Invités depuis 1990

ROMANÈS Alexandre

France

Sur l’Épaule de l’ange (Gallimard, 2010)

Biographie

C’est à Paris que se dresse en hiver - et sur les routes en été - le petit cirque Romanès, un cirque "pas comme les autres" puisqu’il perpétue depuis vingt-cinq ans la tradition tsigane. Entouré de sa tribu, Alexandre Romanès conçoit des spectacles familiaux où la simplicité et la chaleur de vivre brillent avant toutes choses, et où résonne la musique endiablée de l’orchestre des Balkans. Et si l’écriture n’est pas une tradition gitane, cela n’empêche pas le circassien de prendre la plume depuis quelques années pour couvrir de lignes ses cahiers, au grès des voyages. Car de musicien, acrobate, équilibriste ou encore dompteur, Alexandre Romanès est devenu poète, une revanche prise sur la vie pour celui qui n’apprit à lire et écrire qu’à vingt ans.
Issu d’une famille d’artistes (ses grand-parents étaient montreurs d’ours), Alexandre Romanès s’échappe pourtant du monde du cirque à vingt-cinq ans, pour fuir les dérives commerciales qu’ils ne supporte plus. Il s’installe alors dans un camp tsigane : pour gagner sa vie, il rempaille des chaises, joue du luth (musique baroque) ou fait l’acrobate dans la rue. C’est au cours de l’un de ses numéros qu’il fait la connaissance de l’écrivain Jean Genet : c’est le début d’une longue histoire d’amitié, durant laquelle l’auteur ne cesse de conseiller à son ami jongleur d’écrire.
L’univers du cirque le rattrape, et il fonde le cirque Romanès dont il devient le patron avec sa femme Délia, chanteuse depuis l’enfance. Pour le bonheur de leur large public, ils conçoivent des spectacles qui tiennent de la réception familiale : tous les membres de la famille participent ou assistent aux représentations, puis se retrouvent autour d’un grand feu convivial. En 2010, ils participent à l’exposition universelle de Shangai, dans le pavillon français. A leur retour, ils apprennent que le cirque est menacé, puisque leurs musiciens roumains n’ont pas obtenu le permis de travail qui leur est délivré chaque année. Alexandre Romanès monte alors au credo, pour dénoncer la situation critique des tsiganes en France et des arts du cirque.

D’autres belles rencontres littéraires viennent marquer la vie d’Alexandre Romanès : Christian Bobin, ou encore Jean Grosjean. "J’ai voulu être l’un des leurs", explique Alexandre Romanès. Alors, comme l’avait prédit Jean Genet, l’artiste glane des morceaux de phrases lorsqu’elles lui viennent - "je ne peux pas écrire à une table", dit-il - et publie une sorte de chronique sur les Tsiganes : Un peuple de promeneur. Il s’essaie ensuite à la poésie, avec le recueil Paroles Perdues : ses vers sont simples, à la fois drôles et graves, ils disent le monde sans fioritures. En 2010 paraît chez Gallimard Sur l’Epaule de l’Ange, dont la préface a été rédigée par son ami Christian Bobin.

Lien vers le site du cirque Romanès.


Bibliographie :

  • Sur l’Épaule de l’ange (Gallimard, 2010)
  • Paroles Perdues (Gallimard, 2004)
  • Un Peuple de promeneurs (Le temps qu’il fait, 2000)
  • Le Premier Cirque tsigane d’Europe (Le temps qu’il fait, 1994)

Présentation de Sur l’Épaule de l’ange

spip_logo« Lire Alexandre Romanès c’est connaître l’épreuve de la plus grande nudité spirituelle. Juste une voix et surtout le ton de cette voix : une corde de luth pincée jusqu’à l’os, ce luth dont il a joué dans sa jeunesse. Les morts doivent parler avec la même douceur sourde et sans reproche. A la lecture c’est comme si on traversait une larme. Cette larme que le poète refuse de verser fait l’humanité profonde de son livre. Il y a de l’eau, c’est tout, et un tout petit brillant de sel. Dans la dernière partie du livre, il y a de l’air. On a atteint la chambre des résurrections. Une douceur sans mélange, si pure qu’elle fait éclater la vitre de la mort. C’est le silence désormais qui tient le livre entre ses mains. » Christian Bobin

Sur l’épaule de l’ange

Gallimard - 2010

Sur l’épaule de l’ange « Lire Alexandre Romanès c’est connaître l’épreuve de la plus grande nudité spirituelle. Juste une voix et surtout le ton de cette voix : une corde de luth pincée jusqu’à l’os, ce luth dont il a joué dans sa jeunesse. Les morts doivent parler avec la même douceur sourde et sans reproche. À la lecture c’est comme si on traversait une larme. Cette larme que le poète refuse de verser fait l’humanité profonde de son livre. Il y a de l’eau, c’est tout, et un tout petit brillant de sel. Dans la dernière partie du livre, il y a de l’air. On a atteint la chambre des résurrections. Une douceur sans mélange, si pure qu’elle fait éclater la vitre de la mort. C’est le silence désormais qui tient le livre entre ses mains. » Christian Bobin.

L’heure des poètes

Les cafés littéraires en vidéo
Saint-Malo 2011

Avec Alexandre Romanès et James Noël

Une vidéo réalisée par Cap7Média.

Etre tsigane aujourd’hui en Europe

Saint-Malo 2011

Avec Alexandre Romanes et Henriette Asséo. Animé par Karine Papillaud.