BOLIVAR Faubert

Haïti

Poète, dramaturge et écrivain né en 1979 à Port-au-Prince, Faubert Bolivar est l’auteur d’un ensemble de textes (essai, poésie, nouvelle, théâtre) dont des extraits ont été publiés dans divers ouvrages collectifs et revues à travers le monde francophone. Politiquement engagé, il a signé plusieurs articles pour Alterpresse, Le Matin et Le Nouvelliste défendant l’émancipation sociale, dénonçant les tares des élites haïtiennes. Toujours attentif et sensible aux épineux problèmes de son pays, qu’il n’hésite pas à convoquer avec ironie et provocation.
En 1994, il devient l’un des « diseurs » les plus sollicités des Vendredis Littéraires de l’Université caraïbe, rencontre littéraire et artistique créée par Lyonel Trouillot. Il est ainsi invité en 1998 à lire les 30 articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen 50 ans après sa rédaction. Un an plus tard, il présente un journal culturel, Vibrations, à Radio Kiskeya, où il apprend les exigences de l’écriture journalistique, et plus généralement, de l’écriture. En 1996, Faubert Bolivar n’a que 16 ans, lorsqu’il reçoit le Prix Jacques Stephen Alexis pour sa nouvelle Faux-Lit. Très jeune marqué par deux géants de la littérature haïtienne, René Philoctète et Frankétienne, il se fait remarquer en 1999 en montant, en compagnie de Guy Regis Jr, Les Tambours du soleil de René Philoctète (de 1962).
Alors qu’il poursuit ses études de philosophie à Paris VIII, Faubert Bolivar monte les "Vendredis Littéraires" à la Cité Internationale Universitaire de Paris et reçoit Frankétienne en personne en 2002. Puis il rejoint Port-au-Prince et travaille au Ministère de la Culture de la République d’Haïti aux côté de la Ministre Magali Comeau-Denis puis part enseigner le français à l’Alliance Francaise de Kingston en Jamaïque, où nait sa passion de l’enseignement.
En 2007, il devient premier directeur du livre de la toute nouvelle Direction nationale du livre dirigée par Emmelie Prophète et donne parallèlement des cours au Petit Conservatoire, école de théâtre fondée par Daniel Marcelin.
En 2011, son monologue Sélune pour tous les noms de la terre, est récompensé par l’association guadeloupéenne Textes en paroles. Ce texte politique a fait l’objet d’une lecture publique au Festival Cap excellence à Pointe-à-Pitre (2013).

En 2013, sa pièce Mon ami Pyéro est couronnée du Prix Marius Gottin du meilleur texte en langue créole, il la traduira en français lors d’une résidence en juillet 2015 aux Francophonies en Limousin, grace à une bourse d’ETC-Caraïbes.
Enfin, en 2015, il reçoit le Prix spécial Paulette Poujol-Oriol et Georges Corvington de la Fondation Lucienne-Deschamps (Haïti) pour sa pièce La Flambeau. Selon les membres du jury, « une œuvre forte, originale, mêlant l’humour et la satire sociale avec un brin de folie. Ce jeune dramaturge met en scène nos idiosyncrasies avec un jeu de nuances d’une exquise finesse ». Un texte mis en lecture au musée Dapper à Paris sous la direction de Pierre Debauche.

Faubert Bolivar vit aujourd’hui en Martinique où il vit de ses deux passions, l’enseignement de la philosophie et l’écriture. Reçu au Capes de philosophie en 2015, il collabore au journal Haïti-Monde dans lequel il tient une rubrique bien suivie, Le Fil à plomb.


Bibliographie :

  • La Flambeau
, drame (Français, 2014, éditions Deschamps, Haïti)
  • Mon ami Pyéro
/Mon ami Pierrot
, drame (Créole, 2013, non édité. Prix Marius Gottin du meilleur texte en Créole. Traduite en français en 2015)
  • Sélune pour tous les noms de la terre
, drame. (Français, 2011, non édité).
  • Jesika ou Bousiko
, drame. (Créole, 2008, non édité) : Un extrait de ce texte a été traduit par Lyonel Trouillot et publié dans l’ouvrage collectif : Haïti parmi les vivants, Actes sud, 2010.
  • Kafou Twakwa, drame (Créole, 2007, non édité)
    Ce texte a été joué au Festival de théâtre Quatre Chemins (2013) dans une mise en scène collective de la Brigade d’Intervention Théâtrale-Haïti (BIT-Haïti).
  • Sainte Dérivée des Trottoirs
 (Français, 2006, non édité)
    Ce texte a fait l’objet de plusieurs lectures scéniques par le comédien Vladimir DELVA qui l’a ainsi porté sur les planches d’Haïti, de la Martinique, de Paris, de Lyon, etc.
La Flambeau

La Flambeau

(Deschamps (Haïti), 2014) - 2014

Monsieur n’a plus que quelques jours pour finir le discours qu’il prononcera au colloque sur l’égalité républicaine. A côté de lui, Madame poursuit sa lente descente dans la folie et se demande « si c’est la mort ou c’est la vie ». Arrive Mademoiselle pour s’occuper de leur maison. Mademoiselle est une servante d’Ogou, Dieu du feu, du fer et de la guerre. Le cadre est alors posé pour que tout bascule. Les choses ne seront plus désormais que l’envers de ce qu’elles ont toujours été.