ROUZEAU Valérie

France
© M. Durigneux

Poétesse de renom, Valérie Rouzeau est une voix originale dans le paysage poétique. C’est en 1999 qu’elle se fait remarquer lors de la publication de Pas Revoir, qui connaît un grand succès : dans un lyrisme chahuté et une grande liberté formelle, elle donne à la langue un souffle tout à fait personnel.

Elle se consacre également à la traduction d’auteurs anglophones comme Sylvia Plath, William Carlos Williams ou encore Stephen Romer. Passionnée par les mots, elle collabore en tant que rédactrice en chef dans une petite revue de poésie destinée aux 5 à 117 ans, Dans la lune, éditée de 2004 à 2011 avec Michel Fréard, directeur du Centre de créations pour l’enfance et Maison de la poésie de Tinqueux (51). Elle a notamment écrit des chansons pour le groupe Indochine : « Comateen 2 », « Ladyboy » et « Talulla »

Plusieurs fois récompensée, elle est l’auteure de près de vingt-cinq recueils de poésie ainsi que des essais. Son œuvre Vrouz remporte le Prix Apollinaire 2012, considéré comme le "Goncourt de la poésie". Dans cet ouvrage, elle se frotte pour la première fois aux sonnets et présente des instantanés de vie quotidienne, parfois prise dans sa plus extrême banalité dans 151 poèmes constitués de 14 vers. Ce travail d’une grande épure, qui joue beaucoup avec les sonorités, dresse un auto-portrait en filigrane qui enchante par sa drôlerie rêveuse ou sa mélancolie. Apothicaria est également récompensé, premier prix ex-aequo des Explorateurs 2009.


Bibliographie

Poésie

  • Va où (réédition, La Table Ronde, 2015)
  • Télescopages (Éditions Invenit / Musée des Confluences, 2014)
  • Ma ténèbre (Éditions Contre-Allées, 2012)
  • Vrouz (La Table Ronde, 2012 - Prix Apollinaire 2012)
  • Pas revoir suivi de Neige rien (réédition, La Table Ronde, 2010)
  • Quand je me deux (Le Temps qu’il Fait, 2009)
  • Mange-Matin (Le dé bleu / L’idée bleue, 2008)
  • Apothicaria (Wigwam, 2007 - Premier prix ex-aequo des Explorateurs 2009)
  • Ce n’est pas le printemps (Traumfabrik, 1995, 2007)
  • Récipients d’air (avec Vincent Vergone, Le Temps qu’il fait, 2005)
  • Kékszakállú (Les Faunes éditeurs, 2004)
  • Le Monde immodérément (avec Lambert Schlechter, Nuit Myrtide éditeur, 2004)
  • Une foule en terre foulée (avec Michel Nedjar,Travioles, 2001)
  • Patiences (Albatroz & Le Manège du Cochon Seul, 1994)
  • Chantier d’enfance (La Bartavelle & Le Noroît, Québec, 1992)
  • Petits poèmes sans gravité (Prix de la Crypte, La Crypte, 1991)
  • À cause de l’automne (Polder n° 62, revue Décharge, 1991)
  • À tire d’elle (La Bartavelle, 1989)
  • Je trouverai le titre après (Chambelland, Le Pont sous l’Eau, 1989)

Essais et autres écrits

  • Préface à la deuxième édition de Le Moi chronique de Jean-Pierre Georges, Les Carnets des Desserts de Lune, 2014
  • Préface à Tribut de Stephen Romer (Le Temps qu’il fait, 2007)
  • Préface à Neige exterminatrice de Christian Bachelin (Le Temps qu’il fait, 2004)
  • Sylvia Plath, un galop infatigable (Jean-Michel Place, 2003)
Va où

Va où

La table ronde - 2015

Valérie Rouzeau écrit en funambule. Ses mots, ses phrases tiennent à un fil, celui sur lequel elle s’élance pour une traversée ardente, sans balancier ni filet. Elle prend tous les risques, ne regarde pas où elle met les pieds (chaussure rouge à l’un, verte à l’autre, don d’un clown, peut-être ?), semble trébucher, mais jamais ne tombe. Elle avance portée par un élan vital, traversée d’émotions et de sensations à la fois débordantes et contenues. Va où, qu’importe : va loin, c’est certain.








“ Me mets en quarantaine pour faire mes lignes quoi d’autre
Me dégourdis les doigts sentiment sur la touche tac tac tac suis toquée
Me rassemble à l’index toc toc toc suis frappée
Ça peut durer longtemps de pianoter toujours et
de taper jamais
Si je perdais mon temps il me ferait ce coup-là
de me retrouver”

“ Que me coule douce la Seine j’y ai laissé ma main je n’en ai plus besoin c’était un coquillage
C’était toute pour des prunes
La main qui fait rougir fallait que l’écrevisse
J’ai noyé le chagrin et la gaieté me dure j’ai craché les noyaux ”

Vrouz

La Table Ronde - 2012

Pour la première fois, Valérie Rouzeau se frotte au sonnet. Du crépitement de ses vers très libres jaillit une tristesse allègre :

Ma quarantaine sans amour sauf
Ses poignées qui ne fondent pas

ou une drôlerie rêveuse :

Pendant qu’elle digitale envoie textos
Ses orteils dansent nus vernis vernis nus
Sous son trône d’un moment siège de tram
Elle pianote joliment ses jtm.

Elle se tient au cœur du monde, en même temps qu’à sa marge. Sa vie chahute entre les lignes. Elle dit le plafond qui grince, le jeune homme pâle dans le métro, la visite chez le gynéco, les nuits blanches et les nuits noires. Elle s’empare du quotidien et fait violon de tout bois.


Pas revoir, neige rien

La Table Ronde - 2010

" Dans le déferlement des messages factices, des bruits de glotte, des rengaines rhétoriques, une voix nouvelle ce n’est pas rien. Une voix vraiment nouvelle qui ne ressemble à aucune autre. Une voix qui se reconnaît d’un signe, d’un souffle, et que l’on capte à jamais, à toujours. Un tel prodige a pris depuis quelque temps le nom de Valérie Rouzeau, et c’est un prodige qui dure. Extrait de la préface D’André Velter.

Trois voix de femmes venues des quatre coins du monde

Avec Yvon Le Men, Valérie Rouzeau, Habiba Djahnine et Josephine Bacon - Saint-Malo 2015


Avec Yvon Le Men, Valérie Rouzeau, Habiba Djahnine et Josephine Bacon


Valérie Rouzeau, Prix Robert Ganzo

Avec Valérie Rouzeau, Yvon Le Men, Margarita Perez-Ganzo, Manuel Vich-Ganzo. - Saint-Malo 2015

Avec Valérie Rouzeau, Yvon Le Men, Margarita Perez-Ganzo, Manuel Vich-Ganzo.