WILHELMY Audrée

Québec

Peau-de-sang (Le Tripode, 2024)

© Audrée Wilhelmy

Brillante autrice québécoise, Audrée Wilhelmy s’est faite remarquer par une écriture organique singulière qui brise le tabou et exalte la puissance du féminin. Son premier roman Oss (Leméac, 2011) a été finaliste du Prix du Gouverneur général du Canada, et son drame romantique Blanc Résine (Grasset, 2022) a été couronné du prix Ouest-France Étonnants Voyageurs. Avec Peau-de-sang (Le Tripode, 2024), la romancière livre l’histoire d’outre-tombe d’une plumeuse, femme enchanteresse et sulfureuse qui, avant d’être éventrée sur la place publique, exorcisait fantasmes et tourments de tout un village. Un roman envoûtant, à la lisière du conte, qui sonde la transgression, la jouissance et le désir, dans une langue poétique libérée des contraintes typographiques et des règles de bienséance.

Auteure québécoise née à Cap-Rouge (Québec) en 1985, son premier roman, Oss (Leméac, 2011), a été nominé pour le Prix des libraires du Québec (2012) et finaliste du Prix du Gouverneur général du Canada (2012). Dans ce premier livre comme dans les suivants, elle se place dans des environnements abstraits, qui lui permettent de dépasser toutes les limites : « mon univers n’est pas soumis à nos lois ou à celles d’une époque en particulier » (Lettres it be).

Son deuxième roman Les Sangs, finaliste du Prix des libraires du Québec (2014) et du Prix France Québec (2014) est une réinterprétation virtuose du conte de Barbe-bleue raconté par ses femmes, sept femmes, et autant d’expériences du désir et de la mort. Polyphonique et amorale, poétique et sulfureuse, ce conte-ci n’est pas à mettre entre les mains des enfants...

Elle signe en 2018 Le corps des bêtes, son troisième roman, dans lequel elle continue à construire son univers unique. Dans son microcosme familial au bord de la mer, Mie s’évade en empruntant le corps et l’esprit des animaux qui l’entourent et attend que son oncle Osip l’initie aux mystères du corps. Mais celui-ci est fasciné par sa mère, la sauvage Noé, l’étrangère arrivée dans la famille presque par hasard, qui vit à l’écart. Audrée Wilhelmy nous plonge dans un univers hors du temps et fantasmagorique, à la lisière du conte. Son écriture organique et sensuelle explore l’animalité en chaque être humain.


Bibliographie

  • Peau-de-sang (Leméac, 2022 ; Le Tripode, 2024)
  • Plie la rivière (Leméac, 2021)
  • Blanc Résine (Leméac, 2019 ; Grasset, 2022)
  • Le corps des bêtes (Leméac, 2017)
  • Les Sangs (Leméac, 2013)
  • Oss (Leméac, 2011)
Peau-de-sang

Peau-de-sang

Le Tripode - 2024

Isolé dans le froid et la solitude des forêts, le village de Kangoq est figé dans le temps. Ici, on vit de peu, du labeur des ouvrières dans les filatures et des hommes dans les champs. Mais une femme différente donne un secret équilibre à ce monde. Dans sa boutique, selon les heures, elle déplume de grandes oies des neiges, initie discrètement de jeunes filles aux élans de leur corps, ou accueille les hommes qui cherchent, dans sa chair, un impossible repos...


  • « Comme dans ses précédentes œuvres (Les Sangs, Blanc résine), la romancière emprunte à la forme du conte, sa symbolique, ses figures archétypales. Mettant au monde sa propre genèse, son riche univers devient de plus en plus autoréférentiel. Une belle promesse pour les écrits à venir. » La Presse
  • « Conte sanglant, charnel et organique où l’on retrouve avec bonheur la grâce de l’écriture et le grand pouvoir d’évocation de la romancière, Peau-de-Sang est porté par un souffle poétique dont l’absence de majuscules et de points rappelle celui du cycle Soifs de Marie-Claire Blais et une voix posthume évoquant Olivia de la Haute Mer, personnage des Fous de Bassan d’Anne Hébert. » Le Devoir
  • « Le roman permet à Audrée Wilhelmy de brosser toute une galerie de portraits d’hommes et de femmes dans la lubricité, la convoitise, la duplicité, et aussi l’étreinte (d’où une série de scènes érotiques fortes, nullement vulgaires). (...) Elle célèbre de surcroît la puissance du féminin, ce « quelque chose de primaire [qui] guide » les femmes, une « pulsion bien antérieure aux femmes, au sexe, au désir ». » Diacritik
Blanc Résine

Blanc Résine

Grasset - 2022

Elle s’appelle Daã. Née dans un couvent niché au cœur de la forêt boréale et construit par des femmes, elle grandit libre, loin du monde des hommes, parmi vingt-quatre religieuses. Elles règnent sur Cusoke, pays de roches et de glace où les codes sociaux sont réinventés. Enfant sauvage, Daã parle la langue d’Ina Maka, la Terre-Mère, dont elle apprend les cycles, les ordres et les lois.
Lui se prénomme Laure. Enfant albinos rejeté par les autres, fils d’ouvrier de la mine Khole Co, il voudrait se fondre parmi les visages noirs des mineurs. Mais après la mort de sa mère, son père lui rêve un destin meilleur que le sien, loin des galeries et de la misère assassine. Envoyé à la ville, il deviendra médecin malgré lui.
Tout oppose cette femme-forêt et ce garçon-translucide, deux marginaux qui aspirent, l’un à se faire accepter, l’autre à s’émanciper. Mais un jour leurs destins se croisent et l’amour les lie. Blanc Résine raconte leur histoire. Avec Laure, Daã ira vivre en ville, fera trois enfants. Mais jamais ne pourra se plier aux lois des hommes. Et cela a un prix.
Tout à la fois conte réaliste, drame romantique et fable féministe, Blanc Résine nous transporte dans un univers rude et troublant, au cœur de la nature, pour fouiller nos plus extrêmes sentiments : l’amour, le désir, la colère. Audrée Wilhelmy y déploie son lyrisme sauvage et son imaginaire avec une maturité et une maîtrise rares. Elle signe ainsi un livre inclassable, spectaculaire.


Le Corps des bêtes

Le Corps des bêtes

Grasset - 2018

Dans un paysage de roches, de glace et d’eau, au sommet d’une tour longeant une plage désertique, Mie attend que son oncle vienne l’initier aux mystères de l’amour. Mais Osip l’ignore ; il préfère passer ses journées à scruter les bateaux qui arrivent du large et à observer Noé, la femme de son frère aîné et mère de ses neveux et de sa nièce. L’étrangère n’a rien de commun avec les autres femmes. Elle est sauvage, mutique, énigmatique. Ses chants percent parfois le silence et attirent à elle ses enfants qui n’ont pas droit de cité dans sa maison mais peuvent venir l’écouter. C’est elle qu’Osip désire. Alors, en attendant que son oncle daigne venir la retrouver, Mie imagine : elle emprunte par la pensée le corps des bêtes qui l’entourent, là un ours, ici une grue, pour comprendre d’où elle vient, de quelle lignée, et tâcher de percer l’énigme de la chair. Mais Osip osera-t-il ?

Audrée Wilhelmy nous plonge ici dans un univers fantasmagorique, à la lisière de la légende et du mythe, pour explorer les contrées du désir et la part bestiale que chacun porte en lui. D’une langue envoûtante et magnifique, elle invente une nouvelle mythologie aussi belle que puissante.


Revue de presse

  • "Audrée Wilhelmy compose à petites touches, dans Le corps des bêtes, un univers unique gorgé de sève et de silence, luxuriant au possible, touffus, sans morale." (Christian Desmeules, Le Devoir)
  • "Une trame narrative fascinante, complexe et portée par une écriture d’une exactitude désarmante." (Catherine Parent, Les Libraires)
  • “Étrangement envoûtant et d’une présence sensuelle assez remarquable. Un roman qui échappe à toutes les normes et c’est tant mieux." (Yvon Paré)

Les sangs

Les sangs

Grasset - 2015

Un manoir obscur et fascinant, dans une cité hors du temps. Celui qu’on appelle l’Ogre attire à lui des proies presque consentantes pour les aimer puis les tuer. Mais d’où viennent ces femmes ? Pourquoi se donnent-elles à lui ? Elles le racontent dans les carnets qu’elles laissent derrière elles et que Féléor assemble en un curieux livre – ses Sangs.
Mercredi, Constance, Abigaëlle, Frida, Phélie, Lottä, Marie : sept femmes, et autant d’expériences du désir et de la mort, sept écritures qui disent la féminité, le narcissisme, la soumission tantôt feinte, tantôt amusée. 
Polyphonique et amorale, poétique et sulfureuse, cette réinterprétation virtuose du conte de Barbe bleue, par Audrée Wilhelmy, n’est pas pour les enfants.

L’âme et le corps

Les cafés littéraires en vidéo
Avec : Audrée WILHELMY, Ananda DEVI - Saint-Malo 2018

Avec : Audrée WILHELMY, Ananda DEVI
Animé par Maëtte CHANTREL et Pascal JOURDANA


Nouvelles voix

Les cafés littéraires en vidéo
Avec Mélanie Sadler, Gauz, Audrée Wilhelmy et Kim Zupan - Saint-Malo 2015

Avec Mélanie Sadler, Gauz, Audrée Wilhelmy et Kim Zupan

Aux frontières du réel

avec S.E Grove et Audrée Wilhelmy - Saint-Malo 2018

Avec Audrée Wilhelmy et S.E. Grove, traduite par Hélène Bury.
Animé par Claudine Glot


Rencontre : Le pouvoir du conte

Avec Timothée De Fombelle, Luis Sepúlveda, Pierre Dubois, Audrée Wilhelmy et Irina Teodorescu - Saint-Malo 2015


Avec Timothée De Fombelle, Luis Sepúlveda, Pierre Dubois, Audrée Wilhelmy et Irina Teodorescu


Quels personnages !

Avec Audrée Wilhelmy, Christian Guay-Poliquin, Grégoire Polet, Nicolas Dickner. Rencontre animée par Willy Persello - Saint-Malo 2015

Avec Audrée Wilhelmy, Christian Guay-Poliquin, Grégoire Polet, Nicolas Dickner. Rencontre animée par Willy Persello


Pour un espace-monde en français

Avec Blaise Hofmann, Audrée Wilhelmy, Emmelie Prophète, Natacha Appanah. Débat animé par Sophie Ekoué - Saint-Malo 2015

Avec Blaise Hofmann, Audrée Wilhelmy, Emmelie Prophète, Natacha Appanah et Michel Le Bris. Débat animé par Sophie Ekoué