- © D.R.
Jean-Claude Carrière, considéré comme l’un des plus grands scénaristes français, a travaillé avec les plus grands, de Peter Brook à Milos Forman, en passant par Luis Buñuel. Acteur à l’occasion, dramaturge, romancier, chroniqueur, conteur, Jean-Claude Carrière est un artiste complet et un voyageur d’une immense curiosité, à qui l’on doit deux Dictionnaire amoureux, rapportés de ses voyages en Inde et au Mexique.
Il publie en 1957 son premier roman, Lézard, et rencontre Pierre Etaix chez Jacques Tati avec qui il travaille sur des courts et longs métrages. Complice de Louis Buñuel pendant près de 19 ans, il co-signe entre autres avec lui les scénarios de Belle de jour et de Cet obscur objet du désir. Auteur prolifique, il collabore avec les plus grands noms du cinéma et notamment Jean-Luc Godard, Milos Forman, Louis Malle ou Jacques Deray. Plusieurs fois récompensé, (César du meilleur scénario pour Le retour de Martin guerre en 1983 ou encore BAFTA du meilleur scénario en 1989 pour L’Insoutenable légèreté de l’être), il a également joué de nombreux petits rôles, collaboré pour le théâtre avec Jean-Louis Barreau et Peter Brook, signé plus d’une quarantaine de romans et parcouru l’Inde pendant vingt ans.
En 2012, il revient au cinéma et participe à la réalisation de Syngué sabour - Pierre de patience, adaptation du roman qui valu à Atiq Rahimi de remporter le Prix Goncourt en 2008. Porté par la phénoménale performance de l’actrice iranienne Golshifteh Farahani, ce film montre le bouleversant monologue d’une jeune femme afghane qui confie ses désirs, ses rêves, ses frustrations à son mari plongé dans le coma.
L’an dernier, il publie Croyance, essai autour de la notion de cette certitude sans preuve, entre lumière et obscurité, qui accompagne et parfois dépasse la connaissance.
Bibliographie :
- Croyance, (Odile Jacob, 2015)
- Conversations avec Jean-Jacques Rousseau (Plon, 2013)
- Mémoire espagnole (Plon, 2012)
- Le Réveil de Buñuel (Odile Jacob, 2011)
- Mon chèque (Plon, 2010)
- Dictionnaire amoureux du Mexique (Plon, 2009)
- Le cercle des menteurs, Tome 2 :Contes philosophiques du monde entier (Plon, 2008)
- 68, nos années choc, ouvrage collectif (Plon, 2008)
- Tous en scène (Odile Jacob, 2007)
- Les mots et la chose : Le grand livre des petits mots inconvenants (Plon, 2007)
- Les fantômes de Goya (Plon, 2007 – avec Milos Forman)
- La Maison du Français (Editions Anne Carrière, 2006)
- Académie de billard : Un dernier regard (Nicolas Chaudun, 2006)
- Fragilité (Odile Jacob, 2006)
- Lettres d’Amour (J’ai Lu, 2006)
- Le Rêve (Flammarion, 2005)
- L’Inde fantôme : Carnet de voyage (Gallimard, 2005 – avec Louis Malle)
- Einstein, s’il vous plaît (Odile Jacob, 2005)
- Détails de ce monde (Le Cherche midi, 2004)
- Cinquante et une vues du mont Zazen (Images Plus Editions, 2004)
- Cannes : Premières années du Festival (Editions Thoba’s – photographie de Yves Manciet)
- Les à-côtés : Chroniques matinales (Plon, 2004)
- Les belles années 50 (Le Cherche midi, 2003 – photographie de Yves Manciet)
- La mort de Krishna (Actes Sudd, 2003 – avec Marie-Hélène Estienne)
- Les Années d’utopie (Plon, 2003)
- Les Mots et la Chose (Plon, 2002)
- Lumière du Tibet : Un portrait en images de S.S. le Dalaï-Lama (Presses du Châtelet, 2002)
- Giroise ; La porte (Les Editions du Laquet, 2002 – théâtre)
- Victor Hugo et l’Orient (Tome 1 et 2) : Victor Hugo et la pensée indienne (Maisonneuve, 2001 et 2002)
- Le circuit ordinaire (Actes Sud Papiers, 2002)
- Il était une fois le dessin animé (Dreamland, 2001)
- Dictionnaire amoureux de l’Inde (Plon, 2001)
- Récits mythiques (CD Audio - De Vive Voix, 2001)
- Le jeune prince et la vérité (Actes Sud jeunesse, 2001)
- Raconter une histoire : Quelques indications (La Femis, 2001)
- Traces (France Delory, 2000 – photographies de Laurent Pinsard)
- L’Homme et ses univers (Albin Michel, 2000 – collectif)
- Le sens de la visite (Editions Carré, 2000)
- Le Vin bourru (Plon, 2000)
- Le Maître et Marguerite (Avant Scène, 2000 – théâtre)
- Le Dictionnaire des révélations (Plon, 1999)
- Petite Etoile (Odile Jacob, 1999 – collectif)
- 100 devinettes pour adultes (Omnibus, 1999)
- Le film qu’on ne voit pas (Omnibus, 1999)
- Le cercle des menteurs (Omnibus, 1999)
- La Controverse de Valladolid (Actes Sud-Papiers, 1999)
- Quelques questions sous les questions (Zulma, 1998)
- La terrasse (Actes Sud-Papiers, 1997)
- Le Mahabharata (Belfond, 1996)
- La Force du Bouddhisme (Robert Laffont, 1995 – avec le Dalaï-Lama)
- Les Frankenstein (Fleuve noir, 1995)
- Simon le mage (Omnibus, 1993)
- Le livre de Chams de Tabriz (Gallimard, 1993 – collectif)
- Mon oncle (Robert Laffont, 1992)
- Viva Maria (Robert Laffont, 1992)
- Lézard (Robert Laffont, 1992)
- Les Vacances de Mr Hulot (Robert Laffont, 1992)
- L’Alliance (Robert Laffont, 1992)
- L’aide-mémoire (Actes Sud, 1992)
- Dictionnaire de la bêtise, le livre des bizarres (Robert Laffont, 1991 – avec Guy Bechtel)
- Anthologie de l’humour 1900 (Gallimard, 1990)
- Milou en mai (Gallimard, 1990 – avec Louis Malle)
- Les Années Sauvages (Robert Laffont, 1987)
Filmographie
- Syngué sabour - Pierre de patience, réalisé par Jean-Claude Carrière et Atiq Rahimi (Corniche Group, Studio 37, Razor Film, Arte France Cinéma, The Film/2012/102’)
Présentation de Dictionnaire amoureux du Mexique :
Certains pays se sont trouvés. D’autres se cherchent encore. C’est le cas, semble-t-il, du Mexique.
Car il y a trois Mexique. Celui d’avant la conquête, magnifique et violent, qui a pour image une chimère, Quetzacoatl, le serpent à plumes. Il est le grand civilisateur, mais de ses dents tombent des gouttes de sang.
Il y a le Mexique espagnol et catholique, qui dura trois siècles. Celui-ci s’est donné pour image la Vierge de Guadalupe, compatissante, patronne officielle du pays, présente partout.
Et il y a le Mexique moderne, qui s’est établi à partir des guerres d’indépendance et, plus tard, de la fameuse révolution. L’image est ici Zapata, le héros paysan, le juste mitraillé.
Trois raisons d’aimer. Né d’une rencontre entre deux continents unique dans l’histoire, le Mexique est doux et violent, souriant et masqué, antique et d’avant-garde. Il est une terre de contradictions, un monde confus, broyé, d’où sortira peut-être un nouveau siècle.
Présentation de Les fantômes de Goya :
Dans l’Espagne de 1792 où l’Inquisition fait encore rage, Inès, la jeune muse du célèbre peintre de la cour Francisco Goya, est accusée d’hérésie et se retrouve emprisonnée. Lorenzo, moine dominicain manipulateur et ambitieux, proche de Goya à qui il a commandé son portrait, intervient, à la demande du peintre en faveur d’Inès. Succombant aux charmes de la jeune femme, il lui sauvera la vie mais la violera et l’abandonnera dans sa geôle souterraine. Vingt années ont passé. Goya est devenu un être sombre. Les prisonniers de l’Inquisition sont enfin libérés. Confronté à Goya, Lorenzo confesse son crime : il est bien le père de l’enfant qu’Inès a mis au monde en prison. Goya fera alors tout pour réunir Inès et sa fille, Alicia.