L’impossible retour

George invite machinalement le vieillard à entrer et c’est précisément au moment où il referme la porte derrière lui qu’il remarque qu’aucune trace de pas n’imprime la neige.

Arrivé à l’intérieur, George demande au vieillard qui il est.
Le vieillard lui demande de bien chercher et lui laisse cinq minutes pour réfléchir. George pense à ses amis, ses camarades d’école, aux lecteurs qu’il a rencontrés mais il ne reconnait pas le vieillard. A la fin du temps imparti, George n’a toujours pas de réponse.
Le vieillard, sans un mot, rentre dans le salon, s’assoie confortablement dans le fauteuil de George et luit dit :« Je suis Lou Blier, héros d’un de tes livres d’horreur ».
George étonné par la réponse, se remémore le personnage de son livre. Lou est un aventurier qui prend des risques, il est intelligent, tenace et cherche à se faire reconnaître par tous les moyens. Il lui demande alors comment et pourquoi était-il sorti du livre.
Lou lui dit avec un rire énervé qu’il est là car il voulait exister et ajoute que pour cela, George devait finir son livre et le publier.
George, désolé, lui répond qu’il ne peut pas terminer ce livre car il n’arrive pas à trouver de fin. Cela fait plusieurs jours qu’il essaye et il a peur de ne jamais y arriver. Il a donc décidé de commencer un autre livre.
Lou lui propose de l’aider à trouver l’inspiration pour son le livre car il veut exister ! Ensemble, ils traversent le salon pour aller dans la bibliothèque. En entrant dans la pièce, Lou découvre qu’il n’est pas le seul livre inachevé. Des dizaines de livres non terminés attendent que l’écrivain trouve l’inspiration. Lou se rend compte que George termine rarement ses livres. Il est déterminé à l’aider et à utiliser la ruse si besoin. Il prend son livre, l’ouvre et George est aspiré à l’intérieur.

Il se retrouva dans une pièce close. Le silence et le calme régnaient George se demanda comment il était entré dans le livre. Quand soudain des milliers de mygales poilus et avec des pattes immenses sortirent du sol en direction de George terrorisé. Depuis tout petit, il avait une peur bleue de ces bêtes alors il courut se réfugier dans un angle. Mais les mygales le rattrapèrent et l’encerclèrent. George crut que c’était la fin, il essaya d’escalader le mur et se répétait que les araignées n’étaient pas réelles. Quand les araignées lui sautèrent dessus, George était tétanisé mais elles passèrent à travers lui. Il comprit alors que les araignées n’étaient qu’illusions.
George était bouleversé, son cœur battait très vite et il tentait de reprendre sa respiration. Il ne comprenait pas ce qui venait de se passer, cette situation était vraiment étrange.
Dans la pièce, une porte apparue sur le mur opposé, George avança avec prudence. Il espéra de toute ses forces que la sortie était derrière la porte. Une main sur la poignée, il prit son courage à deux mains et entra.
La pièce était identique à celle d’avant mis à part une porte à l’opposé. George réalisa que ce n’était pas fini, il se demanda quel animal allait arriver et il espéra que ce serait des lapins.
Il commença à traverser quand tout à coup, dix serpents de vingt mètres de long avec des énormes crocs à venin apparurent et glissèrent vers lui. Mais George déterminé, se rappela que les serpents avaient peur du feu, il sortit une boite d’allumettes de sa poche et en alluma une. Il enleva sa veste et l’enflamma. Les serpents reculèrent, George en profita pour lâcher la veste et s’enfuit vers la porte. Sans aucune hésitation, il l’ouvrit et la referma à toute vitesse.

Le calme régnait, c’était fini mais pas pour longtemps. George fit une pause en espérant ne plus voire aucune bête. Il pensa à Lou et une énorme rage monta en lui. Lou l’avait mis en danger et il ne savait pas comment sortir du livre. Si Lou avait pu sortir du livre il devait y avoir une solution et il devait la trouver.
Perdu dans ses réflexion, George ne vit pas qu’au milieu de la pièce, il y avait une table avec dessus un crayon, une feuille blanche, un verre d’eau et une lampe. Il comprit alors que s’il voulait sortir de ce livre, il devait le terminer et ainsi affronter sa plus grande peur.
George paniqua et repensa à toute ses années où il essayait de terminer un de ses livre. Devant les pages blanches, il se sentait souvent désespéré et énervé, il avait la tête vide ou alors l’impression que ses idées n’étaient pas bonnes. Il était triste et personne ne pouvait l’aider.
Il décida qu’il ne voulait pas rester dans ce livre et qu’il était prêt à affronter sa plus grande peur. Déterminé, il s’installa au bureau, il prit son crayon et commença à écrire. Aujourd’hui tout était facile pour George, il arrivait à trouver l’inspiration. Il écrivit de nombreuses pages quand soudain toutes les lumières se sont éteintes.

Lou Blier avec un sourire machiavélique venait juste de fermer le livre. Il le reposa sur l’étagère et alla faire sa propre vie ailleurs.