- © Francesca Mantovani
Décrit comme peu bavard, Hubert Mingarelli est un homme qui pèse ses mots, autant à l’oral qu’à l’écrit. Son style épuré, rempli de non-dits, rappelle presque celui des auteurs de l’archipel nippon, pays où se déroule justement l’action de son dernier roman L’homme qui avait soif, récompensé par les prix Landerneau et Louis-Guilloux. Ses romans décrivent de grands espaces dans lesquels les héros sont paradoxalement confinés. Lorsqu’il ne s’agit pas d’un bateau en pleine mer, ils se retrouvent dans un abri au cœur des montagnes japonaises. Dans ces huis-clos, débutant souvent par une errance, la fraternité et la camaraderie sont les maîtres-mots.
Voyageur, l’écrivain quitte l’école très tôt, ne se sentant pas fait pour cela, et prend le large. Après avoir sillonné les mers du globe, il se lance dans l’écriture en 1990. Ses premiers livres sont publiés en collection jeunesse, mais Hubert Mingarelli s’en défend, s’il écrit c’est pour tous. Ses héros sont souvent des enfants et dans Quatre soldats, paru en 2003, l’un de ces hommes est à peine sorti de l’adolescence. Ce livre, récompensé par le prix Médicis, prend place quelques temps après la Première Guerre mondiale, dans une Russie bolchévique alors en pleine guerre civile.
L’homme qui avait soif se passe à la fin d’un autre conflit majeur, la Seconde Guerre mondiale, quelques mois après les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki. Le pays du Soleil-Levant se relève difficilement du chaos après les atrocités, pourtant l’auteur confie qu’il « tenai[t] à ce qu’il y ait de l’espoir dans cette histoire. »
Bibliographie :
- L’homme qui avait soif (Stock, 2014) - Prix Landerneau, prix Louis-Guilloux
- Un repas en hiver (Stock, 2012)
- La Source (Cadex, 2012)
- La lettre de Buenos Aires (Buchet-Chastel, 2011)
- L’Année du soulèvement (Le Seuil, 2010)
- La Promesse (Le Seuil, 2009)
- Marcher sur la rivière (Le Seuil, 2007)
- Océan Pacifique (Le Seuil, 2006)
- Le Voyage d’Eladio (Le Seuil, 2005)
- Hommes sans mère (Le Seuil, 2004)
- Quatre Soldats (Le Seuil, 2003) – Prix Médicis
- La Beauté des loutres (Le Seuil, 2002)
- La Dernière Neige (Le Seuil, 2000)
- Une rivière verte et silencieuse (Le Seuil, 1999)
- L’Arbre (Le Seuil, 1996)
- Le Jour de la cavalerie (Le Seuil, 1995)
- La Lumière volée (Gallimard, 1993)
- Le Bruit du vent (Gallimard, 1991)