Manifeste : les réactions

POURQUOI LE MANIFESTE ?

Quarante-quatre parmi les plus grands écrivains de langue française, du monde entier, prenant position pour une « littérature-monde en français » ! Pour aucun d’eux il ne s’agissait, bien évidemment, d’engager on se sait quelle croisade contre la prééminence de l’anglais, ou de telle autre langue. Mais de marquer l’urgence d’en finir, en France, avec des décennies de formalisme, de nombrilisme, « d’avant-gardismes » divers, bref, de refus de la fiction pour affirmer que la littérature n’est jamais aussi forte, nécessaire, que lorsqu’elle s’attache à dire le monde, à donner visage et mots à l’inconnu du monde. Nous avons montré à travers le festival dans ses dernières éditions l’extraordinaire vitalité des littératures du monde entier, leur souci de dire le monde en train de naître devant nous. Et la littérature française devrait rester la seule à vivre barricadée dans une chambre close, pour ne rien savoir de la rumeur du monde ?

Une littérature-monde en français, donc, aussi. Parce que ce « désir-monde » apparaît avec une force singulière dans cette « périphérie » que l’on nomme avec condescendance « francophonie ». Il y a plus de 20 ans, une nouvelle vague venue des enfants de l’ex-Empire britannique avait submergé les lettres anglaises : c’est, pensons-nous ce qui s’amorce dans l’espace français, voyez les auteurs couronnés cet automne par les prix littéraires, mais qui, pour se déployer, suppose qu’on en finisse avec l’idée même de « francophonie », (si l’on entend par là un espace sur lequel la France dispenserait ses lumières) pour penser enfin en termes de constellation de littératures de langue française, engagées dans des rapports d’échange, sur un pied d’égalité.
Et une littérature-monde en France : parce que cette « périphérie » est déjà à l’intérieur, et dessine les contours d’une France nouvelle, diverse, colorées, riche de toutes ses composantes. Et parce qu’il nous semble bien qu’un vent nouveau commence à souffler sur le roman français, comme en témoignent les auteurs sélectionnés pour le prix Ouest-France-Etonnants Voyageurs : quel coup de jeune, tout d’un coup ! Et quelle vitalité !

NAISSANCE DE LA « CONVENTION DE SAINT MALO »

Lors d’une conférence de presse à Paris le 22 mars, un certain nombre de signataires, soucieux de créer une structure permanente qui se fixerait l’objectif d’accompagner ce mouvement ont annoncé la naissance d’un regroupement de trente écrivains représentatifs de la diversité littéraire et géographique. Ce rassemblement a pris le nom de convention de Saint-Malo lors de la conférence de presse du 22 mars à la maison de la Chine à Paris. La réunion d’installation de cette Convention se tiendra le dimanche 27 mai 2007 dans le cadre du festival Saint-Malo Etonnants Voyageurs.

LES REACTIONS.

Vous pourrez lire dans la colonne de gauche les principales réactions au manifeste. Pour prolonger le débat nécessaire, l’enrichir, lever aussi des ambiguïtés, si nécessaire. Pendant trois jours à Saint-Malo nous allons en discuter, multiplier les rencontres : la littérature française dans tous ses états !
Ce débat concerne tous les amoureux de la littérature. Il vous est donc ouvert ici, dès maintenant.

A PARAÎTRE

D’autre part, un ouvrage paraîtra en mai 2007 aux éditions Gallimard : Pour une littérature monde en français.