Gadjo Dilo

(Tony Gatlif, Princes Films, 1998, 100’)

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Rona Hartner dans Gadjo Dilo de Tony Gatlif

A la mort de son père, Stéphane part en Roumanie à la recherche d’une chanteuse inconnue dont il ne connait que le nom gravé sur une cassette : Nora Luca. Cassette que son père ne cessait d’écouter les derniers jours de sa vie. Sa quête va le mener dans un village tzigane où il va se lier d’amitié avec Isodore, se faire accepter et découvrir une culture, une nouvelle famille et l’amour.
Grand Prix de la Fondation Martini pour le cinéma.


Viscéralement attaché à ses origines, Tony Gatlif est un cinéaste précieux qui a le privilège d’être de partout et le mérite d’être de nulle part. Après avoir évoqué sur le mode du kaléidoscope la culture gitane à travers le monde dans Latcho Drom, il poursuit dans Gadjo Dilo la quête initiatique de ses propres racines et confie à Romain Duris, révélé par Le Péril jeune, le rôle le plus intense de sa jeune carrière. Pourtant, la véritable vedette de cette "bal(l)ade", c’est la musique, admirablement soutenue par la jeune et talentueuse Rona Hartner. Tissant des liens ténus entre des civilisations qui préfèrent se toiser que chercher à se comprendre, Tony Gatlif réussit avec ce film applaudi au Festival de Locarno une œuvre généreuse et humaniste qui donne des fourmis dans les jambes. Avec ce long métrage palpitant, il achève en beauté une trilogie entamée par Les Princes et Latcho Drom.