L’Île oubliée

Il se met à courir. Sans même savoir où ses pieds le dirigent, il poursuit ainsi les bêtes qui, répondant à leur instinct, se sont sauvées. Soudain, les traces s’éparpillent et deviennent impossibles à suivre. Junid s’arrête brusquement et respire avec difficulté, le corps plié en deux, les mains appuyées sur les genoux. Sa gorge le brûle, la poussière en suspension dans l’air lui déchire les poumons, comme les serres du rapace transpercent la chair de la proie impuissante. Quand il relève la tête, ses yeux rougis par l’air lourd et le soleil aveuglant, il voit qu’il est en face du puits. Les animaux cherchaient l’eau.
Les maisons autour semblent abandonnées. Leurs portes ouvertes laissent entrevoir des meubles tombés au milieu des pièces, comme pour chercher précipitamment des affaires dans chaque recoin. Ou de la nourriture. Ou de l’eau. Le regard du jeune homme se redirige vers le trou profond, entouré d’un cercle de pierres et surmonté d’une corde et d’une poulie pour remonter les seaux. L’un de ceux-là est d’ailleurs négligemment jeté par terre, s’égouttant, la corde toujours attachée à l’anse. Junid remarque alors la multitude de traces de pieds autour du puits. Il s’accroupit et aperçoit des taches rougeâtres qui tendent vers le marron sur le bord d’une pierre du trou. C’est sec mais il sait ce que cela signifie. La peur. La panique. La précipitation. La violence. Le sang. Ses mains se mettent à trembler. Incontrôlables. Il s’empare du seau et le fait descendre. Le sable sec fait crisser le métal et grincer la corde desséchée et cassante, mais entendre du bruit, quel qu’il soit, le rassure étrangement. Il accélère. Et arrive ce qu’il redoutait. Le choc sourd. Le puits, la seule source potable, est à sec.
Sur l’île, Junid a essayé chaque réserve d’eau, chaque citerne, chaque tuyau. Toute l’eau s’est évaporée ou a été prise dans la fuite. Seule sa cahute comportait quelques maigres réserves, mais en une semaine tout a disparu. L’adolescent fait des stocks de noix de coco, leur eau égouttée dans des récipients à l’abri du soleil ; et il attend. Il attend un pêcheur. Il attend une marchande de noix. De temps en temps, il s’aventure jusqu’aux autres maisons, celles des personnes les plus aisées du village, pour chercher un téléphone afin de contacter une aide extérieure, mais il n’y a plus d’électricité. Alors il rentre chez lui, remet la porte qui sort de ses gonds, se demande pourquoi il fait ça s’il est seul. Et il s’assoit devant sa vieille table en bois, met sa tête entre ses mains et lit encore et encore le mot que sa mère a maladroitement écrit :
« Ton père est parti hier soir avec des amis sur l’eau pour fêter l’anniversaire de l’un d’eux. Il n’est pas revenu. La mer a disparu et l’a emporté. Je vais chercher de l’aide avec les autres villageois sur Moorea. Ne bouge pas. On revient vite. Mama »
Les premiers jours, il a entamé les réserves. Mais il a fallu commencer à chercher de la nourriture par soi-même. Les poules ne pouvaient plus être nourries correctement sans eau. Junid commença donc à tourner autour du poulailler, abrité par un grand Miki Miki aux branches majestueuses, et à réfléchir. Comment les tuerait-il ? Ne valait-il pas mieux les laisser s’échapper ? Son ventre se tordit violemment : la faim s’amusait avec ses intestins, les retournait et les serrait comme un enfant jouerait avec un jouet malléable. Il fallait manger ces horribles mais attachantes créatures à plumes. Il s’aventura donc dans la cage, prit la plus faible des poules qui sautaient sans interruption sur les grilles pour s’échapper, mues par leur instinct. Puis il alla chercher une machette, avant de rapidement poser la tête du volatile sur un rondin et de porter un grand coup au niveau du cou de la bête tétanisée. Il n’avait pas pensé à ce qu’il faisait, emporté par une réaction primaire due à la panique et la faim. Des gouttes constellaient ses bras et son visage. Il regarda cette galaxie sanglante et ses mains qui tremblaient. Il devrait refaire cela dans quelques jours, et deux fois. Sa lèvre inférieure tremblotait mais il buvait trop peu d’eau pour pleurer. Ses yeux le brûlaient, il voyait du rouge partout, l’espoir disparaissait. Pourtant il voulait survivre.

Maintenant, il ne reste que l’eau de coco et une poule. Il l’a nommée Hauiti, petite paix. Il ne peut pas la manger, cette créature faible et squelettique, qui perd ses plumes sur le sable. Il se sent comme un Robinson, mais son île n’est plus accueillante, car ni épargnée par l’activité humaine, ni riche, ni fertile. Qui n’est même pas une île, car l’immensité d’eau qui l’entourait n’est plus. C’est une immensité de sable. Ce qui, paradoxalement, sépare encore plus sa butte de terre du reste du monde, chose qui lui aurait semblé impossible quelques jours auparavant : le lieu où il vivait était surnommé « l’île oubliée ».
Le jeune homme ne peut rester ici éternellement. Il fait le compte de ce qu’il a : tout lui manque. Il faut partir.
Après avoir mis dans un sac son eau de coco, de la nourriture séchée, des graines pour Hauiti, des habits chauds pour la nuit, une fine trousse de secours, une boussole, une carte et d’autres objets légers, Junid ferme la porte de son fare et s’avance vers l’éblouissante mer jaune, presque blanche. Un bruit le fait sursauter : sa porte est tombée. Il ne se retourne pas et commence à marcher.
Quelques mètres plus loin, il retrouve les traces de pattes : les chiens ont fui vers Moorea. Le jeune homme suit ces vestiges d’une panique déjà lointaine face au silence présent et enfonce ses pieds dans le sable éblouissant. Les grains sont de minuscules étoiles. Brûlants et lumineux.
Chaque pas dans le sable paraît plus lourd, chaque fois que les yeux de Junid se plissent quand il croise le soleil, celui-ci paraît plus près. Les quatre-vingts kilomètres prévus jusqu’à l’île la plus proche de l’archipel ne cessent de sembler plus inatteignables ; le monde sous-marin est vallonné et de nombreuses fosses obligent le garçon à prendre des chemins escarpés. Le silence est plus que jamais pesant. Effrayant. La poussière reste en suspens, en attente d’un vent qui a oublié de venir. Alors que l’adolescent s’enfonce dans les profondeurs insoupçonnées de l’océan, l’odeur de poisson mort grandit, et Junid se plie. Se brise. L’air semble si épais ! Comme de l’eau. L’absence de bruit et la chaleur l’oppressent. Dès qu’il retrouve des traces de pattes, néanmoins, il sourit et accélère de nouveau, la poule caquetant avec énervement derrière lui. Si bien que lorsque la nuit tombe et que Junid tombe avec elle sous une arche de coraux morts, il a presque fait la moitié du chemin. Sa soupe d’eau de coco, dans laquelle flottent quelques fruits et viandes séchés, lui laisse un goût qu’il juge exquis, et il se blottit contre le corail pour trouver le sommeil. Le cheminement de la lune lui paraît vain sans ses marées. Il regarde le ciel sans nuage, sec aussi, et le voit se troubler : un rêve. Un poti marara, longue barque de pêche, flotte au-dessus de lui, et un jeune enfant brun et basané tombe de l’embarcation avec son filet. Un rêve. Les rires de son père lui parviennent, lointains, et il voit les pieds du gamin battre lentement et faire des bulles alors que l’apparition s’éloigne de lui et retourne à la surface. Un rêve. L’enfant rit aussi dans les bras de l’homme qui s’exclame : « Le filet doit être dans l’eau, pas le pêcheur, Junid ! » Un rêve. La barque part alors et le soleil se lève. Un rêve. Un souvenir.
Junid se réveille brutalement et s’élance instinctivement vers le sommet de l’arche : la vue est sans pareille sur l’univers blanc et noir qui s’est effroyablement découvert en une seule nuit. Le sable et le basalte côtoient les plantes aquatiques mortes et les squelettes de coraux. De son emplacement, le garçon distingue aussi une pointe jaune brillant contre un relief de roches volcaniques. Il saute du promontoire et accourt : la barque est encastrée et détruite, et seul l’avant est encore intact. Le nom du bateau est presque effacé, mais trois lettres subsistent. E. E. V. Sur les lèvres de Junid se lisent une quatrième lettre : A. Eeva. L’étoile qui s’élève la nuit. Le nom de sa mère, que son père a donné à son poti marara. Son poing se crispe alors qu’il tombe à genoux sur les débris de coquillages. « C’est ici que tu es, papa ? » murmure-t-il. Sa voix résonne pour la première fois dans l’air depuis plus de dix jours, sa voix rocailleuse et pleine d’une souffrance qu’il répugne à s’avouer. Il se lève alors et part, effrayé par ce qu’il pourrait trouver autour de l’embarcation s’il commençait à fouiller. Il sait que les chances de survie de son père étaient inexistantes. Mais quelle tristesse l’engloutit alors qu’il revoit le large visage souriant de celui qui l’a éduqué !
Il continue sa route. Le décor se trouble dans la chaleur. L’odeur devient plus insupportable. Certains animaux terrestres ne sont pas arrivés jusqu’à Moorea... Soudain, il réalise que Hauiti a disparu ! Aucune poule à l’horizon, elle n’est pas là. Il doit prendre de la hauteur. Une butte, une colline, un mont, une montagne, un pic s’il le faut, mais l’adolescent ne veut pas se retrouver seul et perdre la raison ! Au zénith, Junid a atteint le sommet d’une colline rocheuse, ses mains ensanglantées plient son chapeau et protègent son visage du soleil. Toujours rien, elle a fui ! Il ne peut pas rester immobile longtemps, l’air se réchauffe beaucoup trop rapidement, il faut continuer de marcher. Il le faut. Mais la vue du jeune homme s’obscurcit alors et, sans force, il dévale la pente. Les algues en décomposition amortissent finalement la chute mais toute sa jambe gauche est ouverte, jusqu’à l’os. Il pousse alors un cri et sombre dans l’inconscience.
Quand il reprend connaissance, la douleur le tient recroquevillé dans la chaleur harassante de la fin d’après-midi pendant plusieurs minutes. Puis il sort fébrilement un bandage et de l’alcool pour désinfecter la plaie. Celle-ci est sanguinolente et salie par le sable et les organismes qui prolifèrent parmi les algues mortes. Il faut faire vite. Mais le lavage est long et complexe. Une heure passe. Bientôt deux. Junid se relève difficilement, ralenti et affaibli. Il a perdu une journée de marche, un compagnon de voyage et l’infime espoir qui lui restait de revoir un jour son père. Devant le cauchemar qui s’étend à perte de vue, la réalité lui apparaît ainsi qu’un voile de lucidité : rien ne redeviendra comme avant. Il est trop tard. Tout est fini. Ces pensées laissent place à une soudaine lourdeur de ses membres, comme englués dans l’or noir qui a progressivement détruit l’océan. Celui-ci n’a pas disparu, il s’est réfugié dans les profondeurs de la Terre pour mourir. Et cette tombe qu’il a choisie est celle de toutes les créatures. Tous doivent payer pour les erreurs humaines. La mort succède à l’échec de la vie.

Alors que quelqu’un d’autre aurait hurlé sa douleur, Junid garde intérieurement ses pensées. Sa propre vie lui paraît futile et insignifiante au milieu de la désolation du silence, et du grouillement plus subtil des intestins de la Terre qui, après avoir avalé les mers, s’apprêtent à cracher les êtres primitifs pour faire vivre un nouvel Age, une nouvelle ère. Loin des espèces invasives. Mais, seul au centre de la vision de la fin du monde qu’il s’était imaginée petit, avec les légendes contées dans son fare, sa curiosité adolescente l’emporte : il veut savoir. Il continue à boiter au bord d’un canyon, appuyant sa main contre les roches pour soutenir le poids de sa jambe douloureuse ; il s’étonne de ces paysages inconnus et surnaturels ; il surprend soudainement son reflet sur la surface lisse et polie d’un coquillage démesuré. Son visage émacié prend des nuances nacrées comme une perle précieuse. Il se sourit faiblement et se détourne.
La nuit tombe enfin, enfermant la nature dans une boîte obscure. Le jeune Polynésien se réfugie dans une grotte marine : il n’a pas fait tout le chemin escompté. Il ouvre alors son sac. La toile de celui-ci, malmenée par sa chute, lui reste entre les mains. Une odeur de coco lui pique violemment le nez. Il prend sa gourde et la presse doucement, ses doigts rendus fébriles par le mauvais pressentiment. Ce qu’il redoute le plus arrive indubitablement : déjà aux trois-quarts vide, elle finit de se déverser sur le sol sablonneux, et Junid réussit à peine à boire un peu d’eau de coco en mettant l’orifice au-dessus de sa bouche. Il se mord la lèvre jusqu’au sang et frappe soudain la paroi rocheuse. Ses phalanges blessées ne suffisent pas à apaiser son remords. Chercher Hauiti était une erreur. S’attacher à une poule était une erreur. Ne pas voyager seul était une erreur. Voyager était une erreur. Recroquevillé, il compte ses erreurs en remontant jusque dans ses plus lointains souvenirs. Mais la prise de conscience de ses erreurs est trop tardive. Sans eau, son temps est compté.

Après deux jours de marche, Junid voit soudain l’île. Ou plutôt la fumée. Un nuage sombre et gigantesque qui se dresse, menaçant, au-dessus des arbres calcinés. Et il distingue dans la poussière des formes minuscules comme des fourmis, fuyant au loin sur la droite de la butte rocheuse. Les animaux cherchent un autre refuge, un eldorado inatteignable. La sécheresse a détruit le lieu où il espérait revoir sa mère. Il sent sa gorge aussi sèche que l’intérieur de l’ancien puits du village, et ses yeux le brûlent. Le consument avec douleur. Les poussières lui brouillent la vue, et il essaie désespérément de chercher un îlot miraculé. Mais Moorea, l’île de l’espoir, n’est plus qu’un sombre écueil. Souvenir altéré d’un poème évoqué par l’un des rares étrangers qui est venu sur Maiao. Des essaims d’images de son passé resurgissent, bourdonnantes. Sans prévenir. Et le laissent, le souffle coupé, réaliser que l’agitation grouillante de la vie n’existe plus que dans son esprit.
Il aperçoit des mirages de maisons devant la terre brûlante. Et des flaques d’eau devant ! Il continue à marcher. L’eau miroitante recule alors que lui avance. La terre s’amuse avec des illusions.
C’est alors qu’il distingue ce qu’il avait pris pour une hallucination : des dizaines de maisons sur pilotis qui brûlent aussi. Toutes, sauf une. Un peu à l’écart, un fare plus imposant se dresse, son toit en feuilles de palmiers s’asséchant dans la lumière. Un cordage auquel devait avoir été accroché un bateau de plaisanciers pend, abandonné. Lui, aussi, a perdu tout sens à son existence. Junid soupire. Soupir qui se métamorphose en gémissement. Il recommence à marcher. Le paysage change progressivement : la roche disparaît de plus en plus sous le sable blanc. Il n’est plus sur Terre, cette planète n’est rien de ce qu’il connaît. Ce qu’il aime, ce qu’il ne pouvait plus supporter, la mer, la pêche, tout cela faisait partie de lui. Pas cet endroit. Mais il ne peut pas se laisser mourir. Tant qu’il sera en vie, il se battra.
Sans savoir ce qu’il fait, il escalade donc les pilotis secs de la cabane. Il ne cherche rien en particulier, mais il veut se raccrocher à la seule trace humaine restante. Il pousse la lourde porte avec ses mains blessées et couvertes d’échardes. Au contact du bois, celles-ci s’enfoncent davantage dans sa chair. Il grimace.
L’intérieur doit avoir été luxueux. Une fine poussière recouvre d’un voile sépia l’appartement anciennement destiné à de riches vacanciers. Une faible odeur âcre lui pique les narines. Son regard croise soudain une espèce de boîte jurant avec le reste des meubles, au fond de la pièce à vivre. Sur une commode en bois de bambou, elle semble avoir traversé les décennies, immobile et silencieuse, témoin encombrant de générations de propriétaires. Il s’approche et se met à tourner les boutons. L’antique radio crépite soudain. Junid rit. Du son ! Alors que le garçon change la fréquence, il entend des cris se moduler, comme des fantômes dans la boîte. Des personnes hurlent des bilans sûrement effroyables dans des langues inconnues. Sur une station francophone, des commentateurs désabusés déplorent que les plus aisés se réfugient et paient une fortune pour avoir accès à l’eau, alors que les associations supplient pour recevoir des dons qui ne leur parviendront pas.
« Sans eau potable, un être humain ne peut survivre que trois jours. Nos experts nous informent que la Terre vit bien une extinction de masse. Les deux tiers de la population mondiale sont décédés. Si nous continuons à exercer notre métier, c’est pour vous informer de mesures qui doivent être prises.
– En effet Charles, si vous trouvez de l’eau, qu’elle soit salée ou douce, en quantité suffisante, il faut appeler les numéros suivants le plus rapidement possible... »
Des crépitements. De toute façon, Junid n’a pas besoin de ce numéro.
« Merci, nous gardons espoir que les recherches que réalise la communauté scientifique nous amèneront à trouver de nouvelles sources. Celles déjà présentes s’épuisent trop rapidement. Le bilan humain s’élève à cinq milliards cent millions...
– Si vous avez les joues creuses, plus de larmes, l’urine foncée, que vos yeux vous brûlent, que vous avez la bouche sèche, ainsi que d’autres symptômes alarmants, vous êtes en cas de déshydratation sévère. Vous devez trouver de l’eau le plus vite possible…
– … Mais cela devrait vous motiver à en chercher, n’est-ce pas, George ! »
Le jeune homme ne veut plus rien entendre. Il coupe la radio et reste silencieux. Son regard glisse sur ses mains abîmées, coule sur son corps amaigri, stagne sur sa blessure qui répand une exhalaison pestilentielle. Sa respiration devient rapide. Il ne veut pas mourir ! Pas maintenant ! Pas si tôt ! Mais l’humanité expire. La Terre s’est craquelée, lentement asséchée par le comportement de l’espèce invasive qui y vivait. Junid comprend à présent l’état dans lequel sa planète s’est retrouvée, des nuages de pollution l’enfermant dans une bulle, dans un four. Il tourne le dos à la boîte, s’approche de la terrasse en bois.
La croûte de sable et de roches protège la plaie qui fait souffrir la Terre. Dessous, il le sait, l’eau grouille.
C’est alors qu’une planche cède sous son poids. Junid s’écrase violemment sur le sol. Sans gémissement. Les yeux hagards, il regarde un point fixe au loin. Il sourit. Il a cru voir le sol remuer. Comme une vague. Son corps se fige. Une statue de sable.
Une larme glisse.
Tombe.
S’écrase.
Disparaît.