Tout le programme de la Fokal

MERCREDI 1ER FEVRIER

12h00 am : Projection du film La montée au ciel
(Stéphane Breton, Films d’Ici - Serge Lalou / ARTE France / musée du quai Branly, 2008, 52’)
_ Au creux d’une vallée du Népal, au bout d’un chemin usé par tant de siècles et tant de pieds, se trouve un village de brahmanes : merde à tous les coins de rue, pureté des coeurs, éblouissement. Deux vieux bergers mélancoliques et grognons, accompagnés parfois d’un garçon à la belle innocence, vivent là et vont pousser leurs bêtes en chantant sur les pentes les plus désolées.

1h00 pm : Rencontre « Le lyrisme de l’ordinaire »
Avec l’ethnologue cinéaste Stéphane Breton
Animé par Michel Le Bris
Ethnologue et réalisateur de films documentaires Stéphane Breton est né en 1959. Spécialiste des sociétés de Nouvelle-Guinée, il est maître de conférence à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, où il enseigne l’anthropologie et le cinéma documentaire. Après avoir vécu plusieurs années chez les Wodani des hautes-terres de Nouvelle-Guinée, et réalisé en 2001 Eux et moi, il dévoile deux ans plus tard, son second film chez les Wodani, Le ciel dans un jardinracontant le dernier voyage, nostalgique et contemplatif, de quelqu’un qui ne reviendra pas. Auteur d’articles d’ethnologie dans des revues scientifiques, il a également publié quelques ouvrages dont La mascarade des sexes, ou Des hommes nommés brume en collaboration avec Jean-Louis Motte.
Dans ses films, il s’attache au plus familier, aux détails, à la recherche d’un « lyrisme de l’ordinaire ». Ses documentaires proposent un voyage intérieur, loin de l’exotisme facile et des images standardisées. Son dernier film, La montée du Ciel, nous emmène au creux d’une vallée du Népal, dans un village de brahmanes, auprès de deux vieux bergers mélancoliques et grognons...

3h00 pm : Projection du film Parcours : Ernest Pignon-Ernest
(Patrick Chaput & Laurence Drummond, Plaisir d’images, 2009, 51’)
_ A l’appui des images, dessins, photos, extraits de films, réalisés depuis ses premières interventions dans les années 1970 jusqu’aux plus récentes à Soweto, Alger, Brest, et à Ramallah en 2009, Ernest Pignon-Ernest raconte et éclaire le « Parcours » singulier qu’il mène dans l’art contemporain. Ernest Pignon-Ernest intervient, depuis des années, sur les murs des villes avec des images : dessins originaux au crayon et à l’encre, ou sérigraphies multipliées à des centaines d’exemplaires, qu’il colle, de nuit, en des lieux très précisément choisis.

4h00 pm : Rencontre avec Ernest Pignon Ernest
Avec Ernest Pignon-Ernest et Michel Le Bris
Ernest Pignon-Ernest, niçois, vit et travaille à Paris. Depuis plus de trente ans il appose « La rue est ma palette » : début 1970, Ernest Pignon Ernest commence à apposer des images peintes, dessinées, sérigraphiées, sur les murs de lieux symboliques pour provoquer des « anachronismes signifiants », en quête d’interactions, de rencontres, avec le lieu comme avec les passants, dont la photographie gardera la mémoire. Un immense artiste, qui avait enthousiasmé le public, lors du dernier festival Étonnants Voyageurs à Saint-Malo. Sa venue à Port-au-Prince, où tant d’artistes ont fait, eux aussi, de la rue leur palette, sera un événement.


JEUDI 2 FEVRIER

11h00 am : Produire en résidence :
Avec : James Noël, Francesco Gattoni, Julien Delmaire, Georges Castera, Yahia Belaskri et Pascale Monnin

12h00 am : D’un art à l’autre
Avec : Alain Mabanckou, Léonora Miano et Syto Cavé
Animé par Maëtte Chantrel
Nombreux sont les écrivains qui passent d’un art à l’autre. Comment l’écriture les influence dans cet art, comment la peinture, le cinéma, la musique ou le théâtre nourrissent leur travail d’écrivain.

3h00 pm : Projection du film Eloge de l’underground
Un film de Jean-Euphèle Milcé et Romel Célestin
_ La Ville de Port-au-Prince est un grand désespoir perdu dans la polyphonie : hurlements, pas désaccordés en course folle, klaxons, lourde invocation de jésus… La Grande Rue de Port-au-Prince brasse tout l’informel de la république depuis que les belles enseignes et les bordels ont émigré un peu plus haut, à Petion-Ville. A la sortie sud de la Grande Avenue de la « Grande-Rue », dans le bloc entre la Rue Chareron et la Rue Joseph Janvier, une bande de plasticiens s’organisent en communauté d’artistes et transforment la communauté en musée à ciel ouvert. Tout le quartier, tout âge et tout sexe confondus, récupère, découpe, tape, colle, dessine l’avenir et la vie supportable. Pour faire résonance de la notoriété du quartier et des résonnances du "Ghetto biennale" de 2009 et 2011, le film prend le parti de mettre en lumière la vie d’un quartier d’artistes au milieu d’une ville sans sujet intéressant mis à part l’omniprésence des ONGs, le spectacle du palais cassé et la mise à mort des petites révolutions du dimanche. Ce documentaire pose d’emblée à la question essentielle du rapport entre l’art et la survivance.

3h30 pm : Art et survivance
_ Avec Frantz Zéphirin, Gary Victor, Jean-Euphèle Milcé, Jean-Hérard Céleur, André Eugène et Mackenzy Orcel


VENDREDI 3 FEVRIER

12h30 am : Pourquoi je viens en Haïti
Avec François Marthouret, Ernest Pignon-Ernest et Arthur H
Animé par Roody Edmé

3h00 pm : Projection du film Nuages apportant la nuit
(Stéphane Breton, Les Films d’ici, 2007, 30’)
« Un homme marche, ou alors, au contraire, c’est moi qui marche. Bon, d’accord. Est-ce le jour ou bien la nuit ? Aucune idée. On dirait une forêt obscure et froide. Une forêt, vraiment ? Et où se trouve-t-elle ? Ou plutôt, moi, où suis-je ? Et eux, qu’est-ce qu’ils foutent là ? Ça ressemble comme deux gouttes d’eau à un pays lointain. Lequel ? Celui qui ressemble comme deux gouttes d’eau à un rêve que je suis en train de faire. Ah bon. Me voilà donc parti à la recherche de la barbaque. De la barbaque ? Oui. Quelqu’un marche, et c’est moi, et la route est longue, et la nuit tombe. » Montage de photos en noir et blanc d’une tribu et de la forêt brumeuse de Nouvelle-Guinée, le film compose un conte mystérieux et féérique où la voix de l’ethnologue se laisse aller au souvenir d’impressions rêveuses ou drolatiques. On y suit un voyageur traversant la jungle, dont on ne sait rien, si ce n’est qu’il transporte une chaise car il a prévu de s’asseoir de temps en temps…

4h00 pm : Une question de Regard
Avec Stéphane Breton, Michel Le Bris, Lyonel Trouillot, Ernest Pignon-Ernest et Régis Debray
Comment dire l’autre ? Commet s’approcher de lui, dialoguer avec lui, sans le chosifier en « objet d’étude », ni le réduire à soi ? « Le sauvage, ça n’existe pas » déclare tout net Stéphane Breton, ethnologue singulier et grand cinéaste, qui de film en film développe une œuvre à part – et rarement un écrivain aura montré une attention aussi aïgue aux cultures du monde que J.-M.G Le Clézio. Question, pour tous deux, de regard. En quête de ce point de réversibilité entre le Même et l’Autre, le Dehors et le Dedans, si difficile à penser, mais éprouvé si violemment, qui toujours nous appelle et nous précipite indifféremment par les chemins et par les livres…

7h00 pm : Soirée lecture de François Marthouret et Magali Comeau Denis
À partir d’une sélection de textes des auteurs invités du festival.
Comédien, au cinéma comme au théâtre et la télévision, François Marthouret est également réalisateur (Comment va la douleur, 2010). Il travaille actuellement à l’adaptation au cinéma du roman de Lyonel Trouillot Bicentenaire. Magali Comeau Denis, ancienne ministre de la culture, coordonnatrice de la troupe de théâtre Hervé Denis, est également comédienne.