L’invention de la langue

Une rencontre essentielle, s’agissant des littératures caribéennes, de leur rapport à l’oralité, et de leur invention langagière qui renouvelle la littérature française contemporaine

Non pas simplement quelques mots “pittoresques”
ici et là pour agrémenter un brouet
quelque peu insipide, ou de ces expressions
populaires si appréciées dans les salons, ou sur
les plateaux de télévision, propres à faire valoir
une variété “exotique”, “folklorique”, de la littérature
française — qu’on s’empresse aussitôt
après de ranger dans un tiroir– mais la
langue, vraiment : une invention langagière
totale, brassant les mots, les mondes, les mythes,
inventant des rythmes, des sons, comme il est
peu d’autres exemples dans la littérature française
contemporaine, une invention nourrie
sans doute de traditions orales, mais d’abord
s’inventant dans un prodigieux travail d’accouchement,
où il nous semble que c’est le
monde lui-même qui naît devant nous : la littérature,
tout simplement, à sa plus haute puissance
d’incandescence. Tous ces écrivains sont
d’abord des prodigieux créateurs de langage ! Une
rencontre indispensable, pour s’en convaincre, le
lundi 31 mai 16.00, à l’Auditorium, avec quelques-uns d’entre
eux : Raphaël Confiant, Jean-Claude Fignolé, Gary Victor, Yanick Lahens et Lyonel Trouillot.