War reporter (Il Hay Yrawah)

Amine Boukhris (Rives Productions/2013/74’)

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Pas de voix off, peu de musique, juste la force des images, qui vous plongent sans distance ni discours au milieu d’hommes perdus dans les décombres, partie eux-mêmes de ces décombres, qui courent, se donnent le répit d’une cigarette, tentent de repérer les snipers, et filment, filment jusqu’au bout, parfois jusqu’à la mort. Images dures, violentes, presque insoutenables, qui vous laissent littéralement sonnés, quand l’un d’eux, Lucas Dolega, tombe sous les balles – et meurt le lendemain. « Pas un film sur les reporters » souligne Amine Boukhris, reporter de guerre tunisien qui aura tourné pendant trois ans, au milieu de ses amis en Tunisie, en Libye, en Égypte, en Palestine et en Syrie : « un film avec les reporters ». Le résultat est à couper le souffle. « La guerre est pire que les drogues » dit Rémi Ochlik, qui était aux côtés de Lucas Dolega – il mourra à son tour le 22 févier 2012 à Baba Amr.