Un portrait captivant du plus connu, et méconnu, des écrivains briochins. « Il faut d’abord commencer par une très grande modestie. Et, peut-être, espérer qu’on finira par là aussi. Il ne s’agit pas en somme de célébrer sa propre gloire, loin de là ». Cet enregistrement sonore oublié de l’écrivain, découvert à l’Institut national de l’audiovisuel (INA), sert de fil rouge à ce film :
- Louis Guilloux
- D.R.
« Louis Guilloux, qui avait l’art d’esquiver les questions, parle de lui, à micro ouvert, sans être interrompu », explique Rolland Savidan. L’exercice, difficile pour l’auteur du Sang noir, ne dure qu’une trentaine de minutes : suffisamment pour donner, trente ans après, une force extraordinaire au moyen-métrage qui lui est consacré. L’écrivain reconnu, admiré, couronné par le prix Renaudot en 1949 pour Le jeu de patience, n’oublia jamais ses origines. Une intégrité qui fait dire à Jean Daniel, directeur de la rédaction du Nouvel Observateur : « Si on veut avoir conscience de l’âme littéraire du peuple, on ne peut se passer de Louis Guilloux ». Un peuple qui a cru, au siècle dernier, à un monde plus juste. « L’immense espoir d’une vie fraternelle (...) semble quelque chose, aujourd’hui, de dérisoire », constate Louis Guilloux en 1978. Pourtant, « ce professeur de doutes » comme le dit le metteur en scène Marcel Maréchal, celui qui se refusa toujours à devenir un maître à penser, est trop profond pour se laisser aller à un pessimisme confortable. « La vie est magnifique, vivre est splendide : c’est une joie et un cadeau extraordinaires dont nous ne savons pas profiter ». Un auteur à redécouvrir, de nouveau terriblement actuel.