Rouda, Paris, le 30 juin 2010

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Où suis-je ?

Dans la chaleur de l’est parisien. Rien d’exotique. C’est crasseux. C’est chez moi. Paris a la gueule de bois. Il fait chaud. La France s’enfonce lentement dans la haine. On le sait. Ça se sent. C’est l’odeur de la peur. Ça pue. Je voyage en métro. Ligne 3. Changement à République. Ligne 2. Parfois je prends mes pieds. Casquette. Sac à dos. Il fait chaud. Je navigue entre Belleville et Gambetta. Il fait chaud. Je reste à l’ombre des brindilles.

Lorsque la terre s’écroule que le ciel se déchire
Que le désert s’étouffe que l’océan se brise
Lorsque la nuit s’effondre qu’elle menace de blanchir
Que l’aube devient sombre chargée de poussière grise
Lorsque l’époque suffoque qu’elle se met à fléchir
Que le globe s’essouffle qu’il chancelle qu’il vacille
Je vais où la lumière caresse plus qu’elle ne brille
Je m’éclipse je m’efface à l’ombre des brindilles

Lorsque les vents s’emmêlent jusqu’à nous rendre fous
Que les appels à l’aide se perdent dans la foule
Lorsque les tonnerres grondent comme pour nous rendre sourds
Que les éclairs de foudre ne laissent que tas de cendres
Lorsque les colères froides s’entendent pour s’étendre
Que les soupirs répondent au grand besoin d’amour
Je vais où la parole console plus qu’elle ne grise
Je m’enfuis je me cache à l’ombre des brindilles

Rouda