique qui raconte son enfance maltraitée.
En 2008, Yann Moix signe Mort et vie d’Edith Stein, qui interroge notamment les rapports entre judaïsme et christianisme. En 2010, il publie La Meute, un essai sur la violence exercée mécaniquement, notamment via les réseaux sociaux, contre un individu par une masse d’internautes. Il y étudie notamment l’exemple de Roman Polanski. Ce roman est sujet à controverses à cause de propos cinglants concernant la Suisse que Yann Moix accuse d’antisémite. Naissance, roman autobiographique sur son enfance maltraitée, reçoit le prix Renaudot 2013.

En 2017, deux ans après les attentats à Charlie Hedbo et à l’Hypercacher de Vincennes, Yann Moix signe un essai, Terreur qui retrace les pensées et réflexions personnelles de son auteur pendant les deux ans qui suivent ces événements. Des premières réactions de choc et d’effroi jusqu’aux attentats de Berlin, en décembre 2016, Yann Moix nous parle d’une société en plein séisme. Un essai qui tente de poser des mots sur la peur qui nous hante dans cet état de guerre constant.


Bibliographie

  • Terreur (Grasset, 2017)
  • Une simple lettre d’amour (Grasset, 2015)
  • Naissance (Grasset, 2013) — Prix Renaudot
  • La Meute (Grasset, 2010)
  • Cinquante ans dans la peau de Michael Jackson (Grasset, 2009)
  • Mort et vie d’Edith Stein (Grasset, 2008)
  • Panthéon (Grasset, 2006)
  • Partouz (Grasset, 2004)
  • Transfusion (recueil de poèmes), (Grasset, 2004)
  • Podium (Grasset, 2002)
  • Anissa Corto (Grasset, 2000)
  • Les cimetières sont des champs de fleurs (Grasset, 1997)
  • Jubilations vers le ciel (Grasset, 1996) -Prix Goncourt du Premier Roman

Filmographie

  • Cinéman (Pathé, 2009)
  • Podium (Fidélité Production, 2004)
  • Grand Oral, court métrage (Fidélité Production, 2000)
Terreur

Terreur

Grasset - 2017

« Ce livre, écrit au jour le jour pendant et après les attentats contre Charlie Hebdo et à l’Hypercacher, ne sort que deux ans après les événements : il fallait respecter le temps du deuil ; et me donner la faculté de suspendre celui de la réflexion. "Penser" les attentats est une gageure, parfois même un oxymore : le risque est soit de donner trop de sens à ce qui n’en a pas, soit de rater les étapes d’un processus plus complexe qu’il n’y paraît. Penser les attentats, c’est possiblement se tromper. Ce livre est un cheminement, une progression, une interrogation, un questionnement sur la radicalité, la radicalisation, la jeunesse, l’islamisation, la violence, le nihilisme. Autant de termes qu’on ressasse à longueur de journées sans jamais s’arrêter pour les creuser, les approfondir jusqu’à la nausée. Ce petit essai est obsessionnel : revenir à l’infini sur les actes, les causes, les effets, les acteurs, les conséquences, sans jamais se raturer, au risque même, çà et là, de se contredire. Les frères Kouachi, Amédy Coulibaly sont les tristes protagonistes d’un événement originel, matrice de tous les attentats qui suivirent : les notes et scolies rédigées à chaud et publiées maintenant, doivent se plaquer sur tous les attentats qui suivirent, et qui sortent tout droit, peu ou prou, de janvier 2015.Car ce qui me frappe à la relecture d’un texte rédigé il y a deux ans, c’est à quel point ce qui y était prévu est déjà advenu ou encore, hélas, à advenir . Je n’ai donc rien censuré des passages prophétiques qui me donnent aujourd’hui le sentiment d’une réflexion rattrapée par le réel, au prétexte qu’ils pourraient être lus comme ayant été rédigés rétroactivement à partir du réel : on ne s’excuse pas d’avoir eu raison trop tôt. "Nous sommes en guerre" a dit le président de la République. Les écrivains ont toujours voulu dire la guerre. Je n’échappe ni à la règle, ni à la tradition. »


Revue de presse

  • "C’est un livre vraiment passionnant. Il fonctionne par intuition, par fulgurance." ( Jean-Claude Raspiengeas, France Inter)
  • "Terreur, qui convoque Maxime Du Camp, Philippe Ivernel, Nietzsche, André Suarès, Machiavel ou Sénèque, explique pourquoi « nous en avons pour un siècle » d’actes terroristes comme à Paris, à Nice ou à Berlin." (L’Hebdo)