IRAN À L’ÉPREUVE DE L’EXIL

Bahiyyih Nakhjavani © D.R.

Monde éclaté, ravagé par la guerre, identités blessées, niées, meurtries, recomposée dans l’épreuve de l’exil… Négar Djavadi, qui a fui à travers les montagnes la révolution iranienne, dit dans Désorientale (Liana Levi) la «  désintégration  » de soi qu’impose l’exil, pour réapprendre à vivre. Maryam Madjidi a été contrainte à l’exil, elle aussi, arrachée à ses mondes d’enfance. De quel côté est-on lorsqu’on est à la fois d’ici et d’ailleurs ? (Marx et la poupée, Le Nouvel Attila, qui vient de recevoir le Goncourt du premier roman et est en course pour le Prix Ouest-France-Étonnants-Voyageurs) Bahiyyih Nakhjavani dans Eux et nous (Actes Sud) brosse avec verve, non sans mélancolie, le tohu-bohu d’une famille ballottée entre Téhéran, Los Angeles et Paris, où les générations ne se reconnaissent plus, sans autre lien ténu qu’une langue de moins en moins commune…