Indépendances africaines

Comment ignorer ce 50e anniversaire des Indépendances africaines ? À travers Etonnants Voyageurs, s’est affirmée fortement une génération nouvelle d’écrivains africains. Critique du nationalisme, des pièges de l’enfermement identitaire, de la perception du français comme « langue du maître », ouverture aux pleins vents du monde, refus d’être le porte-voix d’une supposée « communauté », critique de « l’africanisme », affirmation pour chacun d’une « identité multiple » : les débats auront été intenses ! Ils ont nourri le « manifeste pour une littérature-monde » en français signé par 44 écrivains publié au printemps 2007. Et contribué à une réflexion nouvelle sur la francophonie.

Se souvenir


De quelle histoire, de quels combats, de quelles espérances sont nées ces indépendances ? Aventure intellectuelle de « Présence africaine », importance du Congrès des écrivains noirs à Paris de septembre 1956, influence de la « Harlem Renaissance » : la France a une difficulté extrême à penser son histoire coloniale, cette édition se veut l’occasion, entre films et débats, d’y revenir.

Se penser soi-même

Se souvenir, c’est aussi se penser soi-même, car cette histoire coloniale refoulée est constitutive de notre « identité » : l’immigration des Suds, n’est-elle pas la réfraction en France même de notre empire colonial, l’irruption de l’Autre, de l’Ailleurs, dans l’espace français, le bousculant, le transformant – l’enrichissant ? La parution en 8 volumes d’une histoire sur l’immigration des Suds en France, un « Manifeste pour une France pluriethnique et multiculturelle » renouvelle la réflexion. Sur laquelle les écrivains ont beaucoup de choses à dire…

« Je est un autre »

Les commémorations n’ont d’intérêt que si la mémoire nécessaire se double d’une projection vers l’avenir : ne sommes-nous pas en plein dans ce qu’esquissait dans notre manifeste « pour une littérature-monde » ? Cette édition se veut donc une nouvelle étape dans notre réflexion, que soulignera un deuxième ouvrage collectif qui paraîtra aux éditions Gallimard : Je est un autre. Elle se prolongera dans l’automne par une nouvelle édition du festival à Bamako.


Un livre, aux éditions Gallimard

_ Sous la direction de Michel Le Bris et Jean Rouaud

Les commémorations n’ont d’intérêt que si la mémoire nécessaire se double d’une projection vers l’avenir  : ne sommes-nous pas en plein dans ce qu’esquissait dans notre manifeste « pour une littérature-monde  » ? Une nouvelle étape dans notre réflexion, que soulignera un deuxième ouvrage collectif aux éditions Gallimard : Je est un autre  : pour une identité-monde .

Textes de M. Le Bris, J. Rouaud, A. Waberi, A. Begag, P. Forest, J.-M. Blas de Roblès, A. Moï, W. N’Sondé, L. Sebbar, V. Zenatti, A. Mbembe, P. Blanchard, F. Bégaudeau, Y. Laplace, A. Kalouaz, A. Devi, K. Ammi, J.-M. Laclavetine, J. Goytisolo.