Le tragique du monde

En vain dressons-nous des frontières pour ne
rien savoir du tragique du monde, pour avoir la
paix : la guerre, de lointaine, se rapproche, nous
envahit, est là, nous interpelle… Comment les
écrivains ne s’en feraient-ils pas l’écho ?

DIRE, PENSER LA GUERRE
UN APRÈS-MIDI AU CHATEAUBRIAND, DIM. À PARTIR DE 14H
Après une nouvelle projection du film de Rémy Ourdan, Le
Siège (voir ci-contre), une rencontre à 16h15 avec : Rémy Ourdan
et Patrick Chauvel le co-réalisateur, l’écrivain syrienne
Samar Yazbek, qui signe « un des premiers classiques politiques
du XXIe siècle » (The Observer), fruit de ses nombreux
voyages clandestins en Syrie depuis 2012, Gérard Chaliand,
spécialiste des conflits armés, s’interroge : « Pourquoi perdonsnous
la guerre ? » et Pascale Bourgaux, grand reporter dont
nous projetterons ensuite le film Femmes contre Daech

FACE AU CHAOS
UN APRÈS-MIDI, SAMEDI À L’AUDITORIUM À PARTIR DE 14H
Un film exceptionnel tout d’abord : Le Siège de Rémy Ourdan (et réalisé avec Patrick
Chauvel), et une plongée vertigineuse dans la guerre. Correspondant du Monde, Rémy
Ourdan a vécu au plus intense le siège de Sarajevo – le plus long siège, rappelons-le, de
l’histoire moderne. Ce film, c’est l’aventure humaine de ce siège, l’histoire d’un ghetto,
d’une bataille et d’une résistance – l’histoire, aussi, universelle, d’une civilisation confrontée
à la pire épreuve de son existence et d’une lutte pour la survie.
La littérature, dans le chaos du monde ? Puis à 16h15 un rencontre avec Rémy
Ourdan et Patrick Chauvel, In-Koli Jean Bofane, exilé en Belgique, qui dresse un
portrait saisissant du Congo contemporain, marqué par la violence, l’Espagnol Miquel
De Palol avec sa formidable trilogie Le Jardin des sept crépuscules, le monde dit par
sept survivants d’une guerre nucléaire, l’Allemand Matthias Politycki avec Samarcande
Samarcande, roman d’anticipation et d’aventures, propose une réflexion sur l’Europe
en guerre du XXIe siècle qui pourrait voir un retour à un Moyen Âge futuriste…
La Supplication - Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse de Pol
Cruchten pour finir la journée. D’après La Supplication, récit de Svetlana Alexievitch
(Prix Nobel de Littérature 2015). Non pas un film sur Tchernobyl, mais sur le « monde de
Tchernobyl », dont nous ne connaissons presque rien.

SANS OUBLIER, DES RENCONTRES, DES FILMS
La littérature face au chaos avec Tal Nitzan, Felwine Sarr, Ece Temelkuran (dim. 15h30,
Surcouf). Résistance avec Ahmel Echevarria, Jhortensia Espineta, Roja Chamankar (sam.
18h15, Univers). Tchernobyl, 30 ans après avec le journaliste ukrainien, Markiyan
Kamysh qui a exploré illégalement la zone de Tchernobyl « coin le plus exotique de la
terre » et Emmanuel Lepage qui s’y est rendu en 2008 pour rendre par le texte et le dessin
la vie des survivants (sam. ENSM 2). DES FILMS : Blagues à part Le rire résiste-t-il à
toute tragédie ? Y compris celle de la Palestine ? (dim. 17h30, Vauban 3). Les 18 Fugitives
d’Amer Shomalo et Paul Cowan. En 1987, 18 vaches déclarées ennemies publiques numéro
1, face à l’armée israélienne, la plus puissante du Moyen-Orient… (dim. 15h45, Vauban 3).

FRONTIÈRES
UN APRÈS-MIDI, LE DIMANCHE À PARTIR DE 14H AU CINÉMA LE VAUBAN 1
POUR LE PRIX KESSEL DE LA SCAM
L’après-midi placé sous le signe du prix Joseph Kessel décerné
par la SCAM est toujours un moment fort du festival. S’y
retrouvent écrivains, grands reporters, cinéastes ayant pour
point commun de rendre compte du monde d’aujourd’hui dans
son tumulte. Tout d’abord, à 14h un très beau film d’Olivier
Jobard et de Claire Billet : Comme une pluie de parfum
sur les pas de cinq jeunes afghans qui tentent de rejoindre
l’Europe. Puis à 15h la remise du prix en présence des
membres du jury. Et à 15h30 une rencontre avec trois grands
journalistes-écrivains et un écrivain : Olivier Jobard qui signe
aussi Kotchok (Robert Laffont), Olivier Weber qui publie un
livre sur les Frontières, Jean-Paul Mari qui signe Les Bateaux
Ivres et l’écrivain turc Hakan Günday autour d’un livre choc
sur l’univers des passeurs en Turquie.
Enfin à 16h45, à la projection en avant-première française d’un
chef-d’oeuvre sur les gens de Lampedusa, Fuocoammare,
par-delà de Lampedusa de Gianfranco Rosi, récent Ours
d’or au festival de Berlin.

(En avant-première française)
FUOCOAMMARE, PAR-DELÀ LAMPEDUSA
Le chef-d’oeuvre de Gianfranco Rosi, Ours d’or au festival
de Berlin. Sans aucune voix off ni commentaire, filmé au plus
près des gens comme ses précédents documentaires (Sacro Gra
avait obtenu le lion d’Or du festival de Venise) Gianfranco Rosi
signe là un chef-d’oeuvre, d’écriture et d’humanité sur le drame
vécu à Lampedusa. Par ses habitants comme par les migrants.
Suivi d’une rencontre avec la productrice, Camille Laemlé et
Jean-Paul Mari qui a séjourné à Lampedusa.
► Dim. 16h45, Vauban 1

UN FILM : MEDITERRANEA
De Jonas Carpignanon. Le destin du Burkinabé
Ayiva qui, ayant rejoint le Sud de l’Italie, se trouve
rapidement confronté à l’hostilité de la communauté
locale. Mais Ayiva reste déterminé : ici sa
vie sera meilleure, quel qu’en soit le prix.
Comme une pluie de parfum
►Dim. 10h, Vauban 3

RENCONTRE : PASSEURS VERS L’ENFER
Prix Nicolas Bouvier 2012 pour Le Tigre, l’Américain
John Vaillant signe un roman puissant sur la
survie d’un groupe de Mexicains bloqués par des
passeurs véreux. Hakan Gunday, Prix Médicis
étranger, campe avec Encore un personnage de
jeune passeur turc, à la fois tortionnaire et victime.
Et Jean-Paul Mari avec Les Bateaux ivres.
► Lun. 14h, Café littéraire

EXPO : MASSIMO BERRUTI, GAZA EAU MIRACLE
Ici, le manque d’eau se fait cruellement sentir. L’odeur des
égouts le long de la côte est insoutenable. La « Gaza River » est
polluée de façon probablement irréversible. Lauréat du Grand
prix AFD/Polka, Massimo Berruti (Agence VU) témoigne de cette
lente agonie. Grand large, salle Vauban